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Au-delà du diagnostic et du suivi médical, certaines ressources sont fort utiles. Dans de nombreux domaines, les groupes d’entraide ont permis à des personnes souffrantes de trouver de l’aide, du soutien et des informations indispensables. Les personnes atteintes du trouble bipolaire et leurs proches peuvent ainsi compter sur plusieurs associations d’entraide.
À Québec, Le Cercle Polaire [(418 (623-4636)] et La Boussole offrent des services très courus. La Boussole aide les familles à effectuer les démarches en justice parfois nécessaires pour l’évaluation, sur l’ordre d’un juge, d’un proche bipolaire représentant une certaine dangerosité, et offre aux proches des cours et des conférences sur la maladie.
Le Centre de crise de Québec offre une gamme de servi -ces allant de l’intervention téléphonique à l’intervention à domicile, en passant par des entrevues externes de décompression, d’évaluation et de référence jusqu’à l’hébergement pour des périodes de durée variable (ecrivez-nous@centredecrise.com). C’est un organisme très utilisé pour éviter des hospitalisations, auquel les psychiatres réfèrent souvent.
Afin d’illustrer la gamme de services que peuvent offrir ces associations, nous présentons l’Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires (REVIVRE).
L’idée a germé en 1983, lors du cinquième anniversaire de la clinique du lithium de l’Hôpital Louis-H.Lafontaine, à Montréal. Les personnes atteintes du trouble bipolaire voulaient pouvoir échanger entre elles en dehors du milieu médical et hospitalier. Est alors née l’Association des maniacodépressifs.
Incorporée en mars 1983, l’Association des maniacodépressifs changeait de nom deux mois plus tard et devenait l’Association des cyclothymiques engagés. En 1991, la dénomination était de nouveau modifiée et l’organisme devenait l’Association québécoise des cyclothymiques. En 1992, une nouvelle raison sociale – Association québécoise des dépressifs et maniacodépressifs (ADMD) – était adoptée et Guy Latraverse accédait à la présidence du conseil d’administration. En 2001, le conseil d’administration donnait son aval à un quatrième changement de nom et à l’adoption d’un nouveau logotype. L’ADMD est alors devenue REVIVRE – Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires.
Il faut rappeler ici que la dernière démarche relative au changement de nom a été motivée par la volonté de l’Association de s’occuper non seulement des troubles dépressifs et bipolaires, mais également des troubles anxieux qui sont souvent en amont des premiers. De plus, beaucoup de personnes atteintes exprimaient leur inconfort face aux impacts négatifs de l’image véhiculée par des mots comme «psychose maniacodépressive» ou «maniacodépression», et nombre de professionnels de la santé manifestaient aussi des réserves quant aux effets pernicieux de ces appellations perçues comme de véritables «stigmates».
En adoptant une nouvelle raison sociale porteuse d’espoir (REVIVRE) et suffisamment «forte» pour durer, l’Association manifestait aussi son intention de stabiliser ses assises.
REVIVRE définit sa mission en trois mots: écoute, information et références. Dans cet objectif, Revivre fournit l’écoute, l’information nécessaire sur la maladie et sur les ressources disponibles. Revivre ne fait pas de diagnostic, aucun médecin ne travaille pour l’association. Le but recherché est d’encourager les appelants à consulter un professionnel. Revivre offre donc des brochures, des documents écrits, audio et audiovisuels, des soirées d’information et des conférences.
Sa ligne d’écoute, en tout temps sans frais, lui permet d’orienter la personne vers des ressources locales, les CLSC ou même l’hôpital en cas d’urgence. D’autres ressources peuvent être mises à contribution, par exemple des lignes téléphoniques 24 heures/7 jours d’écoute suicide.
Elle offre de la psychoéducation en groupe, des ateliers d’art et d’écriture, des séances d’aide individuelle. Leurs conférences proposent de l’information de pointe et seront bientôt offertes via le site Internet. REVIVRE procure un soutien aux proches des personnes atteinte, aux intervenants et aux employeurs.
• Écoute téléphonique, disponible partout au Québec.
• Service de documentation comprenant des dépliants, brochures, livres et documents audiovisuels.
• Coproduction et télédiffusion d’émissions de télévision portant sur la démystification des maladies mentales.
• Références en santé mentale et autres données afin de faciliter un traitement biopsychosocial optimal.
• Groupes d’entraide, sous forme de groupes d’expression ou d’ateliers (troubles anxieux, estime de soi).
