«Tout d’abord, j’étais dans une discothèque. La musique faisait beaucoup de bruit. Un jeune homme m’a invitée à danser. La piste était pleine de gens qui se pressaient. Mais ensuite, soudain, j’ai été toute seule avec mon partenaire. La musique a été de plus en plus fougueuse, le rythme de plus en plus rapide. Nos corps ne se mouvaient plus que par saccades. Au bout de quelque temps, je me suis rendu compte que j’étais hors d’haleine, mais mes bras et mes jambes continuaient à se mouvoir tout seuls, je ne pouvais même pas m’arrêter, comme je le voulais. Soudain, je me suis vue dans un cirque parmi les spectateurs. Un homme est entré dans l’arène, m’a montrée du doigt et m’a demandé de me rendre auprès de lui. Je ne savais que faire.
Les gens tout autour de moi battaient des mains comme en délire. Alors, deux nains m’ont enlevée et transportée dans l’arène. L’homme me dit qu’il ne fallait pas avoir peur et qu’il allait maintenant faire quelques acrobaties avec moi. Il me prit par le poignet et me tira vers la coupole. Je me trouvai sur une barre mince et vis le vide au-dessous. Alors l’homme, qui se tenait debout derrière moi, m’a poussée et je suis tombée dans le vide. Soudain, une main m’a saisie, c’était une poigne solide, je me suis retrouvée sur une balançoire. Sans le vouloir, j’ai été la principale attraction d’un numéro de vol — et les gens ont applaudi sans arrêt.»
Ce rêve a été raconté par Anke B., 15 ans, au médecin qui vérifiait l’état sanitaire de l’école et lui avait demandé à quoi elle rêvait la nuit. Ce récit a confirmé ce que le médecin présumait après avoir constaté un développement anormal du corps thyroïde. Les prunelles d’Anke étaient elles aussi trop grandes et saillantes. Un examen approfondi à l’hôpital a permis de diagnostiquer une secrétion exagérée du corps thyroïde. La recherche, dans le domaine du rêve, a constaté que les personnes atteintes de cette maladie ont souvent des rêves dans lesquels elles dansent ou font des mouvements violents et que leurs rêves ont souvent pour cadre le cirque ou un théâtre de variétés.
«Depuis des années, je fais toujours le même rêve. Je suis seule debout dans une plaine ou dans une rue où il n’y a personne. Tout d’un coup, je vois un avion venir vers moi. Quand il est au-dessus de moi, il décrit des cercles et descend de plus en plus, soudain l’appareil est si bas qu’il heurte un monticule ou une maison à proximité et s’abat en brûlant. Mais à moi, il ne m’arrive jamais rien. Quand je me réveille, je ne ressens pas de peur, j’ai plutôt le sentiment d’avoir échappé à un accident.»
Le rêve de Peter St., 48 ans, est, à la lumière de l’analyse physiologique, le symptôme typique d’une affection cardiaque qui, il est vrai, n’est pas encore ressentie très fortement, mais qui se manifeste la nuit et, en soi, serait susceptible de troubler le sommeil. Le rêve de M. St. a pour rôle de sauvegarder son sommeil en contrecarrant la perturbation physiologique d’origine cardiaque. Il suffit visiblement à cela, mais, dans la plupart des cas, il se termine par le réveil. Quand M. St. est réveillé, il a surmonté la tension et le stress auxquels il a résisté en rêve. Il se sent mieux.
M. St. devrait veiller à une bonne aération de sa chambre. Il arrive fréquemment que de tels rêves causés par une insuffisance d’oxygène. Mais, en tout cas, il devrait consulter un médecin.
«Mon mari, mes enfants et moi, nous allons tous les ans pour notre congé au bord de la mer. Or, voici que j’ai eu un rêve très étrange. C’était à nouveau l’époque du congé, mais cette fois, nous allions en montagne — ce qu’en réalité, nous ne ferions certainement pas, car mon mari et moi, nous aimons la mer par dessus tout et croyons que nous pouvons mieux nous y reposer qu’ailleurs. Nous sommes donc arrivés dans un petit village dans la montagne et nous nous sommes installés dans une ferme. Comme le voyage m’avait fatiguée, je me suis mise au lit. À mon réveil, j’étais seule, ma famille était sortie. Je me mis à sa recherche. Je suivis des ruelles tortueuses; les maisons me firent l’impression de se rapprocher de plus en plus, pour m’écraser lentement. Prise de panique, je me suis mise à courir pour m’échapper de cette localité. Finalement, je suis arrivée dans une vallée. Mais là aussi, les montagnes se rapprochaient. Je me suis réveillée trempée de sueur.»
La description que Traute O., 38 ans, fait de son rêve permet de conclure à une affection des voies respiratoires, même si le médecin ne l’a pas encore diagnostiquée. Quand on rêve que l’on court ou que l’on se glisse entre des ruelles étroites, que l’on se trouve entre des montagnes qui se rapprochent, c’est un signal d’alarme : il indique une affection des voies respiratoires.
Sans anticiper sur les explications que fournira le lexique ci-après, nous allons maintenant énumérer quelques symboles fréquents du rêve qui, d’une façon ou d’une autre, sont en rapport avec des maladies. Ces exemples montrent que les rêves au cours desquels notre organisme éprouve une perturbation ou une interruption de son équilibre, ne sont pas nécessairement des rêves symboliques de maladies effectives et de déficiences physiques. Par contre, le rêve de maladie apparaît presque toujours chiffré.
Rêver directement de maladies (c’est-à-dire d’un processus pathologique) a, en général, un sens complètement différent. Pour celui qui veut analyser lui-même ses rêves, il est important de savoir ce que de tels rêves de maladies peuvent signifier :