CINQUIÈME CHAPITRE
1.

De leg. I, 53 ; pour une interprétation politique de cet épisode dans le contexte de la tyrannie à Athènes, cf. E. Badian, 1976. Quintilien était d’accord avec Cicéron (I.O. XII, 2,23-30) : aucune « secte », c’est-à-dire aucune école philosophique, disait-il en substance, ne pouvait être totalement adoptée et d’ailleurs l’idée même d’appartenir à une secte philosophique était contraire à la liberté.

2.

Cicéron critique l’absence de méthode chez Quintus dans le de divinatione, mais aussi chez les épicuriens (Acad. I, 2,5) : « Nous ne pouvons ressembler à ces Amafinius, à ces Rabirius qui, sans aucun art (sine ulla arte adhibita), dissertent sur toutes choses en style vulgaire, n’emploient ni définitions ni divisions, argumentent sans rigueur (nulla apta interrogatione concludunt) et croient qu’il n’existe aucune science de la rhétorique et de la logique (artem dicendi). » Sur les occurrences dans l’œuvre de Cicéron de via rationeque, cf. H. Frank, 1992, p. 233-239. Sur le recours à la méthode en agriculture, même, cf. Varr., R.R. I, 18,8 : pour bien cultiver sa terre, on doit à la fois imiter les Anciens et faire de nouvelles expériences, « non en suivant le coup de dé, mais avec méthode » (ratione).

3.

Sén., ad Luc. 64,8 ; Vitr., de arch. IV, praef. 1 ; VII, praef. 18 (cf. L. Callebat, 1994, p. 31 sq.). Sur la logique, cf. le de finibus (I, 22) où, conformément à la philosophie stoïcienne, Cicéron fait de la définition et de la division les deux premières parties de la dialectique (avant les règles du raisonnement et les syllogismes). Plus tard, Augustin définira la dialectique comme l’« art de définir et de diviser » (de doctr. christ. II, 35,53). Sur l’importance de ces deux méthodes dans la logique, cf. Sext. Emp., Hypoth. II, 16,205 sq. Sur la définition chez Aristote, cf. P. Pellegrin, 1982.

4.

Cf. P. Gros, éd. du de architectura, CUF, t. IV, p. 43, n. 6 ; sur les divisions arbitraires de Varron, cf. J.E.Skydsgaard, 1968, par exemple p. 37.

6.

Successivement, Cic., de inv. I, 2,2 ; pro Sest. 41,91 : nondum neque naturali neque civili iure descripto ; cf. de rep. I, 25,39 ; sur le lien entre raison et cité, cf. les remarques de L. Strauss, 1986, p. 21 ; Sall., Cat. 6,2 ; Liv., I, 8,1 ; Lucr., de nat. rer. V, 930 sq.

7.

Sén., Contr. I, 1, praef. 4-5 ; Montaigne, Essais, III, 13 (« Folio », p. 367).

8.

Sur les digressions de Caton, cf. M. Fuhrmann, 1960, p. 157 sq. ; sur les préceptes à son fils, cf. E.A.Astin, 1978, p. 332 sq. ; et, sur les préceptes médicaux, cf. Pline N.H. XXIX, 8,15-16. Il faudrait ajouter à tous ces témoignages celui de Cornelius Nepos, selon qui les Origines se présentaient capitulatim (Cato 34). Le sens de l’expression est très controversé : selon A.E.Astin (ibid., p. 218), le mot qui traduit le grec kephalaia suggère l’idée d’un résumé ; E. Badian (1966, p. 8) a supposé qu’il s’agissait d’une organisation « par grands thèmes » mais cela ne coïncide pas avec ce que l’on sait des ouvrages de cette époque. On peut se demander encore si le mot ne renverrait pas tout simplement à la division de l’ouvrage en chapitres – capita. Rien n’interdit cette interprétation, le mot caput ayant tous ces sens (cf. A. Ernout et A. Meillet, 1959, p. 98). Sur les recueils de responsa, Cic., de orat. II, 152 (et les remarques de P. Stein, 1966, p. 28 sq.) ; sur Saserna, cf. Varr., R.R. I, 2,22-28 ; sur Quadrigarius, cf. fr.10 P. : incompta orationis antiquae suavitate.

9.

Successivement, Plat., Phaed. 258d ; 259e sq. ; Cic., Tusc. I, 3,6 (« s’aviser… » ; cf. aussi de fin. I, 22 ; Acad. I, 2,5). Sur les juristes, cf. Cic., pro Mur. 15 sq. Enfin, Vitr., de arch. I, 2,1 sq.

10.

Sur les indications de plan ou de divisions chez Varron, cf. L.L. VI, 1,1 ; R.R. II, 1,12 : « la science pastorale comporte neuf parties divisées en trois groupes de trois… Chacune de ces parties comprend au moins neuf subdivisions générales… Cela fait au total quatre-vingt-une parties au moins qui sont certes indispensables et non négligeables… » ; sur ses renvois : L.L. VI, 13 ; 18 (où il cite les Antiquités) ; 22 (« comme je l’ai dit auparavant », sous-entendu dans le L.L.) ; 24 : la porta Romanula « dont j’ai parlé au livre précédent », etc. ; Pline fait de même, par exemple N.H. XVIII, 216 ; et aussi Diodore : cf. K.S.Sacks, 1990, p. 87 sq. Sur cette question, cf. R.J.Starr, 1981 ; le jugement sur Scrofa se trouve dans Colum., I, 1,12 ; Varr., R.R. I, 3.

11.

