Je veux rendre cela réel. Je veux que cela soit vrai pour moi dans mon vécu.
Ce dialogue a comporté de merveilleuses perspectives, et des rappels qui tombaient parfaitement à point, ainsi que de puissants outils. Et les seize points sur la liste des différences entre les Êtres Hautement Évolués d’une autre dimension et les humains seront assurément de précieux repères pour moi au fil de mon voyage. Mais ce qu’il me faut, maintenant, c’est savoir et sentir que cette idée de notre éveil et de notre avancement en tant qu’espèce n’est pas qu’un séduisant rêve illusoire demeurant pratiquement inaccessible au commun des mortels.
Je ne veux pas bêtement reprendre le petit train-train de la vie quotidienne une fois ce dialogue terminé.
Vois-tu, comme je ne peux m’appuyer que sur ma propre expérience pour la suite des choses, j’ai tendance à être un peu découragé à des moments pareils. Je suis inspiré par les possibilités, mais découragé par les probabilités. Peux-tu comprendre cela ?
Bien sûr que oui. Toutefois, si tu ne peux t’appuyer que sur ta propre expérience pour la suite des choses, tu devrais être vraiment encouragé, et non découragé.
Je ne saisis pas. Je ne suis qu’un simple humain, pas un Bouddha ni un Christ, ni un Lao Tseu ni une Mère Marie, ni un Confucius ni une Catherine de Gênes. Et, pour donner des exemples plus contemporains, je ne suis pas un Paramahansa Yogananda ni une Mère Meera.
Je sais que nous sommes fondamentalement tous les mêmes, et que je suis taillé dans la même étoffe que tous ces merveilleux êtres, mais je ne fais pas preuve dans ma vie des qualités qui en témoignent .
Bien au contraire. Mais nous y reviendrons dans un instant. Pour le moment, il est parfait que tu n’en aies pas le sentiment. Vois-tu ? Tu vois, n’est-ce pas ?
J’ai parfois de la difficulté même avec cette belle idée en apparence exacte au plan spirituel. Je pense parfois que c’est un faux-fuyant que de trouver « parfait » d’être si lent à me comporter enfin comme une personne consciente de son éveil ; c’est une façon de m’excuser de mon passé et de me pardonner mes manquements actuels.
Tout d’abord, il n’y a rien à pardonner – pas plus que tu n’as à « pardonner » à une petite fille de dix ans de ne pas bien maîtriser ses tables de multiplication, ou à un enfant de quatre ans d’avoir renversé son verre de lait à sa fête d’anniversaire. Tu n’as pas à te « pardonner », parce que tu comprends parfaitement comment une telle chose a pu se produire. La compréhension remplace le pardon dans l’esprit du maître.
Je sais, je sais. Tu m’as fait valoir ce point de vue à plusieurs reprises, et j’en comprends vraiment la logique pure et merveilleusement généreuse. Mais pour moi, cette idée de perfection ressemble parfois à une fabuleuse échappatoire. D’une certaine façon, l’idée que « tout est bien » ne me fait pas sentir que j’ai besoin de travailler à m’améliorer.
Évidemment, ce n’est pas une nécessité absolue. Ce n’est nullement un besoin. Personne ne note tes progrès ici. Personne ne te juge ou ne te punit. Il ne s’agit donc pas d’un besoin, mais d’un désir.
Eh bien ! je peux honnêtement dire que j’en ai le désir. Je veux vraiment faire ce que tu nous invites constamment à faire : annoncer et déclarer, exprimer et accomplir, devenir et vivre la nouvelle et fabuleuse version de la vision la plus extraordinaire que nous ayons jamais eue sur Qui Nous Sommes. Je suppose que je ne suis pas capable de voir la « perfection » dans le fait d’avoir pris plus de soixante-dix ans à comprendre pourquoi je suis ici – sans avoir encore pu intégrer cela dans ma vie.
Essaie plutôt d’envisager ta situation de la façon suivante : si tu avais atteint depuis plusieurs années le niveau d’évolution consciente de Lao Tseu, par exemple, aurais-tu été en mesure, d’après toi, de poser des questions qui ont rempli plus de 3 000 pages de neuf livres ?
Probablement pas.
Probablement pas ?
Certainement pas.
Et, par conséquent, tu es sans doute un des plus prolifiques questionneurs de ta génération. Et crois-tu que les questions que tu as posées et les réponses que tu as reçues t’ont été utiles ?
Oui. Absolument.
Et ont-elles été utiles à d’autres ?
Peut-être. Il y a ceux qui disent que ces questions et ces réponses leur ont été utiles et je suppose donc, à les en croire, que la réponse est oui. Toutefois, je ne veux pas me vanter à ce sujet. Je me sens très touché par cela, sans aucune envie de fanfaronner là-dessus, et je veux que ce sentiment perdure.
