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Exit

Que se passe-t-il « là-bas », dans le pays qui s’ouvre derrière la porte ?

Pietro CITATI, La lumière de la nuit.

Anjel Ebner n’avait pas les idées en place. Quelque chose l’empêchait de rentrer chez lui. Une petite voix intérieure, peut-être, qui lui disait que sa vie ne tenait qu’à un fil et qu’il ne fallait pas grand-chose pour le rompre. Une mauvaise rencontre, par exemple… Alors il errait dans les ruelles de la vieille ville en respirant à pleins poumons les odeurs d’épices et d’immondices, de parfum et de sueur, des senteurs de métal et de chair, des mouvements et des formes qui lui avaient atrocement manqué durant ces trois longues semaines de convalescence à l’hôpital Bentazoun.

Il avait bien essayé de rentrer chez lui mais une main invisible l’avait immobilisé sur le trottoir. Il avait regardé la porte vitrée de l’immeuble dont les verres opaques filtraient la lumière orangée du hall. Puis il avait levé les yeux vers le troisième étage, vers les baies dépolarisées de son appartement où personne ne l’attendait, et il s’était dit que, depuis la mort de ses parents et l’internement de Daren, sa vie n’était qu’une sorte de trou noir qui aspirait au fur et à mesure toute signification, tout désir, tout plaisir pour ne laisser finalement en surface que les actes, les événements, le défilement du temps dans toute sa crudité et son non-sens.

Alice était son unique amie, tous sexes confondus, qui se profilait encore à l’horizon des événements… C’était pour cela que ses pas l’avaient conduit machinalement rue des Musardines.

Lorsqu’il avait fait demi-tour, sur le trottoir lustré par une pluie fine et grasse qui jouxtait son immeuble, pour s’enfoncer dans le dédale moite des ruelles de la vieille ville, une jeune femme en jean et bomber, un symbiote lové sous sa longue chevelure rousse, était sortie d’un trotiscape garé sur le trottoir d’en face et l’avait suivi. Elle s’était plusieurs fois approchée de lui, parfois jusqu’à le toucher, jusqu’à le frôler de son reflet subreptice dans la vitrine d’une boutique, mais n’avait jamais osé ou voulu l’aborder.

Et maintenant, Anjel se demandait où pouvait bien se terrer Alice. Elle n’était ni chez elle, ni sur son trottoir, ni dans sa chambre volontairement miteuse de psypute. La nuit était tombée et une pluie fine qui sentait légèrement la benzine l’accompagnait dans sa chute.

Il allait traverser pour se rendre il ne savait où, se faire écraser peut-être… Et oublier les trop-pleins de sa cervelle et les trous noirs de sa mémoire. Une main se posa sur son épaule puis se retira aussitôt. Il se retourna lentement. Il s’attendait à voir Alice, prête à le serrer dans ses bras et à lui proposer de lui remonter le moral à sa manière, ou bien une de ses collègues venue lui dire que son amie était au Stellavista en train de déguster un sorbet à la viande et qu’elle l’attendait pour prendre un café, mais au lieu de cela, il eut droit à une apparition. Cheveux mi-courts, couleur feuilles d’automne, mélange d’or, de rouille, de tabac rehaussé d’une pointe d’orange. Yeux verts, enchâssés tels de minuscules lacs de montagne dans un visage aux traits à la fois évidents et indéchiffrables.

« Vous êtes une nouvelle ? Je ne vous ai encore jamais vue par ici… »

La jeune femme pencha la tête sur le côté comme un animal qui écoute un humain parler et essaye de décrypter le sens des phrases au détour d’une intonation, d’une mimique, d’un mot clef… Elle détourna alors le regard et vit juste à côté d’elle une femme aux seins hypertrophiés soutenus par deux lanières en cuir qui servaient également de bretelles à une minijupe en latex protégeant chichement un sexe rasé de frais. Son regard s’éclaira instantanément. Elle se tourna vers Anjel en affichant un timide sourire.