La longueur des rouleaux n’était pas inférieure à 2,50 m et pouvait dépasser 10 à 12 mètres (cf. G. Cavallo, 1991, p. 195). Sur les index, cf. M. Schanz et C. Hosius, 1959, p. 772-773 ; et en dernier lieu S. Sconocchia, 1987, p. 624 (voir aussi TLL, s.v. index, p. 1143) ; sur la fonction de l’index, cf. Pline, N.H., praef. 33. Le mot index appartient aussi au domaine juridique ; il désigne la dénomination de la loi, qui comporte à la fois l’adjectif formé sur le nom du magistrat qui l’a proposée et son objet, un résumé, en somme, de ce qui suit : cf. Cic., de leg. agr. II, 22 ; cf. I. Calabi-Limentani, 1983, p. 335 ; l’index est aussi la membrane qui pend du rouleau de papyrus.

12.
13.

Dans l’ordre : Orat. 227 et 229 (cf. aussi § 149) ; sur la ponctuation, de orat. III, 44,173 ; puis I, 12,50 (sur les influences dont bénéficia Cicéron, cf. W.W.Fortenbaugh, 1989, p. 39 sq.) ; Den. Hal., Op. rhét. La composition stylistique, VI, 2,8 ; 6,2-3. Chez Vitruve, le mot compositio a les deux sens de σύνθεσις (arrangement des mots pour éviter la cacophonie) et de σύντασις (structure interne) (cf. P. Gros, éd. du de architectura, t. III, p. 55 sq.) ; sur la composition en général, cf. G.A.Kennedy, 1972, p. 107-110.

14.

La position de Crassus (Cic., de orat. III, 24,93) qui explique son manque d’intérêt pour la division de la matière (cf. aussi III, 30,119) n’est pas sans rappeler celle du grammairien stoïcien Tauriscus, qui qualifiait l’histoire d’amethodos hylè (une « matière sans ordre » : cf. note suivante) (sur ce rapprochement, cf. G. Cerri, 1972). Sur Tauriscus, cf. Sext. Emp., adv. math. 1,248 sq. Le mot hylè sert aussi à Denys d’Halicarnasse pour désigner la matière non organisée : Op. rhét. De la composition stylistique (vol. III), VI, 2,8. Sur le débat à l’intérieur de l’épicurisme, cf. Philodème, éd. De Lacy, 1978, p. 196. Sur la confrontation avec les autres disciplines, cf. de orat. I, 48,209-250,218 ; la citation de Polybe est tirée du livre X, 47,12 : ὥστε τῶν πλείστων τρόπον τινὰ μεθοδικὰς εἶναι τὰς ἐπιστήμας. Voir aussi, sur la question de l’organisation de la matière, le numéro de mars 1982 de la revue Langages.

15.

Selon S. Mazzarino (1983, I, p. 488 sq.), la théorie qui fait de l’histoire une discipline sans ordre aurait été érigée contre l’historiographie polybienne ; mais M. Vegetti (1984) a montré qu’elle est déjà présente chez Aristote. Ce débat n’est pas sans évoquer celui qu’on retrouvera au XVIIe siècle et qui opposera Descartes (Discours, « Pléiade », p. 129) ou Pascal (Pensées, p. 74-75 éd. Br.), pour qui l’histoire n’est qu’une affaire de mémoire, à Mabillon ou Bayle, pour qui elle est une science (cf. B. Barret-Kriegel, 1988, 1). Sur Cicéron et l’histoire, cf. de orat. II, 15,63 et les remarques de T.P.Wiseman, 1987, p. 260. Sur l’ars viviendi, Cic., de fin. I, 13,42 ; sur la campagne électorale, voir les remarques de D. Nardo, 1970, p. 124-127 ; sur l’agriculture, voir le débat qui oppose par exemple Scrofa et Agrasius dans les Res rusticae de Varron : « Qu’est-ce que l’agriculture, une ars ou autre chose ? » (ars an quid aliud ?), demande Agrasius ; Scrofa répond : « Non seulement c’est une ars, mais une ars nécessaire et importante » (non modo ars, sed etiam necessaria ac magna). Et il en dévoile les principes (principia), les fins (fines) et les divisions, les partes (R.R. I, 3). Cicéron de son côté avait offert une autre vision des choses : « l’agriculture n’est régie ni par la raison ni par le travail, mais c’est un domaine très instable, réglé par le vent et les tempêtes » (Verr. III, 127).

16.

Brut. 33 ; cf. Orat. 149 ; de gen. opt. or. 5. Le terme structura appartient au vocabulaire architectural : cf. Vitr., de arch. II, 8,5 sq. ; Pline N.H. XXXVI, 171-172 : reticulata structura. Sur les définitions d’Aristote : Rhét. I, 2,4 : « aucun art n’envisage le particulier » ; Métaph. A, 1,5, 981a, 5 sq. Sur la question de la technè, l’ouvrage fondamental est celui de M. Isnardi Parente, 1966, mais il concerne peu Rome ; voir aussi I. Hadot, 1984.

17.

Dans l’ordre, sur les glutinatores, cf. le commentaire de T. Dorandi, 1983, p. 28 ; sur la nota, cf. Fest., p. 182 L., qui la définit commme « la marque, le signum, qu’on impose sur des bêtes, sur un registre, sur un ouvrage, sous forme d’une lettre ou de deux » ; p. 183 L. ; Cf. aussi Oxf. Lat. Dict., p. 1191-1192, chap. 6 ; pour l’explicatio, cf. Cic., de orat. II, 39,164 ; III, 29,113 ; Orat. 116 ; Part. orat. 41, etc. ; Vitr., de arch. X, 12. Sur les classifications primitives, on renverra au moins à É. Durkheim et M. Mauss, 1901-1902 ; et C. Lévi-Strauss, 1962, chap. 2. Sur les problèmes épistémologiques de la classification, cf. aussi P. Tassy, 1986 ; 1991 ; sur les vieux livres romains, cf. P. Catalano, 1974, p. 670 sq. ; 1978, p. 442-452 ; F. Sini, 1978.

18.

