> S. O. S.
Maudit qu’on perd du temps avec des niaiseries sur Internet. À quoi ça m’a servi de remplir ce questionnaire niaiseux? J’espère au moins que tu l’as lu, je n’aurai pas l’impression d’avoir écrit tout ça pour rien.
Je ne vais pas bien. Je ne mange plus et je n’ai plus le goût d’aller à l’école. Je fais de l’impro sur le pilote automatique, juste parce que si je n’étais pas là, l’équipe ne pourrait pas participer à des tournois. Tous les gens de mon entourage me disent qu’ils comprennent ce que je vis. C’est faux. Personne ne peut comprendre.
Je ne ris plus. Je suis confuse. Je range mes souliers dans le frigo et la margarine dans la garde-robe. Si tu me lis, tu t’es sûrement rendu compte que je n’étais pas dans mon assiette. Dans mon bol non plus.
J’ai l’impression que tout ce que j’écris n’a ni queue ni tête. Ni nombril.
J’écris une phrase sur mon blogue et je l’efface immédiatement parce que c’est trop mauvais. Je trouve que ça n’a pas de sens. Plus rien n’a de sens, en fait. Pourquoi se lever le matin?
Je ne fais plus mes devoirs. Je n’étudie plus. Mes profs n’osent pas m’en parler. Mes amies m’ennuient.
Quand j’étais petite, je devais avoir 7 ans, je me suis cassé le bras pendant que je jouais au parc. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de l’accident, sauf la douleur incroyable que j’ai ressentie. J’ai eu un flash devant les yeux. Sérieux, ça faisait tellement mal que j’arrivais même pas à pleurer.
Eh bien, la souffrance que je vis présentement, c’est bien pire que mon bras cassé. Parce qu’il n’y a rien à faire. Grand-Papi dit que c’est le temps qui va guérir ma « blessure de cœur ». Je peux avoir une prescription, SVP? Non, le temps ne se vend pas en pilule.
Je n’arrête pas de me plaindre, je me tape moi-même sur les nerfs. Alors je vais me taire.