Après combat et bataille navale,
Le grand Neptune à son plus haut beffroi
Rouge adversaire de peur viendra pâle,
Mettant le grand océan en effroi.
Le divin verbe donnera à la substance,
Compris ciel terre, or occulte au fait mystique :
Corps, âme, esprit ayant toute puissance,
Tant sous ses pieds, comme au siège celique.
Mars et Mercure et l'argent joint ensemble,
Vers le midi extrême siccité :
Au fond d'Asie on dira terre tremble,
Corinthe, Éphèse lors en perplexité.
Quand seront proches le défaut des lunaires,
De l'un à l'autre ni distant grandement :
Froid, siccité, danger vers les frontières,
Mêmes où l'oracle a pris commencement.
Près loin défaut de deux grand luminaires
Qui surviendra entre l'Avril et Mars :
Ô quelle cherté mais deux grands débonnaires,
Par terre et mer secourront toutes parts.
Dans temples clos le foudre y entrera,
Les citadins dedans leur forts grevés :
Chevaux, bœufs, hommes, l’onde mur touchera,
Par faim, soif sous les plus faibles armés.
Les fugitifs, feu du ciel sur les piques,
Conflit prochain des corbeaux s'ébattant,
De terre on crie aide secours celiques,
Quand près des murs seront les combattants.
Les Cimbres joints avecques leurs voisins,
Dépeupler viendront presque l'Espagne :
Gens amassés Guyenne et Limousins,
Seront en ligue, et leur feront compagne.
Bordeaux, Rouen et la Rochelle joints,
Tiendront autour là la grande mer océane,
Anglais, Bretons et les Flamands conjoints,
Les chasseront jusques auprès de Rouen.
De sang et faim plus grand calamité,
Sept fois s'apprête à la marine plage :
Monaco de faim, lieu pris, captivité,
Le grand mené croc en ferrée cage.
Les armes battre au ciel longue saison,
L'arbre au milieu de la cité tombé :
Vermine, ronge, glaive en face tison,
Lors le Monarque d'Hadrie succombé.
Par la tumeur de Heb, Pô, Tage, Tibre, et Rome,
Et par l'étang Léman, et Arétin :
Les deux grands chefs et cités de Garonne,
Pris morts noyés. Partir humain butin.
Par foudre en l'arche or et argent fondu,
De deux captifs l'un l'autre mangera :
De la cité le plus grand étendu,
Quand submergée la classe nagera.
Par le rameau du vaillant personnage,
De France infime par le père infélice :
Honneurs, richesses travail en son vieil âge
Pour avoir crevé le conseil d’homme nice.
Cœur, vigueur, gloire le règne changera,
De tous points contre ayant son adversaire
Lors France enfance par mort subjuguera,
Un grand régent sera lors plus contraire.
Un prince anglais Mars à son cœur de ciel,
Voudra poursuivre sa fortune prospère :
Des deux duels l'un percera le fiel,
Haï de lui, bien aimé de sa mère.
Mont Aventin brûler nuit sera vu,
Le ciel obscur tout à un coup en Flandres :
Quand le monarque chassera son neveu,
Leurs gens d’Église commettront les esclandres.
Après la pluie lait assez longuette,
En plusieurs lieux de Reims le ciel touché :
O quel conflit de sang près d'eux s'apprête,
Pères et fils rois n'oseront approcher.
En Lucques sang et lait viendra pleuvoir,
Un peu devant changement de préteur :
Grand peste et guerre, faim et soif fera voir
Loin ou mourra leur prince recteur.
Par les contrées du grand fleuve Béthique,
Loin d'Ibère au royaume de Grenade :
Croix repoussées par gens Mahométiques,
Un de Cordoue trahira la contrée.
Au crustamin par mer Adriatique,
Apparaitra un horrible poisson,
De face humaine, et la fin aquatique,
Qui se prendra dehors de l’hameçon.
Six jours l'assaut devant cité donné :
Livrée sera forte et âpre bataille :
Trois la rendront et à pardonné,
Le reste à feu et sang tranche traille.
Si France passés outre-mer lygustique,
Tu te verras en îles et mers enclos :
Mahomet contraire : plus mer Adriatique
Chevaux et d'ânes tu rongeras les os.
De l'entreprise grande confusion.
Perte de gens, trésor innumérable :
Tu ne dois faire encore tension,
France à mon dire fais que sois recordable.
Qui au royaume Navarrais parviendra,
Quand de Sicile et Naples seront joint :
Bigorre et Landes par Foix loron tiendra,
D'un qui d'Espagne sera par trop conjoint.
