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— Que penses-tu de toute cette histoire, Irwan ? De quel côté chercher ? Michèle Rousselot ne dit pas la vérité. Comment la mettre en confiance ?
Maud avait parlé vite en tournant en rond dans le bureau d’Irwan. Il était 3 heures du matin, et l’inspecteur Vernier, une tasse de café à la main, n’avait pas l’air en forme. Excédé par le va-et-vient de sa collègue, il rugit :
— Mais arrête de t’agiter ! Ça ne sert à rien. Et je me suis posé les mêmes questions que toi.
— Tu as les réponses ?
— Maud, si tu continues, je te mets dehors.
— Irwan…
Elle s’approcha de lui, hésita un instant, puis s’installa sur ses genoux, la tête appuyée au creux de son épaule. Il ne la repoussa pas.
— Et si le patron entre ? se contenta-t-il de murmurer tout en caressant le bras de la jeune femme.
— On lui expliquera que c’est une séance de relaxation à deux.
Irwan éclata de rire avant d’embrasser la bouche sensuelle qui était si proche de la sienne. C’était un baiser avide, ardent, dont ils ne se seraient pas lassés, mais la sonnerie du téléphone retentit. Maud décrocha et reconnut aussitôt la voix de Michèle.
— Je voudrais parler à l’inspecteur Vernier.
— Je vous le passe.
Le visage tendu, Irwan prit la communication. Il écouta ce que lui racontait son interlocutrice, et Maud, qui l’observait, le vit changer d’expression. Il raccrocha sur ces mots :
— Ne bougez pas, on arrive.
Dix minutes plus tard, ils se garaient devant l’hôpital de Girac, près d’une voiture de police. Le commissaire avait délégué deux hommes pour protéger Flavien Rousselot. Ils étaient en faction à la porte de la chambre du blessé.
— C’est inouï. Je n’y comprends rien ! lança encore Irwan à Maud.
Chemin faisant, il lui avait rapporté les propos de Michèle. Alors que celle-ci attendait le retour de son mari qui était en salle de réveil, quelqu’un avait déposé un message à côté d’elle, sur une chaise, dans le couloir. La malheureuse épouse buvait un café afin de lutter contre le sommeil. C’est une infirmière, venue lui rendre compte de l’état de santé de son époux, qui avait trouvé le bout de papier et su la persuader, malgré ses protestations, d’appeler les inspecteurs chargés de l’enquête.
Irwan marcha à grands pas vers le service qui les intéressait. D’un ton dur, il conclut :
— Je suis certain que, d’elle-même, Mme Rousselot n’aurait pas ébruité cette histoire. Nous avons de la chance. Sans l’insistance de cette infirmière, nous n’en aurions rien su.
Maud fronça les sourcils, réfléchit. Irwan avait sûrement raison, comme toujours. Au détour du couloir, elle aperçut la silhouette de Michèle encadrée des hommes du patron. L’un d’eux alla à la rencontre de l’inspecteur Vernier, le salua discrètement et lui tendit un carré de papier blanc.
— Voilà ce que l’infirmière a trouvé. Cette dame a tenté deux fois de me l’arracher. Elle voulait le déchirer.
— Bien sûr, se contenta de marmonner Irwan.
Il déchiffra le texte, composé à l’aide de coupures de presse, et releva la tête, ses yeux clairs rivés à ceux de Michèle.
— Alors, madame, rien à ajouter ? Vous avez l’habitude, n’est-ce pas ? Autant vous le dire, ce genre de mauvaises plaisanteries est passible de lourdes condamnations. Vous allez mourir tous les deux. Ça vous amuse de recevoir des horreurs pareilles ? Il ne vous est pas venu à l’idée de prévenir la police. Pourquoi ?
Michèle se mit à trembler, regarda Maud, puis Irwan. Comme une poupée désarticulée, elle s’effondra, secouée de spasmes et de sanglots.
*
— Eh bien, madame. Vous nous avez fait une belle peur. Ça va mieux ?