Successivement, Suét., Caes. 44,3 ; Cic., de leg. II, 14 ; 23 ; sur son édit : Att. VI, 1,15, Fam. III, 8,4 ; Varr., R.R. I, 1,11 ; Sall., Iug. 17,2 (il loue par ailleurs la brevitas de Caton : cf. Hist. proem., fr.2 sq. M.). ; Pline, N.H., praef. 17 : célèbre passage où Pline énumère le nombre d’ouvrages qu’il a consultés (20 000 faits lus dans 2 000 ouvrages de 100 auteurs), pour les enfermer (inclusimus) dans ses 36 livres ; cf. aussi III, 2,2 ; Quint., I.O. VIII, praef. 1-3 ; Vitr., de arch. V, praef. 5. Sur les définitions des géomètres, cf. Proclus, Comm. Eucl., dans Éléments d’Euclide, éd. G.J.Kayas, Paris, 1978, p. XV ; Cic., Orat. 116 : « chaque chose doit être définie brièvement » ; sur la définition de Labéon, cf. D. XLVII.10.15.26 et le commentaire de M. Bretone, 1987, p. 190. Sur l’étymologie de cogitatio : Varr., L.L. VI, 43. Cf. aussi Cic., Tusc. II, 2,6 : Cicéron critique la multitudo infinita librorum des philosophes grecs, signe de bavardage.

19.

Dans l’ordre, Quint., I.O. III, 6,66-67 ; Gaius, Instit. I, 188 (nombre de tutèles). Sur la nécessité de règles, Cic., de inv. II, 2,4 (et aussi Vitr., de arch. I, praef. 4.) ; Rhet. Her. III, 39 ; cf. Quint., I.O. VIII, praef. 1-3. Sur l’influence d’Aristote, cf. A. Michel, 1960, p. 203 sq. ; sur les problèmes, cf. Top. 79 (voir aussi Part. orat. 61) ; sur les thèses, cf. Cic., Orat. 46 : « séparer une cause des circonstances particulières de personnes et de temps, et la faire rentrer dans le développement d’une question générale, s’appelle thèse ». Les lieux constituent des réserves de développements généraux, appelés, eux, « lieux communs », car ils sont valables pour toutes sortes de causes (Orat. 47 ; 126) et les lieux communs fournissent les arguments rhétoriques généraux dont les thèses ou propositions générales ont besoin. Sur le lieu et le lieu commun, cf. W.A.De Pater, 1968 ; L. Pernot, 1986. Sur les avantages de l’élémentation, que D’Alembert exposera avec clarté dans son Discours préliminaire à l’Encyclopédie, voir T. Hordé, 1977, p. 42-66.

20.

Successivement, Cic., de leg. II, 47 ; Q. Cic., Comment. petit. 1,1 ; sur les catalogues de bibliothèques, cf. les Pinakes de Callimaque à Alexandrie (cf. P.M.Fraser, 1972, p. 452 sq.), celui de la bibliothèque de Tauromenium, en Sicile, qui était peint sur un mur (voir notamment G. Manganaro, 1974 ; 1976), ou ceux des bibliothèques privées à Rome (cf. P. Fedeli, 1988, qui cite les sources).

21.

Vitr., de arch. I.praef. 3.

22.

Pour Vitruve, cf. de arch. II, 1,9 : … ne obscura sed perspicua legentibus sint ratiocinabor ; cf. V, praef. 2, où il souligne la même volonté d’être clair ; sur les définitions, cf. de arch. I, praef. 2-3 ; I, 1,18 ; V, praef. 2-3 (L. Callebat, 1982, p. 716-719 ; 1990, p. 47 sq. ; E. Romano, 1990, p. 175 sq.) ; sur les croquis : V, 4,1 ; III, 3,13 : renvoi à une forma à la fin du livre (in extremo libro) avec sa légende (ratio eius subscripta) ; même chose dans le de agricultura de Varron et dans les manuels d’arpenteurs (cf. A. Schulten, 1898, p. 534-565). Sur le de republica, cf. Fam. VIII, 1,4 : tui politici libri omnibus vigent (cf. aussi de fin. I, 3,7 : « J’entends ne pas refuser d’être lu par tout le monde » ; et de leg. I, 5 : Atticus exhorte Cicéron à écrire un ouvrage d’histoire et il ajoute : « il me semble que c’est là un présent que tu dois non seulement aux aspirations de ceux qui aiment les lettres, mais aussi à la patrie »). Sur Varron, Sat. Men. 542 ; Cic., Acad. I, 2,8 ; puis 3,9. Sur Pline : N.H., praef. 5-6 (il se place clairement dans une perspective de vulgarisation, précisant que cela n’a pas été le cas de ses prédécesseurs, dans le domaine de l’agriculture ou de l’astronomie ; cf. aussi XVIII, 5,24) ; Cic., de fin. V, 19,52 (sur les opifices).

23.

Cic., de fin. I, 4,10 : « je dois travailler… à l’instruction de mes concitoyens » (ut sint… doctiores cives) ; cf. Tusc. II, 3,8 : « Quant à nous, il nous paraît que, en tout sujet, il faut s’appliquer à être lisible pour tous les gens cultivés » (eruditi) (cf. aussi de rep. I, 17,32) ; sur l’urbanitas, cf. de fin. I, 7 (cf. Celse, de med. I, 1,1 : magna pars urbanorum omnesque paene cupidi litterarum). Sur Lucilius, cf. de orat. II, 6,25 (c’est précisément à l’érudition, aux doctissimi, que Lucilius s’en prend. Cf. E. Rawson, 1985, p. 48 ; 283 ; M. Citroni, 1995, p. 55, n. 19).

24.

