Il est pratiquement impossible à qui étudie l’époque archaïque d’établir une chronologie sûre des événements politiques ou des faits de civilisation. A part quelques épisodes de l’histoire d’Athènes au VIe siècle, qui sont datés par le nom de l’archonte annuel – et encore ces datations ne sont-elles pas certaines –, tous les autres faits rapportés par les sources littéraires ne sont pas datés ou le sont de façon très vague. Hérodote, en particulier, se soucie peu de cohérence chronologique quand il rapporte des événements concernant telle ou telle cité grecque ou les royaumes avec lesquels ces cités se trouvaient en contact. D’où un véritable casse-tête pour les historiens qui cherchent à faire coïncider des indications contradictoires. D’où également l’élaboration de « chronologies hautes » ou de « chronologies basses », selon qu’on privilégie un fait plutôt qu’un autre.
L’autre facteur de datation est la chronologie archéologique. Mais cette chronologie ne peut être que relative, établie à partir de l’évolution stylistique de la céramique, et ne donne que des indications très générales. Certes, des techniques de datation de plus en plus fines sont aujourd’hui utilisées par les archéologues. Mais, si elles rendent possible la datation approximative de l’occupation d’un site ou de la fondation d’un établissement, elles ne sauraient permettre d’en reconstituer l’histoire proprement dite. C’est pourquoi on a préféré s’abstenir de donner un tableau chronologique.
Les Grecs en Italie du Sud et en Sicile.
Cl. Mossé, La Colonisation dans l’Antiquité, F. Nathan, 1970.