Pourquoi lui avait-il fait ces confidences ? Furieux de s’être livré ainsi, Nico faisait les cent pas dans son bureau gagné par la pénombre. Il détestait se sentir vulnérable. A huit ans, après avoir vainement supplié sa mère de le laisser rentrer pour le week-end, il s’était juré de ne plus jamais montrer sa souffrance à personne.
C’était une question de survie. Si on se montrait assez fort et indépendant, les gens se fiaient aux apparences et n’exploitaient pas vos faiblesses.
Nico jura entre ses dents. Il apercevait Tina derrière la porte-fenêtre, figée comme une statue de sel. La bague qu’il lui avait offerte brillait à son doigt dans l’obscurité. A quoi pensait-elle ? Brusquement, il eut envie de ressortir pour la prendre dans ses bras et lui présenter des excuses, encore une fois. Que lui arrivait-il ? Lui d’habitude si dur et intransigeant ne se reconnaissait pas.
Dio, il s’était trop révélé, en lui parlant de ses mauvaises relations avec sa famille, en lui avouant combien il avait aimé se retrouver dans le foyer chaleureux des D’Angeli.
C’était pitoyable. Comment avait-il pu s’abaisser ainsi, se présenter comme un enfant délaissé en quête d’un peu d’affection ? Lui, un Gavretti, héritier d’un titre de noblesse et de nombreuses entreprises de par le monde, avait envié l’humble demeure des D’Angeli, jusqu’à souhaiter être l’un des leurs…
Mais ils n’appartenaient pas au même monde. Il lui avait fallu deux ans pour s’en rendre compte, et il était tombé de haut. Oui, comme il l’avait dit à Tina, il abîmait tout ce qu’il touchait. A l’époque, une amitié très forte le liait à Renzo et ils travaillaient tous les deux à un projet qui était tout pour son ami et qu’il avait pourtant irrémédiablement gâché.
Alors que les D’Angeli l’avaient adopté sans condition, il leur avait renvoyé leur gentillesse en pleine figure. Il n’avait pas pensé à mal, en allant voir son père, mais c’était arrivé malgré tout et il n’avait rien pu empêcher. Pire, il s’était rendu complice en exécutant les ordres de ce dernier.
Tina le haïrait, si elle apprenait qu’il était responsable des revers que son frère avait essuyés, la première année. Elle le mépriserait pour avoir manqué à sa parole. Même un bébé n’y changerait rien.
Cette idée lui était insupportable. Il l’avait contrainte à ce mariage par des menaces, sans se soucier le moins du monde de ce qu’elle ressentait.
Alors pourquoi, tout à coup, redoutait-il ses réactions ?
Les poings serrés, il la regarda par la fenêtre. Etait-elle en colère ? Ou en train de pleurer ? Il aurait voulu effacer la scène qui venait de se produire, reprendre ses confidences et faire comme s’il n’avait rien dit.
Sachant maintenant combien les D’Angeli avaient compté pour lui, non seulement elle n’aurait plus aucune estime pour lui en apprenant sa trahison, mais elle le prendrait en pitié.
Dio, quel gâchis il avait fait de sa vie ! Après avoir longtemps refusé de se marier pour ne pas reproduire le schéma destructeur de ses parents, il s’était fourvoyé en épousant la sœur de l’homme qu’il avait trahi.
Il avait envie de rejoindre Tina, de l’emmener dans la chambre pour voir la passion obscurcir ses yeux. Il avait besoin d’entendre ses soupirs de plaisir pendant qu’ils perdaient tous deux le contrôle d’eux-mêmes. Ensuite, il s’endormirait en la serrant contre lui.
Son corps épousait parfaitement le sien et il adorait mettre la main sur son ventre. Il était encore beaucoup trop tôt pour sentir la petite vie qui grandissait, mais cet enfant à venir le liait à elle comme il ne l’avait jamais été avec personne. Cette intimité lui procurait un plaisir intense.
