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Angoulême, début du printemps 1998

La jeune femme se regarda sous tous les angles, lissa ses cheveux blonds très clairs, puis maquilla ses yeux avec soin. Elle était assez contente de l’image que lui renvoyait le miroir de la salle de bains.

Je n’ai plus qu’à appeler Océane, songea-t-elle. Elle doit déjà attendre près de son téléphone, comme d’habitude. Ah ! si les hommes étaient aussi impatients !

Virginie étira son joli corps moulé dans une robe de laine. D’une démarche souple, elle alla s’appuyer à la fenêtre, alluma une cigarette, contempla le va-et-vient des voitures dans la rue, trois étages plus bas. Elle fredonnait un air à la mode, heureuse de la soirée à venir, de ces instants paisibles qu’elle venait de passer dans son appartement décoré selon ses goûts. Le bruit d’un camion qui passait à vive allure l’empêcha d’entendre des pas derrière elle, et la moquette était si épaisse, si douce, que le moindre son était assourdi.

Cinq minutes plus tard, après une chute de quinze mètres, Virginie gisait les bras en croix sur la chaussée. Son cou portait les marques d’un début de strangulation, ses prunelles dorées étaient éteintes à jamais. Les gens accouraient, l’un d’une voiture, l’autre d’une maison voisine. Exclamations consternées, circulation arrêtée, remarques un peu stupides face à cet accident étrange qui surprenait et intriguait.

Une femme d’une soixantaine d’années décida d’appeler la police de son domicile. Elle connaissait la victime de vue et se demandait ce qui avait bien pu se passer là-haut, dans l’immeuble ancien où habitait la jeune fille.

Il ne fallut pas plus de dix minutes à Irwan Vernier, inspecteur divisionnaire, pour arriver sur les lieux. Mince, un mètre quatre-vingt-trois, la chevelure légèrement bouclée d’un châtain clair, la quarantaine séduisante, ce Breton exilé en Charente avait – sans doute à cause de son regard vert clair, incisif, serti dans un visage buriné aux traits fins – des allures de fauve en liberté.

Une jeune femme l’avait suivi sur les lieux de l’accident, et, à les voir ensemble, on devinait une vieille complicité, une entente parfaite loin d’être dues au seul fait de travailler dans le même service, à l’hôtel de police d’Angoulême.

Maud Delage, car c’est d’elle qu’il s’agissait, avait tous les atouts pour faire tourner les têtes masculines, mais, trop occupée par son métier, elle n’en abusait pas. Cheveux mi-longs d’un blond foncé, grands yeux bleu océan, bretonne elle aussi – ce qui l’avait rapprochée du séduisant Irwan –, cet inspecteur de charme à l’existence palpitante présentait ce jour-là aux badauds des formes exquises, que révélaient un jean serré et un petit gilet noir à l’échancrure coquine. Elle fut la première à se pencher sur la malheureuse Virginie, toujours allongée sur le bitume, et examina sa gorge.

— Eh bien ! On ne peut pas conclure à une chute accidentelle. Regarde, Irwan.

— Ouais… Tu as raison. La pauvre gosse a dû se débattre, mais elle n’était pas de taille… Il faut appeler l’Identité judiciaire et une ambulance, et vite, à cause de la circulation. Je m’en charge, ne bouge pas, et tente d’éloigner les curieux !

Maud fronça les sourcils, perplexe.

— Mais il y a peut-être des témoins, Irwan ! s’écria-t-elle.

— Fais ton boulot.

Maud leva les yeux au ciel, agacée, et commença à interroger ceux qui l’entouraient. Elle comprit vite que personne n’avait rien vu d’insolite, à part ce corps disloqué sur la chaussée qui avait vite attiré l’attention. La voisine qui les avait prévenus donna enfin l’adresse exacte de la défunte :

— Elle habitait là-haut, au troisième étage, cette maison sur votre droite ! Une fille sérieuse, qui travaillait comme vendeuse.

Bientôt, les hommes de l’Identité judiciaire arrivèrent et s’affairèrent à relever la position de la morte, les éventuelles empreintes ou traces suspectes. Le commissaire Valardy et le substitut du procureur, alertés par Irwan, firent une brève apparition.

— Alors, patron ? On ouvre une enquête, bien entendu ? demanda l’inspecteur divisionnaire.

— Puisque tu affirmes que c’est un crime, je pense que ça semble nécessaire. Faites au mieux, les enfants. À mon avis, il ne faudra pas chercher bien loin. Il y a de fortes chances que cette jolie personne ait été molestée et défenestrée par son amant.

L’ambulance emporta Virginie vers Girac pour l’autopsie, tandis que Maud et son collègue montaient jusqu’au troisième étage de l’immeuble pour passer au peigne fin l’appartement de la victime. Dans ce quartier assez tranquille de la ville, presque résidentiel, car il était assez éloigné des artères commerçantes, les logements demeuraient spacieux, vu la structure ancienne des maisons.

