11.

Assis à son bureau, au siège de la Kalakos Shipping Company, Dimitri fixait le chèque avec une perplexité sans nom.

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il parcourut de nouveau la note brève qui l’accompagnait. Louise annonçait simplement qu’elle lui rendait le montant exact qu’il avait déboursé pour l’achat d’Eirenne. Et rien d’autre. Aucune explication sur les raisons de son geste. Pas un mot qui lui eût permis de comprendre pourquoi elle ne répondait pas à ses appels.

Une bouillante colère le saisit, remplaçant les émotions confuses et proches du désespoir dans lesquelles il se débattait depuis trois semaines.

Theos ! Il méritait mieux qu’une note de deux lignes. Aucune de ses anciennes maîtresses ne l’avait traité de la sorte — du reste, il n’en aurait pas été fâché si elles l’avaient fait —, mais Louise était différente. Ou peut-être était-ce lui qui avait changé. Car c’était bien la première fois qu’il avait l’impression qu’on lui arrachait le cœur.

Il appuya rageusement sur une touche de son téléphone.

— Aletha, dit-il à son assistante, je veux que le jet soit prêt à décoller dans l’heure pour Paris. Et annulez tous mes rendez-vous jusqu’à nouvel ordre.

Conscient qu’elle n’était pour rien dans le gâchis qu’il semblait faire de sa vie en ce moment, il ajouta plus doucement :

— Merci.

*  *  *

En arrivant sur le palier de l’appartement de Louise, Dimitri était en proie à une cruelle impatience. Comme elle lui avait manqué ! Mais elle, comment allait-elle l’accueillir ? Il y avait de grandes chances pour qu’elle lui claque la porte au nez.

Il sonna et avança un pied, prêt à le glisser dans l’entrebâillement. Des pas résonnèrent à l’intérieur, puis on retira la chaîne de sécurité et la porte s’ouvrit.

— Oh !

Il n’avait pu réprimer une exclamation de stupeur en voyant Louise. Elle était blanche comme un linge et de larges cernes grisâtres bordaient ses yeux. Elle avait l’air si lasse et vulnérable que sa gorge se serra.

Elle écarquilla les yeux comme si elle venait seulement de le reconnaître.

— Dimitri ?

— Glikia mou, que t’est-il arrivé ?

Louise laissa échapper un soupir tremblant.

— Ma mère est morte.

Dimitri en resta sonné. Tina Hobbs, la maîtresse de son père, celle qu’il jugeait responsable de la mort de sa mère, était morte ? Bizarrement, il ne ressentait plus de haine à son égard, mais seulement de la pitié. Et surtout une compassion immense pour sa fille.

Il entra dans le petit appartement, baissant la tête juste à temps pour éviter la poutre, et prit Louise dans ses bras.

— Pedhaki, murmura-t-il doucement.

Elle ne chercha pas à lui résister.

— Quand est-ce arrivé ? demanda-t-il.

— Il y a deux semaines, dit Louise d’une voix étouffée.

Dimitri caressa ses cheveux dorés. Brusquement, tout devenait clair dans son esprit.

— Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? Je serais venu aussitôt.

Il y avait tant de tendresse dans sa voix que Louise sentit les larmes lui monter aux yeux. En même temps, elle était embarrassée de s’être laissée aller contre lui. Elle s’écarta et le conduisit dans le salon.

— J’étais aux Etats-Unis. Je ne t’ai pas contacté parce que…

Sa voix se mit à trembler. Elle alla se poster devant la fenêtre et caressa Madeleine d’un air absent.

— J’en étais incapable après ce qui s’était passé entre nous, avoua-t-elle douloureusement. Toutes ces choses terribles que je t’ai dites… Tu avais trouvé un appartement splendide pour nous, mais je… j’avais trop peur d’accepter ce que tu m’offrais.

— Ça ne fait rien. Je comprends très bien.

Elle avait eu besoin de se sentir à l’aise dans leur relation, il s’en rendait compte, à présent. Il n’avait pas suffisamment mesuré combien ce qu’elle avait vécu dans son enfance l’avait traumatisée.

