Zidan n’avait pas du tout apprécié que Yasmine l’eût plaqué sans prévenir sur le parking du marché. Sur le moment, il s’était contenté de rentrer chez lui pour y cuver la bière et les apéritifs qu’il avait ingurgités durant sa tournée des bars à la recherche de L’Œil. Mais lorsqu’il s’était réveillé, au beau milieu de la nuit, avec un mal aux cheveux purement dantesque, la pensée de ce que sa petite sœur pouvait faire en ce moment l’obsédait. Il n’aurait jamais dû lui laisser la bride sur le coup lorsqu’elle n’était qu’une adolescente. Elle en avait profité pour prendre de mauvaises habitudes, qui avaient eu pour résultat de la voir arriver à l’âge de trente-cinq ans sans être mariée – un véritable scandale aux yeux de Zidan, lequel était convaincu qu’une femme ne pouvait exister sans un homme pour la protéger et la surveiller.
Plus tard, après avoir avalé un solide petit-déjeuner, histoire de garder le moral, il avait pris son téléphone pour appeler ses frères. Une demi-heure plus tard, ils commençaient tous les trois à sillonner le Petit-Clamart à bord de la vieille 104 de Nejib.
Yasmine demeurant introuvable, Zidan avait alors décidé d’associer à leurs recherches les membres de la bande dont ils avaient fait partie du temps de leur adolescence. Du moins, ceux qui n’étaient pas en prison, car Farouk, Ali et Djamel – les seuls à ne jamais avoir voulu se ranger des voitures – avaient été pris dans une rafle la semaine précédente, au moment même où ils essayaient de vendre une savonnette de marocain trafiqué à un indic des stups.
C’était Kamel, un grand Tunisien souriant aux cheveux frisés, qui avait finalement repéré Yasmine aux environs de cinq heures de l’après-midi, alors qu’elle entrait dans la bibliothèque municipale du Bas-Meudon. Il avait aussitôt appelé Zidan, qui avait emprunté à la mère d’Ali le téléphone portable dont celui-ci se servait habituellement pour traiter ses affaires. Un quart d’heure plus tard, les trois frères et le reste de la bande arrivaient, à bord de trois voitures dont la 104 n’était pas la moins déglinguée.
Zidan voulait entrer dans la bibliothèque pour y prendre Yasmine à parti – à ses yeux, une femme n’avait pas sa place en un tel endroit –, mais Nejib et Ahmed l’en avaient dissuadé. Mieux valait la suivre pour voir où elle irait et ce qu’elle y ferait. Si sa conduite était vraiment aussi scandaleuse qu’il le pensait, autant la prendre en flagrant délit de débauche.
Ils l’avaient filée toute la soirée, se relayant pour qu’elle ne se rendît compte de rien. Ils avaient tous vu suffisamment de séries américaines pour savoir comment se débrouiller. Lorsqu’elle était entrée dans un restaurant chic du Bas-Clamart, où elle avait visiblement rendez-vous avec un type aux allures de cadre supérieur, Zidan avait à nouveau manifesté l’intention d’intervenir. Il n’allait pas laisser sa sœur se compromettre en public avec un « pingouin cravaté ». Ses frères avaient dû déployer des trésors de persuasion pour le faire changer d’avis. Moins impulsifs que lui, ils voulaient voir jusqu’où Yasmine comptait aller – quitte à cogner plus fort le cas échéant.
Ils avaient donc suivi le couple à la sortie du restaurant, jusqu’à une résidence luxueuse voisine de la mairie. Zidan, qui bouillait d’impatience, avait enfin réussi à les inciter à passer à l’action, mais il était trop tard : la porte de l’immeuble, dont ils ignoraient le code, leur avait opposé un obstacle infranchissable. Nejib avait voulu trafiquer la serrure, mais il avait dû perdre la main, depuis le temps, car une alarme s’était mise à hululer, provoquant une débandade générale.