Tina se leva. Ses courbes féminines se détachaient en contre-jour, si belles et désirables qu’il sentit son cœur se serrer. Il retint son souffle en espérant qu’elle viendrait vers lui pour l’embrasser et le prendre dans ses bras.
Mais elle continua le long du couloir, sans s’arrêter. Il ne la suivit pas.
* * *
— Nous allons retourner au castello di Casari, annonça Nico.
Assise sur le canapé, sa tablette sur les genoux, Tina était en train d’effectuer quelques transactions boursières. Elle avait décidé de revendre des actions pour investir dans un secteur en pleine expansion, la technologie de pointe. Des journaux économiques étaient empilés à côté d’elle, qu’elle n’avait pas encore eu le temps de lire. D’ordinaire, elle s’y consacrait pendant le petit déjeuner, mais ce matin-là, au réveil, d’autres pensées avaient accaparé son esprit.
Nico était venu se coucher très tard la nuit dernière. Quand il s’était allongé sans bruit sous les draps, un bras replié sous la tête, elle avait d’abord fait semblant de dormir. Puis, au bout d’un moment, elle avait posé la main sur son torse. Comme il ne bougeait toujours pas, elle s’était blottie contre lui et avait commencé à le caresser.
Avec un frisson, il s’était tourné vers elle.
— Tina, avait-il gémi dans son cou. Tina…
— Fais-moi l’amour, Nico. Je t’en prie. J’en ai tellement envie…
Les moments qui avaient suivi avaient été d’une intensité extraordinaire, inégalée. Nico avait révéré chaque partie de son corps avec une lente adoration, comme si l’éternité leur appartenait. Suspendus dans un temps immobile, ils s’étaient consacrés l’un à l’autre comme s’ils étaient seuls au monde. Nico l’avait couverte de baisers, d’abord sur les seins, puis le ventre et l’intérieur des cuisses. Il avait exploré longuement l’intimité de son sexe, l’amenant plusieurs fois au sommet de la volupté.
Elle avait crié son nom, encore et encore, avant de le supplier de mettre fin à ces délicieuses tortures. Et il était enfin entré en elle. Elle qui pensait avoir découvert le plaisir avait pris conscience qu’elle ne savait rien.
Car les sensations prenaient une ampleur sans pareille lorsqu’on était amoureuse et qu’on se donnait corps et âme à celui qu’on aimait.
Tout devenait plus intense. Non seulement l’exaltation, mais aussi la douleur. Oui, c’était déchirant de ne pas être aimée en retour…
Tina leva les yeux, le cœur lourd. Comment était-ce arrivé ? Elle ne s’était même pas rendu compte du moment où ses sentiments avaient commencé à émerger. Sur ses gardes, elle croyait tout maîtriser. Comme elle se trompait !
— Je serai très contente de retourner là-bas, répondit-elle à Nico. Je n’ai pas complètement exploré les lieux, la première fois.
En outre, Nico paraissait surmené. Il avait les yeux cernés. Il ferait bon être avec lui dans un endroit paisible et retiré, où Renzo ne risquait pas de surgir pour réclamer des explications.
— J’ai terminé tout ce que j’avais à faire à Rome. Nous partirons après déjeuner.
Tina passa le reste de la matinée à faire ses bagages. Elle envoya un texto à Lucia, qui lui souhaita buon viaggio et lui fit promettre de donner très souvent des nouvelles.
Contrairement à son premier voyage, Tina observa avec intérêt le paysage à leur arrivée. L’eau du lac, d’un bleu cristallin, virait par endroits au turquoise sous le ciel pur. Sur le pont des bateaux, au-dessous d’eux, les gens mettaient leurs mains en visière pour regarder l’hélicoptère qui passait.
— Quel décor somptueux ! s’écria Tina. On doit envier le châtelain qui habite la magnifique demeure au milieu du lac !
