15

Santiago

Le manoir De La Rosa est calme et sombre lorsque Marco nous dépose devant l’entrée principale. Ma femme l’observe avec de la curiosité et, visiblement, de l’appréhension. L’extérieur a été construit en pierre dans un style architectural néo-gothique. Des contreforts sculptés, des fenêtres palladiennes, des pignons ornés ainsi que des vignes de lierre rampant habillent cette structure historique qu’elle apprendra à considérer comme sa propre prison.

Un brouillard presque omniprésent semble rôder autour de la propriété, ajoutant au mystère de la région. De petits groupes de touristes terrifiés regardent souvent en direction des portes extérieures tandis que leur guide leur rapporte d’une voix étouffée des rumeurs sur les atrocités qui se produisent ici. Toutefois, les seuls fantômes dont Ivy devra se préoccuper sont ceux de mon père et de mon frère qui réclament son sang de Moreno depuis leur tombe.

Elle déglutit et resserre les lambeaux déchirés de sa robe contre son corps en enfonçant ses orteils dans la terre. Ce sont ces minuscules signes de protestation que j’étudie avec grand intérêt. Bien que l’air soit lourd ce soir, je remarque qu’un frisson la traverse et que la chair de poule recouvre sa peau.

Certaines traditions n’ont aucun mérite dans la Société. Cependant, c’est un besoin égoïste qui m’amène à la prendre dans mes bras et à la porter pour traverser la pelouse. Elle ne porte toujours pas de chaussures. Or, je veux que sa peau reste douce. Les cicatrices que j’y laisserai seront soigneusement réfléchies, et il serait imprudent de ma part de la laisser se blesser aux pieds. Il nous reste beaucoup à faire ce soir. Je ne compte pas perdre mon temps à soigner des blessures que je peux si facilement éviter.

Elle m’observe avec une expression confuse. L’incertitude obscurcit ses traits. Je n’en tiens pas compte et monte les marches du perron avant de franchir le seuil de la lourde porte que je referme derrière nous, l’enfermant avec le monstre qu’elle ne voulait pas que je sois.

— Je suis capable de marcher, proteste-t-elle.

Cependant, sa voix manque de conviction. Il est évident qu’elle est fatiguée après les événements de la journée. Ses paupières semblent lourdes et elle a du mal à les garder ouvertes. Il est déjà trois heures du matin, mais je ne doute pas qu’elle se réveillera lorsqu’une cascade d’adrénaline et de cortisol inondera son corps. La peur est un outil très efficace pour réveiller. Elle fonctionne même sur ceux qui sont à l’article de la mort.

Je continue de gravir les grands escaliers jusqu’au deuxième étage et la porte dans le couloir avec une facilité qu’elle ne semble pas apprécier. Dans mes bras, elle se tord le cou et essaie d’observer son nouvel environnement, une opportunité que je lui vole sans le moindre regret.

Quand j’entre dans la suite réservée aux invités, je la redépose enfin sur ses pieds. Elle prend un moment pour promener son regard sur l’espace autour d’elle et examiner les meubles anciens, les tapis ornementaux ainsi que les riches nuances de prune et de noir. Tout est éclairé par la faible lueur des bougies, détail qu’Ivy ne manque pas de remarquer.

— Est-ce votre chambre ? demande-t-elle en cherchant l’interrupteur des yeux.

— Retire ta robe, lui ordonné-je.

Elle me regarde, la mâchoire contractée. Une lueur de défi brille dans son regard. Son obstination ne lui rend pas service, car elle ne peut pas savoir à quel point j’aime l’idée de la briser. Je m’approche d’elle en déplaçant mes doigts vers sa gorge. Déjà, son pouls s’accélère et elle ne peut masquer la peur qui scintille dans ses yeux.

J’attrape la robe déchirée qu’elle maintient contre son corps et la lui arrache des mains. Les coutures restantes cèdent, puis le tissu tombe en lambeaux à ses pieds. Elle plaque ses mains sur ses seins, et mon rire sombre et lugubre perce l’espace qui nous sépare.

— Il n’y a pas de place pour ta modestie ici.

Je me penche ensuite pour murmurer contre son oreille.

— Je vais posséder chaque centimètre de ton corps, ma chère épouse.

Un frisson la parcourt et elle se force à retirer ses mains de sa poitrine pour les placer de chaque côté de ses hanches. Elle est complètement nue et entièrement offerte à moi. C’est une belle femme qui affiche de magnifiques formes que mes paumes brûlent d’explorer.

Mais le moment n’est pas encore venu. Il faut que je me contrôle.

— À genoux.