Louise se mordit la lèvre.

— Il y a une autre raison. Je t’ai vendu Eirenne pour payer les soins médicaux de ma mère. Elle avait un cancer et sa seule chance de survivre était d’être soignée aux Etats-Unis. Cela coûtait une fortune. Je savais que tu voudrais désespérément entrer en possession d’Eirenne et que la vente se ferait rapidement. Je ne t’ai rien dit parce que tu détestais ma mère, et que tu aurais sans doute refusé de me donner l’argent si tu avais su à quoi j’allais l’employer. Je… je ne suis pas fière de tous ces calculs.

Après un bref silence, Louise reprit, d’une voix brisée par l’émotion :

— A la fin, l’argent n’était plus nécessaire. Tina n’était plus assez résistante pour supporter le traitement. Elle est morte dans cette clinique du Massachusetts. J’étais avec elle… jusqu’au bout. Les obsèques ont eu lieu là-bas. Une fois rentrée à Paris, je t’ai envoyé le chèque. J’ai toujours pensé que ton père aurait dû vous laisser Eirenne, à Ianthe et à toi.

— Je l’ai reçu ce matin, dit Dimitri gravement.

Louise se tourna vers lui. Son expression était indéchiffrable ; pourtant, elle était certaine qu’il lui en voulait. Légalement, elle n’avait rien fait de mal. Mais moralement…

Elle baissa les yeux et sa tension s’accrut quand il s’approcha d’elle.

— Louise, je savais pourquoi tu avais besoin de cet argent.

Elle secoua la tête, en proie à la confusion la plus totale.

— Ce n’est pas possible… Comment l’aurais-tu appris ? Quand ?

— Pendant ton séjour à Athènes. J’étais curieux de découvrir pourquoi tu étais prête à vendre l’île au tiers de sa valeur. Je me suis dit que tu avais peut-être des dettes et qu’un créancier te menaçait. Je ne pouvais pas imaginer autre chose et j’ai demandé à mon enquêteur de glaner des informations. Il m’a rapporté que ta mère était gravement malade et qu’elle avait été transférée dans une clinique américaine. C’était juste après avoir consenti à te racheter l’île. Il n’était pas difficile de deviner à quoi allait servir cette somme.

Louise vacilla sous le choc de ces révélations.

— Pourquoi as-tu maintenu ta décision d’acheter l’île ? Tu détestais Tina.

— Mais toi, tu l’aimais, répondit-il, un sourire doux aux lèvres. Confronté à cette situation, j’aurais agi de la même façon pour quelqu’un que j’aime. J’espérais que tu me ferais suffisamment confiance pour me parler de sa maladie. Comme tu te taisais, je ne me sentais pas le droit d’aborder le sujet.

Il la prit dans ses bras et Louise s’abandonna, trop lasse à présent pour résister ou pour essayer de comprendre quoi que ce soit. Une seule chose comptait : Dimitri était là et la gardait contre lui.

— J’ai beaucoup de mal à faire confiance, admit-elle d’une voix enrouée. Je ne voulais pas devenir comme ma mère. Elle rêvait d’être aimée, mais quand mon père l’a rejetée, puis ses amants successifs, elle est devenue aigrie et s’est servie des hommes comme ils se servaient d’elle.

— Et maintenant, as-tu confiance en moi ? demanda Dimitri, le cœur battant.

— Oui.

La réponse était simple, sans équivoque.

— Alors, prend Madeleine et viens avec moi.

Louise ne lui demanda même pas où il l’emmenait. Cela lui suffisait d’être avec lui. Elle lui aurait confié sa vie.

*  *  *

Louise s’endormit dans l’avion. Dimitri l’emporta vers la chambre, à l’arrière de l’appareil. Il la déposa sur le lit et la couvrit d’un plaid. Puis il revint s’asseoir dans la cabine, alluma son ordinateur et envoya une série de mails à ses collaborateurs. Ses affaires étaient importantes, mais Louise comptait davantage. Il avait décidé qu’il était temps d’apprendre à déléguer.

