Les policiers se rendront chez la mère de Michaël au sujet du harcèlement qu’elle m’a fait subir. Ils lui serviront un avertissement. Souhaitons qu’ils lui fassent peur et qu’elle ne recommence plus.
Le policier ami de Pop lui a dit que je n’étais pas seule : il y a une autre plaignante dans le dossier.
Eh bien ! Je me demande qui c’est.
Heureuse que tout cela est terminé. Et grâce à mon Matou d’amooour !
(…)
Parlant de lui, je pense qu’il veut qu’on aille plus loin dans notre relation. Genre acheter une maison, une tondeuse et un chien.
Mais nooon.
Je crois qu’il aimerait qu’on soit plus « proches ». Genre qu’on se touche plus. Avec moins de vêtements, mettons.
Il ne me l’a pas dit clairement, mais je sais lire entre les lignes.
Il me parlait d’une de ses connaissances qui « l’a fait » en fin de semaine.
J’ai joué à la niaiseuse (c’est facile, j’ai ça dans le sang) :
– « Il a fait quoi ? » Il a roulé à bicyclette sans les deux roues arrière d’appoint qui le tenaient en équilibre ?
– T’es tellement drôle, Nam. Tu vas faire exploser ma rate. Non, il « l’a fait ». Tu sais, la « chose ».
Qu’est-ce qu’il lui prend, à Mathieu ? Pourquoi il n’appelle pas un chat un chat ?
J’ai décidé de le forcer à utiliser les bons mots et d’arrêter de tourner autour du pot.
– La « chose », c’est quoi ? Il a construit un vase en pâte à modeler ? Il a mis une tarentule dans sa bouche ? Explique.
– T’es vraiment innocente. Il a… Tu sais… Jouer au papa et à la maman.
– Ah ! Il a fait sa première épicerie.
Je commençais à lui tomber sur les nerfs :
– Nam !
– Quoi ? Arrête de parler en paraboles, je n’y comprends que dalle.
– Qu’est-ce qu’un père et une mère font dans un lit ?
– Des mots croisés ? Ils lisent leur horoscope ?
Il a levé les yeux au ciel en poussant un soupir. J’ai ajouté :
– Oui, je sais, ils dorment !
– Laisse faire, il a dit en se frottant le front.
La cloche a sonné. Il m’a embrassée et il est parti vers sa classe. Avant qu’il ne soit trop loin, je lui ai crié :
– Je l’ai ! Ils font des batailles d’oreillers !
Il ne s’est pas retourné et il a levé les deux bras en signe de reddition.
S’il veut parler des vraies choses avec moi, faudra qu’il utilise les vrais mots.
Parce que, tsé, je suis ultra nounoune. Il faut tout m’expliquer.
(…)
Cela dit, j’ai mon opinion sur la « chose ».
Je ne suis pas prête. Vraiment pas. Et je suis trop jeune et innocente ! Il y a à peine un mois, je croyais qu’on pouvait tomber enceinte en faisant un clin d’œil à un garçon !
Ce que je fais avec Matou me satisfait entièrement. On s’embrasse et on se touche un peu. C’est parfait comme ça. Pourquoi aller plus loin ?
Pour qu’il fasse le paon devant ses amis ? Pour qu’il se vante comme celui qui vient de le faire ? Pas question !
Les gars sont comme ça. Pas capables de se taire. Il faut toujours qu’ils trouvent une manière de se pavaner.
Je ne suis pas un trophée.
Si je décide de ne pas faire l’amour avant d’avoir 83 ans, eh bien, ce sera à 83 ans. Tant pis s’il faut que j’utilise une marchette.
(Hein ? !)
(…)
Fred, mon très cher frère, a encore comme objectif de devenir lutteur. Il fait des exercices pour gonfler ses muscles, mais on lui a aussi recommandé de beaucoup manger pour augmenter son poids.
Alors il se nourrit comme un porc. Le matin, il se fait des laits frappés monstrueux. Avec du lait (deuh !), des œufs, de la crème glacée, des arachides broyées, deux cuillères à soupe de Nutella (MON Nutella !) et une banane.
Tintin assiste à l’opération. Il s’assure que toutes les règles sont respectées à la lettre. Il encourage Fred (qui en a bien besoin).
Après avoir bu le quart de son verre, il commence à se plaindre qu’il a mal au ventre. À la demie, il dit qu’il sent que son estomac va exploser. Aux trois quarts, il a de la difficulté à respirer, il est blême et nous supplie d’appeler une ambulance.
