Cela du reste de sang non épandu,
Venise quiert secours être donné :
Après avoir bien longtemps attendu,
Cité livrée au premier cornet sonné.
Par mort la France prendra voyage à faire,
Classe par mer, marcher monts Pyrénées.
Espagne en trouble, marcher gent militaire :
Des plus grandes dames en France emmenées.
D'Arras et Bourges, de Brodes grands enseignes,
Un plus grand nombre de Gascons battre à pied,
Ceux long du Rhône saigneront les Espagnes :
Proche du mont où Sagonte s'assied.
L'impotent prince fâché, plaintes et querelles,
De rapts et pillés par coqs et par libyques :
Grand est par terre par mer infinies voiles,
Sûre Italie sera chassant Celtiques.
Croix, paix, sous un accompli divin verbe,
L'Espagne et Gaule seront unies ensemble :
Grand clade proche, et combat très acerbe,
Cœur si hardi ne sera qui ne tremble.
D'habits nouveaux après faite la trêve,
Malice trame et machination :
Premier mourra qui en fera la preuve,
Couleur Venise insidation.
Le mineur fils du grand et haï prince,
De lèpre aura à vingt ans grande tache :
De deuil sa mère mourra bien triste et mince,
Et il mourra là où tombe cher lâche.
La grande cité d'assaut prompt et repentir,
Surpris de nuit, gardes interrompus :
Les excubies et veilles Saint-Quentin,
Trucidés gardes et les portails rompus.
Le chef du camp au milieu de la presse,
D'un coup de flèche sera blessé aux cuisses
Lors que Genève en larmes et détresse,
Sera trahie par Lausanne et Suisse.
Le jeune prince accusé faussement,
Mettra en trouble le camp et en querelles :
Meurtri le chef pour le soutènement,
Sceptre apaiser : puis guérir écrouelles.
Celui qu'aura couvert de la grande cape,
Sera induit à quelques cas pater :
Les douze rouges viendront fouiller la nappe,
Sous meurtre, meurtre se viendra perpétrer.
Le camp plus grand de route mis en fuite,
Guères plus outre ne sera pourchassé :
Ost recampé, et légion réduite,
Puis hors des Gaules du tout sera chassé.
De plus grande perte nouvelles rapportées,
Le rapport fait le camp s'étonnera :
Bandes unies encontre révoltées,
Double phalange quand abandonnera.
La mort subite du premier personnage
Aura changé et mis un autre au règne :
Tôt, tard venu à si haut et bas âge,
Que terre et mer faudra qu’on le craigne.
D'où pensera faire venir famine,
De là viendra le rassasiement :
L'œil de la mer par avare canine
Pour de l'un l'autre donnera huile, froment.
La cité franche de liberté fait serve,
Des profligés et rêveurs fait asile :
Le roi changé à eux non si proterve :
De cent seront devenus plus de mille.
Changer à Beaune, Nuit, Chalon et Dijon,
Le duc voulant amender la Barrée
Marchant près fleuve, poisson, bec de plongeon,
Verra la queue : porte sera serrée.
Des plus lettrés dessus les faits célestes
Seront par princes ignorants réprouvés :
Punis d'Édit, chassés, comme célestes,
Et mis à mort là ou seront trouvés.
Devant Rouen d'Insubres mis le siège,
Par terre et mer enfermés les passages :
D'Hainaut, et Flandres de Gand et ceux de Liège,
Par dons lainées raviront les rivages.
Paix liberté longtemps lieu louera :
Par tout son règne desort la fleur de lys :
Corps morts d'eau, terre la l’on apportera,
Espérant vain heur d'être là ensevelis.
Le changement sera fort difficile,
Cité, province au change gain fera :
Cœur haut, prudent mis, chassé lui habile,
Mer, terre, peuple son état changera.
La grande copie qui sera déchassée,
Dans un moment fera besoin au roi :
La foi promise de loin sera faussée,
Nu se verra en piteux désarroi.
La légion dans la marine classe,
Calcine, Magnes soufre, et poix brûlera :
Le long repos de l’assurée place,
Port Selyn, Hercule feu les consumera.
Ouï sous terre sainte d’âme voix feinte
Humaine flamme pour divine voir luire :
Fera des seuls de leur sang terre teinte,
Et les saints temples pour les impurs détruire.
Corps sublimes sans fin à l'œil visibles :
Obnubiler viendront par ces raisons :
Corps, front compris, sens chef et invisibles,
Diminuant les sacrées oraisons.
