Deux jours plus tôt
Je sors de ma voiture en gardant la tête baissée pour échapper à la pluie et tire mon sac de derrière le siège. C’est un vieux sac à bandoulière que j’avais trouvé dans le grenier, où il prenait la poussière, avant de partir pour l’école l’automne dernier. Je le passe par-dessus mon épaule et me précipite vers mon immeuble.
Dans ma hâte d’y entrer pour me mettre à l’abri, je manque presque de remarquer un détail. Mais il y a des choses que nous n’avons pas besoin de voir pour savoir qu’elles sont là. Il y a des choses que nous ressentons. Et à l’instant même où le pressentiment me gagne, je m’immobilise. La pluie détrempe mon fin manteau. Néanmoins, je l’ignore et me tourne pour regarder la seule voiture qui n’a pas sa place ici. Elle détonne dans le décor. C’est une berline noire et brillante avec des vitres teintées, et plus précisément une Rolls-Royce. Autrement dit, leur véhicule attitré. Démodée et élégante, elle suinte l’argent et la puissance.
Mon cœur s’emballe.
À travers le pare-brise, je n’aperçois personne à l’intérieur, alors je m’approche un peu plus du véhicule. Et si j’avais le moindre doute en ce qui concerne son propriétaire, il s’efface l’instant suivant, parce que là, en relief sur l’appui-tête en cuir, je parviens très nettement à les voir. Même à travers la vitre teintée, et malgré la nuit sombre, je suis capable de distinguer les lettres dorées et la police familière qui indiquent I.V.I.
Je frissonne. De la sueur froide descend le long de ma colonne vertébrale. J’ai toujours su qu’ils pouvaient venir à n’importe quel moment. Après tout, cela fait partie de l’accord.
— Non, murmuré-je.
En secouant la tête, je me tourne vers le bâtiment et rejoins l’entrée sans plus me presser malgré la pluie. Ce n’est pas forcément quelque chose de mauvais. Peut-être que mon père est simplement venu me rendre une petite visite surprise.
C’est peut-être la raison pour laquelle Évangéline n’a pas répondu à mes textos cette nuit.
Une fois à l’intérieur du bâtiment, je m’arrête et inspire profondément avant d’expirer longuement. Tout va bien. Cette voiture peut très bien être celle de papa.
Mais dans ce cas, où est Joseph, son chauffeur attitré ?
Je gravis les marches des escaliers pour gagner mon appartement qui se trouve au deuxième étage tout en cherchant un signe de la présence de Joseph ou de mon père. Je ne vois ni l’un ni l’autre. Mon père possède un double des clés, alors il doit probablement être en train de m’attendre à l’intérieur. Cependant, je sens que quelque chose ne va pas. J’ai un mauvais pressentiment depuis le début de la journée.
Je sais pourtant que je ne peux pas éviter cette confrontation. En m’avançant dans le couloir, je constate que la porte de mon appartement est entrouverte. Elle l’est très légèrement, mais suffisamment pour me laisser entrevoir la lumière à l’intérieur. Qui que soit mon visiteur, il ne compte pas me surprendre.
Je pousse la porte, mais n’entre pas. À la place, je reste sur mon paillasson et promène mon regard sur mon salon. La lumière provient de ma chambre. Je prends une profonde inspiration et m’en approche sans refermer derrière moi. Sur le comptoir se trouve un trousseau de clés à côté d’une sinistre paire de gants en cuir noir usés.
Pourtant, ce n’est que lorsque je capte l’odeur particulière d’un après-rasage que mon estomac se noue.
Il ne s’agit pas de papa.
Comme s’il était en train d’écouter mes pensées, mon demi-frère, Abel, passe la porte de ma chambre et entre dans le salon. Il s’immobilise et penche la tête sur le côté pour m’observer avec son expression indifférente habituelle.
— Ne possèdes-tu pas de parapluie ? me demande-t-il.
