LOTUS EMIRA n.d. Sportives de luxe

Concurrents BMW Z4, Chevrolet Corvette, Lexus RC, Nissan Z, Porsche 718 Cayman, Toyota GR Supra

Éphémère Hugues Gonnot

La Lotus Emira a été montrée au public pour la première fois en juillet 2021. Mais la production a pris du retard, encore et encore. Puis, il a fallu faire des mises à jour pour que le véhicule puisse être homologué en Amérique du Nord, au grand désespoir de ceux qui avaient fait des réservations. Les livraisons ont débuté chez nous au printemps 2024… et voilà que Lotus commence déjà à parler de sa remplaçante tout électrique, la Type 135 prévue pour 2027. Ça fait court…

Ah Lotus, le petit constructeur anglais qui semble toujours dans le rouge et qui a changé maintes fois de propriétaire… Quoi qu’il en soit, la marque est encore là aujourd’hui, plus vaillante que jamais. Cela en dit long sur l’aura du logo arborant les lettres ACBC (les initiales du fondateur, Anthony Colin Bruce Chapman). À présent, c’est le chinois Geely qui veille au destin de la société. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les ambitions sont élevées avec l’objectif de produire 150 000 véhicules électriques annuellement dans l’usine de Wuhan à partir de 2028.

On aime!

Les lignes de l’Emira, dues à Daniel Durrant sous la direction de Russell Carr, mélangent avec bonheur un style fluide et élégant à l’efficacité aérodynamique. Toutes les entrées d’air sont fonctionnelles et Lotus a décidé de se passer d’appendices actifs afin de garder des caractéristiques dynamiques consistantes. En dessous, la plate-forme Elemental dérive de celle de l’Evora. L’utilisation d’éléments en aluminium extrudé permet de maintenir le poids… qui monte tout de même à 1,4 tonne. C’est le prix à payer pour honorer des normes de sécurité toujours plus sévères et répondre aux exigences de la vie moderne (insonorisation, climatisation, sièges électriques, assistances à la conduite, infodivertissement comprenant une chaîne KEF à 10 haut-parleurs). Impossible aussi de se passer d’Apple CarPlay ou d’Android Auto. Mais le progrès a du bon: la finition s’est nettement améliorée (notamment grâce à des investissements significatifs à l’usine anglaise d’Ethel) et l’on peut maintenant rentrer et sortir de l’Emira sans avoir subi un entraînement de ninja.

Les versions V6 sont livrées en premier. Elles viennent équipées d’un bloc Toyota 2GR-FE sur lequel a été greffé un compresseur Edelbrock 1740. Il peut être couplé à une boîte manuelle à 6 rapports ou à une boîte automatique. Mais franchement, quelle idée d’acheter un engin célébrant les plus purs aspects de la conduite sur route et de lui coller une automatique! Suivra ensuite une variante «d’entrée de gamme» dotée du 4 cylindres M139 de Mercedes-Benz qui ne pourra être couplé qu’à une boîte à double embrayage et à une assistance de direction électrique. À terme, ce sera le seul moteur disponible.

On aime moins…

Et c’est là que le bât blesse. Si vous voulez absolument une Emira, c’est le moment d’en commander une. Car, entre le fait que la voiture sera remplacée en 2027-2028 et la disparition du V6 (et donc de la boîte manuelle et de l’assistance de direction hydraulique qui offrent une expérience de conduite plus engageante), il ne reste pas grand temps pour commander la version la plus intéressante. Parce qu’entre nous, un V6 Toyota, même à compresseur, inspire davantage confiance qu’un 2 litres Mercedes qui développe une puissance spécifique de 180 chevaux/litre. Pensez à conserver la suspension Touring d’origine, plusieurs essais dans des pays où l’auto est déjà livrée portent à croire que la suspension Sport sera incompatible avec la santé de vos vertèbres sur nos si jolies routes. Mais il y a encore un mais…

L’accumulation des retards a également eu l’effet négatif de faire enfler les prix de façon inquiétante. Pour le moment, les seules versions disponibles sont des First Edition toutes équipées. À près de 130 000 $ pour le V6, Lotus n’y va pas avec le dos de la main morte!

Certes, l’Emira propose une expérience de conduite unique dans sa catégorie, mais pour 20 000 $ de moins, il existe une Porsche 718 Cayman GTS 4.0 qui offre une fiabilité reconnue et une excellente valeur de revente. Pour à peine plus cher, on part complètement ailleurs avec une Corvette E-Ray hybride de 655 chevaux. Bref, l’Emira risque d’avoir de la difficulté à trouver sa place sur le marché. D’autant que Lotus pourrait ne pas lui accorder toute son attention, la marque ayant d’autres électrons à fouetter avec les Eletre (sacrilège, un VUS!) et Emeya.

+++ Moteur thermique et boîte manuelle! Tenue de route à la Lotus: enthousiasmante Plus civilisée que ses devancières mais…
… mais un peu plus lourde aussi Tarifs ambitieux Fiabilité à prouver
Données principales
Emp. / lon. / lar. / haut.2 570 / 4 413 / 1 896 / 1 235 mm
Coffre / réservoir151 litres (208 derrière sièges) / 58 litres
Nombre d’occupants2
Suspension av. / arr.ind., double triangulation / ind., double triangulation
Pneus avant / arrièreP245/35R20 / P295/30R20
Poids / Capacité de remorquage1 455 à 1 500 kg / non recommandé
Composantes mécaniques
4L 
Cylindrée, alim.4L 2,0 litres turbo
Puissance / Couple (tr/min)360 ch (6 500) / 317 lb·pi (3 000-5 500)
Tr. base (opt) / Rouage base (opt)DEA8 / Prop
0-100 / 80-120 / V. max4,4 s (c) / n.d. / 290 km/h (c)
100-0 km/h32,0 m (est)
Type / ville / route / combinéeSup / 11,5 / 8,3 / 10,1 (est)
V6 
Cylindrée, alim.V6 3,5 litres surcomp.
Puissance / Couple (tr/min)Man - 400 ch (6 800) / 310 lb·pi
 Auto - 400 ch (6 800) / 317 lb·pi
Tr. base (opt) / Rouage base (opt)M6 (A6) / Prop
0-100 / 80-120 / V. maxMan - 4,3 s (c) / n.d. / 290 km/h (c)
 Auto - 4,2 s (c) / n.d. / 272 km/h (c)
100-0 km/h32,0 m (est)
Type / ville / route / combinéeMan - Sup / 14,7 / 9,8 / 12,5 (est)
 Auto - Sup / 14,5 / 10,1 / 12,5 (est)