Elle hésite et ses yeux se dardent sur la porte derrière moi. Je glisse mes doigts dans ses cheveux, en saisis une poignée et la force à reculer jusqu’à ce qu’elle n’ait d’autre choix que celui de fléchir les genoux pour faire ce que je lui demande. Une fois qu’elle est dans la position qui m’intéresse, je la relâche et laisse son visage à seulement quelques centimètres de la chaleur de ma queue palpitante. Ses yeux se posent sur le renflement de mon pantalon. Chaque fibre de son corps se tend tandis qu’elle se lèche les lèvres.

J’insère la pointe de ma chaussure en cuir entre ses genoux et les écarte jusqu’à ce qu’un bout de son sexe apparaisse entre ses cuisses. De ma poche de pantalon, je sors le chapelet qui s’y trouve depuis le début de la matinée. Il s’agit d’une croix en or blanc flanquée d’un collier constitué de solides perles d’obsidiennes et de shungites. Il est assez long pour que lorsque je le drape sur ses épaules, il pende entre ses seins. Je pourrais l’enrouler autour de son cou deux fois et avoir encore suffisamment de mou pour m’amuser à la torturer en l’étouffant.

Ivy baisse les yeux pour examiner les perles que je caresse entre mes doigts. Je sais qu’elle comprend aisément la signification de la religion et de la punition, car elle est profondément enracinée dans notre Société, mais elle ne pourra jamais réellement connaître intimement ces deux notions comme moi. Je veux que ce collier pèse toujours sur son âme, tel un fardeau constant qu’elle devra porter pour expier le poids de ses péchés. Je veux qu’il soit un rappel permanent de qui elle est, qu’il lui rappelle chaque seconde de la journée à qui elle appartient.

— Ne le retire jamais, lui indiqué-je. Tu m’as bien compris ?

Ne recevant aucune réponse de sa part, j’augmente la pression autour de sa gorge. Ses mains se posent sur les miennes et la panique teinte son regard.

— Oui, j’ai compris, grimace-t-elle. S’il vous plaît, ne me faites pas de mal.

Je desserre ma poigne et, sans réfléchir, pose ma main libre sur sa tête pour caresser ses cheveux. Ce n’était pas mon intention de l’apaiser. Pourtant, il semblerait que ce soit exactement ce que je suis en train de faire et je ne parviens pas à comprendre pourquoi j’agis ainsi. Comment peut-elle trouver du réconfort dans ma présence ? Ne se rend-elle pas compte de ce à quoi elle vient de céder sa vie ?

— Tu m’as défié. Encore une fois, grogné-je d’une voix bourrue qui lui fait froncer les sourcils.

Elle ne semble pas avoir besoin d’autre explication. Elle comprend exactement de quoi je parle.

— C’était humiliant, grommelle-t-elle.

— C’est la vie à laquelle tu as consenti. Tu connaissais les règles lorsque tu t’es engagée auprès de la Société.

— Comme si j’avais le choix.

Sa voix vacille et l’humidité s’accroche au bord de ses yeux. Elle tente désespérément de ne pas pleurer.

— Nous avons toujours le choix, dis-je en inclinant son menton avant de plonger mes yeux dans les siens. Et tu as encore le choix. Tu pourrais choisir de t’enfuir à tout moment, mais tu dois savoir que ce serait un effort inutile. Je te traquerais comme un fin limier. Je te retrouverais toujours et te ramènerais à moi. C’est une promesse que je peux te faire. Mais ce n’en est qu’une parmi tant d’autres. Je pense que tu comprends qu’il n’y a pas de limite au pouvoir que je possède sur ta vie. Des batailles bien plus importantes sont encore à venir, alors pourquoi choisir le défi ?

Ses épaules tremblent, mais elle force les mots à sortir d’entre ses dents serrées.

— Après tout ce que vous m’avez déjà obligée à faire… je ne pouvais pas. Pas ça.

— Je pense que tu découvriras jusqu’où tu es prête à aller pour me plaire et que cela te surprendra avec le temps, lui assuré-je en lui souriant froidement. Mais pour l’instant, tu pourras te repentir en me donnant trois « Je vous salue Marie ».

Ma demande la décontenance, mais elle continue de soutenir mon regard malgré tout. Tout en rassemblant ses mains en une position de prière, elle me dévisage avec des yeux curieux pendant que je place les perles du chapelet entre ses doigts. Elle baisse la tête devant moi et récite les mots en latin avec une perfection maîtrisée.

— Bonne fille, la félicité-je en m’approchant.