Bâtie sur une avancée rocheuse, Angoulême possède cette plaisante particularité de voir ses rues se couler à flanc de coteau, rejoindre la plaine envahie par les constructions neuves et les zones industrielles, ou bien grimper vers le plateau où se dressent les flèches des églises, où bat le vrai cœur de la cité, entre l’hôtel de ville, le théâtre, et d’autres monuments à l’architecture admirable. La rampe du Secours est ainsi faite, abrupte, en forte dénivellation, et la chute de Virginie équivalait bien à une condamnation à mort.

Maud parcourut du regard la pièce principale, aménagée en salon, avec le classique canapé de cuir, la télévision, des plantes vertes luxuriantes, des murs blancs. Une petite cuisine la jouxtait, puis une chambre de belles dimensions, dans les tons de rose, sur laquelle donnait une salle de bains où flottait une tenace odeur de parfum de qualité.

— C’est d’ici qu’on l’a poussée, ou qu’elle a basculé en se débattant, constata Irwan, penché à la fenêtre de la chambre.

— Oui. Tiens, un cendrier renversé, et une plante par terre. Il y a eu une sorte de lutte, tu ne crois pas ?

Ils continuèrent leurs investigations, et Maud se défendit de céder à cette sensiblerie qu’on lui reprochait souvent. Pourtant, ce n’était pas si facile, lorsqu’on était confronté fréquemment à la mort, avec toutes les facettes que lui imposaient le destin et ses caprices.

Là encore, dans ce décor typiquement féminin, avec dans l’atmosphère des senteurs très douces, Maud avait le cœur serré en songeant à la jeune victime, aux parents qui allaient apprendre son décès, probablement par ses soins, à un possible fiancé aussi. La voix d’Irwan, un peu rauque, mais très tendre, la tira de sa mélancolie :

— Maud, j’ai trouvé un carnet d’adresses. Il était près du téléphone. Jette un coup d’œil.

Elle s’approcha de lui, prit le petit cahier à la reliure fleurie, le feuilleta. Bientôt, elle déclara d’un ton surpris :

— Il n’y a que des noms de femmes. Ah ! voici l’adresse de ses parents : ils habitent à Bourg-Charente. Je vais noter tout ce qui paraît intéressant.

— Tu te charges des interrogatoires à domicile, tu préviens la famille. Moi, j’irai à l’autopsie. À moins que tu préfères inverser les rôles, pour une fois…

Maud haussa les épaules, planta son regard bleu dans celui de son collègue. À voix basse, mais d’un ton câlin, elle soupira :

— Très drôle, inspecteur.

— Oh ! Si on ne peut plus plaisanter… Allez, je file au Central. Attends ici un moment. Je t’envoie Olivier ou Dimitri pour t’accompagner, puisque notre cher Xavier est parti en vacances au fin fond de la Creuse. Celui-là… Il va nous rapporter une collection de diapos, comme d’habitude.

— Sûrement. Bien, mon cher Irwan, à plus tard. Quand tu veux.

— OK. J’y réfléchirai… Salut.

L’inspecteur Vernier sortit de l’appartement de sa démarche nonchalante. Maud se retrouva seule dans la chambre de Virginie. Elle ne put s’empêcher de songer à ce lien étrange qui s’était noué peu à peu entre Irwan et elle. Depuis six mois, ils vivaient une sorte de liaison en dents de scie, parfois très bons amis, et sur la défensive quand le désir s’en mêlait, souvent amoureux fous et pressés de retrouver l’ombre d’une chambre, un grand lit, leur complicité d’amants épisodiques.

Ce que Maud appréciait le plus, c’étaient, blottis dans les bras l’un de l’autre sur le canapé du salon, les soirées en tête à tête, les longues discussions après un petit dîner aux chandelles. Leurs rencontres avaient lieu exclusivement chez la jeune femme, qui, en fait, n’avait jamais mis les pieds chez Irwan. Peu lui importait ; sa préoccupation actuelle, c’était l’attitude presque indifférente de cet homme flegmatique, sa froideur certains matins, et, récemment, son peu d’empressement à la rencontrer en privé. Il y avait plus de quinze jours qu’il jouait les blasés et dédaignait ses charmes.

— Tant pis pour vous, inspecteur Vernier, chuchota-t-elle dans la pièce silencieuse.

Le son de sa voix lui avait paru enfantin.

Se reprochant ces instants de rêverie, elle se dirigea vers la cuisine, l’inspecta, retourna dans la chambre, alla à la fenêtre pour mieux observer la rue. Les maisons en face étaient inhabitées, sauf une, un peu plus haut. Les volets étaient accrochés. Maud se dit que, de cet endroit, on devait très bien voir ce qui se passait chez Virginie.

