Sous un pesant repos d’après-midi vermeil
Les stalles en vieux chêne éteint sont alignées
Et le jour traversant les fenêtres ignées
Étale au fond du chœur des nattes de soleil.
Et les moines dans leurs coules toutes les mêmes,
– Mêmes plis sur leur manche et même sur leur froc,
Même raideur et même attitude de roc –
Sont là, debout, muets, plantés sur deux rangs blêmes.
Et l’on s’attend à voir ces immobilités
Brusquement se disjoindre et les versets chantés
Rompre, à tonnantes voix, ces silences qui pèsent ;
Mais rien ne bouge au long du sombre mur qui fuit
Et les heures s’en vont par le couvent, sans bruit,
Et toujours et toujours les grands moines se taisent.