Assis à califourchon sur une chaise, le menton appuyé sur ses poings, Irwan sourit gentiment à Michèle Rousselot qui fumait une cigarette. Il était 5 heures du matin, et l’hôtel de police était plongé dans un calme tout relatif. Dans le bureau du commissaire Valardy, une réunion avait lieu, à laquelle participaient Maud, Michèle, Xavier, Irwan et le patron.
Ils avaient ramené la dame avec eux dès qu’elle avait pu reprendre son calme. La crise de nerfs dont elle avait été victime ne les avait guère surpris. Ils en avaient vu d’autres. Flavien Rousselot était hors de danger, sous protection rapprochée. Il ne restait aux trois inspecteurs qu’à découvrir le « pot aux roses », selon l’expression de Xavier, tiré de son lit pour la circonstance. À présent, ils échafaudaient maintes hypothèses autour de ce message vibrant de haine que le patron tenait entre ses doigts. Celui-ci déclara d’ailleurs d’un ton bourru :
— Bon, les enfants. Il faut mener les choses rondement. Nous n’avons pas de cadavres sur les bras, mais ça pourrait arriver. Madame, pouvez-vous nous expliquer votre réaction, assez violente, m’a-t-on dit, au sujet de ce bout de papier ?
— Je n’ai rien à dire. J’étais à l’hôpital, très inquiète pour mon époux, et lire ce genre de choses m’a fait craquer, comme on dit.
Irwan se leva et, d’une voix beaucoup moins aimable, apostropha Michèle :
— Ce n’est plus la peine de mentir ou de nous cacher des éléments importants. Votre fille est peut-être en danger.
— Ma petite Raphaëlle ? Non, ça, je ne veux pas.
— Que vous le vouliez ou non, nous sommes en présence d’une personne rusée et décidée. L’état de votre mari en est la preuve, comme le fait qu’il n’y ait sur le bout de papier que vos empreintes. Nous avons vérifié. Celui qui vous envoie ces messages a soin de mettre des gants.
— Irwan, ne crie pas comme ça, intervint Maud avec un sourire. Mme Rousselot est en état de choc, mais je suis sûre qu’elle va nous aider.
— Elle doit nous aider, rétorqua le commissaire en jetant un œil réprobateur à Xavier qui venait d’étouffer un bâillement. Madame, aviez-vous, oui ou non, déjà reçu des messages comme celui-ci ?
Michèle Rousselot éteignit sa cigarette, croisa et décroisa les bras, se mordit les lèvres.
— Oui. Des coups de téléphone anonymes aussi. Mais mon mari ne sait rien, rien du tout. Je n’ai pas voulu l’ennuyer avec ces bêtises. Il a assez de problèmes comme ça.
Irwan poussa un soupir de satisfaction un peu forcé. On le devinait en pleine jubilation. Maud, assise près de Michèle, lui tapota la main d’un geste encourageant. Le patron reprit :
— Des coups de fil anonymes. Pourquoi ne pas avoir porté plainte ?
— Au début, je n’ai pas pris ça au sérieux. Vous savez, ce sont des choses qui arrivent. Puis-je appeler l’hôpital pour avoir des nouvelles de mon mari ?
— Dans un instant, madame.
Irwan avait parlé sèchement. À ce moment, Dimitri, l’ancien stagiaire de Maud, promu inspecteur depuis peu, entra, un dossier sous le bras.
— Irwan, j’ai le rapport que tu m’as demandé pour le revolver de Rousselot. La balle qui l’a blessé provient bien de l’arme trouvée dans la voiture.
Dimitri eut l’impression d’avoir commis une gaffe, car le commissaire lui lança un regard glacial. Le jeune homme prit conscience d’une présence féminine insolite, fit rapidement le point et s’excusa un peu maladroitement :
— Madame, bonjour, je ne vous avais pas vue.
