Note de l’auteur

Au mois de mai 2002, mon merveilleux mari, sachant que j’adore les peintures des primitifs flamands, nous emmène, les enfants et moi, à l’exposition Bruges 2002, « Jan Van Eyck, les primitifs flamands et le Sud ».

Ravie, je me balade parmi une centaine de tableaux, tous plus magnifiques les uns que les autres. Le but de l’exposition était de montrer les peintures des plus grands et celles qu’elles influencèrent, tantôt en France et en Italie, tantôt en Espagne et au Portugal.

Soudain, après avoir dévoré des yeux les Van der Weyden, Memling, Fra Angelico et autres, je tombe en arrêt devant un tableau inouï, prêté à l’exposition par le musée d’Anvers : Vierge à l’Enfant entourée d’anges, peint par Jean Fouquet, l’un des grands maîtres français de cette période. Une madone à l’Enfant, dont le sein d’une blancheur irréelle tranche sur la robe d’un bleu profond. Elle est accompagnée par des angelots bleus et rouges qui ont l’air d’être en plastique ! Au XVe siècle ! Je suis complètement fascinée.

Soudain, comme un éclair, me frappe l’évidence. Les deux couleurs de l’âme des anges sont le rouge et le bleu. Le rouge pour les sentiments négatifs, violents, comme la peur ou la haine, le bleu pour les sentiments positifs, comme la joie ou l’amour.

Toujours devant le tableau (j’y suis restée pendant plus d’une heure au grand désespoir de mon mari et des enfants), je me suis alors demandé : que font les anges de ces sentiments ? La réponse était évidente. Ils s’en nourrissent, bien sûr !

Comme souvent, l’idée de ce livre est donc née d’un choc visuel qui s’est propagé jusqu’à mon cortex et a accouché d’un étrange univers peuplé d’anges…