Baudelaire
Dans Mon cœur mis à nu, relu sans cesse, Baudelaire note : « Tout journal, de la première ligne à la dernière, n'est qu'un tissu d'horreurs, guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d'atrocité universelle. Et c'est de ce dégoûtant apéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout en ce monde sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l'homme. »
Baudelaire exagère, bien sûr, mais il y a des moments où l'exagération est nécessaire. Ceci encore à propos de Napoléon III : « En somme, devant l'histoire et devant le peuple français, la grande gloire de Napoléon III aura été de prouver que le premier venu peut, en s'emparant du télégraphe et de l'imprimerie nationale, gouverner une grande nation. Imbéciles sont ceux qui croient que de pareilles choses peuvent s'accomplir sans la permission du peuple, et ceux qui croient que la gloire ne peut être appuyée que sur la vertu. »
29/03/2009