Je m’installe sur le banc en marbre de la chapelle de la famille De La Rosa et laisse mon regard errer sur les bougies dont les flammes vacillent sur l’autel. Cet endroit est resté inchangé depuis que mon père l’a fait construire. Il arbore des colonnes de marbre blanc et des ornements dorés. La décadence se retrouve jusque dans ses moindres détails. Ce sanctuaire sacré n’est que l’une des nombreuses extravagances que comporte ce domaine établi depuis longtemps par ma lignée.
Pendant des décennies, la lignée des De La Rosa a prospéré dans ce manoir. Il n’a jamais été question que je le possède un jour et je ne m’attendais pas à ce que cela arrive de sitôt. Pourtant, je suis maintenant le descendant qui a été choisi, celui condamné à hanter ses pièces, au sein desquelles les souvenirs sont gravés dans chaque surface.
Mon père avait l’habitude de m’emmener dans cette chapelle quand j’étais petit et qu’il avait une leçon à m’apprendre. Lorenzo De La Rosa n’était pas un homme doux. Il était l’héritier direct de l’un des pères fondateurs de l’Imperium Valens Invictum, aussi appelé I.V.I. C’était un Fils Souverain. Notre société est une organisation bien établie, enracinée par de puissantes dynasties à travers le monde. Certains nous appellent les voleurs de la nuit et nous considèrent comme un syndicat criminel, une mafia. La vérité est beaucoup plus complexe que n’importe lequel de ces termes simplistes.
Nos ancêtres ont appris il y a longtemps que le pouvoir se perpétue dans le secret. L’héritage qui nous a été légué est bien plus évolué que celui des criminels qui se font la guerre dans les rues. Nous avons de l’argent. Nous avons du pouvoir. Et nous sommes beaucoup plus sophistiqués que le patron italien moyen de la mafia qui brise des genoux à la chaîne.
I.V.I tient ses membres en très haute estime, mais le pouvoir qui leur est conféré s’accompagne de nombreuses attentes. Ils doivent faire preuve d’éducation, de professionnalisme, et surtout de discrétion. Le jour, nous nous présentons comme n’importe quel autre membre bien élevé de la société. Ils ne connaissent pas et ne connaîtront jamais le fonctionnement de notre organisation.
Dès l’enfance, mon père m’a oint de cette même grande responsabilité. Il était un membre très respecté de l’échelon supérieur de notre société, et était déterminé à ce que ses enfants soient façonnés à son image, peu importe le prix à payer pour y parvenir.
Pour moi, ce fameux prix m’a valu de nombreuses leçons difficilement apprises au fil des ans. Resté agenouillé sur un sol en marbre dur pendant des heures. La morsure d’une lanière de cuir contre ma peau. La piqûre d’une pagaie en bois. La répétition des prières, et la culpabilité étouffante du repentir pour n’avoir jamais été tout à fait… suffisant à ses yeux.
Les De La Rosa ne peuvent se permettre d’être doux.
Les paroles de mon père résonnent encore sur les murs alors que mon regard se pose sur les photos de lui et de mon frère, Leandro, accrochées de part et d’autre de l’autel. Dans mon esprit, je n’ai pas le moindre doute qu’ils me diraient tous deux que les prochaines étapes de ma vie sont imminentes, mais nécessaires. La seule façon de réparer le tort de leur mort est de punir sans pitié. Leur sang macule les mains d’Eli Moreno, et cet enfoiré vient tout juste de tomber malade avant que je ne puisse séparer moi-même son âme de son corps.
La rage monte en moi et obscurcit ma vision. Cela fait quatre ans que j’attends ce moment. Quatre ans d’innombrables chirurgies et physiothérapies. L’angoisse et le chagrin sans fin ont été mes seuls compagnons dans les ténèbres pendant que je cherchais des réponses et la vérité.