Cinq minutes plus tard, escortée de Dimitri, un ancien stagiaire qui était en bonne voie pour s’intégrer à leur équipe, Maud sonna à la porte de l’immeuble qui l’intéressait. Sur les trois sonnettes, aucune réponse. Elle en conclut que les habitants du lieu n’étaient pas encore rentrés et décida d’aller immédiatement prévenir les parents de la pauvre Virginie.

Bourg-Charente était un beau village, assez cossu, qui se mirait dans les eaux profondes du fleuve dont il portait le nom. Une église romane veillait sur les toits anciens, et l’on apercevait, sur l’autre rive de la Charente, un joli château de style Renaissance. Tout était si paisible, dans ce décor verdoyant, déjà fleuri de quelques jonquilles d’un jaune vif, que Maud regretta d’être venue ici avec de sinistres nouvelles. Les parents de Virginie avaient élu domicile dans une maison toute proche d’un grand restaurant qui donnait sur le bord de l’eau, Le Restaurant du fleuve.

— Je crois que Xavier m’a parlé un jour de cet établissement, chuchota-t-elle à son adjoint. Il paraît que la cuisine est excellente. C’est un lieu très agréable et prisé de certaines personnalités du spectacle. Si seulement nous étions là en touristes…

Dimitri la réconforta d’un sourire gêné. Il comprenait parfaitement combien ce genre de démarche lui était pénible.

Une heure plus tard, les deux inspecteurs quittaient la demeure de M. et Mme Cottin. Le jour déclinait, et, au bout d’un champ, le soleil d’avril dorait les grands frênes aux feuilles neuves qui ponctuaient de leurs hautes silhouettes les berges du fleuve.

— Sale boulot, vraiment ! s’exclama le jeune homme en montant dans la voiture de police.

— Tu peux le dire, j’ai horreur de ça. La mère de Virginie a mal supporté le choc, et le père, c’est le genre justicier solitaire. Il faut les comprendre : leur fille cadette, à vingt-trois ans… Une épreuve atroce.

— Tu leur as pourtant parlé avec des gants. On ne peut pas être plus délicate.

— Merci, Dimitri, tu es gentil. Dans la mesure du possible, j’essaie de trouver les mots justes, mais je n’évite pas le chagrin, hélas. Allez, en route. J’aimerais rendre visite à la dénommée Océane Rieul avant de repasser au Central. J’ai vu ce nom et cette adresse dans le carnet retrouvé chez la victime, et c’est sur notre chemin.

De retour à Angoulême, ils se garèrent vers 7 heures du soir rue Léonard-Jarraud, où logeait, selon toute probabilité, l’amie de Virginie. Là, ils furent accueillis très froidement par Océane Rieul en personne.

— Qu’est-ce que vous me voulez ? s’écria-t-elle. Je n’ai rien à voir avec la police.

— Madame, permettez-moi de vous expliquer pourquoi nous sommes ici, répliqua Maud. Je voudrais savoir quelles étaient vos relations avec Virginie Cottin, si vous étiez très amies. Votre nom figure dans son agenda, et je suis obligée de vous interroger.

— Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Virginie, c’est une copine. D’ailleurs, elle devait m’appeler, mais j’attends toujours. On dîne ensemble de temps en temps, c’est tout.

Dimitri, qui écoutait en simple témoin cette discussion houleuse, porta un regard critique sur la femme qui se tenait en face d’eux. La trentaine, ou plus, très maquillée, grande et forte, Océane avait des traits un peu durs et de jolis yeux verts. Selon l’avis du jeune inspecteur, elle ne pouvait rivaliser en grâce et beauté avec Maud, à qui il vouait une vive admiration. Pourtant, cette femme possédait une voix sensuelle, mais un peu vulgaire.

— Alors, ajouta Océane Rieul, que voulez-vous savoir de plus sur moi ?

— Nous verrons tout à l’heure. Madame, j’ai une pénible nouvelle à vous annoncer, déclara Maud. Votre amie est décédée cet après-midi. Une chute du troisième étage, qui, d’après nous, n’est pas accidentelle.

— Virginie ? Morte ? Non !

Les policiers virent pâlir le visage d’Océane, puis elle tituba, s’écroula sur la moquette, évanouie.

— Madame… Oh ! non ! s’écria Maud. Vite, de l’eau froide, Dimitri. Je ne pensais pas qu’elle réagirait si violemment.

Quand la malheureuse revint à elle, ce fut pour sangloter, assise par terre. Entre deux spasmes, elle parvint à dire d’un ton horrifié :

— Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Qui a fait ça ? Ma pauvre petite Virginie… Ce n’est pas vrai, dites ?