Ce sont les premiers mots qu’il m’adresse en plus d’un an. Je fais glisser mon sac de mon épaule pour le poser au sol, puis déboutonne mon manteau en essayant de rester calme. Ou tout du moins de le faire paraître.
— Que fais-tu ici ? Comment as-tu obtenu une clé ?
Il s’avance dans la lumière et me sourit. Il n’a pas changé. Son sourire est toujours aussi malveillant et son regard toujours aussi désapprobateur. Je retire mon manteau trempé et le pose sur le dos d’une chaise.
— C’est bon de te voir aussi, sœurette.
Il passe alors devant moi pour se rendre dans la cuisine et attrape la bouteille de whisky que je garde toujours au cas où papa viendrait me voir. Il l’ouvre, renifle son contenu, puis sort un verre propre de l’un de mes placards pour s’en verser un peu.
Ensuite, il se tourne dans ma direction et s’appuie contre le comptoir tout en sirotant sa boisson.
— Ainsi donc, tu bois de l’alcool ? me lance-t-il.
— Ce n’est pas pour moi. C’est pour papa. Que fais-tu ici ?
— N’ai-je pas le droit de rendre visite à ma sœur ?
Je ne prends pas la peine de répondre à cette question. Abel et moi entretenons une relation haineuse. Il me déteste, je le déteste. C’est le cas depuis le premier jour. C’est un véritable crétin.
— Pourquoi es-tu si en retard ? grogne-t-il.
En m’approchant de mon bureau, je remarque qu’il a fouillé dans mes affaires. Je me demande ce qu’il pensait trouver.
— Je travaillais. Pourquoi es-tu ici, Abel ?
Je ferme mon agenda qu’il a consulté. De toute façon, il ne découvrira rien chez moi, alors je ne m’inquiète pas. Je connais les règles, et je me connais moi-même. J’aimerais pouvoir dire que je ne me soucie pas d’elles ni des conséquences, mais ce n’est pas le cas.
— La bibliothèque a fermé il y a une heure. Tu travaillais encore ?
— Il faut bien ranger et nettoyer. Comment connais-tu mes horaires de travail à la librairie ? Est-ce que tu me fais suivre ? Je suis ici avec la bénédiction de papa, et tu sais…
— J’espère que tu ne me mens pas, Ivy, me coupe-t-il. J’espère que tu n’étais pas à un rencard.
Il avale la dernière gorgée de sa boisson, dépose son verre dans l’évier puis entre dans le salon.
— Est-ce la raison pour laquelle tu as fouillé mon agenda ?
Il sourit avant de hausser les épaules.
— J’ai de mauvaises nouvelles, mais aussi de bonnes nouvelles. Que veux-tu entendre en premier ?
Le sentiment de naufrage qui m’a habitée pendant toute la journée est de retour. Je place ma main sur le dos de la chaise pour me stabiliser. Abel ne manque pas de noter ma réaction.
— Bon sang, ne t’évanouis pas. Comme je te l’ai dit, ce n’est pas si mal.
— De quoi s’agit-il ?
— Père est tombé malade.
Abel n’a jamais vraiment été proche de quiconque dans la famille, ce qui n’est pas extraordinaire. Nous ne sommes pas réellement soudés les uns aux autres. Cependant, il vient de prononcer ces mots presque comme s’il était heureux de cette nouvelle et jubilait.
— Que veux-tu dire par là ? demandé-je.
— Il a eu une sorte d’attaque…
— Une attaque ? Tu veux dire une crise cardiaque ?
— Laisse-moi finir.
Il s’assoit sur le canapé en étirant son bras sur le dossier. De son autre main, il touche le petit trou dans le coussin à côté de celui sur lequel il est assis. Je suppose qu’il s’agit d’une brûlure de cigarette.
— Est-ce que tu fumes, Ivy ? m’interroge-t-il, l’air sincèrement choqué.
