Le tourisme est un pan important de l’économie suisse. En 2016, quelque 165 675 personnes travaillaient dans le secteur (en équivalents temps plein), ce qui correspond à 4.1 % de l’emploi total. La contribution du tourisme au PIB suisse représentait 2.6 %.
Le nombre de visiteurs étrangers avec nuitée(s) a atteint 10.4 millions au total en 2016. Cette même année, les recettes des voyages internationaux se sont élevées à 16.0 milliards CHF (+1.4 %), ce qui représente 3.7 % des exportations totales.
En 2016, 35.5 millions de nuitées totales ont été enregistrées dans les hôtels et établissements assimilés, dont près de 55 % ont été le fait de clients étrangers. Par rapport à l’année précédente, la demande étrangère a reculé de 1.5 %, tandis que la demande interne a augmenté de 1.2 %, ce qui s’est traduit par un léger recul global de 0.3 %.
Le marché émetteur le plus important reste l’Allemagne, avec 17.6 % des arrivées internationales ; toutefois, le nombre de nuitées de touristes allemands a continué de reculer ces dernières années, en partie du fait d’un franc suisse fort. De plus, celui des visiteurs venus de Chine a enregistré une forte baisse (moins 18 % en 2016), après plusieurs années de croissance soutenue. Le nombre total de nuitées de visiteurs venus des États du Golfe, de la République de Corée et des États-Unis dans les hôtels et établissements assimilés a augmenté.
Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) est chargé de la mise en œuvre de la politique nationale suisse du tourisme et de l’application de la Loi fédérale encourageant l’innovation, la coopération et la professionnalisation dans le domaine du tourisme (Innotour). De nombreux organes politiques à l’échelon national et régional influent sur l’exécution de cette politique, notamment différentes associations professionnelles.
La Confédération suisse a chargé deux associations de mettre en œuvre diverses mesures liées au tourisme :
Suisse Tourisme (ST) mène des activités de commercialisation liées au tourisme suisse. En février 2017, une réglementation totalement remaniée, qui permet de poursuivre le développement de Suisse Tourisme et de renforcer le rôle de supervision de la Confédération, est entrée en vigueur ;
la Société suisse de crédit hôtelier (SGH) finance des investissements dans le secteur de l’hébergement et propose des services de conseil aux prix du marché.
En 2016, 60.6 millions CHF ont été affectés aux politiques touristiques nationales. La part de loin la plus grande de cette enveloppe (52.7 millions CHF) correspond à la contribution de Suisse Tourisme. La somme de 7.5 millions CHF a été mise à disposition en 2016 pour le financement de la promotion de l’innovation, de la coopération et de la professionnalisation dans le tourisme. Il s’agit d’un montant plus élevé que les années précédentes car une augmentation des fonds de 2.5 millions CHF par an a été accordée à Innotour entre 2016 et 2019 dans le cadre du programme incitatif. Les budgets disponibles pour les activités d’information et de documentation, ainsi que les contributions aux organisations internationales telles que l’OMT, ont été plus faibles que ces dernières années, s’établissant à 350 000 CHF environ.
Le programme incitatif 2016-19 incluait également 200 millions CHF pour la Nouvelle politique régionale (NPR).
La Société suisse de crédit hôtelier (SCH) est financée par la Confédération à l’aide d’un prêt existant, sans intérêt, d’environ 136 millions CHF. Pour les années 2012-15, la SCH s’est vu octroyer un prêt complémentaire de 100 millions CHF. Cependant, la Confédération ne lui a pas alloué de fonds supplémentaires en 2016. À la place, pour renforcer la marge de manœuvre financière de la SCH, le prêt complémentaire a été prolongé jusqu’en 2019. À la fin de l’année, la SCH avait utilisé environ 43 millions CHF des 100 millions CHF de prêt complémentaire.
Source : OCDE, d’après le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), 2018.
Le rapport sur le tourisme de 2013 analysait la situation structurelle du tourisme suisse et la future stratégie touristique de l’administration fédérale. Elle est mise en œuvre sous forme de programmes d’une durée de quatre ans et a été orientée par ce rapport.
Le tourisme suisse est confronté à des défis majeurs : franc suisse fort, pression concurrentielle croissante, évolution rapide des besoins de la clientèle, transformation numérique de haut niveau, etc. Face à ces défis, le soutien des pouvoirs publics au tourisme s’est traduit par un ensemble de mesures dans ce domaine depuis 2013, avec notamment l’optimisation de la promotion du secteur hôtelier et un programme incitatif pour 2016-19.
