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La première chose qui me vient à la tête, lorsque je me retourne dans mon lit, c'est le whisky, ou peut-être le rhum, oui, définitivement ça doit être le rhum ou du moins la téquila. La seule chose qui m'apparait clairement c'est que je sens comme si j'avais une équipe de travaux publics travaillant dans ma tête. Marteaux piqueurs, rouleaux compresseurs, cris, mille travailleurs me cassant les oreilles depuis l'intérieur de mon propre cerveau. Ma langue est pâteuse, je sens encore le goût de différents types d'alcool.

Bouger la main se transforme en une tâche titanesque, je la lève doucement jusqu'à la hauteur de mes yeux et je me couvre légèrement les paupières pour oser enfin les ouvrir.

Je ne sais pas ce que j’ai bu, peut-être un peu de tout. Ou, plutôt : beaucoup de tout.

Entre la lueur blanche qui pénètre à flot par la fenêtre, je distingue un de ces seaux gris qu’on utilise pour maintenir,  avec de la glace, les bouteilles au froid.  Dans ce seau, il y a une bouteille, contre le rebord n’apparaît que le fond, mais j’ai l’impression qu’il s’agit de champagne. Mes soupçons se confirment quand mes yeux se dirigent sur une autre bouteille vide sur la table et deux autres par terre. Me yeux me brûlent lorsque je tente de concentrer mon regard sur l’étiquette “Moët&Chandon”. C’est à ce moment-là, que  mes soucis commencent réellement, j’appuie mes coudes sur le matelas pour me redresser malgré de l’énormité de mon mal de tête, j’ai la plus grande gueule de bois de toutes les histoires des gueules de bois de l’humanité. Moët&Chandon, moi? Avec mon salaire de

gondolière de supermarché ? Je n’aurais pas sorti la carte de crédit à n’utiliser qu’en cas d’urgence, non ? Je tremble rien que de penser à ce que j’ai pu faire. Il est déjà difficile d’arriver à la fin du mois sans dettes de carte. J’essaie de me concentrer, combien coûte une bouteille de champagne, de celui que j’ai seulement entendu parler dans les films ?

Il y a une autre bouteille vide sur le canapé. Un canapé, certes magnifique. Magnifique et aussi me semble-t-il très cher. C’est un Chester avec tapisserie en velours couleur os.

Je dois me lever, même si mon corps ne veut pas m’aider.

–  Mais quoi...?

Je sors ma main en l’air, en dehors du matelas et je ne peux empêcher que mes os se cognent contre le sol. Je m’effondre de tout mon poids.

C’est de cette perspective que je découvre une culotte que je reconnais comme la mienne et aussi mon soutien-gorge. La culotte est par terre, le soutien-gorge est pendu à la poignée de la porte. Sur l’un des fauteuils, il y a un slip d’homme ; je distingue parfaitement le tissu et l’élastique. Plus loin, près d’une des nombreuses fenêtres, il y a un énorme tas de toile blanche, que n’importe qui dirait que c’est du tulle. C’est comme si une mariée était tombée sur la tête et qu’on ne pouvait voir maintenant que la partie du bas de la robe. Plutôt, c’est comme si la mariée était une autruche et qu’elle se serait cachée la tête pour éviter la honte.

Oui, cette similitude me parait plus adéquate. C’est sûr, plus je la regarde, plus il me semble à distance qu’il s’agit d’une robe de mariée.

–Bonjour, ma belle.

Comme un jet de lumière, je sursaute et retourne au lit pour me couvrir avec les draps. J’aimerais me convertir moi aussi en autruche, comme la mariée qui a laissé cette robe dans cette chambre à coucher. Qui est certainement  ma chambre à coucher ? Je ne me souviens pas comment je suis arrivée là, ni pas même non plus où je suis. Je sais seulement que mon cœur bat si fort que je crains de faire un infarctus d’un moment à l’autre.

Infarctus. Triste, hein ? Il est très triste de mourir dans un endroit où tu ne sais même pas comment tu y es arrivé, et je suis toute nue !

