Stratégies pratiques pour encourager
les bons choix et les relations saines:
10 conseils aux parents

Au cours des 50 dernières années environ, notre connaissance des facteurs qui incitent les jeunes à faire des mauvais choix, et des moyens pour les préserver des situations dangereuses, a beaucoup progressé. Certains des facteurs négatifs qui influencent les adolescents s’actualisent sur le plan individuel. Par exemple, l’esprit de rébellion, les attitudes favorisant un comportement antisocial (y compris la drogue et la violence) ainsi que la propension à croire que les avantages de certaines situations en surpassent les risques sont des éléments qui permettent fréquemment d’identifier les adolescents qui connaîtront des difficultés.

D’autres influences négatives sont liées aux relations d’un adolescent avec ses pairs. Par exemple, la fréquentation de fauteurs de troubles ou d’amis qui consomment de l’alcool ou d’autres substances, ou encore la recherche de la reconnaissance et de l’acceptation des pairs par l’adoption de comportements violents ou risqués, constituent les éléments qui reviennent le plus souvent dans les études portant sur les adolescents qui vivent des difficultés.

Enfin, certaines influences négatives favorisant les comportements à risque proviennent de la famille, du milieu scolaire ou de la communauté et de la culture en général. Voici quelques-uns des éléments les plus prédictifs de problèmes à l’adolescence: écoles inadéquates, possibilités réduites de réussite, membres de la famille qui consomment des stupéfiants ou ont recours à la violence, et méthodes d’éducation déficientes. En outre, les adolescents qui grandissent dans un environnement non sécuritaire, où ils sont exposés au crime et où il est facile de se procurer de l’alcool et d’autres substances, sont plus susceptibles d’éprouver de la difficulté à adopter des comportements sécuritaires.

En revanche, les jeunes qui possèdent des atouts comme des expériences de vie positives ou certaines qualités personnelles, telles que le bon sens et la compassion, sont susceptibles de devenir des adultes sains, bienveillants et responsables. Parmi les atouts qu’un jeune peut avoir, mentionnons la réussite ou la réalisation de soi à l’école, dans les sports, dans leurs cercles d’amis ou dans les activités bénévoles. La créativité et le talent musical représentent également des avantages. Les atouts peuvent être inhérents à la personne (talent musical ou aptitudes intellectuelles) ou extérieurs (comme le bénévolat ou la participation à des comités de pairs). Des relations saines avec des membres de la famille, des camarades et d’autres adultes importants dans leur vie aident les adolescents à renforcer leur confiance et leur estime de soi. Durant la période déterminante que constitue l’adolescence, les atouts des jeunes sont suffisamment importants pour influencer leurs choix et les aider à devenir des adultes responsables et accomplis.

Le nombre et la qualité des atouts que possède un adolescent a une influence importante sur la quantité de choix positifs qu’il fera, ainsi qu’un impact sur son développement. Des études ont montré que plus un adolescent possède d’atouts, plus son développement sera positif et fructueux. Inversement, moins un jeune a d’atouts, plus il risque d’avoir des comportements à risque, comme la consommation de drogues, les relations sexuelles non protégées ou l’usage de la violence.

Les atouts des jeunes influencent considérablement leur comportement en les protégeant des situations à risque et en favorisant des attitudes et des choix positifs. Cette influence ne se limite pas à certains groupes culturels ou statuts socioéconomiques, et elle agit de l’enfance au début de l’âge adulte.

Alors, quelle est donc la meilleure façon de protéger les jeunes contre les mauvaises influences? Vous l’aurez deviné: il s’agit d’établir des relations saines. Nous savons qu’une relation positive avec des adultes bienveillants constitue un des principaux facteurs qui réduisent le risque de comportements problématiques chez les jeunes. Certains enseignants, entraîneurs, chefs religieux et autres membres de la communauté apportent un équilibre dans la vie des adolescents, qui sont accablés par la pression.