Je suis si près d’elle que sa joue effleure la partie douloureuse de mon anatomie qui est à l’étroit dans mon pantalon. Quand Ivy la sent, ses yeux se rouvrent en s’écarquillant et tout le reste semble disparaître. Perdu et perplexe, je sonde ses étranges prunelles. Elle semble en être consciente puisqu’elle retient son souffle.

Brusquement, je romps la connexion étrange qui s’est créée entre nous en me détournant et me dirige vers la table de nuit sur laquelle j’ai laissé les articles nécessaires au rituel de ce soir. Lorsque je reviens vers elle avec le masque que j’ai spécialement commandé pour l’occasion, Ivy secoue légèrement la tête. Pourtant, elle devrait savoir que ses suppliques sont inutiles.

Je place le lourd masque argenté sur son visage, masquant sa vision du monde qui l’entoure. Sa poitrine se soulève sous sa respiration et ses mamelons durcissent. Pendant quelques secondes, je ne peux rien faire d’autre que rester là à la regarder. Elle ne peut plus me voir désormais, et j’ai attendu toute la nuit que ce moment arrive.

Son corps possède toutes les qualités physiques que j’admire chez une femme. Une peau douce, des seins parfaitement arrondis, des hanches voluptueuses… Je n’en avais pas conscience jusqu’à présent, mais les traits de son visage m’apparaissent plus attrayants que ceux de toutes les autres femmes que j’ai eu le plaisir de contempler.

Peut-être que je pense cela uniquement parce que je sais qu’elle est mienne.

Je me penche pour l’aider à se remettre sur ses pieds. Ses doigts s’enroulent autour de mon bras et s’accrochent à moi tandis que je la conduis jusqu’au lit. Quel étrange signe de confiance. Je ne m’y attendais pas et son attitude me désarçonne. Mais sa confiance en moi vacille lorsque je lève ses bras au-dessus de sa tête pour les attacher à la corde que j’ai accrochée à la tête de lit la veille.

— Santiago, me supplie-t-elle.

La peur qui perce dans sa voix me fait durcir plus que jamais. Il me faut prendre un moment pour me calmer. Je m’oblige à fermer les yeux pour reprendre le contrôle de la situation avant de céder à mes plus bas instincts et de fondre sur elle sans même réfléchir aux conséquences d’un tel acte.

Je me remets à ligoter ses poignets, puis m’éloigne pour admirer la beauté de son corps. Elle cambre légèrement le dos et ses bras sont tendus au-dessus de sa tête. Elle exsude déjà un puissant aphrodisiaque. Je peux sentir l’excitation qui coule entre ses cuisses. Quand bien même elle pense savoir ce qui va suivre, l’incertitude la fait trembler.

Lorsque mes doigts caressent la longueur de sa colonne vertébrale, elle se courbe comme le ferait un chat contre la paume de son maître. Je ne pense pas qu’elle soit consciente d’agir ainsi. Qu’il est dommage qu’elle espère trouver un protecteur en moi, alors que je ne peux que consentir à devenir son bourreau.

J’enfonce mes doigts dans la chair douce de sa hanche et la serre. Son dos s’arque d’autant plus et ses cuisses se séparent de façon si séduisante. Elle souffre pour quelque chose qu’elle ne comprend même pas.

En prenant mon temps, je me débarrasse de ma veste et de mon gilet, puis déboutonne lentement ma chemise avant de la laisser tomber au sol. Bien qu’elle ne puisse pas me voir, ma femme tourne la tête dans ma direction. Derrière le masque ouvragé, ses yeux aveuglés semblent fixer les cicatrices qui s’étendent sur mon torse. C’est troublant, et ça n’a pas la moindre logique. Néanmoins, je sens quand même son regard posé sur moi, comme si elle possédait la capacité de voir à travers les couches de métal, comme si elle pouvait m’apercevoir tel que je suis vraiment.

— Retourne-toi.

La dureté de mon ton la fait sursauter. Elle n’obéit qu’une fois que mes mains sont à nouveau sur elle. Cette fois, je caresse toute la longueur de son corps afin de me faire une idée plus précise de ce qui m’appartient. Elle laisse échapper un doux râle de plaisir alors que mes paumes glissent autour de sa taille pour remonter vers ses seins. Ses mamelons sont si durs qu’elle gémit quand je les effleure, et je pourrais parier tout l’argent que j’ai sur mon compte en banque que son sexe est également gonflé pour moi.

— Tu aimes ça ? susurré-je.

Mes lèvres planent au-dessus de son oreille. Je lui mordille le lobe avant de descendre vers sa gorge. Elle émet un bruit de protestation qui se coince dans sa gorge, puis se met à crier lorsqu’une de mes mains lui frappe les fesses si fort que la trace de mes doigts y restera imprimée pendant plusieurs jours.