Le grand essaim se lèvera d'abeilles,
Que non sauront d’où sont venues :
De nuit l'embusque, le gars dessous les treilles,
Sera trahi par cinq langues non nues.
Salon, Mansol, Tarascon de SEX. l'arc,
Où est debout encore la pyramide :
Viendront livrer le Prince Danemark,
Rachat honni au temple d'Artémise.
Lors que Venus du Sol sera couvert,
Sous la splendeur sera forme occulte :
Mercure au feu les aura découverts,
Par bruit bellique sera mis à l'insulte.
Le Sol caché éclipsé par Mercure,
Ne sera mis que pour le ciel second :
De Vulcain Hermès sera faite pâture,
Sol sera vu pur rutilant et blond.
Plus onze fois Lune Sol ne voudra,
Tous augmentés et baissés de degré :
Et si bas mis que peu or on coudra,
Qu'après faim peste, découvert le secret.
La Lune au plein de nuit sur le haut mont,
Le nouveau sage d'un seul cerveau la vue :
Par ses disciples être immortel semond,
Yeux au midi en feins mains, corps au feu.
Et lieux et temps chair au poisson donnera lieu,
La loi commune sera faite au contraire :
Vieux tiendra fort puis ôté du milieu,
Le Panta choina philon mis fort arrière.
Jupiter joint plus Venus qu'à la Lune,
Apparaissant de plénitude blanche :
Venus cachée sous la blancheur Neptune
De Mars frappée par la granée blanche.
Le grand mené captif, d'étrange terre,
D'or enchainé au roi CHYREN offert :
Qui dans Ausone, Milan perdra la guerre,
Et tout son ost mis à feu et à fer.
Le feu éteint, les vierges trahiront,
La plus grand part de la bande nouvelle :
Foudre à fer, lance les seuls rois garderont
Étrusque et Corse, de nuit gorge allumelle.
Les jeux nouveaux en Gaule redressés,
Après victoire de l'insubre Champagne :
Monts d'Esperie, les grands liés, troussés,
De peur trembler la Romagne et l'Espagne.
Gaulois par sauts, monts viendra pénétrer :
Occupera le grand lieu de l'Insubre :
Au plus profond son ost fera entrer,
Gennes, Monaco pousseront classe rubre.
Pendant que duc, roi, reine occupera,
Chef Bizant du captif en Samothrace :
Avant l'assaut l'un l'autre mangera,
Rebours ferré suivra du sang la trace.
Les Rhodiens demanderont secours,
Par le neglet de ses hoyrs délaissée :
L'empire Arabe ravalera son cours,
Par Hespéries la cause redressée.
Les forteresses d’assiégés serrés,
Par poudre à feu profondés en abîme :
Les proditeurs seront tous vifs serrés,
Jamais aux sacristes n'advint si piteux schisme.
Gymnique sexe captive par otage,
Viendra de nuit custodes décevoir :
Le chef du camp déçu par son langage :
Lairra à la gente, sera piteux à voir.
Genève et Langres par ceux de Chartres et Dole,
Et par Grenoble captif au Montélimar :
Seysset, Lausanne, par fraudulente dole,
Les trahiront par or soixante marc.
Seront ouïs au ciel les armes battre :
Celui an même les divins ennemis :
Voudront lois saintes injustement débattre :
Par foudre et guerre bien croyants à mort mis.
Deux gros de Mende, de Rodez et Millau,
Cahors, Limoges, Castres male semaine
De nuit l'entrée, de Bordeaux un Cailhau,
Par Périgord au toc de la campagne.
Par conflit roi, règne abandonnera,
Le plus grand chef faillira au besoin :
Morts profligés peu en réchappera,
Tous détranchés, un en sera témoin.
Bien défendu le fait par excellence,
Garde-toi Tours de ta proche ruine :
Londres et Nantes par Reims fera défense
Ne passes outre au temps de la bruine.
Le noir farouche quand aura essayé
Sa main sanguine par feu, fer, arcs tendus,
Trèstout le peuple sera tant effrayé,
Voir les plus grands par col et pieds pendus.
Plaine Ausone fertile, spacieuse,
Produira taons si tant de sauterelles :
Clarté solaire deviendra nubileuse,
Ronger le tout, grande peste venir d'elles.
Devant le peuple sang sera répandu,
Que du haut ciel ne viendra éloigner :
Mais d'un longtemps ne sera entendu,
L'esprit d'un seul le viendra témoigner.
Libra verra régner les Hespéries,
De ciel, et terre tenir la monarchie :
D'Asie forces nul ne verra péries,
Que sept ne tiennent par rang la hiérarchie.