Michèle dévisagea Dimitri avec de grands yeux effarés. Elle avait tout entendu et ne comprenait pas.
— Mon mari ne possède pas d’arme à feu. On a dû placer ce revolver dans sa voiture après lui avoir tiré dessus.
— Un tour de force, plaisanta Xavier que cet incident avait tiré de sa somnolence.
— Mon collègue a raison, enchaîna Irwan. Imaginons la scène… Votre mari est au volant. Un autre homme, ou une femme, le poursuit en voiture également, tire sur lui et ensuite, on ne sait comment, jette l’arme par la vitre fermée, car je vous précise que la vitre côté passager était fermée, et la porte, verrouillée.
Maud protesta aussitôt :
— Ton raisonnement n’est pas infaillible, Irwan, et Xavier aurait mieux fait de se taire. On ne sait absolument pas ce qui s’est passé, et d’autres solutions sont à envisager. L’agresseur de M. Rousselot a pu tirer alors qu’il était dans la voiture et laisser l’arme avant de fuir. Encore conscient, le blessé – excusez-moi, madame – a verrouillé la porte par un réflexe bien naturel. Seulement, affaibli, il n’a pu conduire longtemps et a eu l’accident que nous savons, boulevard Besson-Bey.
Très pâle, tendue par l’indignation, Michèle se redressa.
— Puis-je enfin appeler l’hôpital, messieurs ?
— Faites, madame, répondit galamment le patron qui l’accompagna en personne dans un bureau voisin.
Elle ne vit même pas le signe discret qu’il adressa au passage à un de ses hommes : elle était sans le savoir sous surveillance.
Irwan l’avait regardée sortir sur les traces du commissaire. Il était furieux et faisait les cent pas.
— Je ne sais pas comment cette femme parvient à ne rien dire de concret. Elle joue les naïves alors que cette nuit nous l’avons trouvée complètement terrorisée. Je ne veux pas qu’elle quitte le Central.
Maud, d’une voix persuasive, dit doucement :
— Elle ne parlera pas, et tu le sais. À mon avis, elle a reçu des menaces de mort qui seront exécutées si elle parle, justement. Elle se protège et protège sa fille.
— Et que fais-tu de son mari ? S’il n’est pas dans le coup, pourquoi s’en être pris à lui ? Ce n’est pas clair, reconnais-le.
— Je suis d’accord, mais inutile de te mettre dans un état pareil.
— Monsieur et madame se querellent en public, marmonna Xavier avec un petit rire moqueur.
— Oh ! toi, ça suffit, fulmina Irwan. Va donc boire un café, et tu pourras m’en apporter un. Merci.
Xavier feignit la frayeur et s’esquiva en faisant le pitre. Dimitri pouffa quelques secondes, ce qui lui valut une vigoureuse remontrance :
— Et toi ! Tu n’as rien trouvé de mieux que de venir parader avec ton rapport devant la femme du blessé. Et l’arme… On ne t’a pas appris la discrétion, et le reste ?
D’un geste furieux, l’inspecteur s’empara des feuilles, les examina, s’attarda sur les notes de l’expert en balistique.
— Bien. Maud a raison : Flavien Rousselot a été blessé pratiquement à bout portant, donc à l’intérieur du véhicule. Sur l’arme, il n’y a que ses empreintes digitales, ce qui laisserait à penser qu’il a pu désarmer son agresseur et que ce dernier, lui, portait des gants. Affolé, l’homme est sorti de la voiture, laissant l’arme sur le siège. La victime a eu le temps de verrouiller avant de perdre connaissance. Ça s’est passé près du lieu de l’accident. Il faut lancer un appel à témoins et chercher d’où vient ce revolver. Dimitri, occupe-toi de ça, je te prie, sans tarder.
— D’accord, Irwan, et mes excuses pour tout à l’heure.
— Ouais… Mais ne recommence pas.
Michèle fut bientôt de retour dans le bureau. Elle était visiblement rassérénée. Le commissaire, de moins en moins aimable, l’escortait. L’heure tournait, et chacun aurait aimé pouvoir se reposer un peu.