Cic., Orat. 112 (diffusion) ; Vitr., de arch. IX, praef. (faire progresser la science) ; de arch. V, praef. 1 sq. ; 6,1-3 ; VII, praef. (assurer la renommée) ; sur l’existence d’un public anonyme : Catul., 55 ; Hor., Ep. I, 20,19-28 ; sur la diffusion des livres, cf. G. Cavallo, 1984 ; P. Citroni, 1995, p. 7 ; sur les libraires et éditeurs, cf. E.J.Kenney, 1982, p. 3-32. La citation de Nietzsche est tirée de La Volonté de puissance, § 466.

25.

Cic., de orat. I, 42,187-190. Il faut relire tout le texte. Mais nous citerons ici seulement les deux passages essentiels. D’abord le § 189 : « Posons d’abord l’objet (finis) du droit civil : il est de maintenir, fondés sur les lois et les coutumes, les principes de justice, qui règlent les intérêts des citoyens dans leur relation réciproque. Ensuite il faut indiquer les genres (sunt notanda genera) et les ramener à un nombre déterminé et restreint (ad certum numerum paucitatemque revocanda) ; le genus est ce qui renferme (complectitur) deux espèces (partes) ou plus, semblables entre elles par un caractère commun mais séparées par une différence propre. Les espèces sont les subdivisions qui se rangent sous le genre dont elles sont formées (partes sunt quae generibus eis ex quibus manant subicuntur). » Et surtout, le § 190, où Crassus résume son projet ut primum ius civile in genera digerat, quae perpauca sunt, deinde eorum (generum) quasi quaedam membra dispertiat, tum propriam cuiusque vim definitione declaret : perfectam artem iuris civilis habebetis (« disposer le droit civil en un très petit nombre de genres, puis partager chacun de ces genres en différents membres ou espèces, enfin faire valoir la valeur propre de chaque terme, vous aurez ainsi un système complet de droit civil »). Le passage a suscité une très grosse bibliographie parmi laquelle je ne citerai que quelques titres : G. La Pira, 1935, p. 319 sq. ; M. Villey, 1945 ; 1957, p. 161 sq. ; M. Talamanca, 1977 ; en dernier lieu, F. Bona, 1980.

26.

De orat. I, 42,187-188.

27.

Pour une introduction générale, cf. W.H.Stahl, 1962, notamment p. 65 sq., où l’auteur étudie, trop rapidement cependant, le développement des manuels de l’époque républicaine et l’influence sur eux de ceux de l’époque hellénistique (p. 29 sq.) ; cf. aussi R. Pfeiffer, 1968 (sur la science hellénistique). Le plus complet sur la question reste le livre de M. Fuhrmann, 1960, qui toutefois ne s’intéresse qu’au modèle rhétorique et manque terriblement de quelque sens de la problématisation – un effet du sujet traité sans doute (cf. W.H.Stahl, dans Latomus, 1964, p. 311-321).

28.

Sur d’autres points, en revanche, ses classements divergeaient des ouvrages précédents : nous n’entrerons pas ici dans le détail. Cf. G.A.Kennedy, 1963, p. 321 sq. ; 1972, p. 134 sq. ; A. Michel, 1960 passim ; M. Talamanca, 1977, p. 158 sq. Sur Antoine, cf. G. Calboli, 1972. L’ouvrage de M. Furhman (1960) offre au moins cet intérêt de comparer les classifications grecques et romaines (notamment p. 161 sq.).

29.

Une bonne présentation de cette question se trouve dans l’introduction de M. Baratin et F. Desbordes, 1981 ; et sur Varron, ibid., p. 39 sq.

30.

La question de l’influence sur Euclide d’Aristote ou des géomètres antérieurs (de Thalès à Démocrite) a suscité une vaste bibliographie : cf., par exemple, L.M.Napolitano Valditerra, 1988, p. 74-96 ; G. Cambiano, 1992a, p. 83 sq. ; M. Caveing, 1990, p. 88 sq. Pour un exposé général sur les méthodes d’Euclide, voir ce dernier, p. 114-148. Le Commentaire de Proclus, du Ve siècle, reste toutefois la meilleure introduction au sujet (éd. et trad. P. Ver Eecke, 1948). Outre les Éléments d’Euclide, il faut citer les traités d’Archimède, ceux d’Apollonius, plus jeune, qui suivent tous le même modèle de démonstration systématique d’un corps de connaissances ; cf. P.M.Fraser, 1972, p. 388 sq. ; G.E.R.Lloyd, 1990b. Sur les applications de la méthode géométrique, cf. G.E.R.Lloyd, 1987, p. 146-147.

31.

Pour Platon comme pour Aristote, tout art (Τέχνη) tend à l’unité : cf. M. Isnardi Parente, 1966, p. 98. On trouve la même chose chez les stoïciens qui définissent la technè comme un suvsthma, un tout cohérent (SVF, I, 73 ; II, 56) : cf. M. Isnardi Parente, 1961, p. 263.

32.

Les Romains font clairement la différence entre persuader et démontrer. Voir Cic., Acad. II (Luc.), 36,116 : geometrae provideant, qui se profitentur non persuadere, sed cogere ; cf. Sén., Q.N. I, 4,1 ; I, 5,13. Sur la volonté de rendre le savoir accessible, cf. Proclus, Commentaire aux Éléments, Proem. 71,9-21 : « Me demanderait-on quel est le but des Éléments ? Ma réponse serait qu’ils concernent d’une part l’objet en étude et d’autre part l’étudiant. » Sur la connaissance de la rhétorique, cf. l’ouvrage de W.W.Fortenbaugh et P. Steinmetz éd., 1989, notamment p. 39 sq. ; E. Rawson, 1985, p. 132-155 ; sur la géométrie, cf. Cic., Tusc. I, 5 ; sur Socrate, Xén., Mém. IV, 7,2-3.

33.