« Je m’appelle Éva Baxter et je ne suis que… journaliste. »

 

Le bar était nimbé d’une douce lumière caramel. Des plots tactiles disséminés sur les plateaux, les accoudoirs, les carafes et tout ce qui était à la merci d’un effleurement, d’un choc ou d’une pression moite, faisaient subtilement varier les éclairages et la musique d’ambiance, révélant ainsi les humeurs et les états d’âme des clients du Stellavista.

Éva Baxter suçotait une éponge glacée, Lolita mutine bonne à croquer. Anjel était sous le charme de cette jeune femme surgie du néant.

« Vous êtes en danger. »

Elle avait lâché cette sentence du bout des lèvres. Anjel lui sourit. « Avec vous, je me sens en sécurité.

— Je ne plaisante pas.

— Moi non plus. »

Elle soupira mais ses joues avaient rosi. Elle n’était pas insensible à la flatterie. « Il vous est arrivé des choses bizarres ces derniers temps et… j’aimerais bien que vous me les racontiez. »

Anjel avala sa surprise puis haussa les épaules. « Vous voulez faire un article sur moi ? Sur un type qui a quelques petits problèmes pour en finir avec des années d’alcoolisme et qui s’est pris pour un bonze ? C’est sans grand intérêt, non ?

— Je ne crois pas. Je crois que vous avez des choses plus intéressantes à raconter. »

Anjel se passa la langue sur les lèvres. Il pianota la console mobile et commanda un Torpédo-punch. « Qui vous envoie ?

— Personne. J’ai une enquête à mener, et sans vous, je ne peux rien faire.

— Vous voulez savoir quoi au juste ? »

Éva Baxter ôta son bomber et dévoila un tee-shirt aux motifs psychédéliques qui lui moulait délicieusement la poitrine. Anjel déglutit. Elle pinça les lèvres et plongea. « Je voudrais savoir ce qui s’est réellement passé, il y a un mois à la morgue de Granville, lorsque vous étiez en train d’effectuer un contrôle de niveau cinq.

— Et en vertu de quoi devrais-je vous répondre ?

— Je ne sais pas… Pour me faire plaisir, peut-être ? »

Anjel soupira à son tour. Il ne savait pas qui était vraiment cette fille, mais elle était très forte. Il avait soudain l’impression de se trouver face à Lauren Baccall dans Key Largo, ou Greta Garbo dans Flesh and the Devil, ou bien Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s, coincé dans l’ambre parfumé d’une vieille bobine de film.

Il se pencha doucement au-dessus de la table, l’embrassa du bout des lèvres puis reprit sa place comme si de rien n’était. « Il ne s’est rien passé de très glorieux ce jour-là. J’ai succombé à une sorte de remontée d’acide. Une bouffée délirante intense, séquelle d’un delirium tremens mal épongé. »

Éva Baxter avait encore les lèvres pincées, petit réflexe de défense qu’elle regrettait maintenant d’avoir déclenché. « Vous pensez donc avoir eu des hallucinations…

— Je ne le pense pas. J’en suis sûr.

— Et pourquoi ça ?

— Parce qu’une jungle ne peut pas pousser en cinq minutes dans une morgue, qu’une femme ne vole pas et que l’arche de Noé n’a jamais existé. » Anjel regarda la jeune femme du coin de l’œil. « Comment vous savez, pour le contrôle de niveau cinq ? »

Elle ignora sa question. « J’ai rencontré Éléna Bergman.

— Connais pas… »

Hochement de tête. « Bien sûr que si… C’est la femme que vous avez contrôlée. Avant qu’elle se transforme… en papillon ? »

Anjel s’était redressé d’un bond. « Comment vous savez ça ? Même les biocops n’étaient pas sûrs de son identité ! »

Éva Baxter posa sa main sur son bras. Doux contact électrique. « Ne vous énervez pas. » Elle lui indiqua son biolympus. « J’ai deux ou trois bricoles à vous faire écouter mais… » Elle fit un geste de la main en direction de la salle. « … ici ça manque un peu d’intimité. »

 

Anjel hésita un moment sur le seuil de la porte. Il ne pouvait décemment faire confiance à personne, mais cette fille l’avait ensorcelé.