— Les meubles étaient fournis avec l’appartement. C’était déjà comme ça quand je suis arrivée. Qu’est-il arrivé à papa ?
Je récupère mon sac et fouille à l’intérieur pour trouver mon téléphone portable.
— Ça ne servirait à rien, m’informe-t-il lorsqu’il comprend ce que je m’apprête à faire. Père ne peut pas répondre au téléphone pour le moment.
L’intonation de sa voix est étrange, presque inquiétante.
— Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? m’agacé-je.
Je compose le numéro de mon père et tombe directement sur sa messagerie vocale. J’essaie celui d’Évangéline et obtiens le même résultat. Je tente alors de contacter ma mère, mais les sonneries s’éternisent sans que je n’obtienne aucune réponse.
Abel se lève pour s’emparer brusquement de mon portable. Il met fin à l’appel et le range dans sa poche. J’observe attentivement mon demi-frère aîné. Il est plus âgé que moi de presque dix ans et résulte du premier mariage de papa. Il nous a toujours détestées, mes sœurs et moi, puisque nous sommes les enfants issus de son second mariage.
L’expression de son visage s’assombrit.
— Il est dans le coma. Ils sont en train de lui faire passer des tests, mais ça ne semble pas bon.
— Quoi ? Comment ? Quand ?
— Il y a deux jours.
— Et tu viens me le dire seulement maintenant ? Où est-il ?
— À l’hôpital. Où pensais-tu qu’il serait, si ce n’est là-bas ?
— Quel hôpital ?
Il me dévisage comme si j’étais stupide. Je sais parfaitement de quel hôpital il s’agit. Les membres de la Société n’en fréquentent qu’un seul.
Je tourne les talons et me précipite dans ma chambre pour préparer quelques affaires. Il faut que je rentre à la maison. C’est mon devoir. Mon Dieu. Jamais je n’aurais pensé que j’y remettrais les pieds de mon plein gré.
— Ne veux-tu pas entendre la bonne nouvelle ?
Je tourne la tête dans sa direction. Il s’appuie avec désinvolture contre l’encadrement de la porte.
— Non, je ne veux pas l’entendre, décliné-je. Papa est à l’hôpital. Je dois aller le voir et découvrir ce qu’il s’est passé, puisque de toute façon, ce n’est pas comme si tu comptais m’expliquer quoi que ce soit, pas vrai ?
Il entre dans ma chambre.
— Je te dis uniquement ce que tu as besoin de savoir, rétorque-t-il.
— Est-ce que tu en as vraiment quelque chose à faire de tout ça ?
Il me regarde comme s’il ne comprenait pas ma question. Je secoue la tête. C’est stupide de lui demander cela. Je connais déjà la réponse. Je fouille sous mon lit et en tire un sac de sport que je pose sur mon matelas pour en ouvrir la fermeture éclair.
— Je dois faire mes valises. Sors d’ici, Abel, lui ordonné-je en ouvrant un tiroir pour récupérer quelques pulls.
Il s’avance vers moi et saisit mon poignet.
— Tu n’auras pas besoin de tout ça. Quelqu’un va venir vider l’appartement. Nous n’avons pas le temps d’emporter quoi que ce soit.
Je regarde l’endroit où il me tient. Sa poigne n’est pas ferme, mais il vient de franchir une limite. Je plonge mon regard dans le sien, dans ses yeux sombres et vides. Depuis que je suis petite fille, son regard sans âme me terrifie.
— Lâche-moi.
Mais il ne me libère pas. À la place, il consulte l’heure sur la montre accrochée autour de son autre poignet.
— Nous devons y aller.
— Je ne vais nulle part avec toi, protesté-je. J’ai ma propre voiture. Je peux…
— Je te dis que nous devons y aller.
Un sentiment d’angoisse s’empare de moi. Cette anxiété m’est familière. J’essaie de comprendre ce qu’il vient de me confier à l’instant. Quelqu’un va venir vider mon appartement.
