– J’ai compris que l’inconscient existe grâce au cerveau, qu’il existe sans être une chose visible et qu’on lui donne des noms différents selon les cultures et les époques. Tu as parlé de l’âme, est-ce que c’est une autre façon encore de désigner l’inconscient ?
– Oui, certainement. L’inconscient est comme une âme et l’âme est la partie inconsciente de la subjectivité. L’âme, c’est un souffle, le moteur de la vie et surtout quelque chose qui dépasse l’existence humaine : un principe spirituel, immatériel. Cela ne se voit pas. Il y a autant de manières de décrire l’âme que de religions ou de croyances, et celles-ci sont des récits destinés à expliquer aux hommes leur histoire passée et à venir. Comme pour l’inconscient, il n’existe pas de preuves de l’existence de l’âme.
– D’où vient l’âme ? De l’au-delà, des autres planètes, de Dieu ? – De l’intérieur de toi-même, mais aussi de la culture et des religions. Tu as étudié au lycée les différentes civilisations. Tu sais que les Juifs ont été les premiers hommes dans des temps anciens – plus de dix mille ans – à croire en un dieu unique (monothéisme) quand ils étaient esclaves en Égypte. Ensuite viendront le christianisme, avec Jésus, puis l’islam avec Mahomet, deux religions qui prolongent le judaïsme. Dans ces religions, dites monothéistes, c’est Dieu l’âme des hommes. Il est aussi l’inconscient des hommes.
– Quelle puissance, ce Dieu !
– Tu ne crois pas si bien dire. Car même si ces religions prônent l’amour, elles véhiculent la haine parce qu’elles sont fondées sur une vérité révélée qui ne supporte pas le doute. Et du coup, elles enseignent le rejet des autres religions et des autres cultures. Elles sont potentiellement fanatiques. C’est toujours au nom de Dieu – ce dieu unique – que les hommes se font la guerre et se persécutent les uns les autres. Les religions sont toujours intolérantes quand elles prétendent dominer les consciences
par l’amour. C’est pourquoi il faut mettre Dieu à distance de toute emprise sur la pensée et sur l’État. Sinon on remplace le « je pense donc je suis » par un « je crois donc Dieu a raison ».
La meilleure façon de se protéger de ce fanatisme, tout en respectant la liberté de chacun de croire en ce qu’il veut, c’est de gouverner les hommes selon les principes du droit et de la raison. Cela s’appelle la laïcité. L’État qui te gouverne est alors séparé de la religion : il les accepte toutes et reste neutre puisqu’il n’y a pas de religion d’État. Et du coup, l’inconscient lui aussi devient laïc. Il ressemble à un Dieu qui aurait perdu sa souveraineté pour devenir ton destin à toi. Le tyran c’est toi, il est en toi, mais ce n’est plus Dieu : c’est un reste de dieu. Voilà la différence entre l’inconscient d’autrefois et celui d’aujourd’hui.
– Que se passe-t-il quand il y a plusieurs dieux ?
– Quand il y a plusieurs dieux, il y a moins de vérité unique puisque les dieux sont à l’image des humains et se disputent entre eux. Mon amie Catherine Clément a écrit un
Dictionnaire amoureux des dieux et des déesses que tu peux lire. Elle dit qu’il y a dans le monde des millions de dieux et de déesses qui s’accouplent et font
de joyeuses fêtes. Ils changent de genre et de sexe, se transforment en animaux, s’entre-tuent et ressuscitent sans être des tyrans ou des dictateurs. Ils s’amusent. Ces dieux sont aussi l’inconscient des hommes.
– Je connais les dieux grecs…
– Oui je sais que tu as étudié l’Antiquité grecque dont nous sommes aujourd’hui les héritiers, comme nous le sommes du judaïsme et du christianisme. Tu connais Homère, qui a raconté l’histoire de la guerre entre les Grecs et les Troyens. Tu connais Platon, né à Athènes quatre siècles avant Jésus et qui a inventé la philosophie en propageant les idées de son maître Socrate. Et enfin, tu sais que dans ce monde grec, où existaient plusieurs dieux et déesses (polythéisme), les dieux et les hommes cohabitaient en se racontant des récits qui retraçaient leurs origines et leurs amours.
