Depuis le Covid-19, je n’arrive pas à dépasser 6 h 40 comme heure de réveil. Tant d’autres connaissent pire que moi. Des nuits agitées et écourtées par le coronavirus. Ce matin-là, la terrasse est fleurie comme jamais. L’oranger du Mexique, les rosiers et le jasmin se moquent du virus. Je n’ai rien loupé de la fleuraison de ce printemps 2020, d’insomnie en veillées tardives. Mais j’ai loupé l’évolution de mes filles et les acquisitions du petit dernier, trois ans, exfiltré en Touraine avec son frère et ses grands-parents. Gaspard en a profité pour définitivement abandonner la couche nocturne, se passer des petites roues du vélo, accélérer son acquisition du langage et augmenter ses capacités à gérer une tablette. Et mes filles de s’adapter aux études par visioconférence et à ne pas voir leur père pendant de longues semaines. Quant à l’aîné, il attend juste que les restaurants parisiens rouvrent pour pouvoir travailler. Un restaurant avec terrasse. Le spot qui l’employait à Cognac, l’été 2019, n’a pas ouvert. En attendant, il photographie sa vie, avec talent.