Un collant sans couture, en nylon (autre nom : « soie artificielle », aujourd’hui peu usité), terme d’origine : « polyamide 66 », mis au point dans les laboratoires DuPont de Nemours, au début des années 1930, par Wallace Carothers, plus tard retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Citron pressé et cyanure, quels remords secrets le rongeaient-ils ? Pas de lettre d’adieu, ce qui me paraît de plus en plus séduisant. (La cinquième photographie n’a pas été retenue parce que j’ai l’air triste, soudain ; et comment une telle tristesse s’est insinuée entre deux mouvements de l’obturateur, dans l’espace-temps si bref entre deux prises, je ne me l’explique pas. J’ai bien regardé – à la loupe : triste à mourir, vraiment ; ce qui doit être mon expression lorsque je fouille ta garde-robe.)
Un collant sans couture noir, 40 deniers, jeu de transparence (les deniers correspondent au poids en grammes de 9 000 mètres de fil), jeu de transparence et d’opacité. À la firme DuPont de Nemours on doit le nylon et la bombe atomique (c’est un raccourci, mais enfin ses ingénieurs jouèrent un rôle crucial dans l’élaboration du plutonium, incontestablement). DuPont, l’homme des bas nylon, l’homme qui gaina des centaines de millions de jambes dont les tiennes, DuPont fut un pionnier des explosifs et fournit en poudre puis en dynamite les chercheurs d’or, et tout ce peuple d’aventuriers et de prédateurs auquel tu appartiens.
Un collant sans couture, fin, brillant ou mat, je ne sais encore ; il faudra évidemment un bouton de porte ; ici je pense à la salle de bains (rez-de-chaussée).
Ou peut-être un bas, un bas fumé, ce qui paraît d’un fétichisme trop appuyé mais permettrait de dissimuler l’autre sous l’oreiller du jeune premier, et ainsi de le confondre. Le crime serait presque parfait ; tel est pris qui croyait prendre.