Entre l’aéroport d’Athènes et le port de Rafina, où son bateau était mouillé, le trajet était court.

— Nous allons à Eirenne ? s’enquit Louise une fois à bord.

— Oui, là où tout a commencé, répondit Dimitri tout sourire en manœuvrant le yacht.

Il nota que Louise avait retrouvé quelques couleurs. Mais la brise qui plaquait ses vêtements révélait sa silhouette amaigrie. Elle avait l’air incroyablement fragile.

Le soleil était déjà bas quand ils débarquèrent sur l’île ; une lumière dorée baignait la jetée.

— Rien n’a changé, murmura Louise, tandis qu’ils suivaient le sentier qui s’enfonçait dans la forêt.

— Oui. J’ai été agréablement surpris en venant ici il y a deux semaines. Et j’ai découvert que ta mère avait engagé du personnel pour entretenir l’île et les deux villas.

Celle que le grand-père de Dimitri avait fait construire était telle que Louise se la rappelait, à demi cachée parmi les pins et les oliviers, avec sa multitude de fenêtres donnant sur la mer.

Joseph et Halia les accueillirent sur le perron. Ils leur assurèrent qu’ils seraient ravis de venir sur l’île chaque fois qu’on aurait besoin d’eux. Puis Dimitri entraîna Louise dans la salle à manger, où la table était dressée.

Louise ne se souvenait pas de la dernière fois qu’elle avait avalé un vrai repas. Le filet de loup de mer, servi avec une salade colorée, était délicieux ; le chardonnay choisi par Dimitri accompagnait parfaitement les plats.

Après le dîner, ils allèrent s’asseoir sur la terrasse pour admirer le coucher du soleil tout en écoutant le chant des cigales. Pour la première fois depuis des semaines, Louise sentit sa tension s’atténuer. Elle coula un regard vers Dimitri, s’attardant sur son profil séduisant, et ressentit un pincement au cœur. Rien n’était résolu pour eux deux mais ici, à Eirenne, elle pouvait au moins faire semblant de croire que tout était parfait.

— Merci de m’avoir amenée ici, murmura-t-elle. J’avais oublié que l’île était si belle.

— Pour ma part, je n’ai rien oublié, Louise. Je me souviens de la première fois où je t’ai invitée dans cette maison. Je me disais que tu étais plus belle que toutes les femmes que j’avais vues.

Elle esquissa un sourire amusé.

— J’ai du mal à te croire. Ta fiancée, la belle Rochelle Fitzpatrick, venait de te quitter. Tu aurais sans doute été attiré par n’importe quelle femme si tôt après une pareille déception.

Dimitri rejeta la tête en arrière et laissa échapper un rire sonore.

— Je n’essayais pas d’oublier Rochelle. En fait, j’étais content de l’avoir échappé belle. Ta mère avait raison sur un point : Rochelle m’a plaqué en apprenant que j’étais brouillé avec mon père et qu’il me déshéritait. Je me suis alors rendu compte qu’elle était moins amoureuse de moi que de la fortune qui devait me revenir. J’admets que mon orgueil a été égratigné, et je m’en suis voulu de ne pas l’avoir percée à jour. Mais elle ne m’a certainement pas brisé le cœur.

— Je vois, répondit-elle, soulagée que ce doute soit enfin levé.

Dimitri se mit sur pied et lui tendit la main.

— Vraiment ? dit-il avec un sourire oblique.

Se penchant, il captura sa bouche et Louise fut emportée instantanément par la magie de son baiser.

Puis Dimitri l’entraîna vers la chambre. Quand il la dénuda et se mit à la caresser, elle pensa que son cœur allait exploser…

*  *  *

Quand Dimitri s’éveilla, à l’aube, il découvrit avec surprise que la place auprès de lui était vide. Le temps d’enfiler un bermuda, il se précipita hors de la villa.

