Le mariage de Maxime Sigouin s’effectue dans la plus stricte intimité. Je suis même surprise d’avoir reçu une invitation. La mère et la sœur de Maxime, les parents de la mariée et ses deux frères, quelques rares amis, Jean-Patrick et moi, sommes présents, et personne d’autre. Au fond, cela prouve que j’ai compté pour Maxime et que je compte encore. Tant mieux si j’ai contribué, à mon humble manière, à faciliter son cheminement et à le rendre plus heureux.
Le mariage religieux ne manque pas de nous charmer, au cœur d’une magnifique église où les nouveaux époux se montrent profondément recueillis. Je me surprends à envier leur foi ardente. Qui sait si Maxime ne trouve pas là la confiance et la force de traverser ses épreuves, le cœur rempli de grâce et de lumière, lui, le prisonnier de son corps ? À n’en pas douter, les deux amoureux puiseront dans ce geste officiel devant Dieu et devant les hommes le courage d’affronter bravement l’avenir bien particulier que le destin leur réserve.
Elle, notamment, ne pourra jamais tenir une conversation normale avec son mari, n’exercera jamais d’activités physiques en sa compagnie à part pousser sa chaise roulante. Ils ne partageront pas, non plus, certains petits riens qui cimentent un couple et alimentent sa joie de vivre. Ainsi, ils ne pratiqueront aucun sport ni ne jardineront ensemble, ils ne bricoleront pas non plus dans leur maison ni ne prépareront, en s’entraidant, des petits gueuletons à déguster à la chandelle, en tête-à-tête ou avec un groupe d’amis, tout en se confiant leurs états d’âme ou en réglant les problèmes du monde. Anne épouse un homme intelligent mais aphasique et paralysé dont la condition ne s’améliorera sans doute jamais… Mais ils ont trouvé une formule d’entente et de partage, ils feront les choses à leur manière et cela relève du prodige. Je m’en réjouis sincèrement.
En ce matin lumineux de juillet, Maxime et Anne s’engagent dans un univers aux perspectives monacales, un monde intellectuel fait de compréhension, de vénération, d’amour plus spirituel que physique, un univers intellectuel meublé davantage d’âmes en fusion que de corps tendrement enlacés. Sans doute arrivent-ils à pratiquer l’amour charnel à leur manière bien à eux, mais ils ne se jetteront jamais tout à coup, sous la pulsion d’un désir fou, sur le divan de leur salon ou sur le siège arrière de leur voiture, encore moins sur une botte de foin ou derrière un bosquet, un soir de pleine lune !
Je l’avoue, Anne m’impressionne par l’immensité, la générosité du don d’elle-même offert à son Maxime chéri, avec tous les sacrifices et les renoncements à une existence normale et ordinaire que cela implique.
Une fois le « Oui, je le veux » prononcé d’une voix ferme par la mariée et par un cri éraillé du côté de l’époux, Anne glisse elle-même les anneaux dans l’annulaire de chacun. J’interprète ce geste comme le symbole précurseur des responsabilités qui lui incomberont dans l’avenir et je lève mon chapeau à cette jeune fille et à son engagement en toute connaissance de cause puisqu’elle habite avec Maxime depuis déjà quelques temps. À la fin de la célébration, le prêtre trace un signe de croix au-dessus du couple et récite pour eux une courte et dernière prière.
— Que Dieu vous bénisse, Anne et Maxime, qu’il rende votre mariage heureux et votre vie prospère, remplie de voix d’enfants.