– Ces récits font-ils une place à l’inconscient ?
– Oui, certainement. Dans ce monde fait de mythes et de récits, les dieux sont divins et les héros à moitié divins : les frontières restent floues. Quant aux hommes des classes supérieures, ils gouvernent les autres hommes
et plus encore les esclaves considérés comme des objets.
Certains dieux grecs sont des dieux-devins ou des oracles qui prédisent l’avenir. On vient les interroger pour obtenir une réponse sur le passé et le futur. Aucun homme ne peut échapper à la prédiction de l’oracle, qu’il faut toujours interpréter tant elle est obscure ou voilée. Ainsi, le destin c’est l’inconscient de l’homme grec, contraint, quoi qu’il fasse, d’obéir sans le savoir à ce que lui a prédit l’oracle. Sa subjectivité et sa conscience ne lui servent donc qu’à se conformer à son destin et non pas à s’en détacher.
– J’ai lu une bande dessinée sur l’histoire de ce roi qui affronte un monstre féminin, résout une énigme, tue son père et épouse sa mère…
– Oui, il s’agit du héros le plus célèbre de la tragédie grecque, Œdipe, fils de Laïos et de Jocaste, héritier de la dynastie des Labdacides. Pour éviter que ne se réalise l’oracle d’Apollon, qui lui a prédit qu’il serait tué par son fils, Laïos, roi de Thèbes, confie celui-ci, à sa naissance, à un serviteur pour qu’il l’abandonne sur le mont Cithérion après lui avoir fait transpercer les pieds avec un clou. Au lieu d’obéir, le serviteur
confie l’enfant à un berger qui l’apporte à son tour à Polybe, roi de Corinthe, dont la femme est stérile. Ils l’appellent Œdipe (pied enflé) et l’élèvent comme leur fils.
Devenu grand, Œdipe consulte l’oracle de Delphes qui lui prédit qu’il tuera son père et épousera sa mère. Croyant échapper à la prédiction, il s’éloigne de Corinthe et se rend à Thèbes. En chemin, il croise par hasard Laïos et le tue à la suite d’une dispute. Puis il se confronte à la Sphinge, redoutable animal, monstre féminin ailé et doté de griffes qui met à mort ceux qui ne résolvent pas l’énigme qu’elle pose sur l’essence de l’homme : « Qui est celui qui marche sur quatre puis deux puis trois pieds ? » Œdipe choisit la bonne réponse et, pour le récompenser, Créon, régent de Thèbes, lui donne pour épouse sa sœur Jocaste, dont il aura quatre enfants.
Les années passent, la peste et la famine s’abattent sur Thèbes, et Œdipe, le grand roi si sage, tente de connaître la cause de ce fléau. Il enquête et finit par apprendre la vérité. Il se crève les yeux et Jocaste se suicide.
– Si j’ai bien compris, cette histoire signifie qu’Œdipe est aveugle à sa propre histoire. Est-il inconscient ?
– Non, il n’est pas inconscient mais il est la proie de son destin.
– Il n’est pas coupable ?
– Non, il n’est coupable ni du meurtre de son père ni de l’inceste avec sa mère. Mais il est puni d’une part par le destin, parce qu’il n’aurait pas dû naître, et, de l’autre, par les dieux parce qu’en résolvant l’énigme, il a bravé leur puissance. Il est donc puni pour une faute qu’il n’a pas commise : c’est son inconscient, c’est-à-dire son destin, qui a agi à sa place.
– Et l’âme ?