Je m’imagine les infirmiers de l’ambulance venant tenter de me réanimer, la rigolade qu’ils auraient  en me voyant toute nue.

Amore...

Je reste sous les draps. Faisant une cabane comme quand j’étais petite. Je n’ai pas encore vu la personne qui a dit ces paroles, mais, même morte,  je la reconnaitrais. Oui, ça pourrait me provoquer un infarctus, ceux de l’ambulance pourraient venir. Ils pourraient se moquer de moi, essayer de me réanimer en vain et emmener mon cadavre dans un dépôt de cadavres non identifiés. Même comme ça, je reconnaitrais la voix de celui qui me parle de l’autre côté de ces draps.

C’est Rodolfo, mon très cher adoré, mon bien-aimé Rodolfo. Rodolfo Vitti, l’amour de ma vie. Maintenant, oui, le reste du monde ne le connait pas comme l’amour de ma vie mais plutôt comme le super acteur .... Bon, d’accord, je reconnais qu’il n’est pas si bon acteur (ou il est plutôt un bien pitre acteur si nous nous mettons difficiles) mais çà n’ôte rien à ce qu’il soit l’amour de ma vie. Le mien et celui de millions de femmes réparties sur toute la planète.

Rodolfo Vitti est si beau qu’on lui pardonne tout, son mauvais jeu de rôle ou qu’il soit de l’autre côté de ces draps, dans un endroit où on dirait qu’on m’a télétransportée ou quelque chose comme ça.

Je pense à ses lèvres charnues. Il suffit de les voir apparaître à l’écran pour que toute la population féminine occidentale (et bonne partie de l’orientale) commence à baver. Si ensuite nous ajoutons ses yeux vert turquoise, sa peau bronzée en permanence, sa chevelure foncée de laquelle on aimerait toutes se pendre et ay, ay, ces pectoraux...

Ces pectoraux !

Je tousse, je descends un peu le drap mais je le remonte immédiatement jusqu’à la tête. Je sais que je suis ridicule. Je pense à l’opportunité que je pourrais être en train de perdre en ce moment et je m’oblige à réagir. Je baisse doucement le drap pendant que j’entends tout près de moi le rire de l’homme de mes rêves. 

– Te me trouves si moche depuis cette nuit ? Je le reconnais, je ne suis pas au meilleur de moi, mais il y a quelques heures ... Enfin, ton opinion de moi était différente. Bon, laisse-moi que je te vois, amore –dit-il d’un ton le plus séducteur de l’univers.

Oui,  je peux parler comme si j’étais un astronaute et si j’avais parcouru l’espace en écoutant toutes les voix d’hommes qui existent. Aucune n’est comme celle de Rodolfo Vitti. Ma tête  me crie, me rue de coups de pieds et de coups de poings  (ou bien ce serait la gueule de bois). En fait, c’est que la tête me dit que je dois me lancer dans ses bras. Mais mes mains sont libres. Elles agrippent le drap comme s’il n’y avait pas de lendemain. Comme s’il ne s’agissait que d’un tronc d’arbre et que je n’étais qu’un naufragé au milieu de la mer. La mer des yeux de Rodolfo.

Seuls mes yeux sont découverts. Des yeux qui, en réalité, n’y croient purement pas, et qui doivent être sur le point de me sortir de tête... Oui, c’est lui, L’HOMME. Et, oui, il est ici avec moi. Tout nu. Bon, il porte une robe de chambre de l’hôtel, mais de ce que je peux voir par ce qui reste ouvert, il ne porte rien en-dessous.

Ay, Mon Dieu. En-dessous, il porte tout. TOUT ce que n’importe quelle femme pourrait désirer et beaucoup plus encore. Je commence à transpirer. J’ai la bouche sèche.

–Je te demande plus de champagne pour te laver cette timidité ? Oui, du champagne  per la mia piccola.