• Conférences bimensuelles de septembre à juin, animées par des professionnels œuvrant dans le domaine de la santé mentale.
• Outils d’information, tels que le bulletin trimestriel d’information L’envolée, pour les membres ainsi qu’un rapport d’activité annuel et des bulletins de liaisons pour les bénévoles.
• Site Internet (www.revivre.org) englobant divers éléments d’information, de références et un service de courrier électronique permettant à quiconque d’écrire pour soumettre des questions ou pour faire des demandes d’aide ponctuelle.
• Relation d’aide individuelle avec ou sans rendez-vous pour les personnes se présentant aux bureaux de l’Association.
• Encadrement de programmes de stages issus de tous les domaines liés à la santé mentale: sciences infirmières, psychologie, sexologie, travail social, ergothérapie, etc.
Parallèlement, Revivre crée des liens avec d’autres centres d’entraide partout au Québec. Ainsi, un résident de Québec en recherche d’un groupe d’entraide sera référé à l’Équilibre. L’Équilibre ne disposant pas de lignes d’entraide téléphoniques ouvertes en tout temps, ses membres ont les coordonnées téléphoniques de Revivre, en cas de besoin d’écoute en marge des heures d’ouverture. Plusieurs collaborations ont été établies avec la FFAPAMM (Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale) qui dispose de bureaux aux quatre coins de la province.
Le soutien apporté par Revivre vise à prendre le temps de bien communiquer avec la personne qui demande de l’aide. L’objectif premier de ce soutien consiste à venir en aide aux personnes atteintes de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires. Trois mots résument à eux seuls cet objectif: l’écoute, l’information et les références.
Que ce soit par la ligne d’écoute, dans les groupes d’entraide ou par le service de relation d’aide individuelle, l’écoute active constitue l’ingrédient principal pour entrer en contact avec la personne qui demande de l’aide afin d’instaurer un cli mat de confiance. Pour certaines gens qui font appel à Revivre, il s’agit-là de leur première véritable expérience d’écoute active, sans jugement par rapport à ce qu’ils vivent.
Les personnes touchées de près ou de loin par les troubles affectifs et anxieux sont avides de renseignements sur leur maladie, ce qui est amplement justifié. Les troubles mentaux sont des maladies ayant des signes avant-coureurs, des symptômes précis et des traitements appropriés visant à favoriser le rétablissement de ces personnes. Pour répondre à cette demande d’information, Revivre offre des conférences bimensuelles de septembre à juin, et des documents d’information, disponibles à ses bureaux, par courrier postal et électronique, ainsi que par l’entremise de son site Internet.
Pour retrouver une santé mentale optimale tout en ayant une maladie mentale, il est indispensable de connaître les autres formes de soutien disponibles. Ainsi, l’Association offre aux gens qui communiquent avec elle diverses ressources en santé mentale. En ce sens, elle procure aux personnes qui l’approchent des références propres à leurs besoins: psychothérapie, activités sociales, centres de crise, hébergement, autres soins en santé mentale et bien d’autres services offerts, et ce, partout au Québec.
Les personnes atteintes et leurs proches se doivent d’avoir des services à proximité afin d’obtenir des soins en santé mentale et c’est pourquoi Revivre collabore également avec les 95 centres de santé et de services sociaux (CSSS) du Québec pour leur fournir des références pertinentes. Notons également que chacun des CSSS gravite autour d’un réseau local comprenant, entre autres, les organismes communautaires, les cliniques médicales, les écoles, les pharmacies, les hôpitaux ainsi que les professionnels œuvrant dans le domaine de la santé mentale.
Par ailleurs, depuis quelques années, nous notons que de plus en plus d’intervenants œuvrant dans le domaine de la santé mentale connaissent cet organisme et n’hésitent pas à y diriger leurs interlocuteurs. Le professionnalisme de l’Association se démarque surtout par la qualité de ses interventions et cela se répercute dans le nombre sans cesse croissant de personnes qui communiquent avec Revivre, incluant ceux et celles visitant le site Internet pour recueillir de l’information et recevoir du soutien de leurs pairs.
N’oublions jamais que nous vivons une double difficulté quand survient un diagnostic de trouble anxieux, dépressif ou bipolaire: non seulement nous recevons le diagnostic comme un coup de massue, mais en plus, nous ne connaissons pas en totalité les répercussions liées à la maladie. Offrir de l’écoute, divulguer de l’information pertinente et fournir des ressources appropriées se révèlent donc essentiels.
Jean-Rémy Provost
Directeur général