Sur les traductions d’Euclide, cf. éd. M. Caveing, 1990, p. 69 sq. Parmi les sources latines, on trouve quelques allusions à Euclide (Cic., de orat. III, 33,132), aux découvertes d’Archimède (Tusc. I, 25,63 ; de rep. I, 14,21-22 ; de nat. deor. II, 35,88) ; à Ératosthène (Cic., Att. II, 6,1 ; VI, 1,18 ; Varr., R.R. I, 2,3) ; on citera aussi des références à Ératosthène ou à Posidonius chez Vitruve (de arch. VIII, 5,3 ; I, 6,9 ; VI, 1,3-7), qui manifeste un goût évident pour l’histoire des sciences, même s’il ne comprend pas tout (cf. G. Cambiano, 1992a, p. 101, qui insiste aussi sur la baisse d’un intérêt théorique à cette époque même en Grèce ; cf. E. Rawson, 1985, p. 156 sq. et 160, sur les erreurs de Vitruve) ; il y a aussi des définitions d’Euclide dans le de mensuris de Balbus (97 L.) ; et chez Censorinus (Metrologicorum frag., éd. Hutschl, 60-63). Sur l’intérêt pour la géométrie, dans l’ordre, Quint., I.O. I, 10,37 ; Cic., de orat. I, 187 ; Tusc. I, 3,5. Sur les ouvrages de géométrie de Varron, la tradition rapporte deux titres, de mensuris et de geometria, mais peut-être est-ce le même ouvrage (K.G.Sallmann, 1971, p. 11, n. 21 ; cf. Ps. Boèce, p. 393 L. qui cite aussi une lettre de Jules César sur l’origine de la géométrie [p. 395 L.] ; cf. aussi Gell., I, 20,8 : une définition de la ligne attribuée à Varron) ; sur Diodote, Cic., Tusc. V, 39,113 ; sur Posidonius, cf. par exemple de nat. deor ; II, 34,88 (à propos du planétaire [récemment, nuper] réalisé par Posidonius, désigné ici comme familiaris noster) ; cf. aussi Att. II, 1,2 ; XVI, 11,4. Sur les rapports de Posidonius avec l’élite romaine, cf. H. Strasburger, 1965, p. 40-41. Sur les méthodes de Posidonius, cf. aussi M. Laffranque, 1964, p. 122 sq. ; 283-284 ; 323-327 ; 415-416 ; et I.G.Kidd, 1988. En ce qui concerne le programme de Polybe, il est, comme l’a montré en premier M. Vegetti (1983, p. 163-165), profondément marqué par le modèle d’Euclide : l’histoire du monde est conçue comme une totalité (unifiée par la domination romaine) avec un principe fiable, une archè (la première guerre punique, d’où découlent tous les événements : I, 3) et que l’historien érige en théorie, en un modèle démonstratif, susceptible d’entraîner la conviction du lecteur (IV, 40,1) – comme les écrits des géomètres (cf. G. Cambiano, 1984, p. 138). Sur la méthode géométrique à l’époque impériale, on citera le cas de Ptolémée, qui, au IIe siècle de notre ère, écrit sur les phénomènes célestes une Syntaxis mathematica, devenue célèbre dans le monde arabe sous le nom d’Almageste : le titre même de cet ouvrage souligne le caractère systématique de son organisation. De même le médecin Galien utilise cette méthode fondée sur la démonstration : cf. M. Vegetti, 1983, p. 160 sq. surtout ; et les remarques de G. Cambiano, 1988a, p. 86-89.

34.

Dans l’ordre, de orat. II, 142 (describere) ; Acad. I, 4,17.

35.

Dans le Phèdre (265d sq.), Socrate dit qu’il faut suivre deux procédés : « L’un est, prenant une vue d’ensemble de ce qui est disséminé en une foule d’endroits, de le mener à une essence unique (idea), afin de manifester, par une définition de chacun, l’objet sur lequel, en chaque cas, on voudra donner un enseignement… » L’autre c’est d’« être capable de fendre l’essence unique en deux selon les espèces… ». La dialectique permet ainsi de « porter son regard vers une unité, qui soit l’unité dominant une multiplicité ». Cette méthode inductive s’oppose pour lui radicalement à celle des géomètres qui procèdent par hypothèses non démontrées et conclusions (533b-c), c’est-à-dire par syllogismes déductifs. Sur la nature généalogique de cette démarche, cf. L. Couloubaritsis, 1990, p. 94 sq.

36.

Part. an. I, 2, 642b, 12 (critique de la dichotomie) ; cf. E. de Strycker, 1968, p. 144 sq. (sur le rapport avec les idées) ; sur la division en parties, cf. J.-M. Le Blond, 1939, p. 292 sq. Sur la différence entre partition et division, cf. D. Nörr, 1972, p. 21 sq. Sur les divisions stoïciennes : Cic., Tusc. IV, 5,9 ; cf. aussi SVF, III, 475 ; 903 (classification des passions), et A.A.Long et D.N.Sedley, 1986, I, p. 190 sq. Les deux dernières définitions sont tirées des Top. 28 et 29. Sur la division et la partition, cf. M. Talamanca, 1977, passim.

37.

Sur la définition du nexum : Varr., L.L. VII, 105 ; cf. M. Bretone, 1982, p. 108 ; 1987, p. 184-186. Sur l’édit cicéronien, cf. Att. VI, 1,15 ; cf. A.J.Marshall, 1964, p. 188. La méthode ne s’applique ainsi en aucun cas à la structure de son édit, mais à la définition de ses différents éléments.

38.

D. I.2.2.42 (Pomp., Ench) : ius civile primus generatim constituit. Sur cette expression, cf. A. Schiavone, 1976, p. 71 sq. Sur sa définition du nexum, cf. A. Schiavone, 1987, p. 57-58. On notera que, chez Scaevola, la définition fonde même parfois toute l’argumentation : cf. D. IX.2.31 (Paul) ou D. XVII.2.30 (= Gaius, Instit. III, 149) ; voir aussi A. Schiavone, 1976, p. 141-142 ; B.W.Frier, 1985 p. 160 sq.