Des rois et princes dresseront simulacres,
Augures, crevés élevés aruspices :
Corne, victime dorée, et d’azur, d’acre,
Interprétés seront les extispices.
Prince lybinique puissant en Occident,
François d'Arabe viendra tant enflammer
Savants aux lettres sera condescendent,
La langue arabe en Français translater.
De ferre faible et pauvre parentèle,
Par bout et paix parviendra dans l'empire :
Longtemps régner une jeune femelle,
Que jamais en règne n'en survint un si pire.
Les deux neveux en divers lieux nourris,
Navale pugne terre pères tombés :
Viendront si haut élevés aguerris,
Venger l'injure, ennemis succombés.
Celui qu'en lutte et fer au fait bellique,
Aura porté plus grand que lui le prix :
De nuit au lit six lui feront la pique,
Nu sans harnais subit sera surpris.
Aux champs de Mède, d'Arabe et d'Arménie,
Deux grandes copies trois fois s'assembleront :
Près du rivage d'Araxes la mesgnie,
Du grand Soliman en terre tomberont.
Le grand sépulcre du peuple Aquitanique,
S'approchera auprès de la Toscane :
Quand Mars sera près du coin germanique,
Et au terroir de la gent Mantouane.
En la cité ou le loup entrera,
Bien près de là les ennemis seront :
Copie étrange grand pays gâtera,
Aux murs et Alpes les amis passeront.
Quand le défaut du Soleil lors sera,
Sur le plein jour le monstre sera vu :
Tout autrement on l'interprétera,
Cherté n'a garde, nul n'y aura pourvu.
Du plus profond de l'Occident d'Europe,
De pauvres gens un jeune enfant naîtra :
Qui par sa langue séduira grande troupe,
Sont bruit au règne d'Orient plus croîtra.
Enseveli non mort apoplectique,
Sera trouvé avoir les mains mangées :
Quand la cité damnera l'hérétique,
Qu'avait leurs lois se leur semblait changées.
Avant l'assaut oraison prononcée,
Milan pris d'aigle par embûches déçus :
Muraille antique par canons enfoncée,
Par feu et sang à merci peu reçus.
La gent Gauloise et nation étrange,
Outre les monts, morts pris et profligés :
Au mois contraire et proche de vendange,
Par les seigneurs en accord rédigés.
Les sept en trois mois en concorde,
Pour subjuguer des alpes Apennines :
Mais la tempête et Ligure couarde,
Les profligent en subites ruines.
Le grand théâtre se viendra redresser,
Les dés jetés et les rets déjà tendus :
Trop le premier en glas viendra lasser,
Pars arcs prostrés de longtemps déjà fendus.
Bossu sera élu par le conseil,
Plus hideux monstre en terre n'aperçu.
Le coup volant Prélat crèvera l'œil,
Le traitre au roi pour fidèle reçu.
L'enfant naîtra à deux dents en la gorge,
Pierres en Tuscie par pluie tomberont :
Peu d'ans après ne sera blé ni orge,
Pour saoûler ceux qui de faim failliront :
Gens d'alentour de Tarn, Lot, et Garonne
Gardés les monts Apennines passer :
Votre tombeau près de Rome et d'Ancône,
Le noir poil crêpe fera trophée dresser.
Quand l'animal à l'homme domestique,
Après grandes peines et sauts viendra parler
De foudre à vierge sera si maléfique,
De terre Prise et suspendue en l'air.
Les cinq étranges entrés dedans le temple,
Leur sang viendra la terre profaner :
Aux Toulousains sera bien dur exemple,
D'un qui viendra ses lois exterminer.
Le ciel (de Plancus la cité) nous présage,
Par clairs insignes et par étoiles fixes :
Que de son change subit s'approche l'âge,
Ni pour son bien, ni pour ses maléfices.
Le vieux monarque déchassé de son règne,
Aux Orients son secours ira quérir :
Pour peur des croix ploiera son enseigne,
En Mytilène ira par port et terre.
Sept cents captifs attachés rudement,
Pour la moitié meurtrir, donné le sort :
Le proche espoir viendra si promptement,
Mais non si tôt qu'une quinzième mort.
Règne Gaulois tu seras bien changé,
En lieu étrange est translaté l'empire :
En autres mœurs et lois seras rangé,
Rouen, et Chartres te feront bien du pire.
La république de la grande cité,
À grand rigueur ne voudra consentir :
Roi sortir hors par trompette cité,
L'échelle au mur, la cité repentir.