– Bon, puisque c’est comme ça, on va surveiller toutes les sorties, avait dit Zidan.
Les autres avaient émis quelques protestations – de pure forme : il s’agissait d’une affaire d’honneur, et aucun d’eux ne tenait à affronter la colère du Terrible – avant de s’éparpiller autour du groupe d’immeubles. Et l’attente avait commencé...
Vers une heure et quart, la porte automatique d’un garage avait coulissé sur une grosse Mercedes de couleur blanche, au volant de laquelle se tenait l’homme du restaurant. À la place du passager, Yasmine dodelinait de la tête ; elle semblait inconsciente. Zidan avait foncé pour essayer d’intercepter la voiture, mais il n’avait pu que la voir s’éloigner, emmenant sa sœur hors de portée. Lorsque la 104 était arrivée, la Mercedes avait disparu en direction de la place du Garde, et il ne fallait pas compter rattraper un engin aussi puissant avec un vieux tas de boue comme celui de Nejib. Quant aux deux autres voitures de la bande – une R5 orange et une Visa grisâtre –, elles ne valaient pas mieux.
Sa rage et sa frustration étaient telles que, paradoxalement, elles l’avaient poussé à réfléchir. De toute évidence, la situation ne correspondait pas à l’idée qu’il s’en faisait. Il s’attendait à une partie de jambes en l’air et se retrouvait en face d’un enlèvement. Mais il n’avait aucun moyen de savoir où le ravisseur de sa sœur comptait emmener celle-ci.
Aucun moyen ? Voire...
– Qu’est-ce qu’on fait ? On laisse béton ? avait demandé Kamel.
– Non, on fonce à la Repiè aux Nemois.
– À la quoi ? s’était écrié Nejib.
Zidan l’avait foudroyé du regard.
– À la Pierre aux Moines. Yasmine disait qu’il s’y passait des ketrus pas clairs.
Les autres avaient discuté – l’idée d’aller faire un tour dans le bois à cette heure tardive ne leur souriait guère, surtout avec toutes les rumeurs qui couraient en ce moment –, mais il avait fini par avoir le dernier mot. Les trois voitures avaient démarré. À la place du Garde, au lieu de monter vers le Petit-Clamart, elles s’étaient engagées sur la petite route forestière située à sa droite, qui sinuait à travers la forêt. Elle était fermée par une barrière en bois en haut d’une côte, à quelques centaines de mètres du menhir, mais comme le verrou avait disparu, il suffisait de faire coulisser la poutre pour libérer le passage. Ensuite, ils descendirent la pente en roue libre, moteur éteint, et se garèrent assez haut pour pouvoir contourner sans se faire repérer la combe où se dressait le rocher.
Celui-ci était éclairé par les flammes tremblotantes des bougies et des lampes à huile qui l’entouraient. Les robes d’une vingtaine de druides étaient elles aussi bien visibles. Et, à l’écart, en compagnie de deux types en blanc et d’un en costume, se tenait Yasmine.
Zidan n’avait pas besoin d’un dessin pour comprendre ce qui se passait. Même dans ses cauchemars les plus affreux, il n’avait jamais imaginé que sa sœur pût être entraînée dans une secte. C’était encore pire que de la voir se donner à un homme comme la dernière des traînées. L’honneur de la famille allait en prendre un coup.
Son sang n’avait alors fait qu’un tour, et il avait hélé Yasmine de toute la force de ses poumons. Elle s’était retournée, surprise, et il l’avait à nouveau appelée en agitant les bras. Il ne craignait pas de se faire voir. Il n’avait rien à craindre de bouffons en robe blanche.
Satisfait de son entrée – il leur en avait bouché un coin, sûr ! –, il dévala le coteau à toutes jambes. Les membres de sa bande le suivirent comme un seul homme, et il éprouva la délicieuse sensation d’être revenu à l’époque de sa jeunesse. Zidan le Terrible et ses copains étaient connus dans toutes les banlieues environnantes, et rares étaient ceux qui osaient alors se frotter à eux.
