J’ai deux semaines pour rédiger ce roman. C’est peu. Pas de temps à perdre donc, d’autant que mon éditrice exige un minimum de deux cent cinquante pages, c’est dire si je suis à la bourre. Deux cent cinquante pages alors que j’entame tout juste la première, waouh, c’est pas du gâteau, faut s’accrocher, ne pas laisser tomber les bras, enchaîner les mots, les phrases, les paragraphes et les chapitres.
Si je veux être sincère, j’ai hésité. Pas bien longtemps à vrai dire, je n’avais de toute façon pas grand-chose d’autre à faire et l’histoire était déjà écrite. Pas eu besoin de me creuser les méninges pour trouver quelque chose à raconter… Il suffisait tout simplement de me souvenir.
Les souvenirs… Bien sûr, c’est si simple. Grimper dans le vaisseau qui me sert de mémoire et arpenter les contrées de mon passé. La machine à explorer le temps. Mettre le cap sur la semaine qui vient de s’écouler.
Alors j’ai allumé mon ordinateur et j’ai ouvert un nouveau fichier.
Voilà, je me lance et je prends conscience que rien qu’en racontant les affres de ma création littéraire, j’ai déjà écrit une demi-page.
Allez, courage, plus que deux cent quarante-neuf et demie !