Je suis très grand. Je suis infiniment petit. Mes victoires en portent témoignage. Des êtres se laissèrent conduire (c’était bien l’hiver souvenez-vous-en !) vers mon sac à dos de guerrier, d’autres dans la plus vaste suite d’un hôtel *****. J’aimais ces deux manières de vivre et de combattre. Je me souvenais du père jésuite qui avait dirigé mes études. Homme de peu d’âge. Mais que devenons-nous dès la fin de ce repas qu’il faut bien nommer « frugal » ? Sur tout cela je savais peu de choses. Des bruits couraient sur la plénitude de ceux qui retournaient la terre paysanne. D’autres se jetaient à l’eau avec rage, posant les bases de la question unique : que devenons-nous après ? Dans ce silence de mort un soldat blessé dressait le constat fatal. Qu’ils soient géants ou bossus très grands ou infiniment petits, la situation, était désespérante. Pourtant il fallait continuer à se battre. Pour demeurer fidèle à la charte signée autrefois par nos pères. Les monstres montraient alors un visage plus rayonnant. À l’eau de tous les étangs. Ainsi ai-je connu très tôt l’embrasement intérieur. Un état proche du délire. C’était ma tentation, mon crève-cœur.