— Mon mari a très bien supporté l’opération. Il est sauvé. C’est l’essentiel.
— Oui et non ! lança Irwan.
Maud soupira, épuisée à l’idée de la lutte qu’allait mener Irwan pour obtenir ce qu’il voulait. Tout en sirotant le café noir, bien chaud et très sucré que Xavier venait de leur apporter, elle songea qu’elle aurait préféré être dans son lit, blottie contre la poitrine virile de son compagnon. Irwan devinait-il ses pensées les plus intimes ? Il venait de lui adresser un clin d’œil câlin avant de reprendre son interrogatoire :
— Madame Rousselot, où est votre fille ?
— Elle dort chez une de ses amies. C’est exceptionnel. Elles avaient un exposé à préparer, et ça les amusait.
— Vous êtes sûre de ces gens ?
— Ah ! tout à fait. La mère d’Annie, la camarade de Raphaëlle, est pharmacienne à Confolens. Une dame très sérieuse et très sympathique.
— Ses coordonnées ?
Michèle hésita, mais le regard vert d’Irwan était si impératif qu’elle renonça à toutes protestations et donna le nom et l’adresse voulus.
— OK. Alors, et ces coups de fil, ces menaces ? Vous n’avez aucune idée de leur auteur et de ce qui les a provoqués ?
— Non, monsieur. Aucune. Mais il y a partout des jaloux, des envieux, des gens sournois qui vous reprochent votre façon de vivre, votre salaire. La solution est peut-être plus simple encore. Certains de mes élèves sont en classe de troisième et chahutent beaucoup. Ils m’ont déjà joué de très mauvaises plaisanteries.
— Vous pensez que des gosses de quatorze ou quinze ans pousseraient leurs blagues jusqu’à s’en prendre à votre mari ?
— Non, bien sûr. Je n’ai pas dit ça.
Michèle avait regardé sa montre à plusieurs reprises, et cela intrigua Maud. Cependant, elle ne dit rien pour ne pas gêner le travail d’Irwan. Son collègue semblait plus calme.
— Madame Rousselot, je vous demande encore une fois de me dire la vérité. Nous sommes confrontés dans notre métier à des situations périlleuses, délicates. C’est une affaire de confiance. Même si vous êtes menacée, si on vous fait chanter, vous devez nous le dire pour que l’on puisse agir efficacement, vous défendre, vous aider. Dites-vous aussi que, dans le cas contraire, vous pouvez passer dans le rang des suspects.
— Comment ? s’écria la pauvre femme, outrée.
— Oui, c’est simple. Si vous refusez de coopérer, vous perdez votre crédibilité auprès de nous.
— Inspecteur, ce n’est pas possible. Je suis une personne honnête, vous pouvez prendre des renseignements. J’exerce dans l’enseignement depuis des années. Mon père était lui-même directeur d’un lycée à Limoges.
— Je ne mets pas en doute votre bonne foi, reprit Irwan, mais je suis certain que vous me cachez quelque chose.
Michèle regarda encore sa montre, l’air soucieux. Avec un petit soupir, elle déclara :
— Inspecteur, je dois réfléchir à tout ça. Je suis perturbée par l’accident de mon mari. Il y a ma fille… Je dois lui en parler. L’heure tourne, et je tiens à me présenter à mon poste. Je veux aller à Confolens ce matin. Je vais expliquer la situation à la directrice et, bien sûr, demander un congé exceptionnel. Je vous promets de revenir ici et, à ce moment-là, j’essaierai d’y voir clair, de vous raconter certaines choses. Mais je vous en prie, je dois partir pour Confolens.
Maud intervint, inquiète : Michèle n’avait pas dormi de la nuit et elle n’avait pas de voiture.
— Madame, téléphonez au collège et venez vous reposer chez moi. Vous n’êtes pas en état de reprendre vos cours ce matin.