Je remue la tête pour lui dire que pas besoin, mais je me repentis de suite de ce mouvement, qui même minime, m’agite le cerveau comme un shaker.

Pourquoi, Mon Dieu ? Pourquoi? Pourquoi ça doit m’arriver à moi que quand je me trouve toute seule avec le type le plus canon de l’histoire, je doive le faire avec la pire gueule de bois (de l’histoire aussi)?

Peut-être, ma belle  –me répondit-il–, parce que tu as bu avec lui aussi.

L’idée m’enthousiasme autant qu’elle me soucie. Si nous avons été en train de boire ensemble, c’est que quelque chose a dû se passer avant pour en arriver à un tel point de familiarité. Je regarde autour de moi. Il doit y avoir de la familiarité, c’est sûr, sinon nous ne serions pas en train de partager une chambre d’hôtel.

Je corrige : ce MORCEAU de chambre d’hôtel. Petite suite. Je crois que je suis morte et que je suis au ciel.

Mais je me préoccupe. Je crains que si nous bu ensemble, j’ai dû rire comme une folle, comme je le fais d’habitude quand l’alcool s’empare de moi. Alors, je n’ai pas dû lui présenter mon meilleur visage. 

Je m’en mords les lèvres, je regrette de tout mon cœur de m’être saoulée en présence de ce prodige de la nature et de ne me rappeler de rien.

–Bon, ma jolie –insiste-t-il.

Son merveilleux accent italien me subjugue au point que, pour un instant, je cesse de me demander le plus évident : comment suis-je arrivée à cet endroit, qu’est-qui s’est passé ?

Rodolfo s’assied sur le bord du lit. Un parfum d’eau de Cologne me fait perdre le peu de sens commun qui me reste.  Je sens comment l’ensemble des muscles fléchissent. Le dos de sa main me caresse la joue avec la  douceur que j’ai toujours imaginée quand,  en regardant ses films (une ou trois millions de fois),  je me mettais dans le rôle de l’actrice féminine et je soupirais du désir d’être réellement à la place de celle qui était là-bas avec lui : à Madagascar, en Inde, dans les champs de lavande de la campagne française ou à Hawaii. Tous les films de Rodolfo Vitti se déroulaient dans des endroits paradisiaques, ce qui par ailleurs pour les fans, semble être le plus adéquat des cadres  pour un homme tel que lui.

L’HOMME  (j’insiste).

Rodolfo ébauche un sourire joueur, ses yeux scintillent. Ses doigts saisissent le bord du drap qui me couvre et, d’un seul coup, je me retrouve découverte et complètement nue, baignée par la lumière turquoise de son regard. Incapable de bouger. Un de ses doigts se pose sous mon menton et commence à descendre doucement, traçant une ligne qui descend par ma gorge, passe entre mes seins et continue à descendre jusqu’à arriver à mon nombril.  Je ne peux pas l’éviter, lorsque le bout du doigt de Rodolfo Vitti passe par mon nombril, je gémis comme une femme qui accouche. Je sais, ce n’est pas très sexy, mais comprenez-moi. 

Comprenez-moi!

A aucun moment, il n’a cessé de me regarder dans les yeux. Son doigt s’arrête à mon nombril qui, comme s’il s’agissait de l’interrupteur du plaisir, commence à envoyer des décharges électriques qui me parcourent le corps en entier. Ce regard d’eau limpide se pose sur mon corps, qui rougit tout à coup. Je n’aurais jamais imaginé que les seins, et ni même que le ventre, pourraient rougir. Et pourtant, c’est comme ça. Je sens un feu qui me consume de l’intérieur. Mes joues sont au rouge vif, je les sens allumés comme des charbons.

Ma che bella che sei –me dit-il et je comprends toutes et chacune de ses paroles.