Un duc cupide son ennemi ensuivre,
Dans entrera empêchant la phalange :
Hâtés à pied si près viendront poursuivre,
Que la journée conflite près de Gange.
En cité obsesse aux murs hommes et femmes,
Ennemis hors le chef prêt à se rendre :
Vent sera fort encontre les gens d’armes,
Chassés seront par chaux, poussière et cendre.
Les fugitifs et bannis révoqués,
Pères et fils grand garnissant les hauts puits :
Le cruel père et les siens suffoqués,
Son fils plus pire submergé dans le puits.
Du nom qui jamais ne fut au roi Gaulois,
Jamais ne fut un foudre si craintif :
Tremblant l'Italie, l'Espagne et les Anglais,
De femme étrangère grandement attentive.
Quand la corneille sur tour de brique jointe,
Durant sept heures ne fera que crier :
Mort présagée de sang statue teinte,
Tyran meurtri, aux Dieux peuple prier.
Après victoire de rabieuse langue,
L'esprit tenté en tranquille et repos :
Vainqueur sanguin par conflit fait harangue,
Rôtir la langue et la chair et les os.
Ignare envie du grand Roi supportée,
Tiendra propos, défendre les écrits :
Sa femme non femme par un autre tentée,
Plus double deux ni fort ni cris.
Soleil ardant dans le gosier coller,
De sang humain arroser terre Étrusque :
Chef seau d'eau, mener son fils filer,
Captive dame conduite en terre turque.
Deux assiégés en ardente ferveur,
De soif éteints pour deux pleines tasses :
Le fort limé, et un vieillard rêveur,
Aux Genevois de Nira montra trace.
Les sept enfants en otage laissés,
Le tiers viendra son enfant trucider :
Deux par son fils seront d'estoc percés,
Gennes, Florence, lors viendra encunder.
Le vieux moqué, et privé de sa place,
Par l'étranger qui le subornera :
Mains de son fils mangées devant sa face,
Le frère à Chartres, Orléans Rouen trahira.
Un coronel machine ambition,
Se saisira de la plus grande armée :
Contre son prince feinte invention,
Et découvert sera sous la ramée.
L'armée Celtique contre les montagnards,
Qui seront sus et pris à la lippée
Paysans frais pousseront tôt faugnards,
Précipités tous au fil de l'épée.
Le défaillant en habit de bourgeois,
Viendra le Roi tenter de son offense :
Quinze soudards la plupart Ustagois,
Vie dernière et chef de sa chevance.
Au déserteur de la grande forteresse,
Après qu'aura son lieu abandonné :
Son adversaire fera si grande prouesse,
L'Empereur tôt mort sera condamné.
Sous couleur feinte de sept têtes rasées,
Seront semés divers explorateurs :
Puits et fontaines de poison arrosées,
Au fort de Gennes humains dévorateurs.
L'an que Saturne et Mars égaux combust,
L'air fort séché longue trajectoire :
Par feux secrets, d'ardeur grand lieu adust,
Peu pluie, vent chaud, guerres, incursions.
En l’an bien proche non éloigné de Venus,
Les deux plus grands de l'Asie et d'Afrique :
Du Rhin et hister qu'on dira sont venus,
Cris, pleurs à Malte et côté ligustique.
La cité grande les exilés tiendront,
Les citadins morts, meurtris, et chassés :
Ceux d'Aquilée à Parme promettront,
Montrer l'entrée par les lieux non tracés.
Bien contiguë des grands monts Pyrénées,
Un contre l'aigle grande copie adresser :
Ouvertes veines, forces exterminées,
Que jusqu’à Pau, le chef viendra chasser.
En lieu d'épouse les filles trucidées,
Meurtre à grande faute ne fera superstile :
Dedans les puits vestules inondées,
L'épouse éteinte par haute d'Aconile.
Les Artomiques par Agen et l'Estore,
À Saint Felix feront leur parlement :
Ceux de Bazas viendront a la mal ‘heure,
Saisir Condom et Marsan promptement.
Le neveu grand par forces prouvera,
Le paix fait du cœur pusillanime :
Ferrare et Asti le Duc éprouvera,
Par lors qu'au soir sera le pantomime.
Du lac Léman et ceux de Brannonices,
Tous assemblés contre ceux d'Aquitaine
Germains beaucoup encore plus Suisses,
Seront défaits avec ceux d'Humaine.
Prêt à combattre fera défection,
Chef adversaire obtiendra la victoire :
L'arrière-garde fera défention,
Les défaillants morts au blanc territoire.