Éva l’observa un court moment puis laissa fuser un rire cynique. « Votre appartement est sûrement plus dangereux que le mien ou que celui de votre amie… Alice ! »

Anjel fit un pas en avant et saisit brutalement Éva par le poignet. « Qu’est-ce qui vous permet de dire ça ?

— Lâchez-moi, vous me faites mal ! »

Anjel se mordilla la lèvre. « Excusez-moi. Je ne sais plus très bien ou j’en suis et…

— Ce n’est pas grave. »

Éva lui sourit et Anjel eut l’impression de ne plus rien maîtriser. Ni ses pensées, ni ses cordes vocales, ni son désir…

Sa main se referma à nouveau autour du poignet de la jeune femme, mais cette fois-ci avec plus de délicatesse. « Je crois que j’ai envie de faire l’amour avec vous. »

Les yeux d’Éva papillotèrent. « Et je suis censé vous répondre quoi ?

— Que vous en avez envie aussi. Ou au moins…

— … que je n’y vois aucun inconvénient ? »

Anjel acquiesça.

Éva alla fermer la porte. Puis elle ôta son bomber et traversa le salon. Elle ouvrit une porte dévoilant une superbe niche sensitive qu’elle mit aussitôt sous tension. Elle ôta son tee-shirt et son jean. Elle ne portait pas de sous-vêtements et les néons bleus de la niche sensitive nimbèrent son corps nu d’une lueur astrale bourrée de phéromones électriques qui vinrent instantanément picorer les narines d’Anjel.

« Alors, qu’est-ce que vous attendez pour venir ? »

Anjel ne trouva pas la réponse, mais il avait très bien compris la question…

 

Éva Baxter aimait bien rester nue dans son appart, dont elle stabilisait la température autour de 24o Celsius. Ce qui n’était pas pour déplaire à Anjel. Il était particulièrement frileux, et même lors des canicules estivales, ne dormait jamais sans un tricot de corps. Par ailleurs, s’il avait fallu lui trouver un vice c’était plutôt du côté du voyeurisme qu’il aurait convenu de le chercher. La vision d’Éva Baxter penchée devant lui pour régler la Klimbox, croupe offerte, légèrement entrebâillée, le comblait d’aise. Mais au-delà de la simple excitation occasionnée par une vue aussi sublime sur les profondeurs du désir, il pensait de plus en plus que les atomes crochus de l’amour se plantaient dans son misérable cœur ratatiné. Et il avait déjà peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur que cet amour naissant ne soit qu’univoque, peur de céder à l’appel tiède et rassurant de l’alcool… Le sentiment de puissance qui l’avait envahi après son opération paraissait avoir totalement disparu, et le doute, cet animal pervers qui tiraillait les viscères de ses longues pattes crochues, le taraudait à nouveau.

Elle se tourna et son visage l’excita encore plus que ses fesses. Il était vraiment foutu. Elle était nue et elle fit apparaître au creux de sa paume, comme par un tour de magie, deux petites pilules vertes.

« Tiens, prends ça… Tu m’as l’air un peu torturé. C’est mon frère qui me les a données. Il travaille à Kemikal™. C’est bon pour le rééquilibrage physiologique des anciens toxicos, ça te nettoie la tête. Ce n’est ni un excitant, ni un relaxant. Ça stabilise à un point d’équilibre neurophysiologique. Pas d’effets secondaires… »

Anjel regarda un instant les deux petites pilules vertes dans la paume d’Éva. Il lui sourit, prit les deux pils et les croqua.

Avant même qu’il ne les avale, la peur avait déjà commencé à refluer.

Éva lui caressa la joue de la pointe du doigt. « Il y a une chose que je ne comprends pas…

— Une seule ? Tu as de la chance !