Depuis ça fait des années, à l’instant même où j’au vu le premier film d’un acteur alors inconnu Rodolfo Vitti, je suis sortie du cinéma avec la ferme intention d’apprendre l’italien. J’étais alors une adolescente, je n’avais pas d’argent et mes parents ne me l’auraient pas donné non plus si je l’avais demandé. En plus, je serais plutôt morte de honte, que de leur dire que je voulais étudier cette langue mélodieuse parce qu’un acteur me plaisait.

J’admets que dans mes rêves fous, alors que je cherchais des cours d’italien sur YouTube, je pensais qu’un jour, le destin s’apitoierait sur mon sort et qu’il comprendrait qu’aucun autre homme ne pourrait souiller ce corps qui était fait sur mesure pour Rodolfo Vitti. Oui, j’étais convaincue que lui et moi nous étions unis par ce fameux fils rouge dont parlent les japonais, celui qui relie les âmes jumelles et qui garantit qu’elles se rencontrent même si elles se trouvent à des endroits complètement opposés sur cette planète. Pendant des centaines de nuits, j’ai dormi en embrassant mon oreiller, faisant semblant qu’il était les lèvres de mon idole, de mon amour du grand écran. J’ai grandi et mon corps a connu quelques hommes, pas beaucoup, le nombre suffisant pour constater que rien ne serait parfait ni n’aurait la douceur adéquate, à part mon Rodolfo.

Alors que je pense à toutes ces choses, Rodolfo s’est approché de mon cou, le renifle comme un chien qui cherche la trace d’une personne perdue.

– Qu’est-ce que tu fais ? – je lui demande,  en récupérant enfin ma voix. Tout simplement, me retrouver avec lui m’avait rendue muette. Rodolfo ne répond pas, je sens la pointe de son nez qui continue de parcourir mon cou, d’un côté à l’autre. Je lui demande dans sa langue. –. Che fai? –

Je le regrette de suite, Rodolfo arrête ce qu’il était en train de faire et me regarde surpris.

–¡Mmmmm, ma petite femme parle ma langue !

Je remue ma tête comme une petite poupée, de celles que les gens mettent sur le tableau de bord des voitures et qui bougent quand on conduit.

Non, je ne veux pour aucun motif que Rodolfo Vitti pense que je parle l’italien. Je le comprends, mais je ne le parle pas. Je préfère mourir plutôt qu’il me demande de parler sa langue. Quelle prononciation de tôle métallique je dois avoir ? Personne ne m’a jamais corrigée. Une petite cloche semble raisonner au fond de mon cerveau comme pour me rappeler à l’ordre. Je devrais cesser de me soucier de la prononciation, de si Rodolfo pense que je parle oui ou non l’italien. La petite cloche devrait m’indiquer qu’il y a quelque chose de plus important. 

Je sursaute.  Sa petite femme ? Je suppose qu’il le dit au sens figuré. Mes yeux volent jusqu’à ma main, où je trouve quelque chose qui n’était pas là avant. Une bague avec un énorme et je dis bien ENORME diamant.

–C’est pour de vrai ? –Pour reprendre mes esprits, je me frappe le front, avec la main, y compris avec la bague. Ma question m’est parue des plus misérables, je sais, mais je l’ai balancée.

–Bien sûr, pour qui tu me prends ? Je n’allais pas donner un morceau de ferraille à la femme de ma vie. 

Je me porte les mains sur la poitrine comme si je craignais, littéralement, que me cœur ne s’échappe en courant. Ces paroles m’ont provoqué, à l’estomac, une sensation similaire à celle d’une chute depuis quarante mètres de haut.

Non, je ne suis jamais tombée, je parle seulement en supposant ce que cette sensation doit être. Mais, je crois qu’il est facile d’imaginer à quel point mon estomac se retrouve contracté par le fait d’entendre cet homme m’appeler femme de sa vie.

Je ne comprends rien. Je me couvre les yeux des deux mains, les appuyant légèrement, j’ai besoin de m’éclaircir les idées pour pouvoir contenir ma curiosité. Je soupèse mes options.