— Lâche-moi.
— Tu n’as même pas encore entendu la bonne nouvelle, Ivy, souligne-t-il d’un ton sérieux. Le temps est venu pour toi de remplir ton devoir envers la famille.
Je vais être malade.
— Tu as été choisie, ajoute-t-il presque avec révérence.
Mon rythme cardiaque s’accélère alors que je sens la nausée me gagner.
J’ai été choisie.
Cela a toujours été une possibilité, sinon une probabilité puisque notre famille n’est pas très haut placée dans la hiérarchie de la Société, ou en tout cas pas autant que ma mère ou mon père l’aurait souhaité. Et après ce qu’il s’est passé avec Hazel, les chances que l’un des Fils Souverains nous choisisse, ma sœur ou moi, étaient devenues encore plus minces…
— Que veux-tu dire ? l’interrogé-je, la gorge sèche.
Après avoir poussé un soupir, il lâche mon poignet et saisit ma mâchoire pour m’obliger à relever la tête dans sa direction. Il écarte mes cheveux de mon visage, notamment ceux qui tombaient devant mon œil droit. J’abaisse mes paupières et détourne le regard. Une sueur froide et moite se répand sur ma peau. Abel serre ma mâchoire. Je sais ce qu’il veut, alors je m’exécute. Je me force à plonger mes yeux dans les siens.
Il se concentre sur mon œil droit, celui que ma mère considère comme une malformation. Il s’agit de simples pigments qui n’ont pas le moindre impact sur ma vision. Cela passerait probablement inaperçu si mes yeux étaient plus foncés. Plus jeune, ma mère m’a fait porter des lentilles de contact sombres pour cacher ce qui selon elle ressemble à un œil de chat. Mon arrière-grand-mère paternelle arborait aussi cette particularité physique. En réalité, j’ai tout pris du côté de la famille de mon père parce que j’ai la peau olive et les cheveux foncés. Seuls mes yeux vert clair me viennent du côté de ma mère, et ils ne font qu’amplifier mon défaut oculaire.
Mon frère affiche une grimace de dégoût.
— Dieu seul sait pourquoi il t’a choisie.
Il me libère en me regardant comme si je n’étais qu’un vulgaire déchet. Je comprends. C’est effrayant. Hideux, même. C’est la raison pour laquelle je garde ma frange plus longue, pour que les gens n’aient pas à voir cette horreur.
Je serre le pull que je tiens toujours et essaie de me concentrer sur ce qui importe le plus en ce moment.
— Je vais aller voir papa, puis je retournerai à l’école.
— Non, tu n’y retourneras pas. Ton rêve chimérique est terminé. Il n’aurait jamais dû t’y autoriser au départ. Ton égoïsme a causé beaucoup de problèmes, Ivy.
La sueur coule dans ma nuque. Je soutiens le regard d’Abel, même si la pièce tourne autour de lui.
— Je ne te suivrai pas, marmonné-je.
— Je suis désormais le chef de cette famille. Je te dirai ce que je veux et ne veux pas que tu fasses. Et je peux d’ores et déjà te dire que tu feras ce qu’on te dira. Il est hors de question que la honte s’abatte sur notre famille une fois de plus.
Hazel. Il parle d’Hazel. Il était tellement en colère lorsqu’elle est partie qu’il a voulu lui-même lui courir après. Il comptait la trouver, et la faire revenir de force.
— Abel…
— Ne veux-tu pas savoir de qui il s’agit ?
Je suis incapable de dire si le sourire qu’il affiche en cet instant contient de la fierté ou de la rancune.
— Peu importe qui c’est. Je refuse. Je ne suis pas…
— Tu ne peux pas refuser, ma douce sœur. Sache que si je dois te traîner moi-même jusqu’à l’autel, je le ferai.
Il attrape mon bras et commence à me tirer hors de ma chambre, vers la porte d’entrée de mon appartement.