— Je n’ai que deux heures, de 9 h 30 à 11 h 30. Ensuite, je pourrai rentrer chez moi avec Raphaëlle. Si vous me permettez, je vais appeler un taxi. Ce sera ruineux, mais je pourrai sommeiller durant le trajet.
Irwan eut un sourire énigmatique pour dire d’un ton ferme :
— Ne vous donnez pas tant de mal. Deux de nos hommes vont vous conduire à Confolens. Il est impératif de vous protéger, chère madame. Et, ainsi, vous serez à l’heure. Puis-je également vous demander de rester chez vous, à notre disposition ?
— Bien sûr, mais, de victime, j’ai la pénible impression de passer pour coupable.
— Pas du tout. Mais je ne peux agir autrement.
Xavier haussa les sourcils. Maud ne savait que dire. Michèle était correctement vêtue – un pantalon de toile noir et un chemisier, le tout agrémenté d’une veste classique –, mais ses traits portaient l’empreinte des émotions de la nuit. Sans maquillage, un peu décoiffée, on l’imaginait mal confrontée ainsi à ses élèves.
L’inspecteur Delage décida de veiller au plus urgent. D’une voix aimable, elle pria Michèle Rousselot de la suivre dans les toilettes les plus proches. Là, les deux femmes fraternisèrent autour d’une trousse à maquillage, celle de Maud.
— Vous avez tout ce qu’il faut pour vous refaire une beauté ! s’étonna Michèle.
— C’est parfois nécessaire. Au cours de certaines enquêtes, comme c’est le cas pour celle-ci, je passe la nuit debout, au Central, et je dois me présenter devant le patron ou d’autres personnes sous un jour correct.
— Merci, madame. Vous êtes si gentille.
— Appelez-moi Maud.
Une heure plus tard, à Gond-Pontouvre, dans une petite maison aux volets clos, Irwan sommeillait au creux d’un lit défait, Maud allongée contre lui. Par instants, il ouvrait un œil, apercevait le profil charmant de sa compagne, un sein dévoilé, des mèches blondes qui effleuraient son épaule. Repris par le désir, il la caressa, chercha sa bouche.
Cela faisait plus d’une semaine qu’ils n’avaient pas goûté à ces plaisirs, pleins de fougue et de tendresse, qu’ils partageaient volontiers. Pas d’engagement entre eux, mais une relation forte, presque passionnée, dont ils se défendaient en veillant sur leur indépendance. Il y avait pourtant des instants d’intimité, de complicité qui leur donnaient envie de vivre ensemble, comme ce matin d’été.
— Tu es adorable, chuchota-t-il.
— Hum… Irwan, j’ai sommeil.
— Il est bientôt 9 heures. Le patron nous attend.
— Mais non, lui aussi doit dormir.
— Ça m’étonnerait.
Irwan enlaça Maud, l’agaça avec des baisers, des chatouilles. Ils luttèrent quelques minutes, par jeu, et cette rixe excitante s’acheva sur une étreinte douce, grisante. Oubliant tous les impératifs, ils s’endormirent à nouveau, heureux, apaisés. C’est la sonnerie du téléphone qui les éveilla. Irwan jeta un coup d’œil à sa montre.
— Bon sang, 10 heures ! Ce doit être Xavier qui nous rappelle à l’ordre.
C’était bien l’inspecteur Boisseau. Il avait sa voix des mauvais jours.
— Vous avez cinq minutes pour monter au Central. Le patron est furieux. Michèle Rousselot a disparu. C’est Antoine et Gilles qui l’ont accompagnée. Elle leur a faussé compagnie à Chabanais. Ils viennent de nous contacter. J’ai appelé le collège de Confolens : la directrice m’a confirmé que Mme Rousselot était absente.
— J’arrive.
Maud avait tout entendu. Catastrophée, elle sauta du lit, se jeta sous la douche, tandis qu’Irwan s’habillait en s’accablant d’injures.