Ce matin, tout de suite après avoir terminé son verre, Fred est allé prendre l’autobus. Il ne se sentait vraiment pas bien, il a ouvert une fenêtre et a tout expulsé sur le parebrise d’une automobile qui roulait à côté de l’autobus. L’automobiliste a fait fonctionner ses essuie-glaces et la mixture s’est étendue sur la vitre. L’automobiliste s’est mis à klaxonner comme un déchaîné, il a ouvert la portière de son véhicule et il a sauté alors qu’elle roulait encore. Puis il s’est étendu sur la première pelouse qu’il a vue et a fait des tonneaux comme si ses vêtements étaient en feu.
C’est la version de Tintin. On en prend, mais surtout, on en laisse.
Fred est devenu obsédé par son poids. Le contraire de certaines filles : lui tient absolument à grossir. Idéalement, faudrait qu’il prenne 20 kilos de muscles en… deux semaines.
Mom lui a expliqué que c’était humainement impossible de prendre autant de poids en si peu de temps. Prendre 20 kilos, pour quelqu’un qui s’entraîne tous les jours et qui mange sainement, c’est un processus de… deux ans.
Il y a une limite à ce que les organes peuvent absorber. Il ne faut pas trop les solliciter, sinon on tombe malade. Le foie, les reins, les intestins, ce sont nos alliés, il faut en prendre soin !
Mais pour Fred, les lois de la nature, c’est pour les autres. Surtout pas pour lui.
Dès qu’il finit de manger, il saute sur le pèse-personne. Trois fois de suite, il avait perdu du poids.
Moi, je ne m’en fais plus avec mon poids. C’est simple, je ne me pèse plus. Je mange bien et quand je me bourre de cochonneries, je n’en fais pas tout un plat. Je suis comme je suis. Lorsque mon ventre sera si gros qu’il m’empêchera de voir mes orteils sur le pèse-personne, je commencerai à m’inquiéter.
Fred a aussi commencé à se plaindre de sa taille. Tintin lui a fait savoir qu’il avait trouvé des « dispositifs de torture du Moyen-Âge » qui pourraient l’aider à grandir.
Mes antennes spatiocybernétiques me disent que cette histoire va mal se terminer.
(…)
À la fin de mon éditorial, j’ai laissé mon adresse courriel pour que les gens réagissent.
Toujours pas un seul courriel.
Je comprends, les élèves sont sous le choc.
Faut leur laisser le temps d’encaisser le coup. Et de se rendre compte que, lorsqu’ils sont à l’école, à tout moment dans une journée, ils peuvent croiser un être aussi brillant que moi.
J’arrête avant de me faire exploser la tête avec de la fierté mal investie.
(…)
J’ai commencé à faire un plan pour mon roman. C’est fou comme ça m’allume !
C’est l’histoire d’une ado première de classe qui aspire à avoir une année parfaite avec des 100 % partout sur son bulletin. Un mystérieux phénomène se produit autour d’elle : ses proches meurent après que leur tête se soit réduite. Que se passe-t-il donc ? Pourquoi n’est-elle pas affectée ? Pourquoi tous ses proches sont-ils touchés par ce phénomène ? Sera-t-elle la prochaine ? Vais-je terminer mon premier roman avant la fête des Mères ?
Tant de questions et si peu de réponses !
Le but est que ce soit un bon roman d’horreur. Le meilleur de tous les temps !
Monsieur Patrick m’a recommandé de structurer mon histoire pour éviter d’avoir le syndrome de la page blanche. Et aussi, de laisser place à l’improvisation. Parce qu’il paraît qu’en commençant à écrire, mes personnages vont devenir vivants et ils vont prendre leurs propres décisions ! Schizo !
J’aurais aimé quelque chose de moins intense à offrir à Mom pour la fête des Mères, mais c’est l’horreur que j’aime. Je ne veux pas me forcer à écrire un roman d’amour comme on en voit tant, dans lequel un homme et une femme se rencontrent, s’aiment, se séparent et à la fin… ils sont sur le point de s’embrasser sur une plage au coucher du soleil quand un violent tsunami les emporte loin et on les retrouve des jours plus tard, bouffés à moitié par les poissons. Trop romantique pour moi.
Monsieur Patrick m’a dit que lorsque je l’aurai terminé, je pourrai envoyer mon manuscrit à des maisons d’édition spécialisées dans l’horreur. Qui sait ? Il pourrait être publié et vendu à des millions d’exemplaires. Je pourrais devenir full riche.
C’est possible. Tout est possible !
Il est tard, je vais dodoter.
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