Quoi ? Il en a de bonnes, celui-là ! Souhaiter des enfants à Maxime Sigouin, quel toupet tout de même ! Est-ce bien certain qu’il arriverait à élever un enfant ? Cette idée fait pourtant son chemin dans mon esprit. Élever un enfant ne consiste pas seulement à le nourrir et à le changer de couche, cela, Maxime ne le pourrait pas malgré toute sa bonne volonté. Mais l’éduquer, lui inculquer ses propres valeurs, lui servir de modèle de persévérance, lui transmettre son courage et sa détermination, lui faire aimer les arts, la lecture, le cinéma et, pourquoi pas, l’écriture, lui apprendre à se réaliser lui-même, malgré tout et en dépit des pires embûches, l’aider à se dépasser, ah ! ça, oui, Maxime le pourrait très bien ! Et mieux, même, que n’importe qui, j’en suis convaincue. À cet effet, il pourrait devenir, à sa manière unique et exclusive, un père sans pareil.
Instinctivement, je me rapproche de mon compagnon, tout aussi ébloui que moi par la cérémonie et surtout la beauté et la grandeur du geste, lui, Jean-Patrick, qui joue de mieux en mieux son rôle de père auprès de ses enfants. Soudain, je sens monter une bouffée d’amour, et une idée insolite émerge dans mon esprit, une idée saugrenue et hallucinante. Une idée folle que je m’empresse de chasser avec véhémence. Allons, ma vieille, tu divagues ! Applaudis plutôt les mariés qui sortent de l’église au son des cloches et de la Marche nuptiale de Mendelssohn jouée majestueusement à l’orgue. Regarde l’air de triomphe du marié dans son fauteuil motorisé et celui de sa femme, marchant radieusement à ses côtés, toute menue dans sa robe blanche.
L’émotion atteint son comble quand par la suite, au restaurant, la mariée demande le silence au moment de sabler le champagne. D’une main nerveuse, elle sort alors un petit carnet de son sac à main et l’ouvre fébrilement à la première page.
— À vous tous que nous aimons et qui avez accepté de partager notre bonheur, permettez-moi de lire un poème que j’ai écrit pour Maxime, au tout début de la semaine dernière. Sachez que je ne le lui ai pas montré. Mon petit mari va découvrir le secret du message en même temps que vous tous. Il s’agit du cadeau de noces que je lui offre.
Maxime, mon petit père,
Je t’appelle du ventre de ma mère,
Je te connais déjà bien, tu sais.
Pressé contre le corps de maman,
Le tien me réchauffe souvent.
Je reconnais le son de ta voix
Et tes étranges cris de joie,
Je sens aussi ta tendresse
Quand Anne se blottit
Douillettement contre toi,
Et entre vous deux, le petit moi !
Maxime, mon petit père,
Je t’appelle du ventre de ma mère,
Je te connais déjà bien, tu sais.
Maman me parle souvent
De ton sourire si franc,
De tes yeux brillants,
De ton cran déconcertant.
Elle ne cesse de louanger
Ton courage démesuré.
Elle n’a en tête qu’une idée :
Me voir te ressembler !
Maxime, mon petit père,
Je t’appelle du ventre de ma mère,
Je te connais déjà bien, tu sais.
Je me prends à t’imaginer,
Les yeux écarquillés,
Surpris de me voir si petit
Quand je pousserai mon cri,
Ce premier cri d’amour
Lancé, au premier jour,
Pour vous deux,
Mes parents heureux.
Je t’aimerai déjà,
Mon petit papa,
Innocent et nu que je serai
Le jour où je naîtrai.
Je dors en attendant
Dans le ventre de maman
Depuis quarante-deux jours,
Le cœur déjà plein d’amour.
De la douzaine de personnes présentes dans la petite salle de réception, aucune n’a réussi à retenir ses larmes. Seuls les touchants hurlements de joie de Maxime nous ont ramenés à la réalité.
Comme pour prolonger l’ambiance religieuse de la fin de semaine, voici qu’en ce lundi suivant le mariage, la première cliente à se présenter est Marabella. La femme du Rwanda revient régulièrement au CLSC sans véritable raison, traînant avec elle ses problèmes post-traumatiques non réglés, à la suite du massacre des siens dans son pays, il y a plusieurs années. Comme d’habitude, elle ne manifeste aucune amélioration de sa condition mentale en dépit de l’aide psychologique que nous lui avons procurée sans doute trop tardivement. Ce matin, elle porte autour du cou une bonne douzaine de chapelets de toutes les couleurs en guise de collier.