Ton sentiment à cet égard correspond exactement à la façon dont tu choisis de te sentir, en fonction de ta décision à propos de Qui Tu Es, de la raison de ta présence ici, et de la manière dont tu souhaites en faire la démonstration.
Peux-tu alors choisir que le fait de ne pas te sentir à la hauteur de la vie de Mère Marie ou de Lao Tseu, ou d’autres personnes perçues comme des maîtres, a été parfait ?
D’accord. Mais maintenant je veux davantage. Je suppose que tu pourrais appeler cela une augmentation de mon désir. Je veux savoir ce que cela pourrait signifier pour moi et pour les autres membres de notre espèce d’en être conscients lorsque nous nous serons éveillés, et de réaliser comment nous nous comporterions si nous commencions à agir ainsi.
J’ai déjà répondu à cette question dans l’un de nos précédents dialogues.
Voudrais-tu y répondre à nouveau pour nous ici, afin de nous éviter d’avoir à le chercher ?
Oui. Si tu choisissais d’agir comme une personne qui a conscience d’être éveillée, tu ferais plusieurs choses.
En plus de mettre en pratique les choses proposées dans la liste des seize points qui nous différencient des EHE ?
Oui, en plus de ces choses.
Tout d’abord, tu ne nourrirais pas de pensées négatives. Si une pensée négative arrivait à se glisser dans ton esprit, tu l’en ferais immédiatement sortir. Tu penserais délibérément à autre chose. Tu changerais simplement d’idée à ce sujet.
En outre, tu t’aimerais pleinement, exactement comme tu es ; et tu aimerais tous les autres sans réserve, exactement comme ils sont. Puis, tu aimerais profondément la vie, comme elle se présente, sans avoir besoin d’y changer quoi que ce soit, et tu verrais tout comme quelque chose que tu traverses afin de pouvoir le connaître et créer un champ contextuel te donnant l’occasion de démontrer Qui Tu Es.
Tu n’aurais plus jamais à pardonner quoi que ce soit à qui que ce soit, sachant que le pardon n’est ni nécessaire ni naturel pour des humains ayant conscience d’être éveillés. Tu verrais clairement que le fait de trouver nécessaire de pardonner suppose qu’un tort t’a été fait et, étant un humain éveillé, tu saurais que subir un quelconque tort n’est pas possible – qui est Qui Tu Es. Tu remplacerais donc le pardon par la compréhension dans tes rapports avec les autres, ce qui ferait naturellement naître en toi de la compassion envers les autres lorsque tu prendrais pleinement conscience de la douleur, de la colère ou de la tristesse qu’ils ont dû éprouver à un niveau si élevé qu’ils ont abandonné leur vraie nature et se sont comportés comme ils l’ont fait.
De plus, étant une personne éveillée, tu n’aurais plus à pleurer le décès d’une autre personne, pas même un seul instant. Tu pourrais pleurer sa perte, mais pas sa mort, car en fait tu célébrerais les moments d’amour et de joie qu’elle a partagés avec les autres et le fait qu’elle continue à vivre dans l’expression libre et merveilleuse de son cheminement évolutif. Tu ne craindrais pas ni ne déplorerais ta propre mort, précisément pour la même raison.
Enfin, tu serais conscient du fait que tout, sans exception, est de l’énergie en vibration. Tu accorderais donc beaucoup plus d’attention à la vibration de tout ce que tu manges, de tout ce que tu portes, de tout ce que tu regardes, lis ou écoutes, et surtout, de tout ce que tu penses, dis et fais ; et tu ajusterais immédiatement la vibration de ta propre énergie et de l’énergie de la vie que tu crées autour de toi si tu découvrais qu’elle n’est pas en résonance avec ce que tu sais au fond de toi sur Qui Tu Es, et avec ce que tu as vécu et perçu à ce sujet, dont tu choisis de témoigner.
Tout cela a toutes les apparences d’une tâche herculéenne. Tu vois ? C’est à ce moment-là que je me décourage. D’après mon expérience, ces objectifs sont très difficiles à atteindre, car ce sont des comportements de maîtres qui sont très difficiles à émuler.
En fait, ton expérience a été tout le contraire.
Je… Je ne sais pas de quoi tu parles.
Tu as déjà vécu toutes ces choses.
Tu as déjà eu des moments où tu t’es éloigné d’une pensée négative et où tu as simplement changé d’avis sur quelque chose.
Tu as déjà eu des moments où tu t’aimais toi-même pleinement, où tu aimais pleinement les autres, ainsi que la vie, et où tu n’avais pas besoin de changer quoi que ce soit – même quand tout n’était pas à ton goût.
