Les vignes, les chênes-lièges, oliviers et thym
les Catalans
le sein
vierge du Canigou
le vent vif des montagnes
et tous
ces pics fiers, hautains
d’Espagne.
J’avais prévu.
Mais pas le moineau anglais, ni la pie
le corbeau parlant gallois, même ici.
Et renard, je t’ai déjà vu
t’ai chassé, là, dans mon pays.
Et à travers les feuilles semées
(étranges feuilles des palmiers)
vieilles étoilles, là notr’ Charrue
Rigel, Altair: à perte de vue
nos douces Pleïades, les mêmes que celles
qui hantent les gens de Camberwell.
vent qui chant dans le bois des oiseaux
et vert le soleil dans les feuilles, jeunes feuilles.
Courbé, courbé sur les pierres
les pierres vertes de Coed Tŷ
yeux fixes, aveugles sur la terre
la terre moussue de Coed Tŷ
je tenais dans mes mains la peine
la peine, la peine, cher Dieu la peine
la peine atroce là, dans mon coeur.
et dans la rue étroite soleil qui fait
des ombres durs, rigides et rectilignes
rien ne bouge
mais dans la rue
le Chant qui tombe, se meurt, gitane
à fendre le coeur, mi corazón.
Oh querido, mi corazón.
Ils chantent ici, les Espagnols
dans le pays d’autres, pays étranger,
dans un autre pays qui n’est pas le leur.