Chantal Jouanno
21 octobre 2010
Secrétaire d’État chargée de l’écologie, on la dit très bien placée pour le futur remaniement ministériel1. Elle sort un livre au titre explicite : Sans tabou (La Martinière, 2010), dans lequel elle raconte ses doutes. Notamment quand elle a failli démissionner après l’abandon de la taxe carbone. Elle s’était dite « désespérée ». À mon grand étonnement, une des questions qu’on lui pose le plus, ce n’est ni sur les stratégies de l’UMP, ni sur les performances de sa voiture, mais celle-ci : en tant que mère et spécialiste de l’écologie, est-elle pour ou contre les couches lavables ? Sa réponse…
Je suis mère de famille, j’ai eu trois enfants très rapprochés avec des jumeaux. Je vais vous dire, pour moi, fondamentalement contre ! Quand vous changez trois enfants, c’est surréaliste de parler de couches lavables. Donc ceux qui veulent tenter l’expérience, qu’ils la tentent, mais ce n’est pas ma conception de l’écologie.
Oui, des tas de choses. Des poussettes, des vêtements (Euh, non, les vêtements, je les donne).
Comment faites-vous ? Ensuite les gens ont votre adresse ?
Non, vous créez des adresses spéciales, il n’y a pas de problème.
Oui, mais quand ils vous livrent, il faut bien qu’ils arrivent en bas de chez vous pour vous apporter une sorbetière et récupérer votre vieux grille-pain ?
Vous donnez rendez-vous à des endroits donnés ou vous les envoyez.
C’est extraordinaire ! C’est-à-dire qu’il y a des gens qui arrivent et qui tombent sur la ministre qui apporte sa sorbetière…
Mais oui, honnêtement, des trucs qui marchent encore, je ne vais pas les jeter !
Non, mais je trouve cela formidable. J’imagine juste la rencontre… Le type ou la dame arrive, et qui est là ? avec son petit panier… Madame la ministre !
Oui, mais une ministre vit aussi normalement, et j’ai des convictions et je trouve que jeter des choses qui marchent, ce n’est pas bien, c’est contraire à mes convictions.
Preuve que oui : elle a été nommée ministre des Sports trois semaines plus tard (le 14 novembre).