– Tu as intérêt à avoir une bonne explication pour tout ce..., commença-t-il dès qu’il fut à portée de voix de sa sœur.
Sa voix se brisa lorsqu’un globe lumineux d’une trentaine de centimètres de diamètre apparut soudain au-dessus du menhir.
Deux heures moins trois, annonça l’homme au costume gris. Les énergies psychomagnétiques se concentrent. (Il sourit à Zidan, qui reconnut alors le bellâtre du restaurant.) Veuillez ne pas gêner l’expérience en cours. Nous vous fournirons toutes les explications nécessaires en temps utile.
Zidan n’avait pas l’habitude qu’on lui parle sur ce ton. Empoignant les revers de la veste de l’homme, il commença à le secouer, pour bien lui montrer qui était le chef.
Un hurlement dément s’éleva dans la nuit.
La sphère de lumière vira au bleu vif.
– Les satanistes..., hoqueta le type que le Terrible était en train de bousculer.
– Lâche-le ! intervint Yasmine. Il ne t’a rien fait !
– Tu parleras quand je te le dirais ! rétorqua-t-il.
Alors se produisit un événement sur lequel il devait s’interroger longuement au cours des semaines suivantes. Il se retrouva allongé sur les feuilles mortes, et la tête lui tournait un peu. Le minet du restaurant se tenait à distance, rajustant sa cravate. Quant à Yasmine, elle était agenouillée à ses côtés et l’observait d’un air ironique.
– Qu’est-ce que... tu m’as fait? balbutia-t-il, si surpris qu’il en oubliait de se sentir humilié.
– Prends ça comme une preuve du fait que je n’ai pas besoin de toi pour me défendre. Et maintenant, si tu veux m’excuser...
Elle s’éclipsa sans laisser à Zidan le temps de répondre.
La situation était confuse. Satanistes et scientistes paraissaient bondir dans tous les sens. Il en jaillissait de partout, auréolés de flammes ou d’éclairs, vomissant des incantations ou maniant des armes étranges, lévitant à deux mètres du sol ou sautant d’arbre en arbre. Plusieurs d’entre eux luttaient au corps à corps, renversant les divers objets répartis autour de la Pierre par les acolytes de Fonteneau.
Yasmine n’était pas certaine de pouvoir intervenir efficacement dans un tel désordre, mais elle allait essayer. Car les hommes en blanc avaient visiblement besoin d’aide.
Avisant un porteur de cagoule qui se dirigeait droit vers le menhir, après avoir assommé deux scientistes, elle infléchit sa trajectoire de manière à lui couper la route, et franchit les quatre derniers mètres qui les séparaient d’un bond redoutable, à l’issue duquel son pied droit entra violemment en contact avec la mâchoire du sataniste.
La sphère lumineuse était à présent d’un très beau mauve clair. La jeune femme se demanda ce que cette couleur pouvait bien signifier.
Un éclair jaune illumina la scène, aveuglant. Yasmine plongea à terre, mais ce n’était pas elle qui était visée. Se redressant, elle se hâta vers un groupe d’une demi-douzaine de chênes, au pied desquels deux satanistes étaient occupés à psalmodier. Elle était sur le point de les atteindre, lorsqu’un visage ricanant apparut dans le tronc de l’un des arbres. Elle eut alors une hésitation qui faillit lui être fatale, car elle laissa aux deux hommes le temps de se retourner et de sortir leurs armes.
Elle se jeta de côté, ce qui la rapprocha de la face grimaçante. Un bras d’un rouge luminescent jaillit de l’écorce. Ses doigts griffus se refermèrent sur le poignet de Yasmine, qu’une sensation de froid intense envahit aussitôt, engourdissant ses membres et son esprit.
- À moi... Tu es à moi... eurent le temps de chuchoter les lèvres avides, avant qu’un nouvel éclair, d’une teinte plus verte, ne vînt les frapper.