Eli ne peut pas m’enlever cela. Sa maladie ne lui servira pas d’échappatoire. Ce serait trop facile. Pendant qu’il sera allongé dans son lit d’hôpital, à se ratatiner et à se flétrir, je détruirai tout ce qu’il a toujours aimé.
Et si un jour, il se réveille du coma, alors il devra faire face à une horreur sans nom, pire que la mort.
Le destin a tranché pour moi. Le temps est un luxe que je n’ai plus, alors il faut que j’agisse maintenant. Cette certitude vibre jusque dans mes os et secoue la cage rouillée dans laquelle mon cœur est enfermé. Chaque membre du clan Moreno paiera sa part, dans le sang et la misère. Ils connaîtront la souffrance plus intimement que jamais.
La porte sur le côté de la chapelle s’ouvre brutalement, me sortant de mes pensées alors que tout mon corps réagit avec un violent frisson. Est-ce si difficile de satisfaire ma simple demande de silence total dans ma propre maison ?
La nouvelle femme de chambre entre dans la pièce, inconsciente de ma présence, et allume. La lumière me pique les yeux, et je la regarde avec incrédulité commencer à épousseter les bancs et fredonner tout en travaillant. Elle ne m’a pas encore remarqué parce qu’elle porte des écouteurs. Ses sens semblent aussi aiguisés que ceux d’une petite souris qui se dirige tout droit vers un piège.
Lentement, je me dresse de toute ma hauteur et tourne la tête pour l’observer. Du coin de l’œil, elle capte mon mouvement et reporte son attention sur moi. En une fraction de seconde, lorsqu’elle m’aperçoit dans le puissant éclairage, son visage se pare d’horreur. Le plumeau qu’elle tenait tombe par terre. Elle porte une main tremblante à sa bouche, mais pas assez rapidement pour masquer son cri.
Chaque fibre de mon corps se met à vibrer tandis que je la transperce d’un regard implacable. Depuis le temps, je devrais être habitué à la révulsion que je déclenche chez mes vis-à-vis. Pourtant, lors des rares occasions où quelqu’un me voit à la lumière du jour, je me rappelle qui je suis. Je suis le monstre tapi dans l’ombre, les restes calcinés du seul homme De La Rosa à avoir rampé à travers les cendres de notre destruction. C’est ce à quoi j’ai été réduit. Et c’est pourquoi les responsables paieront de leur sang.
— Qu’ai-je dit à propos des lumières ? rugis-je.
La servante se recroqueville sur elle-même, fond en larmes, secoue la tête, et se précipite au loin comme si j’étais capable de dévorer son âme à tout moment. Dans sa fuite précipitée, elle parvient tout de même à éteindre la lumière et à m’enfermer à nouveau dans la pièce, comme si cela allait m’empêcher de me lancer à sa poursuite si je décidais de le faire. Cependant, ce n’est pas elle, la proie dont mon âme a faim. Et de toute façon, je doute qu’après cette rencontre malencontreuse avec moi, je la revoie un jour.
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Je regarde la vendeuse dans le grand miroir pendant qu’elle me montre une sélection de robes de mariée comme je le lui ai demandé. Ses yeux sont rivés au sol. Elle ne m’a pas regardé une seule fois depuis mon arrivée. Au moins, elle est capable de suivre des instructions. Ou peut-être a-t-elle simplement peur de moi, comme la plupart des femmes.
Le magasin de vêtements de luxe situé dans le quartier commerçant de Canal Street appartient à I.V.I, donc cela n’a pas été un problème de réveiller quelqu’un au milieu de la nuit pour que l’on m’ouvre ses portes. C’est un pouvoir que m’octroie le nom De La Rosa. En tant que Fils Souverain, personne ne conteste mes caprices. Et si mes interlocuteurs sont suffisamment intelligents, ils répondent à toutes mes demandes sans poser la moindre question.