Paris conjure un grand meurtre commettre
Blois le fera sortir en plein effet :
Ceux d'Orléans voudront leur chef remettre
Angers, Troyes, Langres leur feront un méfait.
En la Campagne sera si longue pluie,
Et en la Pouille si grande siccité :
Coq verra l'Aigle, l'aile mal accomplie,
Par Lion mise sera en extrémité.
Quand le plus grand emportera le pris,
De Nuremberg d'Auspurg, et ceux de Bâle
Par Agrippine chef Francfort repris,
Traverseront par Flamands jusques en Gale.
L'un des plus grands fuira aux Espagnes,
Qu'en longue plaie après viendra saigner :
Passant copies par les hautes montagnes,
Dévastant tout et puis en paix régner.
En l'an qu'un œil en France règnera,
La cour sera à un bien fâcheux trouble :
Le grand de Blois son ami tuera,
Le règne mis en mal et doute double.
Montauban, Nîmes, Avignon, et Béziers,
Peste, tonnerre, et grêle à fin de Mars :
De Paris pont, Lyon mur, Montpellier,
Depuis six cents et sept vingt-trois pars.
Sept fois changer verrés gens Britanniques,
Teints en sang en deux cents nonante ans :
Franche non point par appui Germanique,
Bélier doute son pôle Bâtarnan.
Auprès du Rhin des montagnes Noriques,
Naîtra un grand de gens trop tard venu :
Qui défendra Saurome et Pannoniques,
Qu'on ne saura qu'il sera devenu.
Barbare empire par le tiers usurpé,
La plus grand part de son sang mettra à mort :
Par mort sénile par lui le quart frappé,
Pour peur que sang, par le sang ne soit mort.
Par toute Asie grande proscription,
Même en Misie, Lysie, et Pamphylie :
Sang versera par absolution,
D'un jeune noir rempli de félonie.
La grande bande et secte crucigère,
Se dressera en Mésopotamie :
Du proche fleuve compagnie légère,
Que telle loi tiendra pour ennemie.
Proche du Duero par mer Tyrrene close,
Viendra percer les grands monts Pyrénées :
La main plus courte et sa percée glose,
À Carcassonne conduira ses menées.
Romain pouvoir sera du tout abas,
Son grand voisin imiter ses vestiges :
Occultes haines civiles et débats,
Retarderont aux bouffons leurs folies.
Le chef de Perse remplira grande Olchade,
Classe trirème contre gent Mahométique :
De Parthe et Mède et piller les Cyclades,
Repos longtemps au grand port Ionique.
Quand le sépulcre du grand Romain trouvé,
Le jour après sera élu pontife :
Du sénat guère il ne sera prouvé
Empoisonné son sang au sacré scyphe.
Le grand bailli d'Orléans mis à mort
Sera par un de sang vindicatif :
De mort mérite ni mourra, ni par sort,
Des pieds et mains mal le faisait captif.
Une nouvelle secte de Philosophes,
Méprisant mort, or, honneurs et richesses :
Des monts Germains ne seront limitrophes,
À les ensuivre auront appui et presses.
Peuple sans chef d'Espagne et d'Italie,
Morts profligés dedans le Cherrenesse :
Leur duit trahi par légère folie,
Le sang nager par tout à la traverse.
Grand excercite conduit par jouvenceau,
Se viendra rendre aux mains des ennemis :
Mais le vieillard né au demi-pourceau,
Fera Chalon et Mâcon être amis.
La grande Bretagne comprise l'Angleterre
Viendra par eaux si haut à inonder :
La ligue neuve d'Ausone fera guerre,
Que contre eux ils se viendront bander.
Ceux dans les îles de longtemps assiégés,
Prendront vigueur force contre ennemis :
Ceux par dehors morts de faim profligés,
En plus grand faim que jamais seront mis.
Le bon vieillard tout vif enseveli,
Près du grand fleuve par faux soupçon :
Le nouveau vieux de richesse ennobli,
Pris à chemin tout l'or de la rançon.
Quand dans le règne parviendra le boiteux,
Compétiteur aura proche bâtard :
Lui et le règne viendront si fort rogneux,
Qu’ainsi qu'il guérisse son fait sera bien tard.
Naples, Florence, Favence, et Imole,
Seront en termes de telle fâcherie :
Que pour complaire aux malheureux de Nolle,
Plaint d'avoir fait à son chef moquerie.
Pô, Vérone, Vicence, Saragosse,
De glaives loin, terroirs de sang humides :
Peste si grande viendra à la grande gousse,
Proche secours, et bien loin les remèdes.
