Chapitre 1

Longueuil, le 17 septembre 1971

— Tu ne sais pas la meilleure ! s’écrie Irma. Figure-toi que je me suis fait réveiller par un oiseau au beau milieu de la nuit !

Sonia regarde sa tante d’un drôle d’air.

— Depuis quand avez-vous un oiseau ?

— Je n’en ai pas. J’aime beaucoup la gent ailée, mais dehors. J’imagine que l’oiseau a dû en profiter pour entrer quand on a ouvert la porte. Ce ne sont pas les oiseaux qui manquent par ici. J’ai d’abord senti comme un coup de vent sur mon visage. Je me suis réveillée en sursaut. J’ai ouvert les yeux et j’ai attendu dans la noirceur sans bouger. J’avais l’impression d’être en plein cauchemar. Pour une fois, j’aurais aimé dormir sans toile ni rideaux comme toi. Je commençais à avoir vraiment peur dans le noir ; j’ignorais totalement à quoi j’avais affaire. Mais je n’ai pas eu à attendre longtemps. Quelques secondes plus tard, j’ai entendu des battements d’ailes. On aurait cru que l’action se passait à quelques pouces au-dessus de ma tête.

Plus Sonia écoute sa tante, plus elle fronce les sourcils. Il y a quelque chose qu’elle ne comprend pas.

— Il me semblait que vous dormiez la porte fermée…

— Oui ! Mais laisse-moi finir mon histoire. Je me suis dépêchée d’aller allumer la lumière et ouvrir ma porte de chambre. Mais je n’ai jamais trouvé l’oiseau. Je ne suis pas folle ; je n’ai pas inventé tout ça. J’ai même allumé toutes les lumières de la maison et j’ai fait le tour des pièces sans rien trouver. Et ce matin, au déjeuner, quand j’en ai parlé, tout le monde m’a regardée d’un air bizarre.

Après une courte pause, Irma reprend, en insistant sur chaque mot :

— Il y a un oiseau qui a volé au-dessus de ma tête à deux reprises la nuit passée et je n’arrive pas à le retrouver.

Puis, d’un ton radouci, elle poursuit en faisant un geste de la main vers le haut :

— Inutile d’ajouter que je n’ai pas fermé l’œil du reste de la nuit. Il s’en est même fallu de peu pour que je laisse le plafonnier allumé. En fait, je peux bien te l’avouer, je suis allée chercher ma lampe de poche et je l’ai gardée allumée dans ma main jusqu’à ce que le soleil se lève enfin.

Dans un autre contexte, Sonia aurait taquiné sa tante. Mais là, elle est désarçonnée.

— Ça ne marche pas, votre affaire, déclare Sonia en plissant les yeux. Si c’était un oiseau, vous l’auriez retrouvé.

— J’espère que tu n’es pas en train de mettre ma parole en jeu ? s’enquiert Irma, l’air faussement offusqué.

— Non ! Mais ça ne se peut pas. S’il s’agissait d’un oiseau, il serait sorti de votre chambre au moment où vous avez ouvert la porte. Ensuite, il aurait volé dans toute la maison pour trouver une issue.

Depuis que sa tante a commencé son récit, Sonia cherche où elle a déjà entendu une histoire semblable. Mais qui a bien pu la lui raconter ? Elle repasse rapidement dans sa mémoire tous les gens qu’elle connaît. Tout à coup, cela lui revient.

— Je m’en souviens maintenant ! s’écrie-t-elle. C’est chez Langis ! Oui, c’est ça !

— Pourrais-tu être plus claire ? demande Irma qui n’y comprend rien.

— Préparez-vous parce que vous n’aimerez pas ce que vous allez entendre. Je mettrais ma main au feu que votre visiteur est une chauve-souris !