– Pour les Grecs, elle comporte plusieurs facettes, mais surtout deux parties principales : l’une, pleine de sang et de fureur, que l’on appelle thumos (âme-sang), c’est-à-dire ce qui pousse à agir, à désirer et à établir des relations avec le monde extérieur, et l’autre, psyche (âme-souffle), associée au sommeil, à la mort, à la fragilité mais aussi à l’éternité, à l’immortalité.
Platon affirmait que l’âme était composée de trois parties : l’immortalité, le souvenir, le savoir. Ainsi l’âme, au sens platonicien, est-elle immortelle parce qu’elle existe sans le corps qui est son tombeau provisoire durant une
vie. En conséquence, elle conserve la mémoire de tout ce qui a été vécu. Et enfin elle est comme une tablette de cire, une table rase, où viendraient s’inscrire les idées, les émotions et les représentations. Les trois parties sont liées. Sortir du corps, c’est dépasser le monde sensible pour s’élever vers la connaissance ; se souvenir, c’est savoir qui on est ; apprendre c’est actualiser la puissance de l’intelligence que l’on a en soi.
– Donc, l’inconscient d’hier et d’aujourd’hui, c’est à la fois Dieu, le destin, l’âme, le désir et le grenier qui récolte les souvenirs et nous permet de comprendre qui on est et ce que l’on fait ?
– On peut le dire comme ça, mais il faut l’expliquer. Oui, l’inconscient c’est notre destin. Et aujourd’hui, pour toi et pour moi – et pour les citoyens des pays démocratiques et laïcs –, le destin ce n’est plus Dieu mais l’histoire humaine, un destin au sens grec mais sans l’oracle qui prédit, sans les dieux. C’est ce qui agit à ton insu pour que tu puisses désirer quelque chose ou aimer quelqu’un. Enfin, l’inconscient c’est un lieu de mémoire, un monument ou un musée que tu visites pour connaître le passé et l’histoire de ceux que tu as aimés. Il conserve
les archives de ta vie un peu comme le disque dur de ton ordinateur. Et c’est aussi un état psychique.
– Un état psychique ? Tu veux dire quoi ?
– Ce mot, utilisé aujourd’hui par les psychologues, vient de psyche (âme-souffle). Il désigne ce qui est conscient et inconscient. Et Psyché, c’est une femme dans la mythologie grecque et latine.
Elle était tellement belle qu’elle suscita la jalousie d’Aphrodite (Vénus), la déesse de l’amour (
eros). Celle-ci envoya auprès d’elle, pour la punir, son fils Cupidon (dieu de l’amour), armé de ses flèches et de ses ailes. Il devait la rendre amoureuse d’un monstre, mais il céda à ses charmes et devint son amant à condition qu’elle ne le regardât jamais. Ils se rencontraient dans l’obscurité. Mais Psyché était une personne rationnelle, curieuse de tout savoir, et elle observa le beau Cupidon dans son sommeil à la lumière d’une lampe. Punie par les dieux, elle fut contrainte d’accomplir une multitude de tâches horribles jusqu’à sombrer dans un sommeil de mort. L’histoire se termine bien. Finalement, elle épouse Cupidon et devient immortelle. Elle aura donc voyagé tout au long
de sa vie en subissant des épreuves pour enfin accéder à l’amour et à l’immortalité.
– Psyché, ça a donné psychique ? Quel rapport avec l’inconscient ?
– Cette histoire signifie que l’âme est un oiseau de nuit. Elle se réveille la nuit, comme l’inconscient qui se manifeste mieux durant le sommeil à travers les rêves.
L’état psychique – ou psychisme ou psyché –, c’est un ensemble à la fois conscient et inconscient, qui raconte l’histoire de toute une vie subjective, sa partie visible et sa partie cachée : l’amour, le désir, le sommeil, la mémoire, l’esprit, les ancêtres. C’est l’histoire de Psyché confrontée à son désir et aux dieux. C’est ton histoire et c’est notre histoire.
– C’est quoi, l’esprit ?
