Vous les avez vues à la télé : contrairement aux autres F1, elles ne sont ni rouges ni bleues ni jaunes ni vertes ni même blanches, mais argentées. Comme si elles étaient en aluminium. Pour quelle raison ?
L’histoire des Mercedes de compétition commence en 1901. Pour faire connaître la marque, Wilhelm Maybach, ingénieur chez Daimler, construit un bolide conçu pour la performance : un gros moteur à l’avant, qui peut l’amener jusqu’à 100 km/h ! Avec une moyenne de 58,1 km/h, elle remporte aisément la course Nice-Salon-Nice, la première où elle est engagée.
Les années suivantes voient la suprématie des Daimler-Mercedes, qui portent le nom de la fille de Gottlieb Daimler, lui-même décédé en 1900.
Passe la Première Guerre mondiale. Daimler-Benz crée un nouveau modèle encore plus performant : moteur huit cylindres en ligne avec compresseur, et technologie quatre soupapes, suspensions indépendantes, freins à tambour hydraulique…
Nous sommes en 1934. Cette année-là, une nouvelle règle a vu le jour. L’Aiacr (Agence internationale du sport automobile) impose désormais une norme de poids : les voitures ne doivent pas excéder 750 kilos. Ironie de l’histoire : désormais les formules 1 modernes doivent au contraire respecter un poids minimum.
Nous voici le 1er juin 1934, la veille de la grande course du Nürburgring. C’est la catastrophe dans le stand Mercedes : elle pèse un kilo de trop ! Comment faire ? Toutes les pièces ont déjà été allégées. Toutes sauf une : la décoration, la fameuse peinture blanche, réglementaire alors chez les voitures allemandes.
Alfred Neubauer (qui a dirigé le team de 1926 à 1955) tente un coup audacieux : poncer la voiture pour l’alléger. Pari gagné ! Non seulement l’auto est conforme au règlement, mais en plus, avec Von Brauchitsch au volant, elle remporte la course. Neubauer comprend aussi que l’argent frappe davantage les esprits que le blanc. Il décide que, dorénavant, toutes les Mercedes de course porteront cette robe.
La légende des flèches d’argent est née. Et elles gagnent toujours !
Jusqu’à preuve du contraire…