13. Rêves d’agression et de poursuite

«Nous étions en train de jouer au football dans un pré, mes amis et moi. il est arrivé que le ballon, en décrivant une belle trajectoire, aille tomber dans une haie. Je lui ai couru après et l’ai trouvé sous un buisson. Alors, j’ai vu soudain M. Bock, notre instituteur, sortir d’une maison derrière la haie. Devant lui, il y avait trois hommes qui portaient des capes noires. M. Bock leur a crié quelque chose que je n’ai pu comprendre. Mais soudain, des coups de feu ont retenti, et M. Bock est tombé. J’ai eu peur et je me suis caché sous le buisson jusqu’à la disparition des meurtriers. Ensuite, je suis revenu en courant auprès de mes amis pour leur raconter ce que j’avais vu.»

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Le rêve de Peter S., 13 ans, est un rêve typique d’agression, qui a un sens psychologique certain. Peter n’est pas très bon élève, il trouve que son instituteur est très sévère. Avant que Peter ait fait ce rêve, M. Bock avait annoncé à ses parents qu’il risquait de ne pas être admis dans la classe supérieure, s’il ne faisait pas de gros efforts. Naturellement, ses parents l’ont admonesté et lui ont interdit pour quelque temps ce football qu’il aime tant. Peter doit maintenant rester chez lui et faire ses devoirs sous la surveillance de ses parents. On ne s’étonnera pas que, secrètement, il éprouve de la haine pour son instituteur.

Peter satisfait en rêve son envie réprimée de jouer au football, en y jouant dans un pré avec ses camarades. Mais, dans son subconscient, il sait que c’est interdit. Voilà pourquoi le ballon lui est enlevé en volant par dessus une haie. Mais Peter ne se résigne pas. Il va chercher le ballon à quatre pattes et voit alors son instituteur, le terme de référence du rêve, qui l’empêche de jouer. Le désir de se débarrasser de lui est satisfait en rêve par le truchement des trois meurtriers inconnus. Peter assiste à la scène sans intervenir et éprouve une certaine joie — même si, sur le moment, il a peur — . Cette joie trouve son expression dans le fait qu’il n’appelle pas au secours. Au lieu de cela, il va raconter l’événement sensationnel à ses camarades. Peter a calmé son instinct agressif au moyen d’un rêve de refoulement.

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«Depuis quelque temps, je rêve souvent que mon mari me tue d’un coup de feu. Peu importe où je dors. J’ai eu ce rêve pour la première fois alors que j’étais chez ma mère. Mais maintenant, il me vient souvent aussi chez moi. C’était très étrange. Mon mari était assis à table. J’étais debout sur la porte et je tenais mon fils, âgé de deux ans, sur le bras. Le plus grand, qui a six ans, jouait à l’extérieur. Subitement, mon mari a sorti son revolver et a tiré comme un fou furieux sur moi. Je l’ai supplié de ne pas tirer, mais il n’a fait que rire et il a tiré sur l’enfant aussi. Mais il ne nous a pas touchés. À mon réveil, je tremblais de tous mes membres. Depuis lors, j’ai effroyablement peur, je ne parviens pas à m’en débarrasser.»

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Beate Sch., 28 ans, qui a fait ce rêve de nombreuses fois, n’a pas réussi à l’interpréter elle-même. Les questions qui lui ont été posées ont montré qu’elle tenait son mari pour un homme paisible, incapable de violences. La cause de ce rêve répété a été bientôt trouvée.

Il y avait dans cette famille deux garçons, de 2 et 6 ans, tous deux très pétulants. Le père souhaitait vivement avoir comme troisième enfant une fille. Mais Mme Sch. ne se sentait pas en mesure de faire face à une troisième grossesse et à l’éducation d’un troisième enfant. Elle en avait peur, pour la raison notamment qu’on lui avait raconté qu’il était pour une femme souvent dangereux d’accoucher d’un troi-sième

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Rêve de vampire

Depuis des siècles, on attire l’attention sur des rêves dans lesquels se déroulent des scènes d’horreur où des vampires jouent un rôle important. Les vampires sont des monstres qui sucent le sang. Ce dessin, emprunté à une revue du 19e siècle, montre le vampire Varney se jetant sur sa victime évanouie, qui vit en rêve cette scène effroyable.

enfant. Elle n’en avait cependant rien dit à son mari. Il en résultait dans son subconscient un complexe de culpabilité refoulée qui lui faisait craindre des reproches de la part de son mari. Voilà pourquoi Mme Sch. se sentait menacée par son mari, bien que sachant cette menace illusoire (les coups de feu ne l’atteignent pas).

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«En rêve, j’ai entendu un chant magnifique. J’ai regardé par la fenêtre et vu des hommes et des femmes dans des tenues folkloriques aux couleurs vives. Dans un magasin, il y avait une foule telle que je suis ressortie. C’est alors que j’ai rencontré un homme blond qui m’a tout de suite ligotée. Un autre homme, qui portait un frac et un chapeau haut-de-forme, a appelé une voiture et ordonné que je rentre chez moi avec cet homme blond comme s’il était mon mari. Les mains liées, j’ai pris place dans le fiacre qui venait d’arriver. Tout d’un coup, j’ai sauté hors du fiacre et je me suis échappée. On m’a poursuivie, mais je n’avançais pas. Soudain, l’homme blond a été là de nouveau. Il s’est fait apporter une corde par une autre femme, non pour me lier, mais bien pour se faire ligoter. J’ai entendu quelqu’un dire à haute voix que je devais recevoir 25 coups de bâton pour m’être enfuie. À ce moment, on m’a lié les pieds. J’ai pleuré à chaudes larmes. Mes pleurs m’ont réveillée.»

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Mme Ella H. a 30 ans. Elle entend de la musique et voit des couleurs quand elle rêve. Ce sont là des signes caractéristiques des rêves féminins. Le magasin comble est le symbole de son penchant à l’exhibition psychique, à l’offre par trop volontaire. Mme H. n’est satisfaite ni d’elle-même, ni de son mari, ni du monde. L’homme blond est un symbole de son refoulement sexuel et érotique. Les liens mettent les tensions intérieures en évidence.

Son mari n’a guère de temps pour elle. Les nombreuses obligations mondaines qui lui sont imposées l’ennuient profondément (haut-de-forme et frac). Elle n’est pas actuellement en mesure de prendre la décision que sa situation appelle et devient la victime de ses propres espoirs qu’elle ne parvient pas à réaliser. Il y a longtemps déjà que son indécision la rend malade et qu’elle hésite entre plusieurs possibilités d’organiser sa vie d’une manière complètement différente et de donner à tout une meilleure direction. Mais les circonstances (la dépendance financière dans laquelle elle se trouve par rapport à son mari) font obstacle. Sa situation économique l’oblige pour le moment à maintenir les choses dans l’état.