Nico éclata de rire.
— Peut-être. J’ai parfois envisagé d’ouvrir la forteresse aux visites touristiques. Maintenant que je suis marié avec toi, j’ai changé d’avis. Je préfère garder le château pour notre usage personnel. Ce sera notre refuge, quand nous aurons envie de nous retrouver seuls à l’abri du monde extérieur.
L’idée plut à Tina. Notre refuge, médita-t-elle en se détournant avec une expression mélancolique. Elle avait très envie de lui prendre la main pour y appuyer sa joue, et de lui avouer combien elle l’aimait.
Elle parvint à se ressaisir. Giuseppe était là pour les accueillir, avec deux autres domestiques. Elle lui adressa un petit signe, auquel il répondit discrètement.
— Madame la marquise, dit-il en s’inclinant devant elle. Félicitations pour votre mariage. Bienvenue au castello di Casari. Cette fois-ci, vous y séjournerez en maîtresse des lieux.
— Merci, Giuseppe.
Quand Nico la prit par la taille, un large sourire éclaira le visage du vieux majordome. Les sentiments de Tina n’avaient pas échappé à sa sagacité.
— Je suis heureux de vous voir aussi amoureux, tous les deux, observa-t-il sans pouvoir s’en empêcher. Pouvons-nous espérer un bambino pour bientôt ?
Tina guetta la réaction de Nico, qui posa une main sur l’épaule du majordome.
— Peut-être, Giuseppe. Je verrai ce que je peux faire.
Ils rirent tous les deux.
Après avoir franchi le vestibule, Nico emmena Tina à l’étage, dans la chambre de maître qu’elle occuperait désormais avec lui. Dès qu’il eut refermé la porte, il la prit dans ses bras pour l’embrasser, tout en faisant glisser les bretelles de sa robe sur ses épaules.
— Que fais-tu, Nico ? On va apporter nos bagages…
— J’ai poussé le verrou, cara. Et j’ai promis à Giuseppe de mettre un bébé en route.
— Nous n’avons pas de soucis à nous faire de ce côté-là…
Il la déshabilla prestement pour la porter sur le lit.
— Attends ! s’écria-t-elle tout à coup.
Il la dévisagea de ses beaux yeux gris.
— Qu’y a-t-il, cara ?
— Est-ce que… Il m’est venu une pensée horrible. Ce n’est pas ici que ton père est mort, j’espère ?
— Non, c’est arrivé à Florence. Et ne t’inquiète pas, j’ai renouvelé tout le mobilier de la chambre. Tout est neuf. Il n’y a plus rien ici à lui.
— Je suis soulagée, avoua-t-elle.
Il se pencha et prit la pointe d’un sein entre ses lèvres.
— Et maintenant, dis-moi de quoi tu as envie, Tina…
* * *
Les jours suivants furent merveilleux. Tina n’avait jamais été aussi heureuse. Elle se sentait libre, capable de conquérir le monde entier. Nico insufflait en elle une force extraordinaire.
Le matin, ils commençaient la journée ensemble en prenant le petit déjeuner sur la terrasse, dans une atmosphère détendue. Ensuite, ils se promenaient dans le jardin ou se baignaient dans la piscine. Une fois, ils sortirent en yacht pour explorer les petits villages de pêcheurs, le long de la côte. A midi, ils déjeunèrent au bord de l’eau, à la terrasse d’un restaurant de poisson, avant de flâner dans les vieilles rues bordées de boutiques de souvenirs.
Le soir, ils s’endormaient tard, après avoir fait l’amour ou regardé la télévision. Parfois aussi ils se couchaient pour lire au lit ou travailler sur leur ordinateur. Tina savourait les joies inattendues du bonheur domestique. La vie lui sourirait tant qu’elle aurait l’assurance de partager ses journées avec Nico…
Ce jour-là, après avoir nagé un peu, Nico lui lança l’un de ses regards passionnés qui présageaient une sieste torride. Aussitôt, elle sortit de l’eau pour se sécher et partit en courant, le mettant au défi de la rattraper.