Il ressentit un profond soulagement quand, scrutant l’étendue du jardin, il repéra Louise au bord de la plage.

Il la rejoignit et lui enlaça la taille.

— C’est la deuxième fois que tu quittes mon lit et je n’aime pas ça, glikia mou. J’adore ouvrir les yeux et découvrir ton visage auprès du mien. Je ne peux plus m’en passer.

Elle lui sourit, désabusée.

— Il le faudra bien pourtant. Je vais bientôt rentrer à Paris. J’ai eu presque un mois de congé exceptionnel, je suis ici depuis quatre jours : il est temps que je retourne travailler et que je reprenne ma vie en main. C’est ce que ma mère voudrait. Elle était fière de ma carrière, conclut-elle avec émotion.

Dimitri sut que le moment qu’il attendait était venu. C’était l’occasion qu’il cherchait depuis qu’ils étaient arrivés sur l’île. Le soleil se levait par-dessus les pins, le ciel strié de nuages roses et or se reflétait dans les vagues. Oui, cet instant était parfait.

— Louise, il y a un poste vacant à la pinacothèque d’Athènes. Et mon ami Takis tient absolument à ce que tu l’acceptes.

— C’est gentil, mais tu oublies qu’il y a trois heures de trajet entre Paris et Athènes, dit-elle d’un ton moqueur.

— Sauf si tu viens vivre à Athènes.

Louise le scruta, stupéfaite. S’il lui demandait d’être sa maîtresse, aurait-elle la force de refuser ? Devait-elle se priver d’une chance de bonheur par peur du chagrin qu’elle éprouverait ensuite quand leur relation prendrait fin ?

Dimitri plongea les doigts dans ses cheveux et le regard dans ses yeux infiniment bleus, comme le saphir qu’il avait glissé dans sa poche.

— Jusque-là, j’étais rétif à l’engagement, avoua-t-il. Je ne comprenais pas comment deux personnes pouvaient être absolument sûres de vouloir passer le restant de leur vie ensemble. Puis, j’ai rencontré une jeune femme extraordinaire. Elle a trouvé le chemin de mon cœur et y est restée, même si je ne l’ai plus revue pendant des années. Sans m’en rendre compte, c’est à elle que je comparais les femmes que je rencontrais. J’ai compris que je voulais vivre avec elle pour toujours.

— Dimitri…

Louise était tétanisée. Elle lui avait dit qu’elle lui faisait confiance, mais à présent elle craignait de se fier aux paroles incroyables qu’il venait de prononcer et à son regard rayonnant.

— Je t’aime, Louise. Tu es la femme que j’ai choisie, l’amour de ma vie.

D’une main tremblante, Dimitri retira la bague de sa poche — un saphir ovale entouré de diamants, qui étincelaient de mille feux dans la clarté du matin. Il prit la main de Louise et la porta à ses lèvres.

— Veux-tu m’épouser et être la mère de mes enfants ? Quand je t’ai vu tenir le bébé de ma sœur, il s’est produit un déclic au fond de moi et j’ai imaginé avoir un enfant de toi…

Il s’interrompit subitement. Louise avait l’air dévastée. D’un geste brutal, elle retira sa main et s’écarta de lui, comme prise de panique.

— Ma chérie, qu’y a-t-il ?

— Je… je ne peux pas. Je ne peux pas t’épouser. Ce ne serait pas juste…

— Theos ! Je croyais que c’était ce que tu voulais. J’espérais…

Il laissa sa phrase en suspens, incapable de poursuivre. S’était-il trompé en pensant que Louise l’aimait ? Cette question lui faisait atrocement mal, comme si on lui plongeait une lame en plein cœur. Pour la première fois de sa vie, il était abasourdi et ne parvenait plus à penser de façon cohérente. Voilà pourquoi il avait toujours tourné le dos aux émotions, jusqu’à ce que Louise fasse irruption dans sa vie comme un raz-de-marée, changeant l’ordre des choses et… le changeant lui-même. Il n’avait pu s’empêcher de l’aimer ; à présent, il refusait de revenir en arrière.