Voici quelques conseils visant à établir et à conserver des relations saines avec votre adolescent:

1. Soyez honnête et ouvert.

La recherche indique que plus vous êtes honnête et ouvert avec votre adolescent, plus vous pourrez discuter de divers sujets, notamment des relations sentimentales et sexuelles. Parler de ce dernier sujet avec votre jeune est très important; en effet, le degré d’ouverture dans les discussions entre parents et adolescents sur la sexualité est directement lié au moment choisi par les jeunes pour avoir leurs premières relations sexuelles. Des échanges en profondeur sur les relations amoureuses et le sexe constituent l’une des facettes d’une bonne relation parent-adolescent et peuvent contribuer à inciter les jeunes à retarder le début de leur vie sexuelle active. Lors de ces discussions, vous devriez faire part de vos convictions et de vos valeurs en matière de sexualité et prodiguer des conseils et des mises en garde à propos des conséquences négatives possibles de l’activité sexuelle à l’adolescence, notamment la transmission des maladies. Certains parents pourraient également en profiter pour s’assurer que leur adolescent plus âgé a en sa possession des condoms et d’autres moyens contraceptifs.

2. Soyez un parent encadrant, et non pas un parent autoritaire ou permissif.

Agissez en parent encadrant, c’est-à-dire en combinant sensibilité et fermeté. En ce qui concerne son comportement, fixez à votre adolescent des normes et attentes élevées, et faites-les respecter au moyen d’une discipline conséquente. En même temps, créez une atmosphère de tolérance permettant le développement de la personnalité de votre enfant et de ses propres opinions.

3. Privilégiez le principe de réduction des méfaits à la tolérance zéro.

Il n’est pas réaliste de croire que les adolescents renonceront à faire l’expérience d’activités réservées aux adultes, comme la consommation d’alcool et d’autres substances, les histoires d’amour et le sexe. Les parents qui essaient de tout interdire arbitrairement génèrent un conflit avec leur adolescent, qui le plus souvent réagira en omettant de les tenir au courant de ses activités. Au lieu d’adopter une attitude inflexible, les parents doivent discuter avec leur enfant des choix ainsi que des avantages et inconvénients des possibilités nouvelles qui s’offrent à lui, sans le menacer et de façon à ce qu’il comprenne les conséquences auxquelles il s’expose s’il trahit votre confiance. Dites-lui que vous désirez qu’il soit en sécurité et que, pour ce faire, il doit devenir responsable de ses actions, se fier à son jugement et faire ses propres choix.

4. Ne croyez pas tout ce que vous lisez ou entendez.

Les médias essaient de nous faire croire que l’usage de drogues, la consommation excessive d’alcool, la violence et les relations sexuelles chez les mineurs sont beaucoup plus fréquents qu’ils ne le sont en réalité. Ces idées fausses peuvent susciter de la crainte chez les parents lorsque leur enfant approche de l’adolescence et influencer leur réaction face à son comportement. Ce phénomène est particulièrement vrai si les parents s’imaginent que leur enfant va nécessairement adopter un comportement à haut risque. Assurez-vous d’avoir les bonnes informations et évaluez les idées fausses que vous pourriez avoir au sujet du comportement de votre adolescent avant de tirer des conclusions hâtives.

5. Surveillez et supervisez les activités de votre enfant avec discernement.

La supervision parentale est un élément clé pour limiter les comportements problématiques chez les adolescents. Vous devez toutefois user de discernement de façon à ne pas devenir trop importun et à ne pas envahir inutilement son intimité. Vous pouvez surveiller les activités de votre enfant simplement en étant présent (par exemple, avant son départ et à son retour) et en lui posant quelques questions sur un ton neutre (non accusateur). Une supervision trop pointilleuse peut entraîner des problèmes de comportement encore plus importants car l’adolescent pourrait se rebeller afin de se libérer des contraintes parentales.