39.

Sur les débats relatifs aux genres, cf. Gaius, Instit. III, 188 ; Macr., Sat. III, 5,1 (hostiarum genera) ; sur Labéon, Gaius, Instit. III, 183 ; les définitions de Cicéron se trouvent dans Top. 28 et 31 ; Galien, de meth. med. I, 1 ; Gell., IV, 1,17-23 (la critique des veteres) : il s’agit des définitions du mot penus proposées par Q. Mucius Scaevola, Servius Sulpicius Rufus, et Sabinus. La dernière citation d’Aulu-Gelle est dans IV, 1,10.

40.

Sur le genre comme notio, Cic., Top. 31 ; 83 ; cf. aussi Orat. 7 ; 10 : « Tout ce dont on discute selon une méthode rationnelle, écrit-il, doit être ramené à la forme ou au type dernier du genre auquel il appartient » (ad ultimam sui generis formam speciemque redigendum). Or, juste avant ce passage, Cicéron a précisé que forma traduisait le grec idea et la référence à Platon est explicite. Le botaniste Candolle, au XIXe siècle, écrivait aussi : « Il faut, pour établir une bonne classification, ramener toutes les plantes irrégulières à leurs types primitifs et réguliers, quoique ces types soient souvent rares à rencontrer, quelques-uns même idéaux » (Théorie élémentaire de la botanique, cité à l’article « Taxinomie » de l’Encyclopaedia Universalis). Sur Labéon et la logique, voir M. Bretone, 1987, passim.

41.

Dans l’ordre, Varr., R.R., I, 1,11 ; Vitr., de arch. II, 7,1 ; 10,3 ; sur les quatre partes, Varr., R.R. I, 5,1 (sur les divisions et subdivisions de Varron, cf. J.E.Skydsgaard, 1968, p. 11 sq.) ; Cels., de med., Proem. 9-10.

42.

Successivement, Arist., Anal. post. 76b, 11 ; Proclus, Comment., Proem 72,1 sq. (et M. Caveing, 1990, p. 84 sq.). Sur les atomes, cf. Lucr., de nat. rer. II, 1005 sq. : « ce qui change dans le monde, c’est la combinaison, comme dans les mots, non les éléments de base, qui, comme dans les mots sont toujours identiques » (sur le modèle de l’écriture, cf. F. Desbordes, 1987 ; et G.A.Ferrari, 1980, p. 84 sq., qui suggère que la lettre de l’alphabet écrit fut peut-être même le modèle de l’atome démocritéen. Ce qui nous démontrerait une fois de plus le rôle de l’écrit dans cette réflexion sur les fondements du savoir). Sur le langage comme paradigme, cf. W. Leszl, 1992, p. 35 sq. Cette notion d’élément et la comparaison avec les lettres de l’alphabet étaient devenues depuis le Ve siècle un des lieux communs de la culture grecque. Elle servait même, en rhétorique, à expliquer la notion de lieu (cf. de orat. II, 30,130). On peut se demander dans quelle mesure elle n’a pas favorisé l’apparition, au IIIe siècle en Grèce et au Ier à Rome, de l’ordre alphabétique. (Sur l’histoire de cet ordre alphabétique, cf. L.W.Daly, 1967 ; R. Blum, 1977, p. 109-132.)

43.

D’abord de leg. I, 17-18 ; puis de rep. III, 31,43 : c’est par le raisonnement (ut nunc ratio cogit) qu’il démontre aussi que la tyrannie n’est pas un État ; de rep. II, 39,65 : genera civitatum tria probabilia ; sur le recours à l’histoire pour confirmer le postulat, cf. de rep. II, 1,3 : facilius autem quod est propositum consequor, si nostram rempublicam… ostendero. Consequor appartient au vocabulaire de la logique ; propositum désigne la thèse générale qui a été posée ; de rep. II, 39,66 : « Si je me suis servi de l’exemple fourni par notre cité, ce fut pour faire voir l’application des principes énoncés dans mon discours (quale esset id quod ratio oratioque describeret). Mais si tu réclames que je te présente en elle-même la forme de constitution la meilleure, sans recourir à l’exemple d’aucun peuple, c’est à l’image de la nature qu’il me faudra avoir recours. » Un tel aveu montre bien les rapports entre cet ouvrage et le de legibus. La citation du de officiis vient de III, 7,33.

44.

Sur la notion de « limite », cf. P. Stein, 1966, p. 36-40. En raison du petit nombre de fragments (Bremer, p. 103-104)., l’ouvrage n’a pas été très étudié ; on consultera néanmoins R. Martini, 1966, p. 90 sq. ; B. Schmidlin, 1976, p. 106-111, qui y voit une influence de la rhétorique ; A. Magdelain, 1995, p. 196 sq., qui souligne le caractère dogmatique de ce texte.

45.

Sur les liens entre physique stoïcienne et géométrie, cf. Cic., de fin. I, 6,20. Sur Posidonius, cf. fr.46-47 E.K. et le commentaire de I.G.Kidd, 1978b, p. 12 (cf. aussi M. Laffranque, 1964, p. 410 sq. ; I.G.Kidd, 1978a) ; sur Sex. Pompée, cf. Brut. 175 ; de off. I, 6,19. Aux dires de Plutarque (Pomp. 79), l’une des épouses du Grand Pompée, Cornélie, fille de Metellus Scipion, était « savante en géométrie ».

46.

Successivement, de orat. I, 42,189 ; II, 19,83 ; Linné, Philosophie botanique, § 151 ; M. Foucault, 1966, p. 174-175 ; Pline, N.H. XXV, 16.

47.

