Film
La cassette, à la fin du XXe siècle, est une vidéo où il est question d'argent. C'est un mort qui vous parle, et sa fonction était de rassembler politiquement de l'argent. Où donc est passé l'original de cette cassette ? Voilà un vrai casse-tête. Bien entendu, le clergé, comme d'habitude, parle de mensonge, de calomnie, de manipulation, de machination, ou encore d'atteinte à la démocratie, de fosse à purin, de parfum nauséabond. Les affaires c'est vous, disent les uns. Non, c'est vous, répondent les autres. Une cassette peut-elle dire la vérité ? Un mort est-il crédible ? La cassette en question parle d'une mallette pleine de billets. Soudain, magie de l'image, on la voit, on l'ouvre, on palpe les grosses coupures, un président est ravi, la pompe à phynance fonctionne. Après quoi on peut toujours s'étonner qu'un ministre trésorier se soit retrouvé avec cette cassette, n'ait pas eu la curiosité (dit-il) de la visionner et, plus cocasse encore, ait oublié l'endroit où il l'a fourrée. Faudra-t-il draguer la Seine ? Creuser dans les parcs ? Sacrée cassette ! Soudain, le film en cours est déréalisé. Le départ de Chevènement, le prix de l'essence, les barrages de routiers, la chute de Jospin dans les sondages, le référendum pour le quinquennat, les problèmes de la Corse deviennent fictifs. Il n'y a que Sydney qui résiste. Là il est difficile d'imaginer que les nageurs n'ont pas nagé, les coureurs couru, les tireurs tiré, les judokas judoké. Il y a heureusement un héros français au nom paradoxal, David Douillet. Un vrai champion, lui, filmé ou pas. Avec ou sans cassette.
01/10/2000