La simple évocation du mot chauve-souris fait non seulement grimacer Irma, mais un grand frisson la parcourt de la tête aux pieds. Elle a beau aimer les animaux, elle ressent du dédain pour les chauves-souris. Même si elle reconnaît la grande utilité de ces petites bêtes – Lionel lui en a souvent parlé –, la seule pensée d’avoir partagé sa chambre avec l’une d’entre elles lui donne mal au cœur. Et si la chauve-souris l’avait mordue pendant son sommeil ? Et si elle lui avait donné la rage ?

— Mais où est-elle, alors ? laisse-t-elle tomber d’un ton qui trahit son énervement.

— Si je me souviens bien de ce que j’ai appris en biologie, les chauves-souris ne sont actives que la nuit. Le jour, il paraît qu’elles dorment.

— Es-tu en train de me dire qu’il y a des chances pour qu’elle soit encore dans ma chambre ? s’inquiète Irma. Non !

Sonia regarde sa tante en souriant. Celle-ci a l’air d’une petite fille totalement dépassée par les événements.

— Langis m’a dit que les chauves-souris aiment se cacher derrière les rideaux. Il paraît qu’elles se roulent en boule et attendent sagement que la noirceur tombe pour se manifester à nouveau.

— Il est hors de question que je passe une autre nuit avec elle. Il faut absolument qu’on la trouve.

Irma réfléchit quelques secondes. Comme elle n’a aucune envie de chercher elle-même la chauve-souris, elle propose un marché à Sonia.

— Je te donne tout ce que j’ai dans mon porte-monnaie si tu m’en débarrasses.

Sonia voit bien à quel point sa tante est désemparée. En revanche, la chasse à la chauve-souris est loin de la réjouir. Outre le fait qu’elle ait déjà vu chez ses grands-parents paternels des chauves-souris et qu’elle les trouve très laides, elle ne se sent pas très brave pour en capturer une. Elle fait partie de ceux qui aiment les animaux à distance – hormis les chiens et les chats, et seulement lorsqu’elle les connaît. Par contre, elle aime trop sa tante pour la laisser se débrouiller toute seule. Elle pourrait attendre que Renaud rentre, mais ça risque d’être long.

Sonia prend son courage à deux mains.

— C’est bien parce que c’est vous ! dit-elle. Mais ce n’est pas la peine de me donner de l’argent. Il faut vraiment que je vous adore pour accepter d’attraper votre chauve-souris. Il me faudrait un pot de verre et une cuillère de bois. Ah oui ! Et des gants de caoutchouc aussi, si vous en avez.

— J’ai tout ça, répond promptement Irma en se levant de table.

— Et j’aurais également besoin de votre petit escabeau de cuisine.

Armes en main, Sonia se dirige vers la chambre de sa tante. Elle frissonne déjà à l’idée de trouver une chauve-souris sous les tentures ou sous la toile. Irma sur ses talons, la jeune femme avance jusqu’à la fenêtre. Elle prend une grande respiration avant de soulever un pan du rideau. Pendant qu’Irma balaie l’espace de sa lampe de poche, Sonia observe attentivement.

— Je ne vois rien. Je vais faire la même chose de l’autre côté.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nulle trace de la chauve-souris…

— Préparez-vous, tante Irma, avertit Sonia. Je vais soulever la tête de la toile.

Au premier coup d’œil, les deux femmes ne voient rien. D’une certaine façon, Sonia s’en réjouit. Mais elle sait très bien que la petite bête est forcément quelque part dans la maison.

— Elle est ailleurs, dit-elle d’un ton légèrement impatient. Je vais soulever à nouveau la toile. Éclairez bien sur toute la longueur, tante Irma.

Et c’est là que Sonia découvre une petite boule brune, pas plus grosse qu’un jaune d’œuf cuit, bien serrée entre le mur et la toile.

— Je la vois ! s’exclame-t-elle. Beurk ! C’est vraiment laid. Il n’est pas question que j’y touche, même avec des gants.