Cette petite assistante timide a exécuté à la lettre mes ordres. Le magasin est faiblement éclairé par seulement quelques bougies dont les flammes vacillantes jettent une douce lueur sur les tissus onéreux suspendus à leur support. Il n’y a pas le moindre bruit de fond, pas même le doux ronronnement d’un ventilateur. Silence et obscurité. Ce sont mes deux exigences constantes dans la vie.
— Je reviens avec quelques autres robes dans un instant, Monsieur De La Rosa.
Elle retourne dans l’arrière-salle d’un pas vif, me laissant tout le loisir d’étudier mon reflet dans le miroir. Ce n’est pas souvent que je m’adonne à une telle contemplation, étant donné que j’ai fait retirer toutes les surfaces brillantes, sauf deux, de ma propriété. La vue grotesque du visage qui me fixe en cet instant ne m’est pas habituelle. Bien qu’amélioré par les opérations de chirurgie esthétique, et quelque peu caché sous le masque permanent représentant une moitié de Calavera que je me suis fait tatouer sur le visage, mon reflet m’est toujours étranger. Mon visage serait parfaitement adapté au Dia de Los Muertos, avec ces ombres qui s’étendent autour de mes yeux et de ma mâchoire en créant une représentation réaliste d’un crâne. Ça me donne l’air d’avoir… un pied dans la tombe, comme diraient certains.
J’ai ajouté les tatouages pour recouvrir mes cicatrices, mais ils me servent également de rappel constant de tout ce que j’ai perdu. C’est en quelque sorte un mémorial permanent pour mon père, mon frère, et les amis qu’Eli Moreno m’a pris le jour où il nous a trahis.
Je n’entends même pas le léger cliquetis que produit la porte en s’ouvrant et ne me rends pas compte que je ne suis plus seul jusqu’à ce que Mercedes entre dans mon champ de vision en se postant devant moi avec un sourire narquois pour me faire connaître sa présence. Ma sœur est grande et belle comme notre mère. Elle attire les hommes avec son doux sourire, mais elle est aussi toxique que le poison. Ses cheveux sont longs et affichent la même nuance noire que les miens. Cependant, si elle a hérité des yeux sombres de mon père, j’ai quant à moi hérité des yeux noisette de ma mère. Elle est la plus jeune de notre famille, trop intelligente pour son propre bien et trop gâtée pour pouvoir en tirer quoi que ce soit. Quand notre père était encore de ce monde, Mercedes n’échappait pas à sa brutalité, mais Leandro et moi-même la protégions souvent. Autant que nous le pouvions, tout du moins.
— Santi, me salue-t-elle.
Elle pose les paumes de ses mains sur mes épaules et examine le tissu de mon blazer d’un œil attentif.
— C’en est un nouveau ?
Elle fait référence au costume crème sur-mesure que je porte à la perfection. Il est unique au monde et a été fait spécialement pour moi. Mercedes a toujours eu un goût prononcé pour les choses luxueuses. C’est sûrement un effet secondaire de cette maladie familiale que nous appelons la « richesse ». Les riches d’aujourd’hui ne peuvent imaginer à quel point notre lignée est grande, et notre fortune vaste.
De l’or coule littéralement dans nos veines.
— Que fais-tu ici ? Tu devrais offrir tes services là où ils sont requis.
— Pensais-tu vraiment que je ne viendrais pas ? s’offusque-t-elle en faisant la moue. Oh, comme tu me blesses, mon cher frère. Dès que j’ai reçu ton message, j’ai donné mon préavis et je suis rentrée directement.
— Tu aurais dû y rester, rétorqué-je catégoriquement. Ta présence n’est pas requise.
Ignorant ma remarque acerbe, elle croise mon regard dans le miroir.
— Dis-moi la vérité. Est-ce que ça va vraiment se passer maintenant ?
— Oui. Je n’ai pas le choix. Eli est tombé malade, ce qui me force la main.
Mercedes lâche un soupir et un lent sourire étire ses lèvres cramoisies.
— Enfin.
