Bon, alors, passons maintenant aux points 5, 6 et 7.
Ils se rapportent tous à des éléments de notre histoire culturelle qui sont assez profondément ancrés dans nos sociétés partout sur la Terre.
D’accord. Rappelons-les.
Le point 5 dit : Les membres d’une espèce éveillée n’acceptent pas dans leur civilisation un quelconque principe qui correspond à ce que les humains appellent la « justice » et le « châtiment ».
Le point 6 dit : Les membres d’une espèce éveillée n’acceptent pas dans leur civilisation un quelconque principe qui correspond à ce que les humains appellent l’« insuffisance ».
Le point 7 dit : Les membres d’une espèce éveillée n’acceptent pas dans leur civilisation un quelconque principe qui correspond à ce que les humains appellent la « propriété ».
Ce sont là des déclarations radicales. Comment les membres d’un collectif – même s’il s’agit d’une assemblée ou d’un groupement d’Êtres Hautement Évolués d’une autre dimension – peuvent-ils vivre sans un code de conduite qui règle leur comportement ? Et comment peuvent-ils vivre sans jamais éprouver un sentiment de manque, surtout s’ils n’ont jamais rien leur appartenant en propre ?
Examinons d’abord la deuxième partie de cette question.
Il y a toujours assez de tout ce dont vous pensez avoir besoin pour survivre quand vous savez que vous ne pouvez pas ne pas survivre.
Autrement dit, lorsque la survie est assurée, l’idée de quantité suffisante ou insuffisante cesse d’avoir de l’importance. La question la plus importante à se poser n’est donc pas de savoir si l’on survivra, mais dans quelles conditions.
L’existence éternelle garantie mène au partage complet et intégral de tout ce qui existe avec tous ceux qui existent, ainsi qu’à des efforts communs pour conserver tout élément pouvant se trouver en quantité limitée dans une situation, une circonstance ou une conjoncture particulières sur le plan physique.
Par conséquent, l’insuffisance n’existe pas, car ou bien on se passe facilement de tout ce qui, dans l’environnement physique, pourrait ne pas être disponible en quantité illimitée, ou bien on le remplace par la création d’un remplacement aussi utile que bénéfique.
C’est bien qu’il y ait des endroits dans l’univers où rien d’essentiel ne manque jamais, mais ici sur Terre nous n’avons pas cette chance.
En fait, vous l’avez. Aucun élément essentiel et nécessaire, ne pourrait venir à manquer sur votre planète.
Vraiment ? Qu’en est-il d’une chose aussi simple que l’eau ? Comme je l’ai mentionné plus tôt, un très grand nombre d’êtres humains n’ont toujours pas accès à l’eau potable.
Le problème n’est pas un manque d’eau, mais un manque de volonté. Peu de gens parmi tes semblables se soucient vraiment de l’accès à l’eau pour les gens qui n’en ont pas. Si elles étaient plus nombreuses, ce ne serait pas un problème
Tu as raison, bien sûr. Le World Resources Institute rapporte sur son site Web que « armés de la bonne information, les pays confrontés à une situation de pénurie d’eau extrême peuvent mettre en place des stratégies de gestion et de conservation capables d’assurer leur approvisionnement en eau ».
Malheureusement, un pays au bas de l’échelle économique peut ne pas avoir cette capacité. Il incomberait donc aux pays riches de contribuer à ce que cela se fasse.
Oui, c’est uniquement une question de partage à l’échelle mondiale. Je te l’assure, il n’y a aucune population sur Terre qui serait en manque d’eau pure et de tout ce qu’il faut pour vivre dignement si tous les gens prenaient soin les uns des autres.
Mais comme tu l’as souligné plus tôt, nous parlons d’une espèce qui laisse chaque heure plus de 650 de ses propres enfants mourir de faim.
Oui, nous sommes assurément une espèce primitive. Nos actions – ou notre manque d’actions – le démontrent.
Primitifs ou pas, les habitants de la Terre ne devraient pas mourir par manque de nourriture. Aucun enfant ne devrait succomber à la faim sur une planète où l’on trouve bien assez de nourriture dans les restes de table des restaurants de Paris, Los Angeles ou Tokyo pour nourrir un petit village pendant une semaine dans certaines régions de votre monde.
Je sais. Le département de l’Agriculture des États-Unis estime que le gaspillage alimentaire dans ce pays représente à lui seul de 30 à 40 % de la nourriture produite chaque année. Selon les statistiques officielles du gouvernement, environ 60 milliards de kilos de nourriture provenant des magasins, restaurants et foyers ont été gaspillés en 2010.
C’est là une situation qui n’existerait jamais dans une civilisation d’Êtres Hautement Évolués.
Et c’est la réponse à ta question sur la façon dont des êtres d’autres dimensions peuvent vivre sans jamais éprouver un sentiment de manque. Pour une espèce qui partage, il y a toujours suffisamment de tout.
