Concurrents Audi e-tron GT, Bentley Flying Spur, BMW Série 7/i7, Lucid Air, Mercedes-Benz EQS, Porsche Taycan, Rolls-Royce Spectre, Tesla Model S
Les plus riches n’ont jamais été autant pomponnés qu’aujourd’hui. Un yacht de 180 mètres de long? Pas de problème! Un voyage privé dans l’espace? Évidemment! Prendre l’avion pour aller manger une pizza à Rome? Quand décollons-nous? Cadillac a bien compris que pour redorer son blason, il fallait répondre aux aspirations des gens fortunés. Et que veulent-ils par-dessus tout? De l’exclusivité!
Tout le monde peut précommander une Celestiq mais tout le monde ne pourra pas s’en procurer une. Car oui, il y a une procédure de sélection des clients (si cela marche pour Ferrari…). Ensuite, un premier rendez-vous virtuel est pris pour évaluer les besoins de l’acheteur et son style. La deuxième rencontre peut encore avoir lieu via un ordinateur mais il est bien plus intéressant d’aller à la Cadillac House at Vanderbilt, située sur le Centre Technique de GM, à Warren dans le Michigan. Vanderbilt, ça donne cossu, opulent… pourtant c’est un hommage à Suzanne E. Vanderbilt, designer chez GM de 1955 à 1977.
Il existe quatre finitions (Magnetic, Aurora, Mist et Vale) qui servent de point de départ. Après, le processus de personnalisation démarre et là, c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore. Il y a 200 couleurs extérieures de base mais vous pouvez demander absolument n’importe quoi. Le bleu des yeux de votre chat décédé? Le vert de cette robe que votre femme aime tant? Il suffit de fournir un échantillon. À l’intérieur, même histoire pour les matériaux et les couleurs. Pourquoi ne pas choisir l’option cuir du sol au plafond ou réaliser des gravures personnalisées sur les pièces métalliques? La Celestiq se prête bien à ce jeu puisque l’habitacle contient 115 éléments produits par impression 3D. L’ensemble du processus, aidé par des designers, peut prendre plusieurs heures. À la fin, chaque client aura une voiture absolument unique car Cadillac n’entend en construire que 400 par année.
Justement, parlons de la construction. La «chaîne» de production se situe au Centre Technique dans un bâtiment baptisé Artisan Center, isolé de la poussière. Elle ne comprend que 7 stations de travail où une quinzaine d’employés (méticuleusement sélectionnés) assemble les autos à la main. À elle toute seule, la peinture exige deux semaines de travail. Cadillac en a profité pour développer de nouvelles méthodes de fabrication qui pourraient un jour se retrouver dans nos véhicules. Le plancher de la plate-forme BEV3 est constitué de 6 morceaux en aluminium moulés qui sont ensuite usinés (l’élément avant demande par exemple 24 heures d’usinage) et soudés.
Chaque individu dispose de son siège réglable en 20 positions, avec fonction de massage et chauffant (y compris les accoudoirs), de son quadrant de toit qu’il peut obscurcir grâce à du verre intelligent et de sa zone de climatisation (l’habitacle comprend 33 éléments de contrôle). Les écrans abondent: 55 pouces sur la planche de bord, 11 pouces sur la console centrale avant, 8 pouces sur celle à l’arrière et 12,6 pouces derrière chaque siège avant. Une chaîne AKG Studio Reference à 38 haut-parleurs couplée à un système actif de suppression des bruits de roulement assure la sonorisation et 450 DEL font l’ambiance lumineuse.
Derrière cette opulence, on en oublierait presque que la Celestiq est une voiture électrique. Elle fait appel à l’architecture Ultium de GM. Cadillac a choisi de ne pas se lancer dans la course aux chiffres et privilégie le confort. Le châssis inclut une suspension à air, des amortisseurs à contrôle magnétique, des barres antiroulis actives, alors que les quatre roues sont motrices et directrices. Il va falloir que le tout soit calibré aux petits oignons pour accommoder les jantes de 23 pouces!
Les lignes signées par la Française Magalie Debellis pourraient ne pas plaire à tout le monde et c’est très bien car cette voiture n’est pas pour tout le monde! La Celestiq sera la Cadillac la plus chère de l’histoire. Mais la marque n’a pas seulement essayé de caser un maximum de caractéristiques dans l’auto mais également de donner de la substance et de la cohérence au produit. Cadillac ne retrouvera probablement jamais son statut de «Standard of the world» mais cela fait du bien de voir que le constructeur a l’ambition d’affronter les meilleurs et, pourquoi pas, de nuire à Rolls-Royce. On n’avait pas imaginé ça depuis très longtemps!
+++ | Personnalisation sans limites Technologie de pointe Habitacle impressionnant |
––– | Même pas 1 000 chevaux... Autonomie limitée Fiabilité à prouver |
Données principales | |
Emp. / lon. / lar. / haut. | n.d. / n.d. / n.d. / n.d. mm |
Coffre | n.d. |
Nombre d’occupants | 4 |
Suspension av. / arr. | ind., pneumatique, multibras / ind., pneumatique, multibras |
Pneus avant / arrière | 23 pouces |
Poids / Capacité de remorquage | 3 000 kg (est) / non recommandé |
Composantes mécaniques | |
Puissance / Couple combinés | 600 ch (447 kW) / 640 lb-pi |
Tr. base (opt) / Rouage base (opt) | Rapport fixe / Int |
0-100 / 80-120 / V. max | 4,0 s (est) / 2,9 s (est) / n.d. |
Type de batterie / Énergie | Lithium-ion (Li-ion) / 111,0 kWh |
Puissance de charge (400V) | 200 kW |
Autonomie | 483 km (est) |