Elle arriva la première dans la chambre, mais le précédant de très peu. Il était encore tout mouillé quand il la rejoignit et lui enleva son Bikini.
Après l’amour, elle s’endormit profondément jusqu’à la fin de l’après-midi. Nico était déjà levé quand elle ouvrit les yeux. Elle s’étira en bâillant. Plusieurs fois, elle lui avait demandé de ne pas la laisser dormir aussi longtemps, mais il ne l’écoutait pas. A l’en croire, les femmes enceintes avaient besoin d’énormément de sommeil.
Son téléphone vibra. Elle avait un message. De temps à autre, quand le ciel était clair et dégagé, il y avait assez de réseau pour échanger quelques textos. Ravie, Tina tendit la main. C’était Faith.
Que se passe-t-il ? Tout va bien ?
Un mauvais pressentiment s’empara de Tina.
Bien sûr, tout va très bien.
Renzo s’inquiète à ton sujet.
Je vais très bien.
Un journal a publié une photo de toi prise à Rome il y a quelques jours en compagnie de Niccolo Gavretti.
Le cœur de Tina fit un bond. Elle avait redouté un incident de ce genre car de nombreux paparazzis surveillaient les faits et gestes de Nico. Puis, comme rien ne se passait, elle s’était laissé bercer par un sentiment de sécurité trompeur. Dieu merci, la nouvelle de son mariage n’avait pas encore filtré !
Il m’arrive de croiser Nico. Nous fréquentons les mêmes cercles. Cela n’a rien d’inquiétant.
Si Faith savait qu’elle était dans son lit en ce moment même…
La réponse ne vint qu’au bout de quelques minutes.
Il est dangereux, Tina. Il n’hésiterait pas à se servir de toi pour atteindre Renzo. Fais attention.
Tina avait envie d’appeler Faith pour la rassurer. Mais cela n’aurait servi à rien. Avec Renzo à côté, elle ne l’aurait pas convaincue.
Elle soupira. Dans quel imbroglio elle s’était fourrée… Elle aimait l’homme que son frère haïssait le plus au monde et ignorait toujours la nature de la brouille qui les divisait. Manifestement, son répit touchait à sa fin et elle devrait parler à Renzo avant que les magazines people publient leur version des faits. Mais pas par téléphone.
Promis, je ferai attention.
Faith envoya quelques messages supplémentaires, avec une photo de Domenico dans son couffin, et prit congé.
Tina s’habilla, descendit avec les journaux qu’elle n’avait pas encore eu le temps de lire et s’installa sur la terrasse, à l’ombre des lauriers roses.
Elle scrutait la presse économique quotidiennement, à l’affût d’informations sur l’empire Gavretti. Un titre attira son attention.
Après avoir relu l’article deux fois afin de bien comprendre toutes les implications, elle se leva pour aller chercher Nico. Ils étaient là depuis plusieurs jours et il ne lui avait rien dit, ce qui l’ennuyait et l’inquiétait en même temps.
Il était dans son bureau aux murs lambrissés et tapissés de livres, son ordinateur ouvert et trois téléphones devant lui. A la vue de Tina, son expression soucieuse se détendit.
Ignorant son sourire, elle brandit le journal.
— C’est vrai ?
Aussitôt, une résignation douloureuse assombrit son regard.
— Pas tout.
— Quoi, alors ?
Contrairement à ce qu’elle pensait, il ne lui refusa pas des explications.
— Mon père m’a laissé une situation désastreuse. Je m’efforce d’y mettre bon ordre.
— En puisant dans les comptes de ta société ?
— En transférant temporairement certains bénéfices.
Elle s’approcha et s’assit en face de lui.
— Je veux t’aider.
Il secoua la tête.