Tu as déjà eu des moments où tu as réalisé que tu n’avais pas vraiment besoin de pardonner à quelqu’un pour une chose qu’il avait faite, réalisant pourquoi et comment il avait pu faire cela, sans accepter ni approuver ce qu’il avait fait.
Tu as déjà eu des moments où tu es passé du deuil à la célébration après la mort d’un être cher, et des moments où tu n’avais pas vraiment peur de ta propre mort.
Et finalement, il y a eu de nombreuses fois où tu as ressenti la vibration du moment, de quelque chose que tu projetais, de quelque chose que tu étais invité à manger, à porter, ou à faire, et où tu as réagi à cette vibration en changeant la fréquence de ta propre énergie et en prenant une nouvelle décision concernant ce que tu étais amené à vivre.
Vous avez tous fait tout cela. Rien de tout cela n’est en dehors de vos capacités. Pas un seul aspect de tout cela n’est au-delà de vos capacités. Rien de ce qui est décrit ici ne dépasse votre niveau de maîtrise en tant qu’êtres conscients.
Il vous suffit de décider d’être ainsi plus souvent.
Oh, juste ciel ! Je n’ai jamais imaginé que cela puisse être aussi simple.
Cela peut être en effet aussi simple.
Tu crois que je peux y arriver ? Penses-tu que n’importe lequel d’entre nous peut y arriver ? Je sais que je fais une pétition de principe ici, mais…
Bien sûr que tu le peux ! C’est aussi simple que d’examiner un comportement qui ne te sert pas et de le remplacer par une réponse aux invitations de la vie que tu choisis maintenant. N’as-tu jamais changé ce que tu appelles une « mauvaise habitude » ?
Oui cela m’est déjà arrivé. La plupart d’entre nous peuvent revendiquer un certain succès en ce domaine.
Et voilà ! Et qu’est-ce qui t’a fait changer cette habitude ?
Je le voulais. J’ai tout simplement décidé que je le voulais.
Et qu’est-ce qui t’a poussé à prendre cette décision ?
Rétrospectivement, je suppose que j’en avais simplement le désir. Je n’ai plus voulu faire montre de ce comportement ni le subir. Dans mon cas, la plus grande habitude que j’ai jamais brisée était le tabagisme. J’ai fumé pendant plus de vingt ans, et j’ai fumé jusqu’à un paquet et demi par jour. Puis, un jour, j’ai tout bonnement décidé de m’arrêter. J’ai stoppé net. Je pense qu’« arrêter d’un seul coup » est la phrase qu’il faut utiliser pour exprimer cela. Un jour, je fumais, et le lendemain, je ne fumais plus. C’était il y a plus de trente ans, et ce n’est pas la seule habitude nuisible pour moi à laquelle j’ai renoncé.
Tu as donc prouvé ta capacité à changer subitement un comportement vieux de plusieurs décennies.
Oui.
Alors, comme tu l’as toi-même indiqué ici plus tôt dans cette conversation, il t’a suffi d’une simple décision pour te transformer d’une personne éveillée, mais qui ne le sait pas ou n’agit pas comme telle, à une personne qui a conscience de l’être et qui choisit d’agir comme telle.
Et tu peux facilement faire ce pas, réaliser cette transformation, parce que contrairement à l’effort requis pour briser une mauvaise habitude, il ne s’agit même pas ici d’adopter un nouveau comportement. Il s’agit simplement de faire ce que tu as déjà fait dans ta vie, et de le faire maintenant plus souvent.
Tu sais, je n’avais jamais envisagé cela de cette manière. Je n’ai jamais pensé au fait que ces comportements sont des choses que j’ai déjà faites. Je les considérais comme des choses qu’il me fallait accomplir, et non comme des choses que je suis invité à répéter. Je les voyais comme des compétences qu’il me fallait acquérir, non comme des comportements que je suis invité à reproduire.
Je vois maintenant quelque chose que je n’ai jamais vu auparavant. Je vois que je peux me rendre plus facilement que je ne le pensais là où je désire aller, puisque j’y suis déjà allé. Je connais le chemin. C’est excitant pour moi. Ouah ! Cela m’a inspiré et encouragé !
Je n’ai pas à me réinventer, je n’ai qu’à me réintégrer, me rétablir, me réinstaller dans les moments de ma vie comme je l’ai été auparavant.
C’est là un grand éveil. Maintenant, tu es conscient du fait que tu es déjà éveillé.
Il n’y a pas grand-chose à ajouter ici, n’est-ce pas ?
Non, il n’y a plus rien à ajouter.
Ça y est, alors ?
Ça y est.
Merci Dieu. Merci, mon très cher ami. Je me souviendrai toujours de cette expérience et je t’en serai reconnaissant jusqu’à la fin de mes jours.
Qui ne viendra jamais.
Qui ne viendra jamais. Amen, et amen.