Quant à savoir comment les EHE peuvent coexister « sans un code de conduite qui règle leur comportement », il est clair que plus une espèce est éveillée, plus le degré d’autorégulation de ses membres est élevé.
Le « code de conduite » des Êtres Hautement Évolués est d’une élégante simplicité : ne rien penser, dire ou faire quoi que ce soit à l’égard des autres que l’on ne voudrait pas que d’autres pensent, disent ou fassent à notre propre égard.
Hum… on remet ça une fois de plus. On dirait bien que quelqu’un sur Terre a déjà dit cela il y a fort longtemps.
En fait, toutes les religions sur votre planète enseignent une version ou l’autre de ce que vous avez appelé la Règle d’or. La différence entre les cultures humaines et les civilisations des EHE est que ces derniers appliquent réellement la loi de la réciprocité dans leur vie au lieu de lancer des paroles en l’air.
Oui, mais que se passe-t-il dans ces civilisations lorsqu’une personne fait à une autre une chose qu’elle-même n’aimerait pas subir ? Que se passe-t-il quand quelqu’un commet – et je suis sûr que tu vas me dire qu’un tel mot n’existe pas dans leur langue, mais je le dis quand même – un crime ?
Tu as raison, il n’existe ni crimes ni punitions dans la culture des Êtres Hautement Évolués de l’autre dimension.
Personne ne commet de crimes, car tous comprennent qu’ils sont tous Un et qu’un délit contre une autre entité est un délit contre le Soi.
On n’a donc pas besoin de ce que vous appelez la « justice ». Le concept de « justice » est plus profondément considéré comme ce que vous appelleriez des actions justes.
Dans la société humaine, la notion de crime existe, bien sûr. Et la justice n’est pas toujours rendue chaque fois qu’un crime est commis. Mais la majorité des gens peuvent au moins se consoler en se disant que justice sera rendue dans l’au-delà – que les coupables seront jugés et subiront un châtiment éternel !
Tu vas devoir te décider ici. Préfères-tu un Dieu d’amour inconditionnel, ou un Dieu qui juge, condamne et punit ?
Je sais, je sais. Tout cela est très déroutant. Nous sommes tous très… complexes. Nous ne voulons pas de tes jugements, tout en voulant que tu juges nos semblables. Nous ne voulons pas de tes châtiments, mais nous nous sentons perdus sans eux. Et quand tu dis, comme tu l’as invariablement fait dans chacune de nos conversations : « Je ne vous punirai jamais », nous ne pouvons pas le croire – et certains d’entre nous sont presque en colère à ce sujet. Parce que sans ton jugement et ta punition, qu’est-ce qui nous empêchera de dévier du droit chemin ? Et s’il n’y a pas de justice au ciel, qui va rectifier toutes les injustices sur Terre ?
Pourquoi comptez-vous sur le ciel pour corriger ce que tu appelles des injustices ? La pluie rafraîchissante et propre ne tombe-t-elle pas du ciel ?
Oui.
Et je te dis ceci : la pluie tombe autant sur les justes que sur les injustes.
Mais que penser alors de ce qui est écrit dans la Bible : « La vengeance est mienne, dit le Seigneur ? »
Je n’ai jamais dit cela. L’un d’entre vous a inventé cela, et les autres l’ont cru.
La justice n’est pas une chose que l’on ressent après avoir agi d’une certaine manière, mais parce que l’on agit d’une certaine façon. La justice est un acte, non une punition pour un acte.
Une espèce éveillée comprend cela.
Je comprends que le problème avec notre société est que nous cherchons la justice après qu’une injustice est survenue, plutôt que de rendre justice dans chaque cas, d’abord et avant tout par les choix et les actions de chaque être humain.
Pile-poil ! Tu as frappé en plein dans le mille ! La justice est une action, non une réaction.
Quand tout le monde dans notre société agira justement, comme le fait tout être d’une espèce éveillée, nous n’aurons nul besoin de jugements ni de punitions dans notre civilisation.
Très juste.
Mais une telle chose sera-t-elle jamais possible ? Y aura-t-il jamais un temps où tout le monde agira avec justesse ?
Cela viendra, quand tout le monde sera éveillé.
Tout le monde s’éveillera-t-il un jour ?
Vous le décidez en cet instant même.
Nous avons déjà abordé ce sujet, précisément en ces termes, dans une de nos précédentes conversations. Une partie de ce qui vient d’être dit est la transcription textuelle d’un échange que nous avons eu auparavant. Je suis heureux que nous l’ayons répété ici, tel un passage mémorisé d’une pièce merveilleuse ou d’un poème préféré.
Je m’associe à ta joie.
La présente conversation me donne vraiment la chance de synthétiser une grande partie de ce que tu m’as déjà dit, en le combinant en un tout cohérent.
C’était le but recherché. Une partie de la Troisième Invitation concerne la pleine intégration de ces concepts.