— Pourquoi t’ont-ils relâché ?

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

— Tu es resté trois semaines à l’hôpital Bentazoun. Ils auraient pu t’éliminer de mille façons différentes sans éveiller les soupçons…

— Qui ça, ils ?

— Bonne question. Je n’ai pas de réponse précise, mais ça a quelque chose à voir avec Garampaga, les expériences qui s’y trament et probablement les Services Secrets.

— Bon, admettons… Alors tu penses quoi ? Que tout ce que j’ai vu s’est vraiment produit ? Qu’ils ont essayé de me convaincre qu’il s’agissait d’hallucinations pour masquer une vérité extraordinaire qui doit rester secrète ?

— Je ne sais pas si tout ce que tu as vu s’est réellement passé mais Éléna Bergman est morte. Elle essayait de nous faire comprendre qu’il se tramait à Garampaga des choses pas très catholiques… Tu as entendu l’enregistrement ? Elle a parlé de transformations. Ça colle avec ce que tu as vu, non ?

— Je ne sais pas. Mais c’est certainement grâce à ma crédulité que je suis encore en vie : ils n’ont pas eu besoin de me convaincre qu’il s’agissait d’hallucinations. Ils se sont tout simplement contentés de me le dire. J’étais prêt à les croire instantanément, tu comprends ? On ne peut pas voir des choses pareilles et se dire qu’on les a vraiment vues… Et si on continue à le penser, c’est qu’on est devenu totalement dingue. Qu’Éléna Bergman se soit enfuie de Garampaga et qu’ils poursuivent là-bas des expériences illicites, okay ! Mais qu’elle se soit transformée en femme papillon, démiurge d’un univers issu du néant, je ne peux toujours pas y croire.

— Alors ils ont réussi leur coup.

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

— Tu es convaincu d’avoir eu une crise… des bouffées délirantes… Et même d’avoir foutu sans le vouloir le feu à la baraque. Mais tu es quand même resté trois semaines à l’hosto ! C’est long, tu ne trouves pas pour une petite convalescence ?

— Où veux-tu en venir ?

— Même s’ils ont plutôt bien réussi leur coup, il y a une prise de risque. Ta mémoire a été bien nettoyée, mais elle peut toujours craquer un jour ou l’autre. S’ils t’avaient éliminé, ils seraient tranquilles. Je crois qu’ils veulent tout simplement savoir si quelqu’un d’autre est au courant, si tu as réussi à transmettre l’info avant qu’ils ne te lavent la cervelle. Ils veulent être sûrs de bien faire le ménage. En n’oubliant aucun recoin.

— Et toi, tu veux quoi ? »

La brutalité de la question désarçonna Éva. Elle se servit un verre de Scotch-benzédrine. « Je suis journaliste, ne l’oublie pas. Et je sens qu’il y a là un scoop à faire. Un scoop énorme ! Qui relèguerait le scandale du Watergate à la rubrique des chiens battus ! »

Éva s’emportait. Elle accompagnait son discours de larges gestes et ses seins tressautaient. Anjel ne put s’empêcher de les bloquer dans la paume de ses mains, puis de passer derrière elle et de la serrer violemment contre lui.

Pour la troisième fois depuis leur rencontre, ils firent l’amour. Sans niche sensitive, sans plastiboudins, juste allongés sur la moquette thermique.

Lorsqu’ils se séparèrent, lustrés de sueurs et d’humeurs, Anjel se servit un verre d’eau.

« Tu sais ce qui me chagrinerait le plus ? » lança-t-il à Éva en lui titillant machinalement la pointe d’un sein.

Cette dernière repoussa sa main, lui prit son verre d’eau et le vida d’un trait. « Non, mais tu vas me le dire…

— Que tu aies raison. Qu’ils existent vraiment et essayent d’en savoir plus à mon sujet. Peut-être même des choses dont je n’ai absolument pas conscience. Et qu’ils aient besoin pour cela d’une personne qui puisse me surveiller en permanence, ou presque. Une personne à qui je n’hésiterais pas à me confier. Une personne qui essayerait d’avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre. Qui se payerait à la fois ma queue et ma tête… »

Éva se leva d’un bond, le visage empourpré. « Comme ta psypute, par exemple ?!