Le visage du démon disparut avec un gémissement, tandis que Yasmine, libérée de l’étreinte surnaturelle, se ruait vers les deux satanistes qui avaient contemplé la scène, goguenards. Elle étendit l’un d’eux d’un atémi à la tempe et se débarrassa de l’autre selon la bonne vieille technique du coup de boule.
L’attirail scientifico-mystique des pseudo-druides avait été éparpillé par les porteurs de cagoules, mais la sphère lumineuse continuait à éclairer les lieux d’un éclat qui virait de plus en plus au rouge.
La bande de Toutla est en train de prendre l’avantage.
Elle aperçut soudain L’Œil, que trois satanistes traînaient vers la Pierre aux Moines. L’un d’eux, porteur d’une robe noire, ne cessait de consulter sa montre. Yasmine l’imita machinalement. Moins d’une minute avant deux heures.
La sphère se convulsa, puis se gonfla soudain en un incroyable ectoplasme rouge translucide d’une trentaine de mètres de hauteur, qui ressemblait à un croisement contre nature entre Cthulhu et Sylvester Stallone, avec quelque chose de Marty Feldman dans le regard.
– L’AS-TU AMENÉ ? demanda la créature d’une voix qui faisait trembler le sol et les arbres. AS-TU AMENÉ MON CORPS ?
Le sataniste en robe se prosterna.
– Il est là, ô, Grand Satan, dit-il en redressant la tête. Le voici, ajouta-t-il en désignant le zonard, qui paraissait à demi inconscient. Tu n’as plus qu’à t’emparer de lui.
Yasmine n’était pas très sûre du sort exact qui était réservé à L’Œil, mais cela ne l’empêcha pas de réagir instantanément. Elle s’élança, aussi souple qu’une gazelle, mais en chemin, ce fut en une panthère qu’elle se transforma – au sens propre comme au figuré. Toutes griffes dehors, elle se précipita sur le prêtre du Grand Satan...
Un étau d’acier se referma sur ses reins à la dernière seconde, et elle sentit qu’on l’entraînait dans les airs, tandis qu’elle recouvrait son apparence normale.
Encore toute étourdie par cette métamorphose pour le moins inattendue – et peut-être d’ailleurs purement illusoire –, elle ne réalisa pas tout de suite que c’étaient les doigts de l’ectoplasme qui la serraient à la taille.
Des doigts bien trop matériels au goût de la jeune femme, que le rôle de la fiancée de King Kong n’avait jamais particulièrement tentée.
– JE PRÉFÈRE CE RÉCEPTACLE, tonna la bouche de trois mètres de large. EN LUI JE M’INCARNERAI.
– Hé, toi, tu lâches ma rœus !
Le visage auréolé de tentacules du plus disgracieux effet se baissa vers Zidan, qui menaçait du poing la créature impossible.
Toujours aussi inconscient, celui-là !
– NE PROVOQUE PAS MON COURROUX, HOMUNCULE RIDICULE.
– Je t’ai dit de lâcher ma rœus, narco ! C’est pas parce que t’es un peu plus grand que moi que je vais pas te niquer la teutê !
Une étincelle d’étonnement passa dans les yeux immenses du Grand Satan, puis une pluie d’éclairs s’abattit sur lui et il se mit à fondre.
– ENCORE RATÉ, grommela-t-il tandis qu’il se tassait sur lui-même.
Il avait laissé échapper Yasmine, qui tomba d’une hauteur de dix mètres sur une couche d’humus par bonheur épaisse. Elle roula sur elle-même et se redressa, vacillante, encore assommée par ce qui venait de lui arriver.
Apparemment, les satanistes n’avaient pas attendu la disparition totale de la créature rouge pour battre en retraite, poursuivis par une poignée de scientistes. La jeune femme entrevit autour du menhir une demi-douzaine de corps inertes, appartenant aux deux camps. Puis elle découvrit L’Œil qui venait vers elle en titubant, l’air hébété.
