« Raphèl maì amècche zabì almi »,
Commença de crier l’affreuse bouche,
À qui de plus doux psaumes ne conviennent.
Alors mon guide à lui : « Âme stupide,
Tiens-t’en au cor, par lui te soulage,
Quand te prend l’ire ou autre passion.
Cherche à ton col, trouveras la courroie,
Qui le maintient lié, âme honteuse,
Et vois-le qui bande ton large sein. »
Puis il me dit : « Il s’accuse lui-même ;
Il est Nemrod, dont le mal penser fit
Qu’un seul langage n’est usé dans le monde.
Laissons-le là, et ne parlons en vain ;
Pour ce qu’à lui tel est chaque langage,
Qu’est à autrui le sien, que nul ne sait.
DANTE ALIGHIERI, La Divine Comédie, « Enfer », XXXI, 67-81