— Santi…

Mon nom meurt sur ses lèvres quand je répète mon geste et lui gifle encore les fesses.

Avec un cri, elle essaie de s’éloigner, mais mon bras s’enroule autour de sa taille afin de la forcer à rester immobile et à supporter mes fessées. Trois. Quatre. Cinq. Je la gifle six fois. Sa peau se drape d’une couleur rouge cerise alors que son sang circule à vive allure sous sa surface. Je glisse mes doigts entre ses cuisses pour sentir son humidité et elle se met à haleter, s’agiter, se tordre entre mes bras.

— S’il vous plaît, commence-t-elle à me supplier tandis que je la caresse. J’ai besoin… je ne peux pas…

Je ne suis pas là pour offrir à mes ennemis ce qu’ils désirent. Cependant, sa voix est si douce, si emplie de dégoût en entendant sa propre supplique, que je ne peux que songer avec certitude qu’elle me haïra d’autant plus d’être capable de la contrôler de cette façon.

Je plonge deux doigts en elle tout en taquinant son clitoris de mon pouce. Elle écarte ses jambes pour moi sans même s’en rendre compte et m’ouvre son corps comme pour m’accueillir à l’intérieur d’elle. J’étouffe le gémissement qui monte dans ma gorge en lui mordant l’épaule, et elle crie en même temps que son corps se libère. Une bouffée de chaleur se répand alors sur mes doigts et des spasmes agitent son corps. Elle est toujours en train de redescendre de son orgasme et d’essayer de retrouver une respiration normale lorsque j’étale sur ses lèvres la preuve de la trahison de son propre corps.

Elle tremble encore entre mes bras. J’inhale l’odeur de sa peau, relâche mon emprise sur sa taille et en profite pour promener mon regard sur sa nudité et l’étudier. Je prends note de tous les détails de ce corps qui m’est parfaitement inconnu : les taches de rousseur sur son épaule, le creux dans le bas de sa colonne vertébrale, la façon dont ses côtes se pressent contre mes doigts lorsqu’elle se penche pour obtenir davantage de contact avec moi. Je veux tous les mémoriser, les classer comme on le ferait avec des données sur un ordinateur. Je ne comprends pas ce qui me prend, mais je refuse d’analyser trop attentivement les raisons qui me poussent à faire cela pour l’instant.

Avant de pouvoir y réfléchir davantage, je remarque des ecchymoses sur son bras. Je presse le bout de mes doigts sur ces bleus pour les examiner et un intense sentiment de rage bouillonne soudainement en moi.

— Qui t’a fait ça ? l’interrogé-je.

Elle soupire, mais ne me répond pas. Je suis tenté de la secouer, de l’étouffer, de forcer les mots à quitter ses lèvres. Toutefois, mes yeux sont déjà en train de parcourir le reste de son corps et scrutent chaque centimètre de sa peau à la recherche d’une injustice qui se fait lentement une place dans mon esprit. D’autres contusions parsèment sa cuisse, son genou et son mollet. Et je sais que quelqu’un en est à l’origine, car elle se raidit dans mes bras. Elle me cache quelque chose. Or, je ne compte accepter aucun secret entre nous.

— Qui t’a fait ça ? insisté-je.

Comme elle ne me répond toujours pas, j’enroule le chapelet autour de son cou et le tire jusqu’à ce qu’il lui morde la peau. Elle se tend comme un arc avant de s’appuyer contre moi en luttant pour me forcer à desserrer ma prise.

— Qui, Ivy ?

— Peut-être était-ce votre médecin, me nargue-t-elle.

Sa véhémence me surprend tant que le chapelet me glisse des doigts. Les perles retombent sur ses seins et s’installent entre eux.

— Le médecin, répété-je.

Le test de pureté qu’Abel lui a imposé me revient brusquement en mémoire.

— Oui, cet horrible médecin chez qui vous m’avez envoyée !

Elle me balance ces mots au visage avec une telle amertume que cela me prend au dépourvu.

— Qui t’a dit que je t’avais envoyée le voir ?

Elle s’immobilise, mais sa poitrine continue de se soulever avec colère. Un feu auquel je ne m’attendais pas brûle en elle, et je me rends compte que j’apprécie sa combativité.

— Réponds-moi, exigé-je.

Je glisse mes doigts entre ses jambes qu’elle essaie immédiatement de refermer. Je gifle l’intérieur de ses cuisses pour la forcer à se soumettre de nouveau. Je recommence à jouer avec sa féminité et sa tête retombe contre mon épaule.

— Santiago. S’il vous plaît, murmure-t-elle en reniflant.

