Chapitre 7
Panique devant l’inconnu
Le lendemain matin, lorsque Magalie et William se rencontrent, ni l’un ni l’autre n’a réussi à résoudre le nouveau code. Les jours passent et chacun reste préoccupé par cette énigme.
Par une belle et chaude journée ensoleillée d’automne, sur le chemin du retour à la maison, Magalie flâne un peu devant les vitrines des magasins. Quelque chose la préoccupe, mais elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
Elle reste ainsi l’esprit inquiet, pendant quelques minutes. Elle n’arrive pas à trouver de quoi il s’agit, jusqu’à ce qu’elle aperçoive, dans la vitrine d’un magasin, le reflet de l’inconnu à la tuque et au foulard de laine. Soudain, elle se questionne puisque ce n’est pas la première fois qu’elle le voit. Elle l’avait d’abord remarqué en se rendant à l’école, parce qu’il était trop habillé pour la saison, et elle l’avait vu une seconde fois le jour où il ventait beaucoup.
Elle se sent anxieuse car elle comprend que cet homme la suit. Mais qui est-il et surtout que lui veut-il ? Est-il dangereux ? Elle emprunte donc un chemin différent de celui qui la ramène habituellement chez elle, afin d’éviter de le conduire directement à sa maison. Elle marche d’un pas rapide.
Elle jette des regards furtifs derrière elle tout en espérant qu’il ne la suive pas. L’inconnu est toujours là. Il la suit vraiment ! Elle a peur et s’aperçoit qu’elle s’est vraiment trop éloignée de chez elle à cause de tous ces détours. Elle est peu familière avec les environs et elle ne connaît personne qui puisse lui venir en aide. Que faire ? Le jour tombe, il lui semble que les bruits s’estompent et, surtout, qu’il y a trop peu de gens dans les rues.
Elle panique et se met à courir à perdre haleine. Elle échappe son sac à dos, perd un temps trop précieux à le ramasser ; quelques secondes lorsque sa vie est en danger peuvent faire toute la différence. Elle continue à courir, droit devant elle, et ne veut surtout pas gaspiller encore du temps. À la croisée de deux chemins, elle se demande lequel emprunter. Elle ne veut pas non plus se retrouver coincée dans une ruelle sans issue, face à cet homme qui lui veut sans doute du mal.
Après ce qui lui semble une éternité, elle se risque à jeter un regard derrière elle. Elle croit que la distance s’accroît entre elle et l’inconnu. Elle ne s’arrête pas pour autant et continue sa course folle, rassemblant l’énergie qui lui reste pour un dernier sprint. Elle regarde de nouveau derrière elle et ne voit personne. Mais elle veut être certaine d’avoir échappé au danger et elle n’arrête sa course qu’une fois à bout de souffle. Elle se retourne et n’aperçoit plus son poursuivant. Elle a l’impression d’avoir couru le marathon de sa vie. Son professeur d’éducation physique n’en reviendrait simplement pas. Elle courir si vite et aussi longtemps ! D’ailleurs, qui l’aurait cru ?
Magalie arrive chez elle tout essoufflée… mais se heurte à une porte résolument fermée. Tremblante comme une feuille, elle est la première arrivée à la maison ; le cœur bat fort et vite dans sa poitrine. Elle récupère sa clé au fond du sac à dos et essaye de l’insérer dans la serrure, mais ses mains tremblent trop. La clé tombe, elle se penche pour la ramasser et en profite pour jeter un regard par-derrière ; elle ne voit toujours pas l’inconnu dans la rue.
Un peu rassurée, elle tente de nouveau d’insérer la clé dans un trop petit trou pour la recevoir, lui semble-t-il. Est-ce sa clé qui a grossi au contact des restes de son repas demeurés au fond de son sac à dos ou le trou de la serrure qui a fondu sous la pluie ? C’est comme essayer d’insérer du fil à coudre dans le chas d’une aiguille, pense-t-elle. Elle réussit enfin à ouvrir la porte, le cœur battant toujours très fort dans sa poitrine.
Que faire maintenant ? Magalie décide de téléphoner à son fidèle ami William. La voix chargée de frayeur et d’angoisse, elle lui raconte ce qui vient de se passer. William multiplie les arguments pour la rassurer. Il propose de lui tenir compagnie chez elle jusqu’à l’arrivée d’un membre de sa famille. Son trop grand orgueil l’incite à refuser cette proposition, mais Magalie accepte de rester au bout de la ligne jusqu’à l’arrivée d’un parent.
William offre d’aller la chercher le lendemain matin pour l’accompagner jusqu’à l’école, ce qui la rassure un peu. Par ailleurs, Magalie et William n’ont pas à attendre bien longtemps, son frère Xavier entre dans la maison.