Comme si elle avait peur que la chauve-souris se jette sur elle, Irma laisse tomber sa lampe de poche. Sonia sursaute.

— Vous m’avez fait peur ! s’exclame-t-elle. Maintenant qu’on a trouvé la chauve-souris, il faut la sortir de la maison.

Sonia analyse la situation. Elle se demande comment s’y prendre pour faire entrer la chauve-souris dans le pot de verre. La tête inclinée sur le côté et le nez plissé, elle se gratte la tête. Les paroles de Langis lui reviennent alors en tête : « Crois-moi, ce n’est pas facile de faire bouger des chauves-souris. C’est comme si quelqu’un les avait collées là où elles se trouvent. »

— Il ne faut pas la tuer, déclare Irma. J’ai beau ne pas l’aimer, je ne lui veux aucun mal.

— Moi non plus ! consent Sonia avant d’avaler difficilement sa salive. Je vais monter sur l’escabeau et je tenterai ensuite de la faire tomber dans le pot. Approchez ; c’est vous qui allez tenir le pot en dessous d’elle.

Irma se fige aussitôt.

— Avancez, tante Irma ! déclare Sonia. Comme dirait mon père, il n’y a aucun danger qu’une petite bête mange une grosse bête.

— Je veux bien croire, mais je n’aime pas ça du tout.

— Allez ! l’encourage Sonia. La chauve-souris ne peut pas vous toucher à travers le verre. Écoutez bien. Je vais la faire tomber dans le pot ; aussitôt qu’elle sera dedans, vous vous dépêcherez de mettre le couvercle. M’avez-vous bien comprise ?

— Oui, soupire Irma, en allongeant le bras pour positionner le pot sous la petite bête.

Irma déteste tellement l’opération en cours qu’elle garde les yeux fermés. Aussitôt que Sonia s’en rend compte, elle dit à sa tante :

— Comment allez-vous savoir que la chauve-souris est dans le pot si vous ne regardez pas ?

À contrecœur, Irma ouvre les yeux.

— Je t’en supplie, Sonia, fais vite ! implore-t-elle.

— Croyez-moi, je n’ai pas l’intention d’y passer la journée, d’autant que j’ai un cours dans deux heures. Un, deux, trois, go !

Sonia a beau frapper au-dessus de la chauve-souris, elle comprend rapidement que celle-ci ne sautera pas dans le pot d’elle-même. C’est alors que la jeune femme commence à cogner plus fort, sans toutefois obtenir le résultat escompté.

— Dépêche-toi ! décrète Irma. J’ai le bras mort.

Sonia se contente de soupirer un bon coup. Elle monte une autre marche de l’escabeau. Elle voit maintenant très bien la cachette de la chauve-souris. Sonia sait qu’elle devra agir avec plus de fermeté pour sortir de cette impasse.

— Préparez-vous, ordonne-t-elle à sa tante. Je vais pousser la chauve-souris avec ma cuillère, sinon on va y passer la journée.

Sitôt dit, sitôt fait. La petite bête se retrouve instantanément au fond du pot.

— Vite, tante Irma ! s’exclame Sonia. Mettez le couvercle et vissez-le bien.

— Mais elle va mourir si elle manque d’air ! s’indigne Irma. Je vais la porter dehors.

— Faites comme vous voudrez, réagit Sonia. Mais si elle revient, je vous avertis : ce n’est pas moi qui vais venir la capturer. Langis m’a dit que les chauves-souris sont des êtres d’habitude et qu’elles reviennent toujours au même endroit. Si je me souviens bien, ils en ont eu trois fois chez lui. Comme sa mère se contentait toujours d’aller porter la chauve-souris au fond du jardin, il y a fort à parier que c’était la même qui revenait. La dernière fois, c’est Langis qui s’en est occupé. Il a tué la chauve-souris – il ne l’a pas dit à sa mère, bien sûr. Depuis, ils n’en ont pas eu d’autres ; enfin, à ce que je sache.

