Un petit couac

Rolando Villazon

4 novembre 2010

Vous savez, c’est impressionnant, quand j’entends un couac, en plus, c’est très rigolo je crois ! Mon couac n’a pas duré dix secondes, c’est le silence qui a suivi. J’ai fait un petit couac, et après je me suis arrêté, la musique s’arrêtait, donc c’était assez impressionnant. Dix secondes de silence.

Oui, il y a un moment où la musique s’arrêtait, le spectacle s’arrêtait et moi-même je ne savais pas quoi faire. Mais bon, voilà, un ciel sans nuage est un ciel, comment dire ?…

Oui, j’avais un kyste, je me suis fait opérer ici à Paris, et j’ai suivi un an de réadaptation.

Sans chanter, quatre ou cinq mois. Et de silence, c’était dix jours.

J’ai vécu un peu comme Gandhi. Je me rasais les cheveux, j’achetais des lunettes comme si…

Non, c’est des Crystals, et je me suis mis une robe comme lui, et des sandales, et j’étais comme ça dans la rue.

J’avais 18 ans je crois.

Si ! (Rires) Mais quand j’étais petit, j’admirais énormément Huckleberry Finn, et donc j’ai décidé de m’habiller un peu comme lui et je marchais sans chaussures, comme il adorait être sans chaussures. J’étais tout le temps sans chaussures.

J’aime bien l’image des clochards. Je n’étais pas un clochard, mais j’ai joué, j’ai vécu un peu avec eux. Même aujourd’hui à Paris je suis parfois avec eux. Si je trouve un clochard, j’adore m’asseoir à côté de lui, j’adore les artistes de la rue, les artistes qu’on trouve dans le métro.