1965

88. – RENÉ CHAR À GISÈLE CELAN

Paris 23 décembre 1965

Madame

J’apprends par un ami que Paul Celan est souffrant1. Puis-je me permettre de vous exprimer mon chagrin — et vous prier, si je puis vous être de la moindre utilité, dans quelque domaine que ce soit, de faire appel à moi ? Et cela au nom de mon amitié pour Celan, de mes pensées pour votre fils et pour vous.

Fidèlement et respectueusement

votre René Char

Lettre ms. sous enveloppe (encre noire) à : Madame / Paul Celan / 78, rue de Longchamp / 75 Paris XVIe / 13 H 30 23 — 12 1965 R. CLER (7e) PARIS VI / SGCL.


1. Il n’a pas été possible d’identifier la personne qui venait d’informer RC de l’état de santé alarmant de PC. Le 24 novembre 1965, après des semaines d’angoisse induisant un climat de tension extrême dans sa vie conjugale, PC tente de tuer son épouse avec un couteau. Le 28 novembre, il est interné à l’hôpital psychiatrique de Garches (Hauts-de-Seine) avant d’être transféré d’abord, le 5 décembre, dans la clinique psychiatrique privée de Suresnes dite « du Château », puis, le 7 février 1966, à Sainte-Anne, à la Clinique de la Faculté de Paris : voir Chronologie, p. 298 et PC/GCL II, p. 558 sqq.