— Tu as d’autres choses à faire pour occuper ton temps, comme par exemple trouver une pauvre âme qui accepte de t’épouser, reprends-je. Tout cela ne te regarde pas.
Elle se place devant moi et me saisit par le revers de ma veste avant de croiser mon regard.
— Je ne compte pas partir. Il ne s’agit pas que de toi. Tu n’es pas le seul à les avoir perdus, et tu n’es pas le seul à attendre ta vengeance depuis des années.
L’espace d’un instant, un frisson de culpabilité me traverse. Je sais qu’elle a raison. Je ne suis pas le seul à les avoir perdus. Toute notre famille est morte, et Mercedes a laissé un bordel incontrôlé de dévastation dans son sillage depuis lors. Elle n’est pas pondérée comme je le suis. Si cela ne tenait qu’à elle, sa vengeance serait sanglante et rapide. Elle laisserait un trou béant de mécontentement dans nos cœurs qui ne pourrait jamais réellement être comblé. Je sais que ma sœur n’a ni la patience, ni la prévoyance d’entrevoir les conséquences d’un acte aussi irréfléchi.
Une mort rapide n’est préférable qu’à ceux qui la reçoivent.
— Tu auras ta vengeance, lui promets-je en retirant ses mains de mon costume. Mais ce sera fait à ma façon.
— Bien entendu, tente-t-elle de m’apaiser d’un ton doux. Tout ce que je te demande, c’est un siège au premier rang. Je veux t’aider. Quelle que soit la tâche que tu me confieras, peu importe à quel point elle est insignifiante, je la savourerai. S’il te plaît, Santiago. Laisse-moi une place dans les plans que tu as imaginés pour notre vengeance.
— Je vais y réfléchir.
L’assistante revient avec d’autres robes et les accroche en me demandant si j’ai besoin d’autre chose avant de disparaître à nouveau. Alors que je m’en approche, Mercedes me suit, le regard fixé sur le côté abîmé de mon visage.
Je l’ignore et commence à examiner attentivement les robes, une par une. Elles sont toutes noires, comme je l’ai spécifiquement demandé, et comportent de la dentelle, des perles, et de la soie. Qu’importe celle que je choisirai parmi cette sélection, elle sera bien trop belle pour Ivy Moreno. Néanmoins, je tiens à ce qu’elle porte une vraie robe de mariée malgré tout. Aucune femme ne m’épousera en portant des guenilles, quand bien même je prendrai plaisir à voir sa belle robe être détruite une fois la cérémonie terminée.
— Tu es en train de lui acheter une robe ? se moque ma sœur. Pourquoi ?
— Parce qu’elle sera ma femme, grogné-je. Et je ne veux pas qu’elle ternisse le nom des De La Rosa en portant quelque chose que je n’approuverais pas.
— Elle ne sera une De La Rosa que de nom, souligne Mercedes. Qui se souciera de ce qu’elle porte quand son sang tachera le plancher du manoir ? Si ça ne tenait qu’à moi, j’agirais même lors la cérémonie, devant toute sa famille. Elle devrait avoir à marcher nue sur des charbons ardents pour mériter ta main.
— Voilà pourquoi cette décision ne te revient pas.
— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu dois l’épouser. Tu n’as qu’à la torturer et en finir.
— Tu n’as pas besoin de comprendre, dis-je froidement.
La pièce devient silencieuse. Je sens que Mercedes m’observer, alors je me concentre sur chacune des robes qui me font face. Il y en a beaucoup à étudier, et sa présence ne fait que me retarder. Toutefois, je sais que la renvoyer maintenant ne ferait que remuer le couteau dans la plaie.
J’attrape la plus belle robe de la sélection et l’accroche au bout du présentoir. Après avoir appelé la vendeuse pour lui demander de l’emballer, Mercedes reprend la parole.
— Elle ne mérite pas de porter quelque chose d’aussi beau, murmure-t-elle. Ce n’est qu’une putain de Moreno.
