Un soir de mai à Paris. Une petite mouche grise prend son envol, s’élève dans les airs et se laisse porter jusqu’à une fenêtre ouverte. Après une trajectoire de quelques secondes entre une paire de chaussettes sales et des restes de hamburgers, elle se pose au plafond. Dans son champ de vision que forme une série de tableaux, ou plutôt de saynètes dont la précision le dispute à la brièveté, une main jeune et fébrile tapote sur un clavier d’ordinateur. La main appartient à une créature qui tient tout autant de l’arbre courbé par le vent, du sol agité de secousses telluriques, du logo qui clignote dans la moiteur nocturne d’une métropole, que de n’importe quel autre phénomène chimique, biologique, géologique ou cosmologique auquel les milliers de capteurs visuels et olfactifs de notre petite mouche à peine sortie de son état de nymphe permettent de donner forme.