– Tu ne peux pas savoir ce que ça me fait plaisir de te revoir, dit-il en s’adossant à un arbre.
Il paraissait à bout de forces, mais son regard pétillait de soulagement. Elle lui prit la main et la serra avec force.
– Ça a dû être pénible, souffla-t-elle. D’où sortait cette... ce... ce truc ?
– Le Grand Satan ? Eh bien, je ne sais pas trop, au juste... Je suppose que l’Invocateur Suprême est allé le pêcher dans un genre de repli de l’espace-temps – ou de la conscience humaine, va savoir !
Yasmine avait bien d’autres questions à lui poser, mais l’arrivée de Zidan l’en empêcha.
– Je vous y prends, tous les deux ! gronda-t-il.
L’Œil posa sur lui un regard morne.
– Laisse tomber pour cette fois-ci, d’accord ? On n’a plus quinze ans. Et ta sœur a prouvé qu’elle était capable d’assurer elle-même sa protection, non ?
– Tu parles ! Sans moi, tout à l’heure, qui sait c’qui s’serait sépa ? Heureusement, j’ai quéflan la trouille de sa vie à ce grand fonbou – pas vrai, les keums ?
Les autres approuvèrent. La réputation de Zidan venait d’effectuer un saut quantique. Il n’allait plus pouvoir se tenir, maintenant que les démons de première classe fuyaient devant lui.
– Disons plutôt que tu as distrait son attention à un moment crucial, rectifia L’Œil.
– Comment qu’il parle, celui-là ? s’exclama l’intéressé. Et qu’est-ce que tu veux dire par là ?
– Que tu lui as fait manquer le coche. Il devait s’incarner à deux heures, au moment précis où tu lui prenais la tête avec tes menaces ridicules.
– Ridicules, mes menaces ? N’empêche qu’il s’est dégonflé, ce grand con ! (Il écarta les bras, prenant à témoin les membres de sa bande et les scientistes, qui s’étaient eux aussi approchés après avoir tristement constaté les dégâts.) Des mondés comme ça, je vous en prends un maindeu, si vous voulez !
L’Œil haussa les épaules :
– À mon avis, il va falloir que tu attendes quatre-vingt-quinze ans pour ça – mais je suppose que ça ne doit pas trop te déranger ?
Zidan le considéra d’un air interloqué, puis il prit le parti d’éclater d’un rire qui s’avéra très communicatif, au point de gagner toutes les personnes présentes, y compris les scientistes, qui ne semblaient pourtant guère posséder le sens de l’humour.
À quelques centaines de mètres de là, L’Invocateur Suprême s’immobilisa et tendit l’oreille. C’était bien l’écho d’une hilarité collective qui lui parvenait, porté par le vent à travers le sous-bois. Les combattants du Bien se réjouissaient de la défaite du Mal.
Une bouffée de rage envahit l’Invocateur. Ils pouvaient rire autant qu’ils le voudraient, mais cela n’aurait qu’un temps. Il avait d’autres tours dans son sac – et, un jour ou l’autre, l’un d’eux lui permettrait de triompher.
Quelqu’un approchait en trébuchant. L’Invocateur s’effaça pour cueillir l’arrivant d’un direct du droit, mais l’ayant reconnu à la dernière minute, il le laissa finalement passer pour lui décocher un vigoureux coup de pied dans les fesses.
Toute La Misère Du Monde bascula en avant et roula dans les feuilles mortes. Il tombait bien, celui-là. L’Invocateur le piétina un moment, puis l’aida à se relever et l’entraîna vers les voitures.
Le parking était vide lorsqu’ils y arrivèrent. Les autres avaient filé sans les attendre.
Lorsque l’Invocateur se tourna pour défouler sa colère sur Toutla, celui-ci avait disparu.
Alors, abandonné de tous, il se mit à pleurer.