En Germanie naîtront diverses sectes,
S'approchant fort de l'heureux paganisme :
Le cœur captif et petites recettes,
Feront retour à payer la vraie dîme.
Le tiers climat sous Bélier compris,
L'an mille sept cent vingt et sept en Octobre :
Le roi de Perse par ceux d'Égypte pris :
Conflit, mort, perte : à la croix grand opprobre.
Le chef d'Écosse avec six d'Allemagne,
Par gens de mer Orientaux captif :
Traverseront le Calpre et Espagne,
Présent en Perse au nouveau roi craintif.
L'ordre fatal sempiternel par chaîne,
Viendra tourner par ordre conséquent :
Du port Phocéen sera rompue la chaîne,
La cité prise, l'ennemi quand et quand.
Du règne Anglais l'indigne déchassé,
Le conseiller par ire mis à feu :
Ses adhérents iront si bas tracer,
Que le bâtard sera demi-reçu.
Le grand criard sans honte audacieux,
Sera élu gouverneur de l'armée :
La hardiesse de son contentieux,
Le pont rompu, cité de peur pâmée.
Freins, Antibes, villes autour de Nice,
Seront dévastées fort, par mer et par terre :
Les sauterelles terre et mer vent propice,
Pris, morts, troussés, pillés sans loi de guerre.
Les longs cheveux de la Gaule Celtique,
Accompagnés d'étranges nations :
Mettront captif la gent Aquitanique,
Pour succomber à internitions.
La grande cité sera bien désolée,
Des habitants un seul n'y demeurera :
Mur, sexe temple, et vierge violée,
Par fer, feu, peste, canon peuple mourra.
La cité prise par tromperie et fraude,
Par le moyen d'un beau jeune attrapé :
Assaut donné Robine près de l’AUDE.
Lui et tous morts pour avoir bien trompé.
Un chef d'Ausone aux Espagnes ira,
Par mer sera arrêté dedans Marseille :
Avant sa mort un longtemps languira,
Après sa mort l’on verra grande merveille.
Classe gauloise n'approches de Corse,
Moins de Sardaigne tu t'en repentiras :
Très tous murés frustrés de l'aide grogne
Sang nagera, captif ne me croiras.
De Barcelone par mer si grande armée,
Toute Marseille de frayeur tremblera :
Îles saisies de mer aide fermée,
Ton traditeur en terre nagera.
En ce temps-là sera frustré Chypre,
De son secours de ceux de mer Égée :
Vieux trucidés, mais par mâles et lyphres
Séduit leur roi, reine, plus outragée.
Le grand Satyre et Tigre de Hyrcanie,
Don présenté à ceux de l'Océan :
Un chef de classe sortira de Carmanie,
Qui prendra texte au Tyrréen Phocéen.
L'arbre qu'était par longtemps mort séché,
Dans une nuit viendra à reverdir :
Cron roi malade, prince pied attaché,
Craint d'ennemis fera voile bondir.
Le monde proche de la dernière période,
Saturne encore tard sera de retour :
Tanslat empire devers nation Brodde,
L'œil arraché à Narbonne par Autour.
Dans Avignon tout le chef de l'empire,
Fera arrêt pour Paris désolé :
Tricast tiendra l'Annibalique ire,
Lyon par change sera mal consolé.
De cinq cents ans plus compte l’on tiendra,
Celui qu'était l'ornement de son temps :
Puis à un coup grande clarté donnera,
Qui par ce siècle les rendra très contents.
La loi Moricque on verra défaillir,
Après une autre beaucoup plus séductrice,
Boristhène premier viendra faillir,
Par dons et langue une plus attractive.
Chef de Fossan aura gorge coupée,
Par le ducteur du limier et lévrier :
Le fait patré par ceux de mont Tarpée,
Saturne en Leo XIII de Feurier.
Nouvelle loi terre neuve occuper,
Vers la Syrie, Judée et Palestine :
Le grand empire barbare corver,
Avant que Phebès son siècle détermine.
Deux royaux frères si fort guerroieront,
Qu'entre eux sera la guerre si mortelle :
Qu'un chacun places-fortes occuperont,
De règne et vie sera leur grande querelle.
Aux champs herbeux d'Alein et du Varneigne,
Du mont Lebron proche de la Durance,
Camps de deux parts conflit sera si aigxe,
Mésopotamie défaillira en la France.
Entre Gaulois le dernier honoré,
D'homme ennemi sera victorieux :
Force et terroir en moment exploré,
D'un coup de trait quand mourra l'envieux.