Vous connaissez ces clichés, entendus cent fois : « Les Noirs dansent mieux… Les Noirs ont dès la naissance le sens du rythme… Les Noirs sont fainéants… » Tout cela est évidemment faux. Ce sont des a priori culturels. Et racistes.
En revanche, il semble indéniable que les Noirs courent effectivement plus vite que les Blancs. Tout au moins au sprint. Depuis cinquante ans, de Jesse Owens à Ben Johnson, avec ou sans anabolisants, les coureurs noirs raflent toutes les victoires sur les courtes distances. Pensez à Marie-Josée Pérec, Carl Lewis ou encore Usain Bolt.
On a longtemps cru à une argumentation sociale : défavorisés dans leur vie quotidienne, les sportifs de couleur trouveraient une motivation supplémentaire pour vaincre. Trop d’objections infirment cette hypothèse.
À milieu social comparable, les Noirs persistent à sprinter plus vite que les « visages pâles ». D’autre part – pour rester dans le domaine de la course à pied –, ils perdent leur suprématie en fond et en demi-fond. Et disparaissent dans les profondeurs du classement des marathons.
En fait, l’explication la plus plausible relève de la physiologie.
D’abord, les Noirs possèdent généralement une particularité anatomique au niveau du pied. Selon les spécialistes, il s’agit d’une augmentation de la longueur du bras de levier postérieur, avec un certain degré d’horizontalisation du calcanéum. Hé ! hé ! J’étais sûr que cela vous impressionnerait… Dans les faits, cela facilite le déroulement du pied pendant la course et procure ainsi une meilleure propulsion. Premier avantage.
Ensuite, et surtout, l’argument est musculaire. Les muscles humains, quelle que soit la couleur de peau de leur propriétaire, se composent de deux sortes de fibres : les myofibrilles dites « lentes », utilisées dans les efforts soutenus (marcher longuement, escalader un mur, tenir un panier à bout de bras) ; et les myofibrilles dites « rapides » qui servent aux exercices rapides (remplir ce panier de pommes de terre, jeter des pierres sur le taureau et… courir très vite).
Or, il se trouve que les Noirs possèdent génétiquement davantage de fibres musculaires « rapides » que les Blancs. Voilà pourquoi il n’y avait pas un seul Blanc en finale du 100 mètres messieurs aux J.O. de Rio.
Jusqu’à preuve du contraire…