— Je t’interdis de mêler Alice à cette histoire ! »

Éva ricana. « Mais elle n’a pas besoin de ta permission, mon pauvre Anjel. Elle y est mêlée que tu le veuilles ou non. Et à ta place je me méfierais d’elle. Et non de moi, comme tu le laissais entendre ! »

Anjel soupira et se servit un autre verre d’eau. « Excuse-moi… Mais je ne sais plus très bien où j’en suis, pour ne pas dire qui je suis… Je te connais depuis quelques heures à peine et je suis déjà accro. J’ai du mal à le croire… Je ne sais pas si je dois te faire confiance ou si je dois te fuir comme la peste. Tu es en train de me dire que je me suis laissé manipuler telle une vache à l’abattoir. Tu es en train de foutre en l’air l’équilibre fragile qu’il m’a fallu trois semaines pour mettre sur pied…

— Si tu ne le fous pas en l’air, c’est à l’état de cadavre que tu vas retrouver tes petits copains de la morgue ! Est-ce qu’Alice avait l’habitude de se balader avec un symbiote ?

— Pas à ma connaissance…

— Elle en avait un lorsqu’elle t’a contacté à l’hosto.

— Elle a dû l’utiliser juste pour me joindre. C’était peut-être celui de Kevin.

— Qui ça ?

— Un pote d’Alice. Il s’exhibe tous les soirs au Transformer. Plus pour le plaisir qu’autre chose. Il gagne en fait un tas de pognon en exploitant ses talents de cracker et en réparant les symbiotes récalcitrants. » Anjel indiqua Robert qui tétait la prise-rézo du salon. « D’ailleurs si le tien se mettait à déconner, n’hésite pas à lui emmener. C’est probablement le seul type au monde à pouvoir récupérer un symbiote atteint du syndrome de Lacan !

— Qu’est-ce que tu comptes faire avec la psypute ?

— Lui rendre visite dès que je t’aurai quittée.

— Et rien ne pourrait t’en empêcher ? »

Éva s’agenouilla et promena sa langue sur le pénis d’Anjel, qui entra immédiatement en érection.

« Rien… Mais je veux bien patienter encore un moment. »

 

Il était comme un insecte collé sur un papier tue-mouches. Le serpentin bougeait, se déroulait un peu, mais sa peau n’avait plus aucune chance de se décoller du piège poisseux qui le retenait prisonnier. Il ne faisait pas confiance à Éva Baxter. Elle avait débarqué dans sa vie sans crier gare, comme un érythème sur le cul d’un nourrisson. Et elle était prête à croire – ou plutôt à lui faire croire – la chose la plus insensée au monde : que ce qu’il avait vu à la morgue s’était réellement passé. Elle se foutait de lui, cela ne faisait aucun doute… Mais dans quel but ? Il aurait dû l’envoyer paître, mais il avait entendu l’enregistrement d’Éléna Bergman et le doute s’était insinué dans sa cervelle. Il pouvait s’agir d’un faux, bien sûr… D’un gigantesque coup monté pour lui faire cracher un hypothétique morceau qu’il ne se souvenait même pas d’avoir avalé un jour. Mais, au-delà de toutes ces suppositions, il était coincé tel un moucheron sur son serpentin poisseux pour la simple et unique raison qu’il était tombé amoureux.

Elle avait insisté pour qu’il n’aille pas voir Alice. Elle l’avait même supplié. Son putain de symbiote avait intercepté leur conversation et elle en avait déduit qu’Alice n’était pas si claire que ça. Qu’elle jouait certainement double jeu. Mais il la connaissait mieux qu’elle et il savait que cela était impossible.

En tout cas, c’était ce qu’il voulait encore croire.