VIe PARTIE

LES INDÉPENDANCES

Alors que la guerre n’en était encore qu’à ses débuts, le président Roosevelt déclara qu’au lendemain du conflit, les peuples colonisés devraient être émancipés et il fit inscrire le principe des indépendances dans la Charte de l’Atlantique signée le 14 août 1941. Cosignée par Winston Churchill, Premier ministre britannique, ses articles 3 et 4 mettaient en avant :

« […] le droit des peuples à choisir la forme de gouvernement sous lequel ils veulent vivre. »

Les États-Unis d’Amérique et l’URSS qui allaient être les deux grands vainqueurs du second conflit mondial, soutenaient la lutte pour l’émancipation des pays colonisés, ce qui fut établi lors de la Conférence de Téhéran en 1943 et lors de celle de Yalta en 1945.

L’Organisation des Nations Unies qui succéda à la Société des Nations, vit le jour le 26 juin 1945639, lors de la Conférence de San Francisco. Ce jour-là, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes fut clairement affirmé dans le chapitre XI de la Charte des Nations Unies intitulé « Déclaration relative aux territoires non autonomes ». La nouvelle organisation du monde proclamait donc le droit à l’autodétermination des peuples colonisés et l’ONU fut la tribune du combat anticolonialiste, rôle renforcé et amplifié en 1961 avec la création du Comité de décolonisation.

En Afrique du Nord, le processus menant aux indépendances eut des formes différentes. Au Machreq les indépendances sont anciennes – Égypte 1922, Libye 1951 –, cependant qu’au Maghreb, une distinction doit être faite entre les protectorats français de Tunisie et du Maroc d’une part, et l’Algérie d’autre part. Les premiers avaient par définition vocation à recouvrer leur indépendance, tandis que l’Algérie où vivait une importante minorité européenne, était partie intégrante de la France.

639. L’ONU se substitua à la SDN le 21 juillet 1947.