Le mot de Caton est dans Sall., Catil. 52,11 (cf. aussi Sall., Hist. I, 12 McG. [= Aug., civ. Dei III, 17] : Boni et mali cives appellati non ob merita in rem publicam omnibus pariter corruptis…) ; puis sur la noblesse : Cic., pro Mur. 16 ; Sall., Iug. 85,16-17 (discours de Marius) ; L. Cincius, dans FGR, p. 374, 5 : une définition à rapprocher peut-être de celle que Q. Mucius Scaevola donnait du mot gentiles : les gentiles sont des gens qui portent le même nomen, qui sont issus de parents libres et n’ont jamais subi de diminution des droits civiques (Cic., Top. 29). Sur les ordres à l’époque impériale, cf. C. Nicolet, 1988b, p. 224 sq. ; W. Eck, 1990, p. 73 sq.

48.

Sur le cens, cf. Tab. Heracl. 144 (Crawford, p. 368). Un bon exemple de transformation de l’onomastique, celui d’Ateste, a été étudié par M. Lejeune, 1978 ; sur la Cisalpine, cf. D. Foraboschi, 1992, p. 143 sq. ; sur les noms des magistrats, cf. E. Campanile et C. Letta, 1979 ; sur le mot Sabellus, cf. E.T.Salmon, 1967, p. 32.

49.

Arist. Top. 163b, 32-33 : le lieu est un principe et une proposition commune à plusieurs arguments. cf. W.A.De Pater, 1968, p. 173 ; 180 sq. Sur la définition cicéronienne : Cic., Top. 7 ; 9 ; 44 : argumentorum et rationum locos (des lieux pour la démonstration et l’argumentation) ; de orat. II, 30,130 sq. (capita ; cf. aussi 34,146). Avec Cicéron, la difficulté réside toutefois dans le fait que sa conception du lieu a évolué tout au long de son œuvre : cf. B. Riposati, 1967, p. 15 sq. Sur les lieux en général, cf. l’introduction de J. Brunschwig aux Topiques d’Aristote (CUF) ; cf. aussi W.A.De Pater, 1985, p. 164 sq. ; L. Pernot, 1986 ; sur les lieux de mémoire, cf. Rhet. Her. III, 16-24 (et F. Yates, 1975, p. 13 sq.).

50.

Sur Jussieu, cf. H. Le Guyader, 1991, p. 78 sq. ; Linné, Philosophie botanique, 1751 ; cf. aussi F. Dagognet, 1984, p. 113.

51.

Sur l’édit d’Auguste, Hyg., de limit. constit., p. 194, 9-16 L. ; sur le lien entre carte et centuriation, cf. F.T.Hinrichs, 1989, p. 59 sq. Sur la vocation politique du cadastre, E. Gabba, 1985 ; M. Clavel-Lévêque, 1988, p. 7 sq. ; sur sa vocation administrative, cf. C. Moatti, 1993 ; sur les villes en damier, cf. P. Gros et M. Torelli, 1988, p. 127 sq.

52.

Vitr., de arch. II, 8,2 ; Pline, N.H. XXXVI, 171-172. Le reticulum tend à remplacer l’incertum fondé sur la liaison de la matière, non sur le réseau : Vitr., de arch. II, 8,1 ; cf. M. Torelli, 1980 ; cf. aussi A. Gara, 1992, notamment p. 367 sq. ; enfin, Varr., L.L. VI, 64 : ut olitor disserit in areas sui cuiusque generis res, sic in oratione qui facit, disertus ; sur Castor, Pline, N.H. XXV, 5,9 ; sur la comparaison avec les jardins à la française, R. Martin, 1971, p. 246.

53.

Sur l’urbanisation liée à la municipalisation, cf. E. Gabba, 1972 ; 1976b ; C. Letta, 1992 (sur les sanctuaires) ; U. Laffi, 1972 (sur le rôle prééminent du municipe) ; E. Gabba, 1991b (sur l’unification de l’ancien ager romanus).

54.

La bibliographie sur les lois municipales se trouve désormais réunie dans Crawford, I, p. 355-358 ; sur la municipalisation avant la guerre sociale, voir M. Humbert, 1978 ; G. Luraschi, 1979, p. 56 sq. ; sur les régions et les découpages, cf. R. Thomsen, 1947 ; C. Nicolet, 1988a, p. 201 sq. ; 1991 ; E. Lo Cascio, 1991. Sur l’état des tribus après l’intégration des Italiens, cf. L. Ross-Taylor, 1960, p. 101 sq. Pour Rome, le chiffre de 265 vici donné par Pline (N.H. III, 66) est accepté aujourd’hui (cf. A. Fraschetti, 1994, p. 272, n. 76 ; et plus généralement, sur le découpage de Rome, p. 266 sq. ; cf. aussi E. Lo Cascio, 1991, p. 126). Une question demeure toutefois : si à Rome les régions ont également servi de base à l’organisation administrative de la ville (les services de police, des vigiles sont répartis en fonction de ces entités nouvelles), en Italie leur vocation suscite en revanche la perplexité : on ne trouve aucun témoignage prouvant que le système régional ait servi concrètement. L’hypothèse de G. Tibiletti, reprise par C. Nicolet, selon laquelle elles ont sous-tendu une réorganisation des archives publiques paraît la plus convaincante (cf. C. Nicolet, 1991a, qui s’appuie notamment sur Pline, NH VII, 49,3). On peut aussi se demander si, par ce biais, Auguste ne cherchait pas à fonder une unité de la péninsule, créant en quelque sorte une continuité entre les régions romaines et les régions italiennes. Une telle conception supposerait toutefois qu’il y ait eu un projet augustéen, une idée qui est loin de faire l’unanimité (cf. W. Eck, 1986).

55.

Successivement, Cic., de orat. II, 34,147 (Antoine) ; Front., de aquaed. 17,3-4 ; Hyg., p. 202, 1-4 L.

56.