Soudain, Louise se leva et se mit à courir vers la mer. L’espace d’un instant, il crut qu’elle allait se jeter dans les vagues et se laisser engloutir. A son tour, il courut sur le sable.

Brusquement, elle s’arrêta et se tourna vers lui. Dimitri vit alors que ses traits exprimaient une douleur semblable à la sienne.

— Il y a une chose que je ne t’ai pas dite. J’aurais dû t’en parler plus tôt, déclara-t-elle, la gorge nouée.

— Alors, pour l’amour du ciel, parle !

Louise prit une profonde inspiration.

— Il y a sept ans, je suis tombée enceinte de ton enfant. J’étais de retour à l’université quand je m’en suis rendu compte. J’étais bouleversée, effrayée… mais très heureuse aussi. Même si ce n’était pas le moment idéal pour moi, je voulais garder le bébé… notre bébé. Je l’ai aimé dès l’instant où j’ai su qu’il grandissait en moi. Je t’ai téléphoné pour t’avertir. Bien sûr, je sais maintenant que tu étais auprès d’Ianthe en Amérique du Sud, mais à l’époque je pensais que tu ne voulais plus entendre parler de moi.

— Thee mou…, laissa tomber Dimitri, sous le choc. Je ne me doutais de rien. Nous avions toujours eu des rapports protégés, non ? Et le bébé ? Qu’est-il arrivé au bébé ?

— J’ai fait une fausse couche dans la septième semaine. Tout se passait normalement puis, un matin, j’ai ressenti des douleurs. Je saignais abondamment. J’ai su que j’allais perdre le bébé.

Sa voix se mit à trembler et les souvenirs pénibles de ce jour-là la submergèrent.

— Une de mes colocataires, étudiante en médecine, a compris ce qui m’arrivait et m’a conduite aux urgences. Je lui dois la vie. On m’a découvert une grossesse extra-utérine et une grave hémorragie interne. J’ai dû être opérée.

Dimitri était bouleversé.

— Pedhaki… Ça me fait horriblement mal de savoir que tu as traversé ces épreuves toute seule. Si j’avais su ce qui t’arrivait, je serais venu, j’aurais quitté le chevet d’Ianthe. Je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir été là pour t’aider à faire face à la perte de notre bébé.

Louise soupira.

— Ensuite, je n’ai pas répondu à ton appel. J’étais trop malheureuse pour te raconter ce qui s’était passé. Et ça ne servait à rien de te parler d’un bébé que je ne portais plus.

Elle posa une main sur la joue de Dimitri, où roulait une grosse larme.

— Je t’aime, murmura-t-elle, terriblement émue. Pendant toutes ces années qui nous ont séparés, tu étais dans mon cœur. Tu y resteras toujours. J’ai vu ta tendresse quand tu tenais la petite Ana. Tu feras un excellent père, Dimitri. Mais il se peut que je ne puisse pas te donner d’enfant…

Doucement, il emprisonna son visage entre ses mains.

— Louise, je t’aimerai toujours, que nous ayons des enfants ou pas. Personne ne peut savoir ce que l’avenir nous réserve. Nous aurons peut-être le bonheur de fonder une famille et, si ce n’est pas le cas, nous ferons face ensemble. Tout ce qui compte, c’est l’amour que nous avons l’un pour l’autre.

Il prit ses lèvres et ce baiser fut le plus doux, le plus beau, le plus inoubliable de tous ceux que Louise avait échangés avec lui.

— Je veux m’endormir chaque nuit en te tenant dans mes bras et voir ton visage près du mien chaque matin, reprit-il avec ferveur. Je veux que tu sois mon amie, mon amante et mon seul amour. Veux-tu être ma femme, Louise, et rester à mes côtés pour toujours ?

— Oui, répondit-elle simplement.

Tout autre mot aurait été superflu.

Quand Dimitri glissa la bague à son doigt, elle versa des larmes de joie.