En 2017, une évaluation préliminaire du programme incitatif a été réalisée. L’optimisation de la promotion du secteur hôtelier a notamment consisté à moderniser les réglementations d’application, à accroître la marge de manœuvre financière de la SCH et à améliorer la coordination entre la SCH et la Nouvelle politique régionale (NPR). La mise en œuvre du programme incitatif 2016-19 a été lancée sous l’égide d’Innotour avec succès, plus de la moitié des fonds supplémentaires étant déjà engagés, et la qualité des projets ayant été jugée remarquable. Le soutien au tourisme au titre de la Nouvelle politique régionale a débuté. Cependant, la demande de fonds issus du programme incitatif a été restreinte la première année de mise en œuvre.
En 2017, le Conseil fédéral Suisse a adopté une nouvelle stratégie pour le tourisme, élaborée par le SECO au nom du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Un groupe consultatif a été créé pour guider et appuyer les travaux du SECO et veiller à ce qu’elle bénéficie d’un large soutien. Ce groupe comprend des représentants d’intérêts politiques, d’associations de tourisme, des cantons suisses et du milieu universitaire, ainsi que de certains acteurs et entrepreneurs du secteur du tourisme.
La nouvelle stratégie pour le tourisme est la contribution du Conseil fédéral à la création d’une filière du tourisme compétitive sur le plan international et à la transformation de la Suisse en un lieu touristique attractif et productif. L’action publique est axée sur l’amélioration des conditions-cadres pour les prestataires dans le secteur du tourisme, en tirant parti des possibilités de développement du numérique, en intensifiant la promotion de l’entrepreneuriat et en renforçant l’attractivité de l’offre touristique et la présence sur le marché. Les quatre instruments existants – Innotour, ST, SCH, NPR – peuvent être utilisés pour mettre en œuvre la politique du tourisme.
Les principaux nouveaux points dont la stratégie de la Confédération pour le tourisme fait la promotion sont les suivants :
Définition de points de convergence : la nouvelle stratégie ne recense pas toutes les activités de la Confédération liées au tourisme. Elle met particulièrement l’accent sur la nature transversale de la politique du tourisme.
Rationalisation de l’utilisation des fonds : les fonds existants sont utilisés d’une manière plus rationnelle avec une coopération plus étroite avec les projets, à chaque fois que c’est utile et possible. L’harmonisation des instruments de financement est optimisée pour exploiter les synergies et éviter la répétition d’actions.
Développement du numérique : la politique encourage l’exploitation des possibilités offertes par le développement du numérique. Elle met l’accent sur le soutien à la transformation numérique des processus et modèles métier ainsi que sur le développement du marché.
Priorité à la mise en œuvre : la nouvelle stratégie est conçue à des fins opérationnelles ; elle est souple et inclut des activités de mise en œuvre précises. De ce fait, il est possible d’ajuster rapidement la politique du tourisme pour réagir, si nécessaire et en temps utile, à l’évolution des besoins du marché et due son contexte.
La stratégie de la Confédération pour le tourisme comprend huit domaines d’activité comportant chacun un ou deux sous-domaines. La coordination et la coopération sont un domaine d’activité crucial. La nouvelle stratégie renforce la coordination de la politique du tourisme de la Confédération, l’objectif prioritaire étant de faire du Tourismus Forum Schweiz (Forum Tourisme Suisse) une plateforme de dialogue et de coordination. L’idée est de créer des groupes de travail temporaires très variés constitués de représentants de la filière touristique, des cantons, des municipalités et de l’administration fédérale. La coopération spécifique par thème et par projet au sein de ces groupes de travail a pour but d’identifier des enjeux ciblés et de mettre au point des actions possibles et des pistes de solution.
Comme mentionné précédemment, le développement du numérique joue un rôle majeur. L’un des domaines d’activité traite donc de la transformation numérique des processus et modèles métier. En 2017, le SECO a ainsi lancé une campagne intensive de développement du numérique dans la filière touristique, qui y favorise la transformation numérique nécessaire des processus et modèles. Lors de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie pour le tourisme, la forte promotion des projets de développement du numérique et du transfert de connaissances restera la priorité. Les activités mettent l’accent sur la poursuite du développement des données et statistiques existantes. L’extrapolation et l’utilisation de nouvelles données (par exemple comportementales relatives à la clientèle) doivent également être passées en revue.
De même, la transformation numérique du processus de développement du marché est également une activité prioritaire. Les exigences des touristes changent rapidement et le nombre de canaux de commercialisation et de diffusion s’accroît sans cesse, augmentant donc en permanence les défis de la commercialisation. L’objectif principal est la poursuite du développement de la plateforme internet MySwitzerland par Suisse Tourisme d’ici 2019.
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