Dans l’ordre, Varr., R.R. I, 2,13 ; Plat., Rep. VII, 534e (cf. P. Boyancé, 1970, p. 148 sq.) ; Cic., de orat. I, 188 ; Vitr., de arch. IV, praef. 1 ; cf. aussi de arch. V, praef. 5, et E. Romano, 1990, p. 185 sq.

57.

Cic., de orat. III, 30,119 ; I, 42,190 ; II, 19,79.

58.

Les sources concernant l’ouvrage de Cicéron se trouvent dans Bremer, p. 130 (Gell., I, 22,7 ; Charis. G.L. I, 138). Sur la ratio chez Vitruve, cf. de arch. II, 1,8 ; cf. aussi V, praef. 5, et le commentaire de P. Gros dans l’édition CUF, livre III, p. XXXVI ; LVI sq. ; et livre IV, p. 41-44 ; cf. aussi E. Romano, 1990, p. 185 sq. Sur le choix de Varron, cf. Aug., civ. Dei. VI, 3. Sur l’ordre de Scaevola, cf. A. Schiavone, 1976 ; 1990, p. 444. En ce qui concerne l’expression « experts en choses divines et humaines », elle a désigné d’abord le Pontifex maximus, puis également les juristes – on la trouve jusque dans le Digeste – et les philosophes. Cf. Fest, p. 200, 3 L. ; Cic., Acad. I, 3,9 (éloge de Varron) ; Cic., de orat. III, 33,134 ; Tac., Ann. III, 70 (éloge de juristes) ; D. I.1.10.2 (définition de la jurisprudence) ; Cic., de off. I, 43,153 (définition de la sapientia) ; Sén., de ben. VII, 2,4. En ce qui concerne la quadripartition de Varron, cf. L.L. V, 12 : « tous les phénomènes dans l’ensemble se répartissent en ces quatre catégories et par là se représentent de même éternellement : il ne saurait jamais en effet y avoir de temps sans mouvement… ; de même il ne saurait y avoir mouvement sans espace ni corps ; enfin, là où se présente cet état d’agitation, il ne peut pas ne pas y avoir action. Donc espace et corps, temps et action constituent le quadrige des principes premiers » (initia). Cette quadripartition se retrouve dans de nombreux textes de Varron, le de poetis (cf. H. Dalhmann, 1962) par exemple, le de lingua latina ou encore le Commentariolum dédié à Pompée (Gell., XIV, 7). Selon M. Villey, elle renvoie aux catégories des grammairiens et dialecticiens grecs (1957, chap. IX ; et 1945, p. 36). Un système qu’on retrouvera dans les Institutes de Gaius, par exemple, mais sous forme réduite (res, personae). Cicéron aussi l’applique, notamment dans le de inventione : cf. A. Michel, 1960, p. 227. Sur cette division, toutefois, Cavazza (1981) voit aussi l’influence de la division stoïcienne, l’espace et le temps. Tout aussi bien, Varron se rattache lui-même explicitement à Pythagore (L.L. V, 11). Pour une mise en perspective de la question, quelques remarques dans P. Catalano, 1978, p. 447-448 et n. 12.

59.

Sur la tota Italia : de dom. 5 ; pro Sest. 16 ; 25 ; 36 ; 38 ; de prov. cons. 43 (sur le rôle de ce thème au dernier siècle, voir aussi R. Syme, 1967, p. 264 sq. ; E.T.Salmon, 1982, dernier chapitre) ; sur l’opinion publique italienne, cf. E. Noè, 1988 ; sur l’union des boni, Cic., Catil. I, 32 ; de leg. agr. II, 3 ; 7 ; Att. VII, 7,5 ; sur la concordia, en dernier lieu C. Nicolet, 1966, p. 633 sq. ; sur le consensus, Phil. III, 2 ; VI, 18 ; XIV, 15-16. Ces notions ont été souvent commentées du point de vue de leurs présupposés philosophiques : cf. A. Michel, 1984b, selon qui Cicéron rêve d’abord, comme Platon, d’une cité de gens moralement irréprochables ; puis, sous l’influence du stoïcisme, il insiste surtout sur le lien social ; cf. dans le même sens K. Buchner, 1984, p. 123 (pour les influences stoïciennes) ; D. Frede, 1989, p. 84 sq., souligne en revanche l’influence d’Aristote. Sur les implications politiques, voir E. Lepore, 1954, p. 178 sq. ; 344 sq.

60.

Sur la clémence de César, cf. Cic., Fam. IV, 4,4 ; sur le tribunat, cf. de har. resp. 43-44 ; de leg. III, 16-17 ; 23-26, où il souligne sa fonction modératrice ; cf. aussi E. Lepore, 1954, p. 213 sq. La définition des optimates est tirée de pro Sest. 97. Sur la persistance des ordres, on renverra par exemple à de leg. III, 28.

62.

Cic., pro Balb. 8,20-22 : on ne peut en effet, théoriquement, entrer ou sortir de la citoyenneté romaine par contrainte. Sur le sujet, on citera par exemple W.V.Harris, 1972, p. 639 sq. ; B. Albanese, 1973, p. 1 sq. ; E. Gabba, 1994, p. 193 sq.

63.

Sur l’idée de communio, cf. A.A.Anselmo, 1983, p. 176 sq. ; sur la thèse épicurienne, cf. V. Giuffrè, 1972 ; V. Goldschmidt, 1976, p. 183 sq. ; sur l’utilitas publica chez Cicéron, voir G. Jossa, 1963 ; J. Gaudemet, 1951 et 1979 ; sur l’égalité juridique, cf. pro Caec. 70 : quod aequabile inter omnes atque unum omnibus esse possit (cf. aussi de orat I, 42,188 ; de rep. I, 32,49) Sur l’attitude particulariste des nobiles et l’idéal cicéronien, cf. de off. I, 85-86 ; sur les bons dirigeants, cf. J.-L. Ferrary, 1995.