— Je maîtrise la situation. J’ai une bonne équipe de conseillers financiers.
Une inquiétude sourde noua soudain l’estomac de Tina.
— Tu es très vulnérable, en ce moment.
Une lueur de compassion brilla dans les yeux de Nico. Ils savaient tous les deux ce qu’elle ne disait pas.
— Un peu, oui, admit-il. Mais D’Angeli Motors risquerait trop gros en essayant de me racheter. Ce ne serait pas très judicieux de la part de Renzo.
— La logique ou la sagesse n’entrent pas en ligne de compte. Vous êtes si têtus, tous les deux !
Ils n’avaient plus abordé le sujet depuis plusieurs jours. Nico sembla irrité.
— C’est compliqué, Tina.
Il sursauta quand elle tapa du poing sur la table.
— Non ! Il vous suffirait de parler pour résoudre le problème, tout simplement. Personne ne vous demande de redevenir les meilleurs amis du monde. Mais pour l’amour du ciel, l’enfant qui va naître aura besoin d’une famille.
— Il nous aura tous les deux, nous, ses parents, maugréa Nico.
Elle secoua la tête.
— Il aura aussi une tante, un oncle et un cousin, ainsi qu’une grand-mère, qui se feraient tous un plaisir de le choyer si on leur en donne l’occasion.
Nico crispa les mâchoires avec une expression entêtée.
— Je ne t’empêcherai pas de les voir, Tina.
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme.
— Mais si tu refuses de m’accompagner, cela m’obligera à me partager. Si toutefois Renzo consent à garder des relations avec moi…
Elle laissa échapper un rire hystérique.
— C’est comme si mon frère et toi aviez divorcé et que je sois déchirée entre vous deux.
— Ne sois pas si mélodramatique, lança-t-il d’un ton sec. Tu n’es pas une enfant.
— Peut-être, mais je… je ne peux pas rester indifférente.
Elle ne pouvait pas parler d’amour, ce sentiment étranger à Nico, si méfiant et soupçonneux. Il en avait si cruellement manqué dans sa vie qu’il douterait toujours de la sincérité des autres.
Déterminée, Tina se pencha vers lui.
— Laisse-moi t’aider, Nico. Je sais ce que je fais. Je peux renflouer ton entreprise pour empêcher Renzo de mettre le grappin dessus.
Il parut d’abord interloqué, puis en colère.
— Non, ce n’est pas dans mes intentions.
Nico poussa un juron.
— Pourquoi te ferais-je confiance, Tina ? Nous sommes mariés depuis moins d’un mois. Ta fidélité va avant tout aux D’Angeli, pas à moi.
Elle eut l’impression de recevoir une gifle en pleine figure. Pourtant, il n’avait pas tort. N’aurait-elle pas réagi exactement comme lui, à sa place ?
Mais c’était lui sa famille, désormais. D’ailleurs, elle l’aimait. Renzo, qui possédait une entreprise florissante, n’avait pas besoin de Gavretti Manufacturing. Nico, lui, était au bord du précipice.
— Tes paroles me blessent, mais je comprends ton point de vue, dit-elle en froissant le journal avant de le lancer sur la table. Je sais maintenant en partie pourquoi tu m’as épousée : pour exercer un moyen de pression sur Renzo.
Il ne nia pas.
Le cœur lourd, elle tenta de se réconforter. Cela n’avait pas grande importance. Nico avait tellement souffert qu’il se protégeait comme il pouvait…
— Ce n’était pas la seule raison, dit-il avec raideur.
— Peut-être. En tout cas, je peux t’aider à te tirer d’affaire, même si ce n’est pas exactement de la manière que tu avais imaginée.
Saisissant un stylo, elle griffonna quelques chiffres sur une feuille de papier.
— Voici comment j’ai placé mon argent. Si tu parviens à me démontrer que tu aurais fait mieux, je m’inclinerai.