— Peut-être qu’elle ne le mérite pas, mais ce n’est pas à toi d’en décider.
Elle me regarde attentivement tandis que je me promène dans le magasin à la recherche d’une paire de talons assortis à la robe. Le bijoutier sera bientôt là pour m’aider à choisir les alliances. Pour le reste, mon personnel s’en chargera. Les fleurs, les bougies, la coiffure… Je m’arrête devant une vitrine de lingerie en ravalant le nœud qui s’est formé dans ma gorge.
— J’espère que c’est une blague, siffle Mercedes. Ne me dis pas que tu as l’intention de coucher avec cette horrible femme.
Je caresse la dentelle noire du bout des doigts et tente d’imaginer à quoi ressemblerait Ivy dans un tel ensemble. Cette femme, qui est à la fois mon ennemie et ma future épouse, est de douze ans ma cadette. Je ne l’ai pas vue depuis de nombreuses années. Pas depuis l’explosion. Mais je l’ai déjà rencontrée. Je connais ses courbes, sa douceur, ses rêves incroyablement féminins et utopiques, sa volonté d’échapper à cette vie qui lui est imposée. Elle sera bientôt mienne. Je pourrai en faire tout ce que je veux.
Je pourrai la prendre, la toucher, la tourmenter, l’horrifier.
Comme si j’avais été brûlé, je retire brusquement ma main et m’empare du stylo rangé dans ma poche. Trop tard, je réalise que Mercedes continue de me fixer comme un faucon sans pitié le ferait avec sa proie, en dévorant chacun de mes mouvements ainsi que mes pensées silencieuses dans le but de servir ses propres desseins. Sans doute me rappellera-t-elle cet instant d’inattention plus tard.
— Qu’est-ce que c’est ? s’enquiert-elle.
Ses yeux survolent mon stylo avec curiosité. Je le replace dans ma poche et décide de l’ignorer, ce qui est un geste potentiellement dangereux compte tenu de la présence attentive de ma sœur. Elle a l’habitude de creuser pour dénicher des informations, et ma réaction ne fait qu’intensifier sa curiosité. Je la connais assez bien pour savoir cela à son sujet. Cette femme est extrêmement déterminée quand elle a une idée en tête.
Elle a découvert mes soupçons au sujet de la trahison d’Eli uniquement parce qu’elle a elle-même fouillé dans mon bureau lorsque je refusais de lui fournir les réponses qu’elle désirait obtenir. Après avoir découvert mes dossiers sur la famille Moreno, elle s’est transformée en une créature pleine de rage, inarrêtable. Même maintenant, elle se mord pratiquement les lèvres, et je sais avec certitude que je vais devoir être vigilant avec les règles à établir en ce qui concerne Ivy.
Mercedes veut certes obtenir sa vengeance, mais elle comprend aussi qu’elle doit rester à sa place. Je suis le chef de la maison De La Rosa. C’est moi qui contrôle sa vie ainsi que son destin. Et elle a bien conscience qu’elle n’a même pas le droit de cligner des yeux sans mon accord. Ce sera la même chose avec Ivy.
La douce et venimeuse Ivy.
— Quand vas-tu la tuer ? veut-elle savoir.
La voix de ma sœur est teintée d’un certain besoin de réconfort. Je l’ignore et choisis une paire de talons pour ma future femme, au grand dam de ma sœur.
— Si je ne te connaissais pas mieux, je penserais que tu veux vraiment épouser cette femme, m’accuse-t-elle.
Je plonge mon regard dans le sien afin qu’il n’y ait pas le moindre malentendu entre nous.
— Ce que je veux, c’est la détruire. Ne t’y trompe pas. Ce sera fait.
— Alors, dis-moi comment tu comptes t’y prendre, me supplie-t-elle d’une voix qui trahit son chagrin qu’elle s’autorise rarement à manifester. Dis-moi comment tu vas la tuer.
Je n’ai qu’une seule réponse à lui fournir.
— Lentement.