La codification des épreuves date des premiers jeux Olympiques de l’ère moderne, en 1896. À cette époque, il fut décidé de manière arbitraire que les athlètes courraient dans le sens des aiguilles d’une montre. Très vite, des protestations se sont élevées : ce n’était naturel pour personne. Il fut donc décidé, en 1913, d’inverser le sens des courses.
L’explication avancée, si elle a suffi au Comité olympique, laisse tout de même sur sa faim. Il faudra attendre 2004 pour qu’un chercheur, le Japonais Hideaki Fukami, tente de comprendre pourquoi les athlètes se sentent plus à l’aise dans ce sens, et de déterminer s’il y a réellement une différence. Il a fait courir un 400 mètres (qu’on appelle aussi dans le jargon le tour de piste) aux mêmes sportifs, dans les deux sens. Le chronomètre est sans équivoque : les athlètes mettent deux secondes de moins avec la corde à gauche !
Les courses à pied ne sont d’ailleurs pas les seules concernées par cette règle, puisque les jeux collectifs comme le cricket, par exemple, suivent le même sens de rotation. Quelle en est la raison ?
Pour certains esprits pragmatiques, l’habitude de s’entraîner dans ce sens suffit à expliquer les meilleures performances. Oui, mais pourquoi cette habitude, alors ? Parce qu’on se sent mieux ?
Pour M. Fukami, l’explication est effectivement d’ordre physiologique. C’est l’hémisphère droit du cerveau qui dirige la perception de l’espace, la vision serait donc meilleure à gauche. Il avance également que les gens qui prennent la fuite partent naturellement vers la gauche.
On peut ajouter que la jambe droite étant généralement la jambe d’appel, on est plus à l’aise pour tourner avec une prédominance à gauche.
Jusqu’à preuve du contraire…