— Il n’est pas question que je prenne de chance. Laisse-moi le temps d’aller porter le pot dans la poubelle du garage et je reviens. Il faut qu’on découvre par où elle a bien pu entrer.

— J’ai l’impression qu’elle est passée par la porte. Vous n’avez même pas de cheminée.

Sonia se souvient que son professeur a expliqué qu’une chauve-souris pouvait s’introduire par un trou pas plus gros qu’un 10 sous. Mais pour le moment, il vaut mieux ne pas révéler cette information. Sa tante a eu sa dose d’émotion pour aujourd’hui.

À son retour, Irma va chercher son sac à main. Au moment où elle va ouvrir son porte-monnaie, Sonia déclare, en posant sa main sur l’objet :

— Il n’est pas question que vous me payiez. Vous en faites déjà assez pour moi.

— Un marché, c’est un marché. Tu n’auras qu’à t’offrir une petite douceur. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi. Mais attends avant de te réjouir. Tu me connais : mon porte-monnaie contient peut-être seulement quelques sous !

Tout à coup, une idée traverse l’esprit d’Irma. Elle arrête tout mouvement et ajoute d’une voix remplie d’inquiétude :

— Et si la chauve-souris m’avait mordue pendant mon sommeil ?

Sonia saisit alors à quel point cette aventure a affecté sa tante. Elle prend celle-ci par les épaules et lui dit d’une voix douce :

— Vous devriez appeler Shirley. Elle saura sûrement quoi faire. Et pour l’argent, laissez faire ça, insiste-t-elle. C’est tout à fait normal que je vous aide. Vous êtes toujours là pour moi ! Assoyez-vous ; j’ai juste le temps de jaser un peu avant de me rendre à mon cours. Dites-moi comment vous allez.

Irma prend quelques secondes avant de répondre. Depuis le temps, elle a pris l’habitude d’ajuster sa réponse selon la personne qui lui pose la question. Ce n’est pas pour se protéger, car elle est capable de se défendre. C’est plutôt pour éviter les questions inutiles et, surtout, pour ne pas être obligée d’étaler sa vie aux quatre vents. Ses années au couvent lui ont appris à se taire plutôt qu’à parler ; du moins, sur tout ce qui la concerne directement. Et s’il y a une chose qu’elle veut conserver de son ancienne vie, c’est la discrétion. Elle veut bien se dévoiler, mais seulement à ceux qu’elle a choisis. Bien sûr, Sonia fait partie de ces derniers.

— C’est une bien grande question, ma petite fille. La plupart du temps, je vais plutôt bien. Quand je suis occupée, je n’ai pas le temps de penser à Lionel. Mais lorsque je m’installe devant la télévision, plus souvent qu’autrement je pars dans mes pensées. Ce n’est que lorsque quelqu’un entre dans le salon que je réalise que je n’ai rien entendu de l’émission qui joue. Mon homme me manque, c’est certain. Et beaucoup, à part ça. Et je pense que je n’ai pas fini de m’ennuyer de lui. C’est un peu gênant à avouer, mais il m’arrive encore de lui parler comme s’il était là. Tu sais à quel point j’aimais Lionel.

— Pauvre vous !

— Il ne faut pas me plaindre. J’ai eu la chance de connaître l’amour, et j’en remercie Dieu chaque jour. Lionel était vraiment un homme exceptionnel.

— Seriez-vous prête à vous remarier ? demande Sonia sans réfléchir.

Irma sourit à sa nièce. Personne n’est au courant de ce qu’elle s’apprête à lui confier.

— J’espère que tu ne me jugeras pas trop sévèrement. Mais si l’occasion se présente, oui, je me remarierai. Tu sais, contrairement à bien des femmes de ma génération, j’aime le quotidien avec un homme. C’est certain qu’il faudrait que l’heureux élu soit à la hauteur, mais quand je regarde ta grand-mère Marie-Paule et son mari René, je me dis que je n’ai pas le droit de refuser le bonheur si telle est la volonté de Dieu. D’ailleurs, c’est ce qu’aurait souhaité Lionel.