– C’est différent de l’âme et de la psyché. L’esprit, c’est plutôt un ensemble de facultés mentales – intuition ou perception – qui te permettrait de penser. L’esprit s’oppose au corps, mais il englobe des activités conscientes et inconscientes. L’esprit est raisonnable, contrairement à l’inconscient.
– Mais comment on accède à son inconscient ? – Par une introspection, c’est-à-dire une écoute de soi-même, une observation de tes réactions ou un « examen de conscience ». L’idée de se confesser et de raconter ce qui fait souffrir ou ce qu’on a vécu, existe depuis longtemps. Beaucoup d’écrivains ou d’artistes ont publié leurs confessions : saint Augustin, Montaigne, Rousseau. Parler de soi permet d’accéder à l’inconscient.
– Qui a remplacé aujourd’hui Dieu et les dieux ?
– La science, d’un côté, qui est fondée sur la connaissance objective de la réalité, de la nature ou de l’esprit ; la croyance, de l’autre, qui s’appuie sur l’opinion ou la voyance. Les voyants ou les astrologues se pensent plus lucides que les scientifiques car ils sont certains de voir ce qui est caché derrière les apparences. Mais comme tu vois, on ne remplace pas vraiment Dieu ou les dieux. On se contente de ne plus les regarder de la même manière.
– Qu’est-ce que c’est, un voyant ?
– Les voyants se donnent souvent des noms bizarres. Mais ils ne sont ni les héritiers des anciens devins de l’Antiquité, ni ceux des
guérisseurs et autres chamans des sociétés sauvages. Ils ne sont pas non plus des prêtres, car ils ne défendent pas une religion. Ils se veulent extérieurs à tout et contestent ce qu’ils appellent les savoirs officiels : la politique, les religions constituées, la psychiatrie, la médecine, la psychologie, l’enseignement diffusé dans les écoles et les universités. Et ils ont beaucoup de succès dans tous les milieux, grâce à internet.
– Que font-ils ?
– Ils reçoivent dans leurs cabinets des parents angoissés par leurs enfants, des patrons déprimés qui redoutent la faillite, des personnes brisées par des échecs amoureux, et d’autres encore qui redoutent la fin du monde, les catastrophes naturelles ou les démons.
Ils prédisent l’avenir avec des cartes et des boules de cristal, et ils prétendent que la position des planètes donne des informations sur notre avenir. Certains croient observer des tas de choses dans ton inconscient en regardant tes mains, tes yeux, un lac, un miroir, une alouette ou des peaux de crapauds. Ils s’entourent de statuettes, de bâtons parfumés, de divinités, d’objets étranges achetés dans des brocantes.
Parfois, ils se donnent des allures de grands
philosophes pour expliquer qu’il existe des forces occultes qui dirigent le monde. Ils imaginent qu’un inconscient cosmique, peuplé de symboles et de signes, nous dominerait. Ils se croient souvent les messagers de ces signes auprès des hommes. On dit souvent d’eux que ce sont des charlatans ou des imposteurs parce qu’ils n’hésitent pas à abuser de la crédulité des gens.
– Ces charlatans sont-ils dangereux ?
– Ils ont en tout cas toujours été considérés comme dangereux. En 1184, le tribunal de l’Inquisition les a condamnés à mourir sur le bûcher comme les « hérétiques », et il leur a interdit de se livrer à leurs divinations. Le roi Louis XIV les a, lui aussi, persécutés, car il voyait en eux l’incarnation d’un pouvoir diabolique contraire à la toute-puissance de la souveraineté royale. Enfin, en 1810, Napoléon, grand organisateur de la médecine, de la raison, de la science et de l’État moderne, les a montrés du doigt dans son fameux Code pénal. Il les a condamnés à payer une amende s’ils continuaient à se faire payer en échange de leurs prédictions. Comme tu vois, ils sont donc rejetés autant par les religions que par les défenseurs
de la science. Il n’empêche que malgré toutes les lois, ils continuent à prospérer. Aujourd’hui, ils sont tolérés mais régulièrement poursuivis quand ils prétendent soigner ou guérir des maladies. Quand ce n’est pas le cas, ils peuvent donc tranquillement regarder ton inconscient dans les astres ou te prédire une catastrophe si tu n’obéis pas à ce qu’ils te disent de faire.
