Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne. Chaque jour je parcours des distances infinies qui me font traverser les anciennes frontières. Mon but ? Aller voir comment fonctionne le monde. J’en reviens à chaque fois brisé. L’état de guerre n’en finit pas. À terre les corps encore, copeaux de chair, lourds sacs, déserteurs aux membres las. Alors que du ciel, le soleil noir, le soleil, aveuglé, tente de s’extirper. Tremblements. La consigne est toujours la même : pas de prisonniers ! Alors le glaive ! Mais que ferai-je de ma vie lorsqu’il sera devenu noir de sang ? Dois-je l’avouer ? Je suis désespéré et me retrouve quoi ? Enfant ! Que s’est-il passé, autrefois que je n’ai pas compris, jamais admis. Pourquoi ce sang ? Le rouge, couleur du combat mené contre les forces du Malin. Mais que les mots parviennent jusqu’à moi. Ils deviendront nos alliés. Chacun. Enfin, considérer le langage comme l’arbre de la connaissance. Chaque jour. Chaque fois que l’animal en moi s’exprime. Quel ermite pourra me conduire sur le chemin rhénan des petites aubes ? Que les mots tiennent tête à la lumière artificielle sortant des marécages. Que peut l’art dans cela ? D’où lui viennent ses pouvoirs. Quoi ? Je me tiens devant vous. Et je dis : « J’ai le pouvoir de donner et celui de reprendre. »