— Calmez-vous, madame. Je vous en prie. Vous pouvez justement nous aider dans nos recherches en nous racontant tout ce que vous savez sur la vie privée de votre amie.

Maud avait parlé avec conviction, la main posée sur l’épaule d’Océane, qui eut alors un geste singulier : elle effleura de ses doigts aux ongles rouges, effilés, le poignet de l’inspecteur Delage, et le caressa sans cesser de pleurer.

— Je voudrais bien vous aider, mais comment ? Virginie a une vie toute simple, elle travaille comme vendeuse dans une boutique et sort très peu.

— A-t-elle un ami ?

— Non, enfin, si vous voulez dire un fiancé, non, aucun.

— Et Élise Vincent, Laurence Duroux ? Vous les connaissez ? J’ai relevé leurs noms dans l’agenda de Virginie. Ils étaient soulignés.

— Oui… Surtout Laurence, une très belle fille, et si vive ! Élise, je ne l’ai rencontrée qu’une fois, pour un repas d’anniversaire. Elle est adorable, mais trop nerveuse à mon goût.

Surpris de la manière qu’Océane présentait ces jeunes personnes, Dimitri fronça les sourcils. La jeune femme s’assit dans un fauteuil et répondit encore à quelques questions. Avant de prendre congé, Maud lui dit d’un ton amical :

— N’hésitez pas à me joindre si quelque chose vous revenait en mémoire. Je comprends votre peine, et je ne veux pas vous importuner plus longtemps. Reposez-vous, appelez quelqu’un pour vous tenir compagnie.

Toujours en larmes, Océane balbutia en leur serrant la main :

— C’est facile à dire. Vous ne savez pas ce que je perds en perdant Virginie. Nous étions si proches, toutes les deux.

La porte se referma sur ces paroles pleines de sous-entendus, si bien que Dimitri adressa à Maud une moue dubitative. Il leur restait à contacter Élise, Laurence et Hervé, le frère aîné de la victime.

— Nous allons retourner rampe du Secours pour interroger les gens qui habitent en face de l’appartement de Virginie. Leur témoignage peut être capital, si toutefois ils étaient là au bon moment… Pour les autres noms du carnet d’adresses, je téléphonerai de mon bureau. Je prendrai des rendez-vous pour demain.

Décidément, Maud n’avait pas de chance : la locataire dont la fenêtre était dans le bon angle pour assister à la chute de la jeune fille affirma s’être absentée de 14 à 17 heures. Elle leur apprit aussi que les autres logements étaient pour l’instant inoccupés. C’était une femme entre deux âges, aux cheveux courts, grisonnants.

— C’est bien dommage pour cette pauvre gamine. Elle était polie et sérieuse. Si j’avais pu imaginer une chose pareille.

— Vous vivez seule ? demanda Dimitri par acquit de conscience.

— Oui. Mon mari est mort il y a plus de dix ans.

— Excusez-nous. Merci, madame.

Ils repartirent, découragés. La nuit vint doucement, les réverbères du rempart de l’Est s’allumèrent, et, en contrebas, l’église d’Obézine semblait veiller sur les quartiers de la ville qui s’étageaient là, le long des rues désertes.

Deux heures plus tard, Maud rentra chez elle après avoir dîné en vitesse dans une brasserie avec le commissaire Valardy et Dimitri. Irwan avait prétexté un dossier à terminer et s’était contenté d’un sandwich et d’une bière dans son bureau.

Le chat Albert reçut sa maîtresse avec des ronronnements câlins, se frotta à ses jambes.

— Coquin, va. Tu es content parce que je n’ai plus de visites. Tu as bien raison. Viens là. J’ai besoin d’affection.

Maud prit le chat dans ses bras, frotta sa joue contre sa fourrure soyeuse, d’un blanc immaculé. Réconfortée par la douceur de ce fidèle compagnon, elle mit un peu de musique, se servit un verre de jus d’orange :

— Ce soir, Albert, repos. On regarde la télé et après on va au lit.

Malgré sa tonalité musicale, la sonnerie du téléphone fit sursauter Maud qui sentit son cœur battre plus vite :

— Si c’était Irwan ? II a peut-être changé d’avis.

Elle décrocha. Une voix d’homme, familière mais oubliée, la frappa de stupeur. Elle hésita à mettre un nom sur ce timbre grave qui demanda :

— Je suis bien chez Maud Delage ?

— Oui.

— C’est Stéphane.

— Stéphane ? répéta-t-elle, stupéfaite.

— Oui, Stéphane Jomel.

Maud soupira, secoua la tête. Elle se demanda sincèrement par quel hasard ou ironie du sort son premier amour l’appelait un soir de solitude, alors que l’homme de ses pensées la boudait sans raison. Avec un petit frisson mi-joyeux, mi-inquiet, elle s’exclama gaiement :

— Stéphane ! Comment vas-tu ?