– Mais y a-t-il des charlatans parmi ceux qui prétendent tout expliquer rationnellement avec la science ?
– Oui, bien sûr ! Ce sont tous ceux qui affirment qu’on peut voir l’inconscient, le mesurer, le peser, le décrire, regarder son fonctionnement au microscope comme une chose susceptible d’être retenue par la queue, les cornes ou les doigts de pied. C’est le même débat aujourd’hui qu’avec l’âme hier.
– De quel débat tu parles ?
– En 1907, un médecin américain, obsédé par l’idée de trouver l’âme dans le corps afin de faire la preuve de son existence, a ainsi pesé six patients moribonds avant et après leur mort. Constatant dans l’écart des mesures une portion non justifiable, il en déduisit qu’il pouvait s’agir du poids de l’âme s’échappant du corps. Pour
être certain de ne pas se tromper, il reproduisit l’expérience avec quinze chiens et ne releva aucune variation. Il crut alors apporter la preuve que seul l’homme possède une âme.
– C’est à mourir de rire !
– On peut rire de ce raisonnement, mais il est fréquent. Un tel « savant » a beau être un charlatan, il n’est pas désigné comme tel et on le prend très au sérieux. Et pourtant, sa « science » n’est pas plus scientifique que celle qui s’appuie sur les boules de cristal.
– L’autre jour, à la télévision, un journaliste a dit que quand on regardait une publicité, on était influencé par des « messages subliminaux » qui atteignaient directement notre inconscient. C’est quoi, un message subliminal ?
– En effet, des experts en communication ont imaginé que si on incorporait dans un film des images imperceptibles par ta conscience, c’est-à-dire « subliminales » ou subconscientes, elles pouvaient avoir une influence, à ton insu, sur ton comportement. Ils affirment qu’elles agissent directement sur ton cerveau et donc sur ton inconscient. Par exemple, un publicitaire a affirmé, sans la moindre preuve, qu’en
faisant passer à l’intérieur d’un film le message imperceptible « Buvez Coca-cola », les ventes de cette boisson augmentaient dans une proportion importante. En 2000, lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle américaine, George Bush a fait diffuser des images dans lesquelles le mot « rat » était incrusté juste après une photo de son adversaire politique, croyant ainsi le vaincre.
– Mais qu’a-t-on fait pour lutter contre ça ?
– On a interdit les messages dits « subliminaux » sans pourtant obtenir la preuve qu’ils étaient efficaces. Mais l’idée de l’efficacité possible de cette influence occulte avait semé la panique chez les spectateurs, qui ont cru que des messages subliminaux pouvaient transformer n’importe qui en criminel ou en malade mental. Ces croyances en une influence potentielle des messages subliminaux sont de même nature que celles des voyants qui, pourtant, ne se réclament pas de la science.
– Mais alors c’est quoi, le subliminal ?
– C’est ce qui est perçu directement par l’inconscient. Mais on n’a pas besoin d’en avoir peur ou de le réglementer.
– Y a-t-il une autre manière d’accéder à l’inconscient qui soit rationnelle sans être ni une voyance ni une science risible ? – Oui, évidemment, c’est celle des philosophes, des écrivains, des psychologues ou des psychiatres, et de tous les penseurs qui ne considèrent pas que les hommes sont superflus ou inutiles, ni que leur existence subjective se réduise soit à des croyances établies par avance – des superstitions –, soit à des calculs sans fondement. Ils pensent que les confessions et les récits de soi sont importants pour comprendre qui nous sommes, et ils ont bien raison.