Les Nictobriges par ceux de Périgord,
Seront vexés tenant jusques au Rhône :
La sottise de Gascons et Bigorne,
Trahir le temple, le prêtre étant au trône.
SELIN monarque l'Italie pacifique,
Règnes unis Roi chrétien du monde :
Mourant voudra coucher en terre blesique,
Après pirates avoir chassé de l'onde.
La grande armée de la pugne civile,
Pour de nuit Parme à l'étrange trouvée :
Septante-neuf meurtris dedans la ville,
Les étrangers passés tous à l'épée.
Sang Royal fuis Monheurt, Mas, Eguillon,
Remplis seront de Bordelais les landes,
Navarre, Bigorre, pointes et aiguillons,
Profonds de faim dévorer de liège glandes.
Près du grand fleuve grande fosse terre égeste,
En quinze parts sera l'eau divisée :
La cité prise, feu, sang, cris, conflit mettre,
Et la plupart concerne au colisée.
Pont on fera promptement de nacelles,
Passer l'armée du grand prince Belgique :
Dans profondrés et non loin de Bruxelles,
Outre passés détranchés sept à pique.
Amas s'approche venant d'Esclavonie,
L'Olétant vieux cité ruinera :
Fort désolée verra sa Romanie,
Puis la grande flamme éteindre ne saura.
Combat nocturne le vaillant capitaine,
Vaincu fuira, peu de gens profligé :
Son peuple ému, sédition non vaine,
Son propre fils le tiendra assiégé.
Un grand d'Auxerre mourra bien misérable,
Chassé de ceux qui sous lui ont été :
Serré de chaînes, après d'un rude cable,
En l'an que Mars, Venus, et Sol mis en été.
Le charbon blanc du noir sera chassé,
Prisonnier fait mené au tombereau :
More Chameau sur pieds entrelacés,
Lors le puîné sillera le hobereau.
L'an que Saturne en eau sera conjoint,
Avecques Sol, le Roi fort et puissant :
À Reims et Aix sera reçu et oint,
Après conquêtes meurtrira innocents.
Un fils du Roi tant de langues appris,
À son aîné au règne différent :
Son père beau au plus grand fils compris,
Fera périr principal adhérent.
Le grand Antoine du nom de fait sordide
De Phthyriase à son dernier rongé :
Un qui de plomb voudra être cupide,
Passant le port d'élu sera plongé.
Trente de Londres secret conjureront,
Contre leur roi, sur le pont l'entreprise :
Lui, satellites la mort dégouteront,
Un roi élu blond, natif de Frise.
Les deux copies aux murs ne pourront joindre
Dans cet instant trembler Milan, Ticin :
Faim, soif, doutance, si fort les viendra poindre,
Chair, pain, ni vivres n'auront un seul boncin.
Au duc Gaulois contraint battre au duel,
La nef Mellele Monaco n'approchera,
Tort accusé, prison perpétuelle,
Son fils régner avant mort tâchera.
Tête tranchée du vaillant capitaine,
Sera jetée devant son adversaire :
Son corps pendu de sa classe à l'antenne,
Confus fuira par rames à vent contraire.
Un serpent vu proche du lit royal,
Sera par dame, nuit chiens n'aboieront :
Lors naître en France un prince tant royal,
Du ciel venu tous les princes verront.
Deux grands frères seront chassés d'Espagne,
L'aîné vaincu sous les monts Pyrénées :
Rougir mer, Rhône, sang Léman d'Allemagne
Narbonne, Blyterre, d'Agathe, contaminées.
Le règne à deux laissé bien peu tiendront,
Trois ans sept mois passés feront la guerre
Les deux vestales contre rebelleront,
Victor puis né en Armorique terre.
La sœur ainée de l'île Britannique,
Quinze ans devant le frère aura naissance :
Par son promis moyennant verrifique,
Succèdera au règne de balance
L'an que Mercure, Mars, Venus rétrograde,
Du grand Monarque la ligne ne faillir :
Élu du peuple l'usitant près de Gagdole,
Qu'en paix et règne viendra fort envieillir.
Les Albanais passeront dedans Rome,
Moyennant Langres de niples affublés :
Marquis et Duc ne pardonner à l'homme,
Feu, sang, morbille, point d'eau faillir les bleds.
L’aîné vaillant de la fille du Roi,
Repoussera si profond les Celtiques :
Qu'il mettra foudres, combien en tel arroi,
Peu et loin, puis profond es Hespériques.
De feu céleste au Royal édifice.
Quand la lumière de Mars défaillira :
Sept mois grande guerre, mort gent de maléfice,
Rouen, Évreux au Roi ne faillira.