Au Tibet vivait un vieil homme, Apapek avec sa femme Jammu et leurs trois fils, Gappasambru, Tepagalu et Dagyesambru. Ils décidèrent de partager leurs biens Les deux Sambru eurent l’héritage, mais le dernier fils, Tepagalu n’eut rien. Ses frères refusèrent de rien lui donner.
Alors, Tepagalu, fort chagrin se dit : « Je n’ai aucune part d’héritage, rien à manger, que faire ici ? Il faut que j’aille quelque part chercher à manger. » Il quitta la maison et partit voir le dieu Chungba-Sangyat lui dire son ennui. Mais Chungba-Sangyat lui annonça qu’il n’aurait rien.
Tepagalu alla consulter les esprits, qui lui donnèrent la même réponse. Il alla consulter le Vent, avec la même réponse.
Alors, Tepagalu alla en forêt, trouva une grotte au flanc d’une colline. Des cours d’eau passaient des deux côtés de la grotte, laissant au milieu un endroit sec. Il chemina dans la grotte, trouva un énorme oiseau nommé Jatung-Tung-Karmu assis sur trois gros œufs.
Il salua l’oiseau et lui demanda :
– Qu’as-tu à manger dans cette grotte ?
L’oiseau répondit :
– Je me repais de riz !
Tepagalu l’implora :
– Je suis affamé depuis plusieurs jours. Pourrais-tu me donner un peu de riz ?
L’oiseau répondit :
– Je n’en ai pas ici, mais je sors et j’en trouve à l’extérieur.
L’enfant lui demanda de lui en donner. L’oiseau lui dit que c’était difficile parce qu’il couvait trois œufs.
L’enfant lui dit :
– Va me chercher du riz, et je couverai tes œufs avec mes mains en attendant !
L’oiseau s’envola, et l’enfant réchauffa les œufs avec ses mains. Mais, curieux comme il était, il finit par retourner les œufs.
L’oiseau en revenant avec le riz, fut furieux, voyant les œufs renversés et s’en alla.
L’enfant resté seul brisa un œuf avec un bâton : un yak blanc en sortit et s’envola vers Chungba. Le garçon brisa un second œuf : un yak rouge en sortit et s’envola. Le garçon se dit : « Il n’en reste qu’un ; voyons s’il pourra me servir à quelque chose ! » Il brisa l’œuf. Un yak noir en sortit et alla se tremper dans l’eau.
À la fin de l’année, le garçon réussit à attraper le yak noir. C’était une femelle, qui lui donna trois petits yak en trois ans. Le garçon en obtint du lait et du fromage. Il revint à la maison chez Apapek et tous vécurent heureux.