La fatigue rend ses bras lourds. Elle peut à peine se redresser. Mais elle doit apprendre la vraie nature de l’endurance, car c’est une chose dont elle aura grandement besoin avec moi.

Notre discussion à propos du médecin devra attendre. La nuit m’échappe et je ne l’ai pas encore réclamée. Je le lui fais savoir en ouvrant mon pantalon et en libérant ma queue d’ores et déjà dressée.

Ivy s’immobilise complètement. Sans cesser de caresser son clitoris sensible, je moule mon corps contre le sien. Sentant la dureté de mon membre se presser contre la douceur de son corps, elle tourne à nouveau la tête afin de pouvoir me regarder.

— Ne m’oblige pas à continuer à te punir, la préviens-je. À moins que tu ne veuilles vraiment connaître l’ampleur de ma brutalité.

Elle penche à nouveau sa tête vers l’avant et je glisse ma queue entre ses cuisses pour l’enduire de son excitation. Elle est si chaude et douce que le besoin et l’envie de la pénétrer avec brutalité m’assaillent. Cela fait trop longtemps que je n’ai pas goûté au corps d’une femme. Je ne vois plus rien d’autre qu’elle maintenant.

Je saisis ses hanches et frotte mon gland contre l’entrée de son sexe en y exerçant lentement une pression jusqu’à ce qu’il commence à s’enfoncer en elle. Elle serre les poings, ses jambes tremblent, et je dois la tenir par la taille. Je la taquine simplement de mon gland en un rythme lent et douloureusement plaisant tout en continuant à caresser son clitoris pour faire lentement monter la pression en elle.

Je la sens se contracter sous mon corps, mais ce n’est pas assez. J’ai besoin de tout ressentir autour de moi.

D’un puissant coup de reins, je déchire son hymen et m’enfonce aussi loin que possible en elle. Elle crie de surprise et se tend tandis que mes doigts s’enfoncent dans sa chair et que je la martèle de mouvements frénétiques et incessants. Ses parois se resserrent de seconde en seconde autour de moi. Les prémices de son orgasme la traversent petit à petit, et je dois serrer les dents pour réprimer le frisson de plaisir qui monte en moi en sentant son sexe comprimer ainsi ma queue.

— Putain.

Le mot s’échappe de mes lèvres. Je n’ai plus la moindre retenue désormais. En cet instant, je me rapproche plus de l’animal que de l’homme. Je soulève ses fesses et fais pivoter mes hanches afin de la pilonner sans pitié. Ivy gémit. Le montant du lit grince. La tension de la corde et mon corps la tirent dans des directions opposées. Je ferme les yeux et me perds dans la sensation de chaleur que me procurent son corps et les sons qu’elle émet.

Ce n’était pas censé se passer comme cela.

Quelque part dans les confins de mon esprit, la logique réclame mon attention. Cependant, je suis trop perdu en elle pour considérer les raisons qui me poussent à caresser ses cheveux et à embrasser sa colonne vertébrale pendant que je la baise jusqu’à tomber dans l’oubli. Elle ressemble à une poupée de chiffon dans mes bras. Elle est si petite, si facile à utiliser comme je l’entends. Je ne sais pas comment notre vie de couple va se passer. Je ne sais pas comment me contrôler, mais pour le moment, la seule chose à laquelle je peux encore penser consiste à m’enfoncer profondément en elle pour la remplir.

La corde que j’ai passée autour de ses poignets commence à irriter sa peau. Le corps d’Ivy s’affaisse peu à peu. Elle ne peut plus maintenir sa tête en l’air, et je suis moi-même incapable de m’arrêter. Je la soutiens d’un bras tout en dénouant de mon autre main la corde accrochée à la tête de lit afin de libérer ses poignets. Laissant sa poitrine retomber sur le lit, je me mets à remuer plus rapidement les hanches en la martelant de coups de reins sans la moindre retenue jusqu’à ce que mes bourses se compriment et que je ne puisse plus me contenir davantage.

Mes doigts s’enfoncent dans ses hanches – ils lui laisseront sans le moindre doute de nouvelles ecchymoses – et mon orgasme me submerge tandis que ma queue tressaute sauvagement en déversant quatre années de frustration dans le ventre de ma femme.

Ma femme.

Je cligne des yeux et l’observe. Elle semble trop épuisée pour bouger et respire comme si elle ne parvenait pas à inspirer suffisamment d’oxygène. Moi non plus, d’ailleurs.

J’ai vraiment fait ça.

J’ai épousé mon ennemie, et bientôt, elle portera mon enfant.

Le monde bascule et je m’effondre à côté d’elle avec un grognement.