Oui, retenir la curiosité est ce qui convient le plus. Rodolfo s’est remis à me caresser, ses doigts se promènent sur mes joues avec douceur, ils contournent mes lèvres. Ce n’est pas le meilleur moment pour poser questions.

Profite d’abord, demande après, Rose. Ne l’embête pas comme tu sais le faire. Rose, concentre-toi. Profite d’abord, demande après.

Je me le répète l’une et l’autre fois, jusqu’à ce que je sente que le concept me rentre bien dans la tête. C’est alors, que je tiens Rodolfo par les revers de la robe de chambre et que je le tire avec force. Une seconde après, il est sur moi. La robe de chambre s’est ouverte et nos corps se retrouvent sans aucun type de filtre. Rien ne s’interpose entre la peau de l’homme de mes rêves et ma peau. J’inspire l’odeur de Rodolfo. Il a du se doucher juste avant d’apparaître dans la chambre. Je suis sûre que lorsque j’ai ouvert les yeux et que je l’ai vu, Il venait de la salle de bain.

Rose, arrête immédiatement de penser!

Je joins ma bouche à celle de mon bien-aimé Rodolfo et je profite sans distraction de son goût. Nos langues se cherchent, et quelques secondes suffisent pour que je me laisse envahir de déception.

Ce n’est absolument pas comme je l’avais rêvé.

Il n’y a pas de danse parfaitement calme des langues.

Il n’y a pas de synchronie, ni même l’humidité de sa bouche ne me fait pas atteindre le septième ciel.

Rodolfo n’a pas le cinquième de la passion qu’il devrait avoir.

Je me donne un claque. Oui, littéralement. Il cesse de m’embrasser et me regarde en fronçant les sourcils. C’est clair, il ne comprend pas pourquoi je me suis frappée moi-même. Craignant  qu’il ne soit sur le point de sortir de la chambre en courant (moi je le ferais) et avant qu’il ne pense que je suis folle,  je m’adresse à lui :

–Rien, ce n’est rien–dis-je.

Je reprends le baiser, sachant parfaitement que la claque a été une correction  auto-infligée pour arrêter de comparer le

Rodolfo Vitti réel avec celui de mes rêves. Qu’est-ce que j’ai fait au destin pour retarder tellement notre rencontre ? Je me suis donnée trop de temps pour imaginer comment ce serait et, c’est clair, maintenant les choses ne correspondent pas. J’ai passé trop d’années à imaginer ses lèvres, son corps, notre passion conjointe et maintenant...

Ça ne correspond pas.

– Ça ne correspond pas. –Oups! Lorsque  je me rends compte que j’ai dit cela à voix haute, c’est déjà trop tard.

Tant Rodolfo que moi, nous bougeons. Nos hanches se cherchent pour initier le contact le plus intime –ou c’est ce que je crois, mais c’est comme vouloir faire rentrer la pièce en forme d’étoile dans celle en forme de triangle. Je me donne une autre claque, cette fois si forte que Rodolfo s’assied et me regarde avec une tête de “tu es complètement folle”. Cette fois-ci, je mérite la correction pour deux raisons : parler à voix haute quand ce n’est pas le moment et penser au jeu de plastiques de la maternelle quand ce n’est pas le moment non plus. Pourquoi est-ce que je pense aux boites de pièces de formes et couleurs distinctes qu’il faut mettre dans les trous correspondants ?

Il doit  penser que je me plains avant qu’il ne m’ait pas pénétrée. Bon, ça m’énerve un peu, mais en réalité, ce que je dis, c’est parce que rien, dans toute cette situation, ne correspond à ma construction de l’esprit.

Je ne peux pas me sentir pire. Je me lève du lit souhaitant que la terre m’engloutisse. Je cours jusqu’à la salle de bain, me cognant le pied contre celui d’une table basse. Je retiens mes larmes, j’entre et je claque la porte derrière moi.

Fin.

Fin de ma vie.

Je ne mérite pas de continuer à vivre.

Je ne vais vouloir la continuer qu’après avoir trouvé et perdu Rodolfo Vitti.