— Je viens vous apporter la bénédiction de Dieu, ma chère madame Martin.
— C’est très gentil de votre part, Marabella. Comment allez-vous ?
— Je vais mieux ! J’ai enfin compris pour quelle raison Dieu a permis l’assassinat de mon mari à Kigali, l’an dernier.
— L’an dernier ? Mais voyons, Marabella, vous avez perdu votre mari lors du génocide, et il a eu lieu en 1994 !
— Non, non ! Vous vous trompez ! Mon mari est mort l’an passé, lors du carnage dans mon village, et savez-vous pourquoi ? Dieu l’a rappelé à lui parce qu’il veut m’épouser, moi !
Devant mon air dubitatif, la femme s’empresse d’apporter des précisions.
— Oui, madame. Je vais me marier avec le Seigneur. Le Saint-Esprit est descendu en moi par l’entremise d’une lettre de mon oncle d’Angleterre qui me dit que Dieu m’attend. J’ai alors tout compris. Je m’appelle maintenant Santa Virgina Marabella, et j’attends la visite de l’archange Gabriel venant m’annoncer que j’attends un enfant, le nouveau Fils de Dieu qui viendra changer le monde.
L’espace d’une seconde, l’idée me vient à l’esprit que Marabella se trouve peut-être enceinte. Je ne me gêne pas pour lui poser directement la question à laquelle, étonnée, elle répond par la négative.
— Pas encore, madame Martin, pas encore. Mais ça viendra ! Le Messie arrivera très bientôt, je vous l’annonce en primeur.
— Euh… Marabella, vous ne manquez pas de vous protéger, n’est-ce pas, quand vous avez des relations sexuelles ?
— Mais je n’en ai pas, madame. Je n’en ai jamais parce que c’est péché de faire cela hors du mariage, vous le savez bien.
Fasse le ciel que son fameux archange Gabriel reste sage et… chaste ! La femme m’apparaît toujours aussi détraquée, mais à part l’absurdité de son raisonnement, elle me semble bien portante, propre et en santé. Néanmoins, je vais l’envoyer de nouveau en psychiatrie pour un suivi. Une nouvelle évaluation pour départager les aspects religieux des symptômes de déficience en santé mentale serait aussi pertinente. Mais j’entretiens peu d’espoir de la voir capable, un jour, de quitter définitivement le foyer pour femmes en difficulté où elle est hébergée. Ses visites impromptues au CLSC où elle reçoit toujours de l’écoute la sécurisent et lui font sans doute du bien.
— Saluez bien votre divin époux pour moi, Marabella. Qu’il nous bénisse tous, on en a rudement besoin !
— Je vais faire bien mieux que ça : je vais lui demander de vous béatifier de votre vivant, madame.
— Mais voyons, je n’ai rien d’une sainte, moi !
— Oui, oui, vous accomplissez des miracles ici même, dans votre bureau. Je le sais, moi !
Non, malheureusement, je n’opère pas de miracles. Si j’en connaissais le truc ou la formule, bien des gens seraient guéris depuis longtemps, à commencer par mon fils. Et certainement, Maxime Sigouin et Julien, le fils de mon amie Catherine… Et tant d’autres !
Succède à Marabella une femme complètement affolée que je rencontre pour la première fois. Elle brandit, de façon agressive, une lettre gouvernementale reçue la veille et me la lance pratiquement par la tête en menaçant d’aller se suicider.
— Calmez-vous, ma belle dame, et prenez le temps de retrouver votre souffle. On va regarder ça ensemble tranquillement, vous voulez bien ?
— Me calmer ? Vous voulez rire ! Qu’est-ce que vous feriez, vous, si le gouvernement vous réclamait cent dix piastres, hein ? Je le savais bien que ce maudit passé de violence me rattraperait, un de ces jours ! Elle a dû encore se plaindre, la vache, et vlà qu’on me met à l’amende, astheure. Ç’a pas de sens, stie !