— Êtes-vous en train de me dire que vous avez un prétendant ?

— Non, et je n’ai pas l’intention de partir à la chasse au mari non plus. Mais je ne suis pas fermée à l’idée de rencontrer quelqu’un. Pour être honnête, je ne me vois pas finir mes jours toute seule. J’ai eu ma dose de solitude au couvent. Le jour où j’ai quitté cet endroit, je me suis juré de toujours m’entourer de gens que j’aime.

— Vous êtes mon idole ! déclare Sonia.

— Tu pourrais t’en choisir une bien plus belle ! s’exclame Irma. Je pourrais même te faire quelques suggestions à ce sujet, si tu veux. Mais farce à part, promets-moi de ne rien dire à ta mère, ajoute-t-elle sur un ton joyeux.

— Vous n’avez pas à vous inquiéter. S’il fallait qu’elle sache que vous aimeriez vous remarier, elle ferait sûrement une crise d’apoplexie. Pauvre maman, elle a plus de principes que tous mes grands-parents réunis ! Mais peut-être qu’avec vous, ce serait différent… Elle vous aime tellement.

La vie n’est pas toujours facile pour Sonia avec sa mère. La jeune femme a même l’impression que plus elle vieillit, plus Sylvie essaie de contrôler ses moindres faits et gestes. Si son père et son oncle Paul-Eugène ne veillaient pas au grain, la vie de Sonia pourrait devenir un enfer à cause de sa mère. La situation a même empiré depuis que Junior habite chez Édith. Sylvie n’a pas encore digéré le départ de son fils. Celle-ci ne laisse rien paraître quand elle n’est pas seule avec Junior, mais si Sonia se fie à ce que son frère lui a confié récemment, Sylvie se reprend doublement quand elle se retrouve en tête à tête avec Junior. Il paraît qu’elle se contente de répondre par oui ou par non à ses questions. La dernière fois que Junior est venu voir sa mère, il lui a dit sa façon de penser : « Si tu veux que je revienne, il va falloir que tu changes d’attitude envers moi. Je n’avais pas le choix de partir comme un voleur et tu le sais très bien. Tu as le droit de m’en vouloir, mais ça ne changera rien à ma décision. Je suis heureux avec Édith, et c’est tout ce qui compte pour moi. » Sonia a beau réfléchir aux raisons qui poussent sa mère à agir ainsi, elle ne comprend pas. Le souhait de tout parent n’est-il pas que ses enfants soient heureux ? Son père n’en a pas fait tout un plat, lui. Certes, il a été surpris comme le reste de la famille, mais il est vite passé à autre chose. Et la semaine d’après, il a joué de la guitare avec Junior comme d’habitude. Ce n’est pas parce que quelqu’un est en désaccord avec soi sur un point précis qu’on a le droit de lui faire la tête pour tout le reste. Sonia se demande parfois pourquoi les hommes sont si différents des femmes. Elle n’a qu’à regarder Isabelle avec sa mère. Shirley vient voir sa fille de temps en temps, mais il plane toujours une tension qui n’existait pas entre elles avant qu’Isabelle lui annonce sa grossesse. Et Sonia a constaté que ses amies vivent toutes des difficultés avec leur mère. Pourquoi les femmes se montrent-elles si dures envers leurs filles ? Pourquoi sont-elles incapables de simplement les aimer, avec tout ce qu’elles possèdent de beau et de moins beau aussi ? Pourquoi sent-on toujours une sorte de rivalité entre elles ? Sonia paierait cher pour le savoir.

— Mais changeons de sujet, indique Irma. Est-ce que tu voudrais m’accompagner à l’opéra samedi prochain ? Lionel et moi avions réservé des billets au début de l’année.

— Avec grand plaisir !