— Maintenant, suis-moi. Il reste beaucoup de choses à faire avant le mariage, et nous avons très peu de temps devant nous. Il a certainement hâte de mettre la main sur toi.
Je recule en essayant de me libérer de sa poigne.
— Arrête. Je n’irai nulle part avec toi, et je ne me marierai pas avec un inconnu ! Laisse-moi partir !
Je m’agrippe au dossier du canapé. C’est stupide, je le sais, mais c’est la seule chose que je suis capable de faire en cet instant.
Abel redouble d’efforts, et ma prise sur le canapé diminue.
— Tu agis comme un putain de bébé, Ivy, me sermonne-t-il.
— Notre père ne permettrait pas une chose pareille !
Il s’arrête, puis me relâche en inclinant la tête pour m’étudier. Le regard qu’il m’adresse suffit à me faire reculer, et lorsqu’il avance vers moi, je lève les bras pour me défendre. Il s’empare de mes poignets pour écarter ma faible tentative de protection. Et quand le dos de sa main s’écrase sur mon visage et qu’il me lâche en même temps, l’impact me fait voler à travers la pièce et mon dos heurte brutalement le mur.
Je suis stupéfaite, à la fois par sa violence et par la force qu’il a mise dans son coup. Pendant quelques secondes, la pièce autour de moi s’obscurcit. Je glisse jusqu’au sol et pose ma main sur ma joue. Ça pique, c’est chaud, et l’arrière de ma tête me fait mal.
— Merde. Tu vois ce que tu m’as fait faire ? gronde-t-il entre ses dents serrées en se penchant vers moi pour me hisser sur mes pieds.
Sentant une larme rouler sur ma joue, j’essaie de focaliser mon attention sur lui. Je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas ressentir de la peur. Et je sais qu’il a raison. Je vais devoir faire ce qu’il me dira parce que je le dois. J’ai toujours su que cette situation pouvait arriver. Mais naïvement, je pensais que mon père avait tout fait pour me protéger.
Mon père.
— Je veux voir papa, exigé-je.
— Je t’ai déjà dit…
— S’il te plaît. Laisse-moi d’abord aller le voir.
Il semble y réfléchir.
— C’est bien. Tu te montres enfin raisonnable.
Il recule pour mettre un peu de distance entre nous, mais je parviens à voir dans son regard qu’il repense à ce qu’il vient de se passer. Il n’est pas désolé, ce serait un peu exagéré étant donné qu’il s’agit de mon frère, mais je le sens partagé entre plusieurs émotions. Je me demande si cela a un rapport avec celui qui m’a choisie.
J’ai été choisie.
Mon Dieu. La Société réalise-t-elle que nous ne vivons plus au Moyen-Âge ?
Il consulte à nouveau sa montre.
— Nous devons y aller.
— Je souhaite simplement récupérer quelques affaires.
Il serre les dents, mais hoche la tête.
— Tu as cinq minutes. Je t’attends en bas.
J’acquiesce.
— N’essaie pas de t’enfuir, Ivy. Si tu essaies, j’enverrai des soldats à ta poursuite, me met-il en garde.
— Et où est-ce que j’irais, Abel ?
Il m’observe de son regard brûlant de haine, puis se dirige vers la porte.
— Qui est-ce ? le hélé-je lorsqu’il atteint cette dernière.
Ma curiosité a pris le dessus. Il s’arrête et se tourne pour me faire face.
— Qui m’a choisie ? insisté-je.
Il sourit comme s’il venait de remporter une étrange victoire connue de lui seul.
— Tu veux savoir de qui il s’agit, maintenant ? s’amuse-t-il.
— Dis-le-moi.
Son sourire narquois disparaît. En réalité, toute émotion sauf la haine semble le déserter.
— En fait, c’est assez logique quand on y pense.
Je le regarde sans comprendre.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Tu comprendras par toi-même.
— De qui s’agit-il, Abel ?
— Santiago De La Rosa.