CHAPITRE 64
À son réveil, il se frotta les yeux et ne vit que du blanc. Aucune forme, pas d’ombres, pas la moindre variation, rien.
Il s’inquiéta, puis il comprit qu’il devait s’agir d’un rêve. Étrange, mais un rêve tout de même. Il avait conscience de son corps, de ses doigts contre sa peau. De sa respiration. Il s’entendait respirer. Pourtant, il était plongé dans une sensation de néant aveuglant.
— Tom.
Une voix. Sa voix. S’adressait-elle à lui alors qu’il était en train de rêver ? L’avait-elle déjà fait auparavant ? Oui.
— Salut, dit-il.
— Est-ce que… ça va ?
Elle paraissait troublée.
— Hein ? Oui, ça va. Pourquoi ?
— Je me disais juste que tu devais être un peu surpris en ce moment.
Il éprouva une certaine confusion.
— De quoi est-ce que tu parles ?
— Oh, tu vas bientôt comprendre. Très bientôt.
Pour la première fois, Thomas se rendit compte que la voix n’était pas tout à fait normale. Elle sonnait curieusement.
— Tom ?
Il ne répondit pas. La peur lui tordait les entrailles. Une peur atroce, toxique.
— Tom ?
— Que… qui es-tu ? finit-il par demander, en redoutant la réponse.
Elle marqua une hésitation.
— C’est moi, Tom. C’est Brenda. Il faut que tu saches que ça va mal tourner pour toi.
Thomas se mit à crier. Il poussa un long hurlement et finit par se réveiller.