— Passé de violence ? La vache ? Pouvez-vous m’expliquer calmement, s’il vous plaît, de qui il s’agit ?
— Ben… de ma mère, c’t’affaire ! Même placée dans une maison de fous, la vieille me rentre encore dedans !
— Je ne saisis pas très bien.
— À m’en veut encore de l’avoir faite interner. Ma mère est rendue folle, comprenez-vous ? Complètement folle ! Pas besoin de se demander pour que cé faire que je pognais toujours les nerfs avec elle. Un soir, ç’a mal tourné. À criait comme une pardue pour rien, absolument rien. À cause des voisins, la police est venue la charcher pour la sortir de la maison pis l’amener à l’hôpital. J’vous dis que ça m’a ben débarrassée. Est jamais r’venue, y l’ont placée.
— Y a-t-il eu des plaintes officielles contre vous ?
— Non, non, j’pense pas. Ma mère avait juste qu’ques bleus que je lui avais faites, rien de ben grave. Que voulez-vous, quand on vit avec une folle, c’est normal de pardre la tête par bouttes. Je l’avais frappée un peu, mais pas trop. Y avait pas de quoi crier comme ça, en tu cas.
— Et vous venez de recevoir une amende pour cette raison ?
— Y m’ont envoyé ça à cause de l’institut où cé qu’à se trouve, astheure. L’autre jour, j’me suis pas gênée pour l’engueuler comme du poésson pourri. À faisait rien que m’ostiner pour une niaiserie en me criant par la tête comme une désâmée ! Évidemment, y m’ont dit de quitter la place, pis je leur ai résisté. Y avaient pas raison de me mettre dehors, j’vous jure. C’est le gardien, un espèce de gros cave, qui m’a faite sortir pis qui m’a dit de pus jamais r’venir, que j’étais barrée su leu liste. Pis là, vlà que le gouvernement me réclame cent-dix piastres d’amende ! C’est ben simple, y auront pas une maudite cenne de moé ! Ils l’savent pas, mais moé, en sortant d’icitte, je m’en vas su l’pont pour me j’ter à l’eau. Chus pus capable, pus capable…
Je m’empresse alors d’examiner la lettre attentivement et ne mets pas une minute à reconnaître la méprise.
— Il n’est pas question d’amende dans cette lettre, ma pauvre dame. Vous avez commis une erreur en faisant votre déclaration d’impôts, et Revenu Canada vous réclame la somme de cent dix dollars. Ça n’a absolument rien à voir avec votre mère.
— Hein ? Quoi ? Vous êtes pas sérieuse ! C’est que… voyez-vous, j’sais pas lire ! J’y avais dit oussi, à ma boss, qu’à se trompait dans ses calculs pis qu’à r’tenait pas assez d’argent su ma paye. Ben à va entendre parler de moé, pis tu suite !
— Une minute, une minute… Dites-moi où vous habitez. Quelqu’un s’occupe-t-il de vous ? Voyez-vous un médecin de temps en temps ?
— Ben… non, j’m’arrange pas pire tu seule, j’ai ma tite job à manufacture, pis ça me suffit. Pis des docteurs, j’ai pas besoin d’ça ! Chus pas malade pantoute, moé !
— Je vais vous prendre un rendez-vous pour une évaluation chez un psychologue. Il s’agit de vérifier si vous n’auriez pas besoin d’une thérapie ou de médicaments. Cela pourrait vous soulager de vos souffrances et vous enlèverait l’envie d’aller sur le pont.
— Des pilunes ? J’en veux pas ! J’ai pas besoin de rien, je viens de vous l’dire !
— Faites-moi confiance et ne manquez surtout pas cette rencontre importante. Cela va sûrement vous aider. Je pourrais même vous accompagner si vous ne voulez pas y aller seule.