6. Mettez l’accent sur le positif.

Essayez d’établir un dialogue positif avec votre adolescent lorsque l’occasion se présente. S’il existe un conflit entre vous (à propos, par exemple, des règlements, des corvées, de l’école ou de ses fréquentations), discutez-en avec lui, mais essayez également d’avoir des discussions constructives sur d’autres sujets. Ce n’est pas parce que vous vivez un conflit que toute interaction entre vous doit être négative. Essayez d’établir des interactions réellement positives au cours de la journée ou de la semaine afin que votre enfant comprenne que vous êtes insatisfait de ce qu’il a fait, pas de ce qu’il est.

7. Encouragez votre adolescent à participer à des activités parascolaires.

Des études ont montré qu’une participation accrue à des activités parascolaires à l’école ou dans la communauté peut avoir une influence positive sur le rendement scolaire des adolescents et sur certains comportements prosociaux comme l’exercice du droit de vote ou le bénévolat au début de l’âge adulte. Soyez vigilants! Les filles abandonnent la pratique des sports et des autres activités physiques à un rythme alarmant lorsqu’elles arrivent à l’école secondaire parce qu’on les pousse à croire que ce type d’activités n’est pas féminin. Discutez avec elles des pressions qu’elles subissent et expliquez-leur pourquoi il est important qu’elles prennent leurs propres décisions.

8. Encouragez la flexibilité en matière de comportements et rôle sexuels.

Les adolescents subissent une pression considérable qui les pousse à se conformer aux attentes de leurs pairs (et parfois de leur famille) relativement à ce qu’un garçon ou une fille << devrait ou ne devrait pas faire >>. Du début au milieu de l’adolescence, les jeunes se conforment rigoureusement aux rôles sexuels. Pendant cette période, les garçons accordent une grande importance au fait d’être << virils >>. Discutez avec votre adolescent des pressions qu’il subit et de ses opinions, et encouragez-le à comprendre comment certains de ses choix (par exemple, le choix de ses amis et des sports qu’il pratique) pourraient être influencés par la crainte d’être tourné en ridicule. Un comportement trop agressif et contrôlant chez les adolescents indique souvent qu’ils se conforment de façon stricte à ce que la société attend d’eux, des attentes qui peuvent être renforcées par mégarde par les parents lorsqu’ils utilisent des expressions comme << fais un homme de toi >> ou << endure >>. Examinez avec lui de quelle façon il peut répondre aux taquineries en plaisantant.

9. Soyez ferme et clair quand à l’utilisation d’un langage offensant ou inapproprié.

De nos jours, plus que jamais auparavant, il est devenu acceptable dans l’univers des adolescents de blasphémer et d’agresser verbalement les autres. Bien qu’il soit impossible pour les parents de bloquer absolument toutes les paroles offensantes qui pénètrent dans la maison (par exemple par le truchement de la musique, de la télévision et d’autres médias), les adolescents aiment bien connaître les limites. Le langage est un puissant outil par lequel les adolescents contrôlent les actions des autres, y compris leurs fréquentations, leurs parents et leurs pairs. Soyez particulièrement attentifs aux expressions qu’ils utilisent pour dénigrer les autres, même s’ils le font sur un ton innocent ou moqueur, et indiquez-leur ce que ces expressions signifient vraiment.

10. Participez activement à la vie de votre adolescent.

Sachez ce qui intéresse votre adolescent. S’il aime le hockey, amenez-le voir un match si vous le pouvez. S’il aime y jouer, assistez à ses parties, sans le critiquer. S’il aime l’opéra, le ballet ou n’importe quelle autre activité, réservez-vous une journée pendant laquelle vous pourrez faire ensemble quelque chose de spécial. Ou encore, s’il y a un film que vous aimez tous les deux à la télévision, regardez-le ensemble. Pas besoin de parler continuellement; l’important, c’est d’être ensemble!