Je la regarde partir, billet de rendez-vous en main, aussi énervée qu’à son arrivée malgré mes insistants appels au calme. Que deviendra-t-elle ? Je gagerais ma chemise qu’elle ne respectera pas notre entente et qu’elle ne se rendra jamais à ce rendez-vous.
Quelques minutes plus tard, le temps d’aller me chercher un café, je trouve, assis devant moi, un jeune homme d’une vingtaine d’années tout à fait décontenancé. Issu du troisième mariage de sa mère qui n’a pas plus fonctionné que les deux premiers, Sylvain n’a jamais connu ses frères et sœurs. Sa grand-mère paternelle l’a élevé tant bien que mal. Les visites de sa mère se faisaient rares et fort traumatisantes et dégénéraient systématiquement en engueulades et disputes entre les deux femmes. À la longue, Sylvain s’est mis à détester sa mère et à refuser de la voir, ce pour quoi elle n’a jamais protesté. À la longue, elle a complètement cessé de le visiter. Quant à son père, Sylvain ne l’a à peu près pas connu car l’homme, en quittant le foyer, est retourné vivre dans son pays d’origine.
Le garçon avait quinze ans quand sa grand-mère est décédée. Désorienté, révolté et décrocheur scolaire, il a été pris en charge par la DPJ qui l’a placé dans un foyer jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Ensuite, il a dû se débrouiller par lui-même. D’une jobine à l’autre, d’un déménagement à l’autre, d’un gang de rue à l’autre et, inévitablement, d’un trip de drogue à l’autre, le pauvre garçon s’est retrouvé à quêter sa pitance sur le coin des rues.
— Ils vont me tuer si j’y vais pas. J’sais plus à qui m’adresser pour qu’ils me fichent la paix.
— De qui parles-tu donc ?
— Deux gars avec qui je me tenais au parc. Ils me font des menaces si je ne vais pas… euh… si je ne fais pas les mauvais coups qu’ils m’obligent à faire. Je leur dois de l’argent, vous comprenez.
— Tu devrais aller raconter ça à la police, mon Sylvain, si tu te penses sérieusement en danger et as besoin de protection.
— Jamais de la vie ! C’est que… j’ai déjà fait quelques mauvais coups, moi aussi, vous comprenez. Je ne vais tout de même pas aller raconter ça à la police !
Le jeune homme tape nerveusement du pied sur le sol et je vois son corps s’agiter de soubresauts pendant que ses doigts taponnent les bras de sa chaise comme s’il jouait du piano.
— Là, je vous fais des confidences, madame. J’espère juste que ça ne sortira pas d’ici !
— Tu n’as pas à t’inquiéter de ça. Mais dis-moi, Sylvain, es-tu vraiment décidé à changer de vie ou bien as-tu seulement peur ? Là, j’exige ta franchise. Je peux t’envoyer voir un travailleur en intégration sociale et t’aider à trouver un travail sérieux. Je pourrais même t’envoyer temporairement dans un foyer d’hébergement en attendant de te trouver un logement.
— Je le sais pas, je le sais plus…
— Si tu es vraiment décidé à fonctionner comme un honnête citoyen, je vais t’aider. Je peux même appeler la police pour toi sans donner ton nom, si tu veux.
Le bonhomme est reparti sans me donner de réponse.
Misère humaine… Quand l’indifférence et l’irresponsabilité des parents brisent à l’avance l’avenir d’un enfant, quand des broutilles deviennent des drames comme pour cette femme aux prises avec un problème de santé mentale, ou encore pour Marabella de plus en plus déconnectée de la réalité. Je me console en pensant que des tragédies peuvent parfois se métamorphoser en de merveilleuses histoires comme celle de Maxime et d’Anne, comme celle de Julien qui ne deviendra jamais plus intelligent mais qui mène une vie acceptable et heureuse.
Oui, à bien y songer, j’aimerais bien pouvoir accomplir des miracles. Des vrais ! Je pense que je m’offrirais le luxe de changer le monde ! À tout le moins, bien du monde.